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sur 325 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« 1963 et 1967 avaient l'air tellement mieux que 1990… »

Hard Days. Peu de couleurs dans ce quotidien de collégienne qui veut pourtant tellement bien faire. Magali suffoque face à son enfance qui s'étiole, aux interpellations cassantes et au conformisme de la cour… Heureusement, il y a les Beatles et leur Ticket to Ride vers une bulle en apesanteur, éclaboussée de couleurs chatoyantes, où l'insouciance règne en maître et tout semble possible !

Cette BD autobiographique est émouvante. La sincérité avec laquelle Magali le Huche raconte sa phobie scolaire va droit au coeur. le propos m'a semblé très juste, je ne doute pas que nombre de nowhere people s'y reconnaîtront. Les « images » sont très parlantes aussi : ce fardeau de plus en plus lourd sur le dos ; le groupe qui s'estompe lorsque la solitude se referme sur Magali.

Et pourtant, ce n'est pas une lecture pesante. Ces années 1990 – doudounes Chevignon, Minitel, horloge en forme de montre XXL au mur, Bruel et Nirvana dans le top 50 – sembleront gaiement familières à celles et ceux qui les ont vécues. le tempérament pour le moins entier de la narratrice, ses prédispositions à devenir groupie et sa passion anachronique pour les Beatles sont réjouissants. La dérision du ton et du trait a quelque chose de Tom-Tom et Nana qui auraient quelques mois de plus. Et quel réconfort on trouve dans l'amitié d'Agathe et l'amour, même maladroit, de sa famille – All you Need is Love – mais aussi et surtout dans l'exploration de mondes imaginaires qui n'appartiennent qu'à soi, auxquelles de magnifique explosions de couleurs rendent hommage. Strawberry Fields Forever !

Voilà donc une BD lumineuse et pleine d'inventivité. La rencontre de l'univers des Beatles, des années 1990 et de l'âge de l'adolescence en font une formidable lecture intergénérationnelle. On n'oubliera pas de garer, pas trop loin, un Yellow Submarine à bord duquel s'échapper en cas de besoin.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Nowhere Girl est un récit de phobie scolaire, un récit autobiographique. Magalie le Huche raconte comment elle à trouvé dans l'écoute des Beatles, une échappatoire à ses troubles personnels. On est dans les années 90 lorsqu'elle est au collège, et les Beatles, c'est plutôt la musique pour darons.
L'histoire en elle-même n'est pas particulièrement excitante, pourtant, l'autrice parvient à nous toucher grâce à son graphisme très original, en particulier par son utilisation de la couleur. le trait est simple et brut, mais l'utilisation de la couleur est très complexe, elle utilise d'autres encres que les encre de quadrichromie CMJN classique (cyan, magenta, jaune, noir) en remplaçant ou ajoutant des encres fluorescentes, (comme du Rouge Pantone 806 U, et du Jaune Pantone 809 U par exemple) qui nous font entrer dans son délire personnel. On passe de planches en presque bichromie, en dessin noir agrémenté de nuances du rouge fluo en trame, ce qui lui donne un aspect rose très sucré, on suit de vignettes en vignettes au fil de narration les cheveux orange de Magalie, mais régulièrement tout explose, on écoute les Beatles, on s'échappe avec elle, hors du temps, la musique des Beatles surgit de cet univers bigarré (en particulier l'album “Sergent Pepper Lonely Heart's Club Band”) dans des doubles pages d'illustrations sans structure, complètement psychédéliques.
Il y a évidemment une réflexion sur l'éducation, à la place qu'il faut y laisser à la liberté, à l'émotion, et ne pas laisser la punition, l'humiliation, mais ce n'est pas central dans l'intrigue. Elle ne s'attarde pas non plus sur le mal être, au contraire, elle nous invite à écouter de la musique pour se faire du bien, à soigner la dépression en faisant un tour (Magical Mistery) dans un sousmarin jaune. Une histoire de mal-être qui fait du bien, intime et universelle à la fois, touchante et émouvante, musicale, visuelle et sonore. C'est une belle surprise.
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Si la couverture de Nowhere Girl reprend une pochette célèbre des Beatles, si les membres du groupe apparaissent sur les épaules de l'héroïne, c'est parce que ces stars de la pop ont joué un rôle très important dans la vie de Magali le Huche.

Gros coup de coeur pour cette bande dessinée sur la vie d'une jeune fille de 11 ans qui souffre de phobie scolaire et qui trouve dans la musique un formidable moyen d'évasion.

A lire : pour l'univers graphique de l'illustratrice en rose et noir puis éclatant de couleurs lorsque les Beatles entrent dans sa vie, pour la force de ses images (le rocher énorme pour montrer la pression qui grandit chaque jour d'école par exemple, d'autres images en story), pour l'auto dérision de Magali le Huche sur un thème pas forcément léger.

🎧 Vous l'aimerez encore plus si : des références comme Madame est servie, Ah-Ah ou le passage de Francis Lalanne font écho; si vous avez une fille qui est entre enfance et adolescence (on a d'ailleurs fait lire à la BD à notre fille de 11 ans qui l'a aussi beaucoup aimé !)


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Magali le Huche passe le week-end au festival du livre jeunesse de Villeurbanne ! C'est l'occasion de parler de "Nowhere girl", sa BD autobiographique d'une grande sensibilité.

Avec honnêteté et humour, Magali le Huche raconte son parcours cabossé, entre phobie scolaire, puberté et passion envahissante pour les Beatles. 
Je dois dire que j'ai eu à plusieurs reprises envie de tirer cette pauvre petite Magali de sa case pour lui faire un câlin et lui dire qu'elle n'était pas seule. 

L'ambiance du début des années 90 (ah, l'arrivée du magnétoscope dans les foyers !) est présente, mais le récit est tristement universel. Quel préado ne s'est pas senti mal au collège, tyrannisé par un prof aigri, jugé par ses camarades, dégouté par les changements de son corps, déçu par les réactions de ses parents et/ou des ses frères et soeurs ?

Magali le Huche a grandi, elle a pris du recul. Elle peut maintenant rire de son histoire et être lucide sur son obsession. Obsession qui l'a à la fois sauvée (ce n'est évidemment pas un hasard si la couleur surgit avec les Beatles) et isolée (les fuites en Yellow Submarine est parlante !). le lecteur s'en rend compte de manière progressive, c'est très bien fait. 

Une BD pleine d'un sentiment doux-amère qui malgré beaucoup d'humour m'a laissé un sentiment de tristesse latent. Peut-être justement parce que l'histoire qu'elle raconte est plus fréquente que l'on ne le croit. Mais aussi un BD qui donne envie de réécouter les Beatles !
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Magali le Huche raconte son entrée en sixième, l'espoir qu'elle avait placé dans cette évolution pendant l'été est vite remplacé par l'impression de ne pas être à la hauteur. D'angoisses en petit toc, elle développe en quelques mois une phobie scolaire. Alors qu'elle évolue dans les années 90, la découverte des Beattles lui permet de s'évader dans les années 60 et va l'aider à traverser la puberté.

Tout est magnifique dans cette bandé dessinée. On commence par découvrir l'automne 1990 et tout y est de la musique au magnétoscope, en passant par le grand bleu, l'exposition égyptienne au Grand Palais, on s'y croirait.


Mais il s'agit surtout de décrire ce passage difficile à l'adolescence et cette phobie scolaire qui amène l'adolescente à se replier sur elle-même et à s'isoler peu à peu.
Magalie le Huche nous livre un passage de sa propre vie dans cette bande dessinée. Elle raconte tout les petites anecdotes, sa famille, ses visites chez la psy, ses premières règles...
On découvre une adolescente passionnée, exclusive dans cette passion.

Les illustrations en noir et blanc avec des touches de rose tendre évoluent vers des illustrations très colorées et vives quand il est question des Beatles. On voit parfois la petite Magalie dans un nuage de couleur. Il y a des illustrations en pleine page, sans texte, où on voit la jeune fille qui semble voler avec la musique ou tomber dans la musique. Et elles sont superbes ces illustrations.
Ces couleurs donnent plein d'informations. Par exemple, lorsque la passion pour les Beatles devient trop exclusive et que l'héroïne se rend compte à quel point elle s'est isolée, les Beatles deviennent à leur tour rose pale.
Il y a plein de détails que j'ai apprécié : lorsque les parents psy eux aussi comprennent que leur fille est en difficulté, ils parlent entre eux et leurs échanges sans doute incompréhensible pour l'enfant finissent par être illisible pour le lecteur et semblent relever plus de l'illustration que du texte.

Un livre qui évoque la phobie scolaire, la difficulté d'appréhender la puberté, l'isolement, on pourrait penser que l'on va lire quelque chose de plombant, de sinistre. Mais pas du tout, il y a du rythme, des ruptures, des silences... et surtout de l'humour. Magali le Huche se raconte avec recul, elle a un regard tendre sur elle-même. On a parfois l'impression qu'elle s'observe, avec recul mais sans jugement. C'est joli, c'est tendre, c'est drôle par moment.

C'est vraiment un beau message d'espoir que cette bande dessinée avec cette descente d'une pré-ado qui finit par remonter. J'ai été extrêmement émue en la lisant. Je crois que je vais la relire. Je suis sûre que je suis passée à coté de plein de petites choses. Mais surtout, je suis sûre que l'émotion sera toujours là.
Lien : http://bloguiblogas.blogspot..
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Magali a 11 ans, et aujourd'hui elle retrouve sa meilleure copine pour faire sa rentrée en 6ème.

Malheureusement pour elle, l'enthousiasme des premiers jours va vite céder la place à une boule au ventre toujours plus grosse et qui va bientôt l'empêche de mettre les pieds au collège. En janvier le diagnostic tombe, Magali souffre de phobie scolaire et l'adolescente est alors déscolarisée. Durant cette période étrange et douloureuse, elle trouvera un réconfort inattendu dans la musique des Beatles (au point de se transformer en groupie inconditionnelle du groupe), avant de retrouver progressivement le chemin vers ses congénères.
Cela fait plusieurs années que l'on apprécie énormément les albums jeunesse illustrés par Magali le Huche à la maison, et on a été particulièrement touché par ce récit délicat où elle nous offre une part de son adolescence. Elle parvient à poser des mots (et des images) justes sur cette période charnière où il faut doucement faire ses adieux à l'enfance sans pour autant se faire dévorer par le sérieux des adultes.
Lien : http://www.super-chouette.ne..
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Wouhahou !
Livre découvert au hasard dans ma librairie préférée, en errant dans les rayons j'ai été happé par cette couverture...
J'ai feuilleté quelques pages, j'ai adoré les graphismes et toutes ces couleurs flashy...
Je suis rentrée, je me suis installée sur ma terrasse, et je l'ai dévoré...
Un super livre sur l'adolescence de l'auteure souffrant de phobie scolaire et qui s'est réfugié, dans la musique, mais pas n'importe laquelle Les Beatles.
Un moyen d'évasion et une façon d'accepter d'aller vers l'âge adulte...
Un gros gros gros coup de coeur pour ce récit très touchant...
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Quelle belle bd autobiographique que celle-ci, encore !
Encore une bd où je me retrouve pour beaucoup.
Tout ce que décrit Magali sur sa passion atypique et sans limite pour les Beatles, je l'ai vécu également, à partir de 12 ans, autour d'une autre oeuvre-monde musicale (Starmania) que le reste de mes congénères du même âge ne comprenaient pas.
L'utilisation de la couleur pour représenter l'univers intérieur habité pas la passion, le refuge (le palais mental si on invoque une référence à Sherlock) est un procédé efficace et maîtrisé.
C'est aussi une bd sur une forme de dépression (la phobie scolaire) dont le processus est très bien analysé et témoigné. En cela, elle est à lire par les profs, les élèves, les familles, pour comprendre ce qui se joue à l'intérieur, qu'on ne saisit pas et qu'on trouve exagéré, injustifié (ici la phobie est liée à une anxiété de performance).
J'envisage de proposer Nowhere girl dans le cdi de mon collège où il aurait toute sa place (cependant, les nombreuses références culturelles ancrent bien le personnage dans les années 90, d'où peut-être une facilité d'identification pour moi).
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Quand je découvre le talent de Magali le Huche autrement que par ses albums pour enfants…

Au début des années 90, Magali entre au collège. Passionnée par la danse, la musique et le dessin, elle vit sa vie dans les traces de sa grande soeur travailleuse et affectueuse. Mais peu à peu la joie de vivre et la belle confiance en soi laisse place à l'angoisse, au mal-être, Magali frise la dépression. Sa passion dévorante pour les Beatles devient gênante pour ses amies mais c'est en grande partie ça qui va l'aider à traverser cette période. La phobie scolaire dont elle souffre sera entendue par ses parents, et après une année de scolarisation à la maison et de soins appropriés, Magali reprendra le chemin d'un collège plus enclin à valoriser les compétences artistiques et dans lequel elle pourra s'épanouir.

Magali signe ici les textes et les dessins (quelle merveille !) d'un témoignage tendre et terrifiant de cette adolescence perturbante et parfois traumatisante. Sans pathos et avec beaucoup de finesse, avec des dessins aux couleurs peps, des références musicales impressionnantes, elle signe ici une très belle leçon sur un mal-être mal compris encore maintenant.

Quelle merveille cette bd !
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Coup de coeur pour cette jolie BD toute douce sur la fin de l'enfance et l'adolescence.
Elle raconte une tranche de vie, pourtant pénible de l'autrice, et le réconfort trouvé notamment dans la musique et les Beatles.

Au-delà du bel hommage au groupe dont je suis ultrafan, les illustrations étaient vraiment très sympa.

Un témoignage qui traite de l'anxiété et qui donne espoir et courage :)
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