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EAN : 9782755508222
80 pages
1001 Nuits (25/08/2021)
3.35/5   59 notes
Résumé :
" Elle parle, dans le désordre, des moutons écossais, de la lande écossaise, des chardons écossais, des mouettes écossaises, il accepte, bon gré mal gré, d'aborder avec elle ce thème nationaliste et agreste. Il l'écoute, la regarde, troublé. Tout en elle l'enchante, et notre héros s'en veut de cet enchantement qu'elle fait naître si aisément en lui, par son simple éclat, sans nul effort, et pire, sans même le souhaiter. Beaucoup sont tombés, tomberont sous son charm... >Voir plus
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Un court récit humoristique du président actuel de l'OuLiPo et prix Goncourt 2020. Hervé le Tellier a écrit ce texte en 2007, alors qu'il avait 50 ans, le même âge que son protagoniste, qu'il nomme ironiquement « notre héros ». Ce dernier entreprend un voyage express en Ecosse pour tenter de reconquérir une femme de trente ans sa cadette, nommée « notre héroïne », mais ce voyage, décrit de façon truculente par le Tellier, se solde par un échec cuisant. En fait, cet échec est inévitable, tellement le protagoniste cumule les faux-pas, agit parfois comme un adolescent inexpérimenté, prend les mauvaises décisions, se perd dans les Highlands alors qu'il n'entreprend pas grand chose et tourne en rond. Ce personnage m'a en fait rappelé celui de Monsieur Hulot, toujours à côté du sujet et, dans le cas de « notre héros », pas quelqu'un de très attachant, même si j'ai parfois ressenti une certaine compassion pour lui. Et peut-être se reconnaît-on même parfois dans l'une ou l'autre situation analogue qui a pu nous arriver un jour ou l'autre au cours de notre propre vie.
Le Tellier s'est manifestement beaucoup amusé en écrivant cette petite histoire dont l'intérêt réside surtout dans le style bien enlevé et son côté ubuesque. C'est un livre sans grande prétention, mais qui sort des sentiers battus et nous fait oublier pour un court moment les sujets plus sérieux du quotidien.
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Lui, à l'aube de la cinquantaine, part rejoindre une femme plus jeune, pas libre, avec laquelle il a ébauché une relation. Visiblement sa venue en Écosse ne réjouit pas la Belle. En trois jours, notre héros parviendra-t-il à accepter la réalité ?
Chronique d'un fiasco annoncé, Je m'attache très facilement est un texte très court (74 pages) mais délicieux pour qui apprécie le style et l'univers si particuliers d'Hervé le Tellier.
On oscille sans cesse entre les notations pleines d'acuité : "Après tout, suggère son geste on n'ira pas loin. C'est un excellent résumé." et un comportement qui ne parvient pas à se résoudre à accepter la situation. Mais tout cela ne verse pas dans l'amertume ou la tristesse car "C'est étrange songe-t-il, comme le pire est toujours prévisible."


A noter la parfaite couverture de Clémentine Mélois (et la liste des adresses et des marques de produits  évoquées dans le texte !)
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N°422– Avril 2010
JE M'ATTACHE TRÈS FACILEMENTHervé LE TELLIER - Éditions Mille et une nuits.

Avant de commencer un roman, je lis toujours l'exergue qui en fait partie. Ici, j'apprends que l'ouvrage emprunte son titre à une citation de Romain Gary. L'intérêt que je porte depuis longtemps à cet auteur m'incite à ouvrir le livre avec confiance. Et puis, cette expression me ressemble tellement que c'est sans doute bon signe. Moi aussi, je m'attache très facilement, mais laissons cela!

L'histoire qu'il faut bien raconter, est banale si tant est qu'une histoire d'amour puisse l'être. Nous savons tous qu'elle est au contraire unique. L'homme, c'est « notre héros » et la femme « notre héroïne », cela me paraît un peu désincarné, j'aurais sans doute préféré des êtres nominatifs, mais laissons cela! Il a la cinquantaine, c'est donc « un homme mûr »(j'apprécie l'euphémisme qui cache un début de vieillesse avec ses rides, ses bourrelets et sa calvitie) qui pense encore qu'il est capable de séduction... et elle a vingt ans de moins que lui. « Notre héroïne » est donc jolie, elle est «  grande, élancée, possède de charmants petits seins ». Je n'aurais jamais imaginé qu'une telle maîtresse fût laide et repoussante. Bien sûr, « notre héros » en est follement amoureux. Comment pourrait-il en être autrement? On n'est cependant pas très sûr que la réciproque soit encore vraie, même si le plaisir est encore au rendez-vous de leurs étreintes. Mais laissons cela!

Notre homme a décidé de rejoindre cette femme en Écosse où elle est partie voir sa mère, mais sans pour autant y avoir été invité. le rendez-vous de ce qui ressemble de plus en plus à une rupture, est fixé à l'embranchement de deux routes. C'est un symbole évident, mais laissons cela! Pourtant notre héros n'abandonne rien au hasard, il téléphone, prend l'avion, réserve pour lui seul une chambre d'hôtel, loue une automobile. C'est là que le lecteur, que le narrateur prend constamment à témoin, se rend compte que le titre est un jeu de mots, puisqu'il apprend que « notre héroïne » ne s'attache pas facilement, comprenez qu'elle ne boucle pas automatiquement sa ceinture de sécurité en voiture. Là aussi la polysémie est soit bienvenue, soit facile, c'est selon.
Ce même lecteur comprend aussi très facilement que la tendresse ne fait plus partie du jeu et que l'espoir, pour lui, n'est plus permis puisque la décision de « notre héroïne » est apparemment sans appel, à cause sans doute de la lassitude, de l'usure des choses, d'une autre passade ou d'une autre passion. Mais laissons cela! Puis c'est le retour à Paris, non sans avoir fait un détour par le beau visage d'une autre femme plus jeune, mais tout aussi inaccessible pour « notre héros », la solitude qui revient et avec elle la vieillesse qui se fait plus pesante. Même s'il veut se jouer la comédie de la jeunesse et de l'avenir, il repense à Romain Gary.

C'est donc une histoire comme tant d'autres, une page qui se tourne, une tentative de
ravaudage sentimental et... un désastre annoncé!

Je suis pourtant volontiers attentif aux manifestations de l'Oulipo dont l'auteur fait partie mais j'ai très modérément aimé le style haché de cette histoire pourtant courte.

J'ai quand même préféré « assez parlé d'amour »du même auteur.[La Feuille Volante n°419]


Hervé GAUTIER – Avril 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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🚲 « Depuis toujours, il n'a jamais tout à fait suffi qu'il [notre héros] désire pour désirer tout à fait. Mais désormais, il faut que tout, chez l'autre, le rassure, l'attention des gestes, la tension du corps. Il veut que sa peau convoite la sienne, et le lui prouve à tout instant. Cette exigence, il le craint, deviendra avec les ans de plus en plus difficile à combler. »
(P.29)

🚲 S'aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction. Ce n'est en tout cas pas pédaler en sens inverse ; même si parfois aimer, c'est bien souvent pédaler. Dans le mou, dans le vide, dans la semoule, aimer est un sport endurant, une course de fond, un marathon harassant. Oui, aimer pour notre Héros, c'est tenter le tout pour le tout, c'est prendre un avion vers l'Écosse et risquer un retard, un vol annulé ou reporté qui bousculerait le plan minutieusement préparé qu'il comptait suivre, c'est retrouver celle qu'il aime au croisement de deux nationales perdues dans le brouillard lochnessien, en espérant raviver une flamme qu'il est le seul à ne pas vouloir voir s'essouffler.

🚲 Aimer n'est pas facile. « What else is new ? » me direz-vous. Pour notre héros, conquérir cette femme, c'est conquérir sa jeunesse qui s'enfuit et qui lui échappe, c'est prendre les armes pour une bataille perdue d'avance, c'est essayer en vain, malgré les évidences, malgré les non, les baisers refusés, c'est désirer les lèvres et les mots qu'elles tairont à jamais.

🚲 Est-ce pour autant une tragédie, un drame insurmontable ? Peut-être pas… Il suffit d'un pas de côté, d'une pause parfumée à l'Earl Grey, d'un vol seconde classe inconfortable pour réaliser que parfois, le destin se mêle à nos histoire pour nous guider vers d'autres histoires, d'autres aventures, d'autres perspectives…
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Un très court roman d'amour.

Lui (le Héros) frôle la cinquantaine et elle (l'Héroïne), de 20 ans sa cadette, ont eu une aventure passagère.

Mais le passager de cette aventure ne veut pas croire à sa fin, il cherche des indices qui prouveraient qu'elle est toujours attirée par lui.

Comme elle est partie chez sa mère en Ecosse et que son régulier (l'Autre) ne la rejoint que quelques jours plus tard, il s'envole vers elle, tente de la reconquérir ou au moins d'avoir les idées claires sur leur relation.

Un roman, dont la trame est très simple, mais avec le style rythmé, enjoué voire naïf d'Hervé le Tellier, donc à la lecture très (trop ?) rapide.

Mesdames, si vous voulez entrer dans les arcanes d'un cerveau d'homme qui lui-même tente d'entrer dans les arcanes d'un cerveau de femme, lisez-le.

Bien sur le Héros a plus un cerveau d'adolescent qu'un cerveau de quinqua, mais c'est ce qui fait le charme de cet ouvrage.

Livresquement votre
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
S'il a appris une chose, une seule, c'est que les sentiments, la tendresse, le désir doivent aller ou se défaire d'eux-mêmes. Et aussi que l'amour - donnons-lui ce nom par convention - que l'amour, donc, n'est pas un caillou au bord de la route, immobile, venu de nulle part et né de rien. L'amour disparaît, revient, il change, il bouge, il tombe et se redresse alors qu'on le croit mort.
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Elle est à pied, elle pousse son vélo, elle ne l'a pas vu. Que dit-on dans les mauvais romans ? Que son coeur se presse comme une éponge, que son sang se fige ? Tous ces clichés sont vrais, hélas. Il s'étonne de tant d'émotion, de fébrilité, s'en veut de sa sensiblerie.
(p. 33)
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Notre héroïne ne l’accompagne pas, préférant rester dehors pour une cigarette. Elle fume trop, mais notre héros se fout que cela porte atteinte à la santé de son entourage.
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S'il n'a jamais rien appris des femmes, il sait désormais le panini est le plat national écossais, très loin devant le happis.
(p. 50)
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Elle oscille, elle tangue, lui n'exige aucun geste de tendresse, seulement des mots. Et ces mots attendus s'échappent d'elle, ils disent encore son refus, mais leur couleur est plus suave, elle ne nie plus son désir. Il demande As-tu envie de moi? Elle répond Tu ne poses pas les bonnes questions. Cela lui suffit.
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Videos de Hervé Le Tellier (118) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hervé Le Tellier
Chaque mois, un grand nom de la littérature contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'écrivain Serge Joncour est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Entretien animé par Nicolas Herbeaux, France Culture.
Serge Joncour, né en 1961, a mené toutes sortes d'activités en parallèle, dont maître-nageur et publicitaire, avant de se lancer dans l'écriture de poèmes, de nouvelles et enfin de romans. En 1998, il publie son premier roman Vu aux éditions du Dilettante. Il a alors 37 ans. Depuis il a publié plus d'une quinzaine de livres, dont U.V. (2003) qui a obtenu le prix France-Télévision, L'Idole (2004) récompensé par le prix de l'Humour noir, L'écrivain national (2014), prix des Deux Magots 2015, Repose-toi sur moi (2016), prix Interallié et élu Meilleur roman français 2016 du Magazine LIRE, Chien-Loup qui a obtenu le prix Landerneau 2018… Tous ont fait l'objet de nombreuses adaptations. Ses récits mettent en scène des personnages en quête d'identité et décrivent les épreuves de la vie contemporaine. En 2020, Nature humaine reçoit le prix Fémina. Il est aussi, avec Jacques Jouet, Hervé le Tellier, Gérard Mordillat et bien d'autres artistes et écrivains, l'un des protagonistes de l'émission de radio « Des Papous dans la tête » de France Culture.
En savoir plus : https://www.bnf.fr/fr/agenda/serge-joncour
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