" En mettant des mots autour de mon histoire,
J'ai compris qu'un enfant
N'a parfois que le choix de la fuite,
Et qu'au péril de sa fragilité,
Il devra à son évasion
D'aimer encore plus fort la vie ...."
Voici un roman autobiographique grinçant, parfois douloureux, à l'écriture acérée, lu d'une traite dans le train, témoignant de l'enfance de l'auteur, de sa vie dans un climat mesquin, triste , frustrant, surtout à l'égard de sa génitrice dont il pense , non sans raison , qu'elle ne l'a jamais aimé ....
Des liens familiaux complexes où l'auteur se permet de " raconter " son "Histoire" alors que tous les protagonistes ne sont plus là, sa mére atteinte de la maladie d'alzheimer n'est plus en capacité de réaliser.....
Peu de sentiments au sein de cette famille , aucun geste tendre, ni sincérité , ni complicité , ni bienveillance ni la joie simple d'être ensemble....
Beaucoup de paraître et d'affectation dans une atmosphère bourgeoise indifférente, vide, glacée , compliquée par sa recomposition ....
Le jeune homme quittera sa famille trés tôt, il rencontrera ailleurs chaleur humaine et amitié .....
Mais comment survivre à l'absence d'un pére dont on ne portera même pas le nom?
Comment supporter un beau- pére n'assumant pas du tout son rôle ?
Comment vivre sereinement face à l'indifférence coléreuse d'une mére froide et odieuse parfois, toxique , mal aimante , d'une violence---verbale---- démesurée, haineuse si souvent ?Cris et Insultes.......
L'auteur règle un tantinet ses comptes avec sa famille surtout avec sa génitrice, entre douleur vive, agacements , mensonges, tiraillements , aigreurs et rancoeur .
Un roman agréable à lire, intéressant, à l'ironie jubilatoire parfois , à la plume fine , sincére, sur le fil du rasoir où sont évoqués les destins croisés des membres de cette étrange famille : La sienne , où l'amour ne va pas de soi.
Las ! On ne choisit pas ses parents....
" Tu supporteras ton père et ta mère. " "Honore les "....Ch. 20 verset 12.
" Mathieu ( 15, 4) dit que celui qui maudira son pére et sa mére sera puni de mort.....Mais Mathieu exagère toujours....." Page 205 ...
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Honore ton père et ta mère..."
(Exode chap. 20, verset 12)
Parfois fort difficile: Hervé Le Tellier dit avoir une estime modérée pour sa famille, élargie et recomposée.
Et l'auteur, en généalogiste familial, navigue à vue dans ses souvenirs, entre mensonges, maquillages de vérités pas bonnes à dire et interprétations. Il fait un traitement ironique et souvent cocasse des personnages et événements familiaux, avec dent dure et plume acérée (la palme revenant à la mère de famille!).
Ici, pas de secrets importants mais des tiraillements minables et aigris entre membres d'une même tribu: jalousies, rivalités, rancoeurs, non-dits, manque d'empathie, de générosité, et d'amour.
Rien que de très banal, en somme: des familles "heureuses" qui vivent des naissances des mariages et des séparations. Mais le miroir littéraire a la faculté de nous mettre face à nos propres failles et nous mesurer à l'aune de celles décrites.
Toujours amusant de décortiquer la famille d'à côté...
Une lecture un brin vitriolée où l'auteur règle quelques comptes. Une lecture que j'ai trouvée tristement jubilatoire, avec beaucoup de compassion pour cette relation maternelle toxique: on ne choisit pas malheureusement ses parents, et il convient parfois de s'en protéger.
Remerciement à Netgalley.
Rentrée littéraire 2017.
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Portrait au vitriol de la famille le Tellier, lu d'une traite dans le train qui me ramène des Gorges du Tarn. Portrait d'une de ces nombreuses mères mal-aimantes de la littérature, une Folcoche monstrueuse d'indifférence et d'égocentrisme. L'histoire serait terriblement triste si elle n'était traitée avec un humour noir et une grande virtuosité littéraire. Certaines phrases sont diablement bien tournées. Roman cruel, drôle, émouvant et jubilatoire.
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