Un immense merci aux éditions Lajouanie et à Babelio pour le cadeau de ce livre dans le cadre des masses critiques !
Un vieux tube cathodique tressaute sur des images marseillaises bien loin du Guide du Routard. La pègre s'étale sur le petit écran, et les coups de filet dans le milieu du grand banditisme noircissent les fiches des journalistes. Au milieu des annees 90, l'odeur de poudre envahit l'actualité méditerranéenne, et les politiques tentent une opération en quitte ou double : infiltrer leurs meilleurs éléments dans ce monde sans merci. Mais une fois injectés dans la Bête, les quatre globules blancs de la DST doivent gérer la maladie par leurs propres moyens, et réguler par eux-mêmes leur sortie de l'organe malade. Peu importe les moyens, et la perte encourue.
Alors qu'aujourd'hui l'INA fait renaître la vie politique de ces années du siècle dernier, le souvenir des sacrifiés est impossible, puisqu'ils nexistent pas en dehors de leur fonction de fusible.
Mais lorsque le Directeur de la Police judiciaire parisienne disparaît, et que les indices remontant de cette fibre mafieuse refont surface, quelles seront les clés à trouver pour comprendre le passé, et trouver une issue favorable à cet imbroglio ?
Le commissiare Théo Payardelle (que je regrette infiniment de découvrir seulement maintenant) est sur lesbrangs pour jouer la course contre la montre, et plonger dans la vie de son vénéré patron. Les rebondissements fleurissent, mêlant Histoire et romanesque, sans jamais tomber dans la caricature ! le ton de
Jean-Michel Lecocq est vivifiant, et le devoir de mémoire qu'il partage extrêmement intéressant (une guerre en chassant une autre, les reglements de compte reviennent deposer des fleurs de sang à Marseille, sans que les caïds ne portent aussi haut le flambeau du grand banditisme).
Les personnages sont criants de réalisme, et je nai pu m'empêcher de repenser au Bureau des légendes au cours de cette lecture, mais en y ajoutant pour le coup l'abandon des agents en mission. Et ce parti pris de l'auteur, je n'ai pu qu'y adhérer sans faille, tant la photographie temporelle est criante d'objectivité !
Enfin, je ne peux faire mon retour sur ce roman sans renouveler, comme à chaque parution, mon admiration pour cet éditeur, les Éditions Lajouanie et ses choix ! La qualité des plumes est indéniable, le choix éditorial des couvertures est une réussite systématique, et cet air qui vous trottera longtemps dans la tête est un bonbon de plus pour parfaire votre plaisir !