Hervé le Tellier, déroule son histoire familiale, comme une thérapie. Son père biologique absent, son père adoptif transparent, sa mère démente, sa tante lumineuse, ses grands-parents remplaçants.
Comme il le dit lui-même, il n'a pas été un enfant battu, n'a pas été violé et il a évolué dans un environnement privilégié.
Non, le problème de Hervé le Tellier c'est d'avoir grandi dans un milieu dont les valeurs ne correspondent pas à ses idéaux. Il aurait préféré une mère plus insouciante, plus légère, plus exotique, plus fun et surtout moins matérialiste, moins prévisible. Car cette femme a balisé sa vie et celle de son fils avec un horizon net et bien dégagé.
Nous construisons notre vie pour combler les failles de notre enfance. En fuyant l'avenir scientifique, froid prévu par sa mère,
Hervé le Tellier va rechercher la compagnie de jeunes bohèmes, un milieu plus cosmopolite, plus chaleureux, plus littéraire, ou le dialogue n'est pas une tare.
Est-ce que Marceline, la mère de l'auteur est une femme déséquilibrée, une folle ? Je ne pense pas. Je dirai que c'est une femme introvertie, carrée, et peu affectueuse. Une femme qui a sans doute, elle-même souffert de la préférence de ses parents pour sa soeur, qui s'est asséchée, et aigrie au fil des années.
Ses accès de colère sont terrifiants bien-sûr, mais ne sont-ils pas les prémices de la vieillesse et de la maladie ?