Magali le Huche raconte son entrée en sixième, l'espoir qu'elle avait placé dans cette évolution pendant l'été est vite remplacé par l'impression de ne pas être à la hauteur. D'angoisses en petit toc, elle développe en quelques mois une phobie scolaire. Alors qu'elle évolue dans les années 90, la découverte des Beattles lui permet de s'évader dans les années 60 et va l'aider à traverser la puberté.
Tout est magnifique dans cette bandé dessinée. On commence par découvrir l'automne 1990 et tout y est de la musique au magnétoscope, en passant par le grand bleu, l'exposition égyptienne au Grand Palais, on s'y croirait.
Mais il s'agit surtout de décrire ce passage difficile à l'adolescence et cette phobie scolaire qui amène l'adolescente à se replier sur elle-même et à s'isoler peu à peu.
Magalie le Huche nous livre un passage de sa propre vie dans cette bande dessinée. Elle raconte tout les petites anecdotes, sa famille, ses visites chez la psy, ses premières règles...
On découvre une adolescente passionnée, exclusive dans cette passion.
Les illustrations en noir et blanc avec des touches de rose tendre évoluent vers des illustrations très colorées et vives quand il est question des Beatles. On voit parfois la petite Magalie dans un nuage de couleur. Il y a des illustrations en pleine page, sans texte, où on voit la jeune fille qui semble voler avec la musique ou tomber dans la musique. Et elles sont superbes ces illustrations.
Ces couleurs donnent plein d'informations. Par exemple, lorsque la passion pour les Beatles devient trop exclusive et que l'héroïne se rend compte à quel point elle s'est isolée, les Beatles deviennent à leur tour rose pale.
Il y a plein de détails que j'ai apprécié : lorsque les parents psy eux aussi comprennent que leur fille est en difficulté, ils parlent entre eux et leurs échanges sans doute incompréhensible pour l'enfant finissent par être illisible pour le lecteur et semblent relever plus de l'illustration que du texte.
Un livre qui évoque la phobie scolaire, la difficulté d'appréhender la puberté, l'isolement, on pourrait penser que l'on va lire quelque chose de plombant, de sinistre. Mais pas du tout, il y a du rythme, des ruptures, des silences... et surtout de l'humour.
Magali le Huche se raconte avec recul, elle a un regard tendre sur elle-même. On a parfois l'impression qu'elle s'observe, avec recul mais sans jugement. C'est joli, c'est tendre, c'est drôle par moment.
C'est vraiment un beau message d'espoir que cette bande dessinée avec cette descente d'une pré-ado qui finit par remonter. J'ai été extrêmement émue en la lisant. Je crois que je vais la relire. Je suis sûre que je suis passée à coté de plein de petites choses. Mais surtout, je suis sûre que l'émotion sera toujours là.
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