La Proie du remords

Les Everglades c'est pas rose .
Les Everglades c'est morose .

Et c'est pas Max Freeman qui dirait le contraire .
Cet ancien flic , gentiment poussé vers la sortie après avoir dégommé dans le dos un apprenti voleur de 12 ans - oups la grosse boulette là - a fait de ce parc naturel son nouveau terrain de jeu . Exilé volontaire pratiquant assidûment le canoé histoire de communier pleinement avec mère nature , il ne trouve rien de mieux , lors de l'une de ses nombreuses balades nocturnes , que de tomber nez à nez avec ce qui semblerait bien être la quatrième victime d'un sérial killer récidiviste - étonnant non - sévissant dans la région. Pas franchement en odeur de sainteté avec les autorités locales et pour tout dire , à deux gros doigts d'être considéré comme le suspect n°1 , Freeman devra se retrousser les manches et reprendre du collier s'il veut espérer sortir de ce traquenard sans y laisser trop de plumes .

Aaaaah la Floride et ses longues plages de sable fin , ses bodybuilders survitaminés et ses retraités octogénaires , en paraissant à peine cinquante , déambulant , le chihuahua hirsute timidement lové dans leurs bras tremblotant cramés par le soleil californien , oubliez !
Et bienvenue dans les Everglades . Ses marais subtropicaux et ses cadavres d'enfant feront de vos vacances un enchantement de tous les instants .
Max , lui , pour le moment , déchante méchamment . Tout l'accuse . Son passé , son mode de vie , l'enquête à charge .

En voilà un thriller qu'il est très sympathique !
Un cadre pas franchement ragoûtant comme fond d'écran et une série d'infanticides en surimpression . le tableau est glauque , le peintre talentueux .
King , à ne pas confondre avec l'autre , mais si , vous savez bien , officie lui dans le sordide réaliste .
Immersion totale en pleine nature hostile validée . Echeveau diabolique d'un écrivain en totale possession de ses moyens . Ecriture incisive , récit oppressant , du grand art !
Si Freeman se révèle touchant d'humanité , il est à déplorer l'absence d'un personnage féminin digne de ce nom et ça , m'sieur Jonathon , c'est moche...

La Proie du Remords : vous êtes pas prêt de vous marais...
Maintenant , vous pouvez huer...

La Proie du Remords est un très bon roman qui me rappelle fortement l'univers de Michael Connelly.
Jonathan King a lui aussi était journaliste, au Philadelphia Daily News, il dépeint donc une ville qu"il connait sur le bout des doigts.
Et la boucle est bouclée avec Connelly et son personnage fétiche, Harry Bosch, dès la page 75, quand le personnage principal se rend dans les bureaux de son avocat et que son regard se pose sur son tableau préféré, qui, je vous le donne en mille, est une peinture de ... Jérôme Bosch.
À découvrir, malgré le fait que seul les deux premiers romans de la série soient disponibles en France.