Vous attendriez-vous à croiser un pirate dandy et son mainate dans un commissariat ? Une petite famille d'enquêteurs amoureuse de son terroir plongée brutalement dans un tumulte d'horreurs force 10, voilà ce que nous proposent les auteurs.
Un doigt repêché dans un aquarium réputé où nagent des requins qui ne sont pourtant pas les prédateurs à redouter pour les hommes de la rade de Brest.
Hadrien Fox et les drôles de dames qui l'entourent vont devoir développer des trésors de patience pour placer au bon endroit les pièces du puzzle qui vont les mener à des meurtres sanglants.
L'intrigue est décousue comme il se doit pour un puzzle mais les personnages de cette tribu improbable à la Malaussène sont attachants, vibrants d'humanité, amoureux de leur région. Des personnages qu'on aurait plaisir à retrouver dans d'autres enquêtes portées par l'humour d'un Hadrien "Fluctuat Nec mergitur".
À lire pour un bon moment sous les embruns brestois !
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Je citerai Michel Serrault, pour commencer : "J'ai toujours préféré 5 minutes sublimes dans un prétendu navet à 90 minutes banales , sans éclat , dans un film réputé " bien " . Je suis d'accord avec ce jugement, et je l'applique aussi à la lecture. J'aime l'idée que si cinq minutes, cinq pages vous transportent dans une oeuvre, c'est déjà beaucoup, et tant pis si tout le reste est "moyen".
Là, c'est plutôt le contraire, j'ai fait un blocage en début de lecture à cause d'une accumulation de ces petits faits, de ces pages qui m'ont donné envie d'arrêter ma lecture plutôt que de la continuer. Prenons le personnage de Pamela, par exemple. Cette gamine est la risée de ses camarades de classe, qui se moquent de sa manière d'être, de faire, sans qu'aucun commentaire, aucune remarque ne vienne apporter un éclairage positif sur elle. Nous assistons à son isolement par ses camarades de classe, à leurs moqueries, dont elle n'a déjà rien à faire, déjà blasée si jeune qu'elle est. Nous assistons aussi à l'impuissance de ses maîtres, qui ont baissé les bras face à ce qui se passe - ou ne les ont jamais levés, comme vous voulez. Pamela, on la reverra peu, mais jamais elle ne sera valorisée, encore moins sa mère que peu apprécient, à cause, notamment, de la manière dont elle habille sa fille.
Deuxième point, qui peut vous sembler anodin : le personnage d'Hadrien Fox et son "machisme". Si, si. le pire, c'est que certaines femmes le partagent. Je cite : "Même si la féminisation des noms de fonction le heurte, il se plie à l'usage officiel". Encore heureux. "La fonction que l'on occupe, pour lui, n'est pas l'identité d'une personne". Mais une fonction n'a pas à être masculine ou féminine. Je n'ai jamais vu personne qui soit heurté parce que l'on dit une coiffeuse, une esthéticienne, une femme de ménage - non, certaines personnes sont heurtées dès que l'on touche à un métier "noble" - pharmacien, docteur, procureur. Il n'est pas le seul, puisque le personnage donne l'exemple d'une jeune femme qui "tenait à être "avocat". le patriarcat bien intégré. Ne bougez pas, Hadrien est au commande, et nous aurons droit à maintes notes sur l'aspect physique de la superbe procureur, de sa magnifique compagne journaliste, de la "tignasse rousse" de ne je sais plus quelle policière. Nous aurons aussi les inévitables problèmes de couple du policier avec sa compagne, qui est journaliste.
Là, ceux qui me lisent se disent peut-être "mais qu'est-ce qui prend à Sharon aujourd'hui ? Et en plus, c'est un partenariat !' Et bien oui, c'est cela le pire, j'avais vraiment très envie de lire, de découvrir ce livre, et je suis déçue. Oui, il se lit facilement, mais j'ai buté sur plusieurs obstacles, au point que j'en viens à me demander ce que j'ai vraiment aimé dans cet ouvrage. J'ai eu aussi l'impression que l'enquête (non parce que, avec tout ce que j'ai écrit, on pourrait presque croire que j'ai oublié que je parlais d'un roman policier) partait dans beaucoup de direction, que l'on parlait de beaucoup d'éléments, dont certains absolument atroces, sans jamais véritablement approfondir chacun d'entre eux, comme si l'horreur de ce qui était arrivé était oublié.
Il était pourtant des faits importants, graves qui étaient traités dans ce roman : les crimes de guerre, les violences conjugales, la résilience après une enfance difficile, le sort des SDF. Il est dommage que je n'ai pas réussi à ressentir davantage la force de ces thèmes à ma lecture. L'épilogue servira à clôturer certains points de l'enquête, sans réellement me donner un sentiment de satisfaction ou d'apaisement, peut-être aussi parce que j'ai dû lire deux autres passages obligés du roman policier, le fait qu'ici, on n'est pas dans une série télévisée, et le remontage de bretelles du stagiaire qui a désobéi une fois de plus (bonne nouvelle, s'il s'est fait vertement tancer, c'est qu'il est vivant).
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Livre trouvé dans ma location de vacances, heureusement pas acheté ! Un véritable chef d'oeuvre dégoulinant de « bien pensance », et de mépris avec tous les clichés possibles et imaginables !
On a TOUT. le stagiaire issu des quartiers difficiles qui a un problème avec l'autorité, la jeune policière, femme mais brillante et jolie (en plus)… rare ça ! La procureure, femme, issue des minorités visibles, hiérarchiquement supérieure au héros et belle (en plus bis)… oulala ! L'instituteur dépassé par ses élèves. La violence conjugale. La gardienne de la paix qui fait un métier difficile et peu considéré, avec 4 enfants (en Bretagne, c'est bien connu, on fait beaucoup d'enfants parce qu'on est catho-tradi… ben non m'sieur). Les noms et les prénoms bretons, un vrai festival ! Une bonne fois pour toutes, les bretons sont des gens à l'esprit ouvert, qui voyagent, qui se mélangent, qui sont dans le XXIème siècle, pas des tarés consanguins coincés dans des considérations folkloriques. La « guéguerre » Police-Gendarmerie-AffMar saupoudré d'un zeste de Men In Black !
Au rayon mépris, on a Kevin et Pamela, stigmatisant la classe populaire avec des prénoms en direct des séries US que regardent « ces gens là »… Il y aussi Ludo, un diminutif pour le copain un peu simplet qui n'a pas réussi, pistonné aux AffMar pour ne pas jeter l'opprobre sur les parents « tellement méritants, qui ne méritaient pas un fils comme lui »… écoeurant à souhait. Les considérations langagières inappropriées, influence des réseaux sociaux ?
Quant au héros, Fox, renard en français donc rusé sans doute (?), un mélange machiste-paternaliste-démago, qui s'offusque lorsqu'il dit ou entend un gros mot, reluque ses collègues féminines en pensant hypocritement à sa petite amie, c'est pas joli-joli ! le portrait du type qui se croit mieux que tout le monde.
Côté intrigue, on reste sur sa faim… on ne saura jamais qui était le commanditaire des serpents et pourquoi… un soupçon de complotisme (vaccins, labos, guerre biologique…), ni ce que va devenir le « méchant ukrainien » exfiltré manu militari par les services secrets (?)… En panne d'inspiration sans doute ?
De mon point de vue, ce livre est écrit pour mettre en avant les à-priori de l'auteur sur la société et pas du tout pour le plaisir d'offrir une bonne intrigue aux lecteurs. Bref, à lire pour voir jusqu'où peut aller la médiocrité.
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L'amour, c'est faire la connaissance de quelqu'un qu'on a la curieuse impression de connaître depuis toujours. Personne ne me croira, personne ne m'a jamais crue. Peu importe. Je n'ai besoin d'aucun aval.
Ce que l'on fait ou pas au cours ds premières heures suivant une disparition détermine en grande partie l'issue de l'enquête, n'importe quel gamin le sait avec les séries télévisées.