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Camille Leboulanger revisite le mythe de Cuchulainn, le plus grand guerrier des légendes irlandaises. Un garçon façonné par son entourage, et pas forcément pour le mieux.

Le roi Conchobar règne dans une grande paix et décide de marier sa soeur Dechtire à l'un de ses seigneurs, un vieil homme du nom de Sualtam. Alors qu'elle refuse catégoriquement de consommer le mariage, elle se fait enlever par un envoyé du dieu Lug pendant de longs mois, jusqu'à parvenir à s'échapper. de retour auprès de son époux indésiré, elle donnera naissance à un valeureux garçon, mais le doute planera toujours sur son ascendance.

Le jeune Setenta grandira au milieu d'une guerre entre ses deux parents, qui lui inculqueront chacun une vision différente de ce qu'il doit devenir. Mais à n'en pas douter, il est doté d'une très grande destinée. Pétri d'ego, de suffisance et ne doutant jamais de sa force, c'est grâce à elle qu'il parviendra à obtenir son nom, le Chien du Forgeron.

L'auteur plonge le lecteur dans une ambiance médiévale. On s'imagine très bien faisant partie de l'assemblée écoutant le troubadour dans l'auberge, au coin du feu. le narrateur ne cesse jamais d'interpeller son auditoire, de donner son avis sur certains passages de la vie du Chien. Cela a fait naître en moi une véritable curiosité pour la vie de ce personnage si détestable, un personnage que l'on est censé haïr, et pourtant... Pourtant, il n'est que le reflet des personnages qui gravitent autour de lui, de leurs désirs, leurs volontés. Il n'est qu'une arme, un outil pour son entourage. Alors, cela n'excuse pas ses actions, son comportement, mais on comprend que la destinée qu'on lui a imposée était trop lourde pour lui.

C'est un roman rempli d'action, à lire comme si on écoutait un véritable conteur, avec peu de dialogues mais une intrigue efficace. L'auteur s'efforce de construire un homme pour le déconstruire par la suite, il met l'accent sur la virilité de l'homme et, bien que les femmes soient en retrait, on imagine sans mal l'impact qu'elles pourraient avoir dans ce récit.
Un roman percutant, original, qui pose les bases d'une certaine réflexion et qui nous plonge dans la mythologie irlandaise.
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Fin de race

Versez-vous une bonne bière dans une immense chope et laissez-vous porter par l'histoire que va vous conter Camille Leboulanger. Une histoire qui prend des airs de légende brumeuse où résonnent la fureur guerrière, la sueur des hommes et les pleurs silencieux des femmes.

Le peuple Celte utilisait plus volontiers la tradition orale que l'écrit, raison pour laquelle peu de choses les concernant nous sont parvenus. La légende de Cuchulainn, ou chien du forgeron, est sans doute la plus connue. Véritable héros de légende, la figure mythique de ce guerrier se voit réinventé par l'auteur au cours d'un récit inventif, brutal où la légende se voit sérieusement écornée.

Comme tout bon conte, celui-ci nous est narré par un conteur qui ne nous dit que ceux qu'il a envie, dissimulant certains faits qui pourraient éclairer l'intrigue de manière éblouissante. Mais l'intérêt du récit n'est pas de faire toute la lumière sur la lignée de Sualtam mais bien de conter la destinée d'un guerrier né.

Et quel guerrier, personnage central de l'histoire, Setanta, bientôt renommé le chien, sera aussi le plus détestable. Et pour cause : Orgueilleux, fier, impulsif, doté d'un caractère ombrageux qui le pousse à frapper d'abord et à ne pas questionner ensuite, Setanta est l'archétype du guerrier sûr de lui qui n'hésite pas à asservir les plus faibles que lui de la manière qui l'arrange le mieux. Féministe, passez votre chemin, ce récit sublime tout ce que vous combattez.

Pourtant en creux ce conte terrible narre les errances d'un homme qui ne se définit que par ses prouesses guerrières et interroge le lecteur sur son rapport à la virilité et la masculinité. L'ascension fulgurante du chien parmi le peuple Celte entraîne par la suite une série de tragédies personnelles qui finissent par creuser en lui un puits insondable de tristesse et de culpabilité. Jusqu'à la fin inexorable.

Le chien du forgeron allie trois atouts non négligeables, une narration malicieuse, une intrigue palpitante et une réflexion sur un sujet d'actualité. Trois bonnes raisons de prêter l'oreille à ce conte sorti des tréfonds des légendes.

Lien : https://culturevsnews.com/
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Ecoutez l'histoire de celui qu'on nomma le Chien du Forgeron. Connu parmi les connus, écoutez l'histoire légendaire de celui qui n'était aussi qu'un homme.

Camille Leboulanger s'attaque à ce célèbre mythe Irlandais. J'ai aimé le fait que l'histoire soit racontée par un barde (ce qui colle très bien à l'ambiance) et que celui-ci ait connu Setanta, donnant donc une version plus ambiguë du personnage.

C'est un roman intelligent, qui nous permet de découvrir un mythe (au moins une de ses interprétations), d'un point de vue un peu différents, avec des apartés plus modernes, concernant par exemple les personnages féminins.
La lecture est un peu ardue par moment, mais elle vaut le coup !
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Voici donc l'histoire de Cuchulainn, le Chien du Forgeron, à nouveau transmise.

Le nom de ce héros ne m'était pas étranger, évoqué par un ami féru de mythologies. Comme j'aime lire les romans de Camille Leboulanger, j'ai donc saisi l'occasion de découvrir le mythe de ce guerrier celte à travers son point de vue d'auteur.

Je ne peux que vous recommander, lecteurs de passage sur ce site, de faire de même. Laissez-vous interpeller par le narrateur bavard de ce roman, qui vous retrace la vie du Chien avec talent et vous amène à songer à ses enseignements. L'homme aime les tournures proverbiales et la bière, il est intarissable et veille à ce que vous restiez attentif à son troublant conte aux nombreuses ombres.

Qui était le Chien ? Est-ce son destin ou les moeurs des hommes de son temps, les actes ou l'inaction de ceux qui l'ont connu, qui ont fait de lui ce qu'il fut ? Qu'a t-il légué au peuple des Ulates à travers le récit de ses exploits ? Ne vous reconnaissez-vous pas en lui ? Autant de questions qui résonnent au XXIème siècle, nourries par de nombreux écrits féministes que l'auteur indique dans sa bibliographie.
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Il est compliqué de mettre une note à ce livre : j'ai adoré ma lecture, j'ai détesté son personnage principal.
Nous avons affaire à une relecture du mythe de Cuchulainn. Ne connaissant pas ce mythe, c'est sans arrière-pensée ni attentes que j'ai découvert la plume de Camille Leboulanger.
L'auteur décide, par le biais de son narrateur, un témoin direct ou indirect de la vie du Chien, de montrer l'écart entre les mythes et les faits, de ne pas masquer l'homme derrière la légende. Et l'homme, justement, le Chien, est imbuvable, fruit de son éducation et de son entourage.
Néanmoins, le livre se lit très bien, avec l'utilisation très réussie d'un narrateur conteur qui s'adresse à son public pour lui raconter son histoire, et réclamer régulièrement sa rasade de bière.
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Ce livre avait tout pour me plaire. Mais, je dois le dire tout de suite, le dispositif choisi, celui qui met en scène ce conteur qui, pour un public que l'on devine mais auquel on se demande parfois si on y appartient, va raconter cette histoire, je n'ai pas accroché. J'ai eu l'impression, tout au long de ma lecture, d'être « à côté », de ne pas accéder à la psychologie des personnages.

J'ai assisté à cette histoire, comme à distance. À froid. Et ce n'est pas faute, pourtant, d'avoir noté de ci, de là, des formulations d'une justesse, d'un réalisme, décrivant remarquablement notre société actuelle. Alors, certes, c'est justement le propre des mythologies de toutes les époques et de tous les lieux de résonner avec la vie de chacun. Mais cela m'a paru froid, désincarné, distancié.

Sur la condition féminine : « Emer, bouche bée, haletait. Elle comprit que pour elle, ou plutôt en son nom, une paix de plusieurs dizaine d'années avait manquée être brisée. Tout cela, et personne ne lui avait accordé un regard. On se battait pour elle comme pour un troupeau de boeufs ». Ou, également, « Il est maints drames que personne ne raconte jamais qui se jouent à l'intérieur d'une demeure, entre des femmes auxquelles les conteurs ne prêtent jamais attention, entre des portes closes. Parfois, l'écho de ces guerres silencieuses se fait entendre dans le récit des bruyants conflits des hommes ».

Sur la vie en société : « Ainsi changent les lois des hommes : elles sont brisées sans y penser. On se dit : « Quelle différence cela peut-il vraiment faire ? Est-ce si important ? Un guerrier triomphant a bien plus fière allure l'arme à la main ! » et, avant un an, le fer peuple à nouveau les rues là où il n'avait pas droit de cité. »

Mais j'attendais un souffle différent, un dispositif plus vivant, quelque chose d'épique. J'ai espéré un de ces récits qui vous emportent, vous laissent pantelants, hors d'haleine, assommés. Était-ce trop d'attente, était-ce trop d'exigence ?

J'ai le sentiment d'avoir raté ce livre. Je n'ai donc pas l'impression d'être capable d'objectivité. N'hésitez pas à donner vos avis !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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Quelle lecture que celle-ci! Plus de 10 jours après l'avoir terminé, je ne sais toujours pas vraiment si j'ai apprécié ou non ce livre.

Déjà, j'avoue que je ne connaissais pas du tout le personnage de Cu Chulainn, alors que c'est une des figures fondatrices de la mythologie Celte.
Chose un peu réparée avec cette lecture, mais je pense qu'il faudra que je creuse davantage afin d'en apprendre un peu plus.

Si j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur, j'ai eu plus de mal avec les personnages.
Le souci, c'est qu'à part Ferdiad, aucun d'entre eux n'est franchement sympathique. Et sans attachement aux personnages, dur dur d'avoir envie de poursuivre l'histoire!

Bien que ce livre soit court, j'ai eu un peu de mal à en venir à bout.
J'ai vraiment trouvé que le Chien était détestable. Là où je m'attendais a un héros et à un grand guerrier, jai eu droit à un homme colérique, méprisant et égoïste.
Mention spéciale à ses parents, qui à mon avis auraient mérité quelques paires de claques!

Il est convaincu de sa propre grandeur, et il formerait une sacrée paire avec Zhu, l'héroïne de Celle qui devint le soleil (destin, gloire, toussa toussa).

Mes meilleurs moments de lecture furent au final ceux où le Chien était à l'arrière-plan et où l'on mettait en lumière d'autres personnages.

On pourrait croire que j'ai détesté ma lecture, mais non.
Je retiens la très belle plume de l'auteur et une envie d'avoir une autre vision du personnage de Cu Chulainn.

Bravo d'ailleurs à l'auteur d'avoir réussi le pari de me faire détester un personnage tout en me donnant envie d'en savoir plus à son sujet!!
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Le Chien du forgeron est une réécriture d'un mythe celtique qui nous plonge dans un âge du fer brutal et fantasmé. Camille Leboulanger use d'un narrateur/conteur assez froid, qui nourrit un franc désamour pour son sujet, ce qui m'a quelque peu interpellé. La raison en est la volonté de l'auteur de déconstruire le mythe du guerrier. Ce dernier incarnant une masculinité toxique et engendré par une sorte de déterminisme socialo-relationnel.
Si le but peut être louable, il en résulte à mon goût une trop grande distance avec le personnage principal. Les autres figures du roman, notamment féminines, ne sont guère présentées sous un meilleur jour.
J'ai néanmoins apprécié l'immersion dans cette Irlande antique, les allusions à son panthéon et le style direct et efficace de Leboulanger.
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Suite des lectures estivales avec le mythe de Cuchulainn revisité par Camille Leboulanger. Je découvre la plume de cet écrivain avec plaisir, tant le biais qu'il utilise pour conter son histoire est captivant. Ici, les actes héroïques sont assombris par la face sombre des protagonistes. En mettant volontairement l'éclairage sur les défauts et accrocs que d'habitude on tait lorsque l'on raconte une légende, il en sort une fable âpre, mais terriblement humaniste. le personnage principal ne ressort peut être pas grandi d'un tel récit, à moins que ce ne soit son entourage et son environnement proche. Au fil des pages, on en vient à se demander si ces terres ont finalement fini par engendrer le héros qu'elles méritaient. Camille Leboulanger interroge avec force et habilité notre rapport aux mythes et notre manière de les transmettre aux générations suivantes. Un récit original et captivant!
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Pour résumer, j'ai vraiment pris mon pied. J'ai mis du temps à le lire du fait de multiples interruptions, mais jamais je n'ai lâché le roman, alors que c'est typiquement ce genre de situation qui me fait tomber un livre des mains. C'est dire à quel point l'histoire m'a happée.

C'est assez marrant, parce que sur le papier, le livre n'avait pas grand chose pour me retenir : une histoire d'un personnage antipathique au possible, qui continue à faire les mauvais choix et à blesser ceux qui l'entourent, ce n'est pas ma tasse de thé, j'en veux pour preuve toutes mes tentatives avec la dark fantasy qui se sont soldées par un “tout ça pour ça ?” (Oui, la Trilogie de la Première Loi, je pense à toi). Alors pourquoi est-ce que, malgré ça, je me suis procuré cet ouvrage et pourquoi l'ais-je lu ? Et bien c'est assez simple : c'est un roman des éditions Argyll dont j'aime beaucoup le principe (une maison d'édition qui appartient à ses auteurs), sur un sujet sur lequel j'ai adoré lire quand j'étais plus jeu... enfin, avant : la mythologie celtique. Tout ça avec la promesse d'interroger le mythe de la virilité qui plaisait beaucoup à mon féminisme plus réçent. Je me suis donc procuré le livre et... je l'ai laissé traîné sur une étagère. Et puis il a fallu que j'assiste à la table ronde de l'Ouest Hurlant "La Matière Celtique en question" à laquelle participait l'auteur pour que je ne résiste plus à mettre le nez dedans. Et j'ai fichtrement bien fait.

On suit depuis donc l'histoire de Cuchculain depuis sa conception jusqu'à sa mort en écoutant un conteur qui réclame régulièrement de la bière. Oui, vous avez bien lu. le récit nous est livré par un narrateur qui ne lésine ni sur les envolées lyriques ni sur les petites phrases assassines. On pourrait penser que, outre l'ambiance, ce personnage n'apporte de prime abord pas grand chose à l'histoire, mais c'est faux. Si l'intrigue aurait effectivement très bien pu se passer de lui, le conteur sert à mettre l'histoire en perspective. Plutôt que de nous faire la liste des méfaits du Chien, il met en lumière comment il en est arrivé là et comment le plus grand héros de l'Ulster n'est en fait qu'une construction née de désir de vengeance, de grandeur et d'amertume et comment il n'a pu se déployer que par la lâcheté de son entourage.

On suit les principaux exploits du Chien, comment il devient le Chien, comment il conquière son épouse, comment il se retrouve aux prises avec son meilleur ami et les tragédies qui s'ensuivent. Puis on l'observe voguer sur des flots de plus en plus tragiques jusqu'à le personnage est odieux de bout en bout, mais on ne peut s'empêcher d'y retourner et d'espérer, jusqu'à la conclusion.

le portrait du personnage de Cuchculain est sans concession, ni pour lui ni pour la société qui l'a fait émerger. En cela, ce roman correspond bien au conte : non seulement il a un conteur, mais il a également une morale. Et via le personnage du conteur et son récit, Camille Leboulanger réussit le tour de force de nous donner une morale qui ne soit pas moralisatrice : elle nous est donnée par petites touches, adroitement, et avec nuance, mais elle est aussi percutante que les poings du Chien.
Un coup de maître.
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