«
le mythe du recyclage » :
Mikaëla le Meur (Carnets parallèles, 140 petites pages)
Un petit essai, rédigé à partir d'une thèse de doctorat de M. le Meur -sans la résumer, loin de là j'imagine, mais dans une langue qui reste assez «universitaire (sic)». Pour comprendre ce que deviennent nos déchets plastiques, elle a passé quelques mois dans un village vietnamien, Minh Khai, dont l'économie principale est basée sur ce recyclage des différentes sortes de matières plastiques, déchets devenus par la magie du langage de business « matière première secondaire ». Elle montre, chiffres à l'appui, les limites de « l'économie circulaire » qui prétend recycler à l'infini. Derrière ce funambulisme conceptuel, elle traque la réalité de femmes à genoux sur des ballots puants débarqués de containers venus des pays riches, les dégâts que cela provoque sur les populations et la région. Des femmes taillent dans les ballots, trient à mains nues, expédient vers des petites entreprises familiales qui broient et refabriquent des matières nouvelles, dans un climat de peur des maladies et de secret voulu par les autorités locales ; il ne fait pas bon renifler dans les poubelles que des pays dictatoriaux accueillent venant des pays riches. Certains jours, jusqu'à 1000 tonnes de déchets plastiques arrivent dans cette banlieue vietnamienne. En 2020, l'Union Européenne a ainsi exporté plus de 27 Millions de tonnes de déchets en tous genres vers les pays pauvres.
C'est un essai que j'ai trouvé inégal, pas toujours bien argumenté, mais intéressant et nécessaire. Quand arrêterons-nous de nous voiler les yeux en expédiant nos merdes loin de nos regards, pour le plus grand profit de quelques gros industriels ?