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sur 1180 notes
Avec « Je suis une femme sans histoire », Alice Zeniter s'amusait déjà à démontrer que la littérature a toujours été une affaire d'hommes. Avec « Les Grandes Oubliées », l'essayiste Titiou Lecoq porte encore un peu plus haut le flambeau du mouvement féministe.

Pourquoi les femmes sont elles absentes de nos manuels d'histoire ? S'agit-il d'un oubli, d'une omission, voire carrément d'un effacement volontaire ? À travers ce roman, l'autrice propose une relecture chronologique et radicale de l'histoire, de la préhistoire jusqu'à nos jours, redonnant une voix et une place à ces femmes « oubliées »… la place qu'elles méritent et pas seulement celle que les hommes ont bien voulu leur donner.

Appuyant cet éclairage féminin sur un travail de recherche rigoureux et saupoudrant le tout d'un ton léger et délicieusement cynique, Titiou Lecoq livre un récit accessible et didactique, qui démontre que les droits des femmes n'ont pas toujours progressé au fil des siècles, bien au contraire, et que leur combat est encore loin d'être terminé.

En retirant le féminin des métiers exercés de son dictionnaire et en décidant que le masculin l'emporterait toujours sur le féminin pour l'accord des adjectifs, l'Académie Française aura également contribué à asseoir la supériorité du genre masculin… jusque dans cette belle langue que l'autrice utilise à merveille pour nous démontrer le contraire.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Vous saviez que contrairement aux idées reçues les droits des femmes ne sont pas allés crescendo?Qu'elles étaient plus libres au moyen-âge qu'au siècle des Lumières ? Qu'il existait des chevaleresses, des jongleresses, des bâtiseuses de Cathédrales, des autrices et même des reines françaises qui régnaient non pas dans l'ombre d'un roi mais seules ? Que ces mots ne sont pas inventés ou tirés du masculin mais qu'il s'agissait bien de mots féminins ? Que le masculin ne l'a pas toujours « emporté sur le féminin » ? Ce n'est qu'au XVIIème siècle que l'Académie Française en a décidé ainsi arguant du fait que l'homme était supérieur à la femme. Alors, l'écriture inclusive on aime ou on n'aime pas mais c'est quand même sacrément gonflé de dire que l'on dénature la langue française quand on sait ça !

Mais voilà le problème est là, on ne le sait pas car tout ça les manuels d'histoire n'en parlent pas. Des femmes non plus d'ailleurs, en moyenne sur un manuel de 200/220 pages, 7 ou 8 sont consacrées aux femmes. A ce stade il ne s'agit pas d'un oubli mais bien d'une volonté délibéré de gommer le rôle des femmes dans l'Histoire et d'enseigner et de transmettre l'Histoire de France au masculin.

Je vous vois arriver avec votre argument : ben c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Ta ta ta je ne veux pas entendre ça ! Il y a matière c'est juste qu'on a fait disparaître le rôle de la moitié de la population française de nos enseignements.
Pourtant les femmes font partie de l'Histoire autant que les hommes. Et il y a de quoi faire comme le montre Titiou LECOQ dans son livre foisonnant de connaissances. Elle s'appuie sur des recherches sérieuses et étayées, cite ses sources, donne des références. Ce sont des faits qu'elle relate pas des carabistouilles ! Elle nous raconte tout ça sur un ton drôle et mordant avec dynamisme et passion. le livre ne se lit pas il se dévore !

L'autrice envoie valser les idées reçues et recadre les choses. Elle redonne à ces grandes oubliées la place qu'elles auraient toujours dû occuper parce que ce qu'elles ont accompli le justifie. Guerrières, chevaleresses, reines, ouvrières, militantes, suffragistes (non pas suffragettes) autrices résistantes, depuis toujours elles luttent, défendent leurs droits leur pays, leurs idéaux, leurs convictions et parce que ce sont des femmes tout cela est passé sous silence.

Les femmes ne sont pas les petites choses fragiles pour lesquels la société veut les faire passer depuis des lustres. Elles sont en lutte constante : pour le droit de vote, le droit à disposer de leur corps, l'IVG, la contraception, le droit à hériter, à travailler, à être autonome… tous ces droits les femmes les ont arraché à force d'obstination. Parce qu'entre le droit et la religion on part de loin ! D'ailleurs merci Napoléon pour ce beau code civil qui nous classe parmi les biens meubles de nos chers époux !
Vous allez me dire que si tout ça vous l'avez vu en histoire. Super alors interro : le nom d'une femme militante pour le droit à l'avortement ? quelques noms du manifeste des 343 ? le nom d'une reine de France (pas la femme d'un roi hein une vrai reine!), le nom d'une autrice du siècle des Lumières ? D'une sculptrice ? D'une peintre ? le nom d'une révolutionnaire (non pas Olympe de Gouge c'est trop facile!)…Ah ah c'est pas facile. Essayez avec des noms d'hommes vous allez voir c'est beaucoup plus accessible.

De la préhistoire à aujourd'hui Titiou LECOQ balaie les a priori sexistes et revient aux faits établis par les historiens (surtout les historiennes d'ailleurs).

Un livre qui n'a rien d'un pamphlet à l'encontre des hommes mais qui incite à la prise de conscience et à lutter contre ce que l'autrice appelle l'oublioir (terme emprunté à Aimé CESAIRE). Parce que non on ne fait pas des « trucs de mecs » on fait ce qu'on a envie de faire. Et non nous ne sommes pas des garçons manqués, juste des filles réussies !

Quand les petites filles pourront enfin s'identifier à leurs aïeules, femmes des cavernes, chevaleresses du moyen-âge, révolutionnaire chantant la carmagnole, militante pour le droit à l'avortement, résistante pendant l'occupation nazi ? Rendez nous nos héroïnes !

Ce livre passionnant et plein de connaissances se lit comme un roman. Enthousiasmant !
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Titiou Lecoq fait une relecture de l'histoire, de la préhistoire au monde contemporain, à travers une question : pourquoi ne parle t'on jamais, ou si peu, des femmes dans les livres d'histoire ?
Elle démontre que les femmes ont eu une importance sociale que la modernisation de la société a progressivement réduit, jusqu'à les réduire au 19ème siècle à des génitrices honteuses (on leur demande de procréer tout en glorifiant leur virginité). Ce n'est qu'au milieu du 19ème siècle, et surtout au 20ème, que les mouvements féministes ont commencé à agir pour inverser la tendance.

J'ai retrouvé dans cet ouvrage la plume et la verve espiègles que j'avais découvertes dans le précédent ouvrage de l'autrice (elle m'a convaincu d'utiliser ce terme, plutôt que "auteure"), Honoré et moi, chez le même éditeur. Elles sont mises ici au service d'une cause, une cause que l'on pourrait qualifier de "féministe" mais que je préfère dire de "vérité historique"...
En effet, le propos de Titiou Lecoq n'essaie pas de nous convaincre, frontalement, que la lutte féministe est juste. Elle cherche à nous montrer que le patriarcat a revisité l'histoire, en gommant le rôle des femmes, et l'évolution de ce rôle, dans les sociétés, au fil du temps ; en caricaturant à peine, c'est comparable à ce que faisait le pouvoir stalinien en URSS en effaçant sur les photos officielles les dirigeants tombés en disgrâce...
Le résultat est un essai qui se lit facilement, un peu comme un roman biographique dont le personnage principal serait La Femme.
Personnellement, je ne lui ferai qu'un petit reproche, une petite frustration : de nombreux personnages féminins sont évoqués dans le livre ; j'aurais souvent aimé en apprendre plus sur eux, par exemple avec des fiches biographiques en annexe. À défaut, cherchons sur Wikipedia et Internet...


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Voici un livre a mettre entre toutes les mains, un livre qui casse les idées reçues et nous amène à découvrir ou revoir le rôle des femmes dans L Histoire. Titiou Lecoq, dans un style clair et bourré d'humour, nous fait découvrir ces femmes, omises, oubliées, effacées (le choix du mot a son importance) des leçons d'Histoire.

Lorsque je dis que le choix du mot a son importance, ce n'est pas seulement pour signifier qu'en fonction de celui qu'on choisira, l'intention n'est forcément pas la même : oublier est une chose. Effacer en est une autre...
Les mots ont tellement d'importance, qu'en faisant disparaître au XVIIième siècle de son dictionnaire le féminin de métiers exercés également par les hommes et les femmes, L Académie Française a contribué à leur en compliquer puis interdire l'accès : Ce n'était plus une évidence qu'il y ait des autrices, des médecines, des bâtisseuses de cathédrale, des peinteresses...., jusqu'à ce que cela ne leur soit plus possible de l'être. Tout simplement. C'est affligeant comme cela peut paraître simple sur le papier : On efface un mot et Hop ! au fil des ans, ce qu'il signifie s'envole avec lui. L'articulation du signifiant et du signifié, au coeur de temps de maux, dans ce domaine comme dans bien d'autres...

Simple ? Il ne faut pas croire que cela s'est fait sans résistance et sans heurts. Titiou Lecoq nous donne à lire ces combats, nous incite à découvrir, vérifier ses sources (si vous avez des doutes, c'est open bar, tout y est !), sans en faire un pamphlet contre les hommes. Il faudrait qu'on arrive à dépasser cette dichotomie, qui n'a d'utilité pour les uns et les unes, que de faire taire les autres (peu importe ce qu'ils ont - ou pas - entre les jambes).

"On ne peut pas comprendre les difficultés qu'ont affrontées les femmes pour gagner en égalité si on ne comprend pas que leur refuser ces droits était l'une des bases idéologiques de notre culture. Leur accorder l'égalité, c'était remettre en cause les fondements mêmes de notre civilisation, et pour cela il fallait révolutionner notre vision du masculin et du féminin. Cela signifie également qu'il n'y a pas un sens dans lequel irait l'histoire, où les femmes gagneraient forcément de plus en plus de droits. Il y a des périodes durant lesquelles elles en ont perdu - et toujours, elles se sont battues pour être mieux considérées."

Posons les faits tels qu'ils sont et voyons comment faire évoluer notre société pour (re)donner aux femmes, non la place qui est la leur (cela voudrait dire quoi, d'ailleurs ?) mais tout simplement DE la place ! Et pas que dans les livres d'Histoire, mais dans la "vraie vie" : les métiers, les plateaux de TV, les terrains de sport, les centres de recherche, les bars et les rues à toute heure du jour et de la nuit... sans avoir à se justifier pour les unes ou grincer des dents pour quelques autres !
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Voici un ouvrage passionnant et piquant que j'aurais voulu découvrir beaucoup plus tôt pour mieux apprécier mes cours d'Histoire !

Titiou Lecoq m'a fait redécouvrir des millénaires d'Histoire comme je ne l'ai jamais étudié! En partant de la période préhistorique jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq nous explique, et ce pour notre plus grand plaisir, les raisons pour lesquelles L Histoire (et donc les Hommes) a délibérément décidé d'effacer les femmes dans ses récits.

Je suis très contente qu'Audiolib propose dans son catalogue ce récit engagé et très instructif où l'on découvre de nombreuses anecdotes croustillantes et passionnantes. Autre petit plus de cette écoute très agréable ; le texte est lu par Titiou Lecoq.

Je tiens vivement à remercier l'autrice, Audiolib et Netgalley France pour m'avoir fait redécouvrir de manière originale L Histoire avec une grand H.
Que l'on soit adolescent ou adulte, cet ouvrage ne peut que passionner!
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Après avoir pris un véritable shoot de plaisir lors de ma lecture du précédent ouvrage de Titiou Lecoq, j'avais tellement hâte de retrouver sa plume, son ton à la fois drôle et totalement cynique. Autant vous dire que j'ai acheté son nouvel ouvrage le jour de la sortie et puis… le temps a filé et je me rends compte qu'il trône dans ma pile à lire depuis un moment, sacrilège !

Il faut reconnaitre que Titiou Lecoq ne manque pas de toupet et de bravoure. Non contente d'avoir dépoussiéré Balzac et d'avoir remis son histoire au goût du jour, cette femme engagée décide de s'attaquer à un immense chantier – ou champs de mines ? – : la place des femmes dans l'Histoire de France.

C'est vrai qu'il est étonnant de constater que seule Jeanne d'Arc a le droit d'apparaître dans les livres scolaires car certaines de ses semblables ont également mené des combats acharnés pour leur liberté ou bien encore pour acquérir des droits – eh oui Messieurs, dames, durant la Révolution Française, les femmes ont combattu sur les barricades et ont également milité pour un statut complet de citoyenne !

J'avoue qu'en ouvrant ce livre, les interrogations ont fusé dans mon cerveau. Comment faire bouger les lignes ? Et, surtout, comment l'auteure allait-elle faire passer son message aux lecteurs… Pour ma part, j'espérais y trouver des références solides et sérieuses mais également quelque chose de divertissant.

Côté références sérieuses, on est servis. J'ai sauté de joie en voyant le nom d'un des historiens spécialiste du Moyen Âge cité dans ce livre ! Titiou Lecoq a visiblement mené un travail de dingue concernant les sources, elle a vraiment été gratter, fouiner pour trouver des références solides et qui viennent appuyer/renforcer ses dires !

Les exemples choisis sont également d'autant plus passionnants que ce ne sont pas ceux que l'on a l'habitude d'entendre, forcément je ne peux que féliciter l'auteure pour ce joli pied de nez aux hommes que l'on présente comme les seuls acteurs de l'Histoire ! Voir défiler sous la plume de Titiou Lecoq la vie et le combat de nombreuses femmes donne presque l'impression de vivre une grande épopée au travers des siècles ! La lecture est facilitée par les nombreuses anecdotes que l'auteure relate.

Mais, et c'est pour moi le seul bémol au sujet de ce livre, l'auteure a choisi de les présenter avec une légèreté qui flirte parfois avec une sorte de familiarité qui m'a parue excessive. Brunehaut aurait-elle apprécié d'être surnommée « Bru Bru » ? Et, ici, cela apporte-t-il quelque chose à la lecture ? Par moment, on en vient presque à se demander si Titiou Lecoq aurait appelé Napoléon « Napo »… ou Charlemagne « Cha Cha ». Or il s'agit de proposer un même traitement des hommes et des femmes, à la hauteur de leurs faits et gestes, non ?

Quoi qu'il en soit, il s'agit là d'un livre nécessaire qui remet les choses à leur juste place, pour toutes celles et tous ceux qui considèrent que, pour faire un pas de plus vers une égalité entre femmes et hommes, il faut que les premières retrouvent leur véritable place dans l'Histoire de France !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/1..
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Audiolib – Lu par Titiou Lecoq : 6h25

Voilà bien un livre que tout le monde devrait lire ou écouter d'autant plus qu'il n'est pas long et surtout bien écrit, détaillé et pertinent sur le choix des exemples !

Nous avons, j'ai oublié, plein de choses mais les avons-nous seulement sues ou fait attention à elles ? Les femmes avaient beaucoup plus de droits avant, au Moyen Âge par exemple, et petit à petit tout a été supprimé, volé, escamoté par les hommes au pouvoir, tout pour flatter l'égo des autres hommes !

La religion a une grande part dans cet oubli et ces restrictions, c'est une réalité qui perdure d'ailleurs. Mais le plus grave à mon sens c'est qu'insidieusement les noms féminins ont été enlevés des dictionnaires et autres livres d'instruction ; que les femmes ont été gommées de l'Histoire et que petit à petit les femmes elles-mêmes ont été lobotomisées pour finir par s'oublier et croire ce que disait le mâle dominant !

Elle a ravivé ma mémoire paresseuse et oublieuse de ce qui fut avant, des combats qu'il faut continuer à mener !

Le tout est écrit et lu avec beaucoup d'humour et de justesse, tout ce qu'elle dit est vérifiable et ne peut être mis en doute ! Merci Titiou Lecoq !

#LesGrandesOubliées #NetGalleyFrance
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Je ne chronique plus beaucoup, mais mon enthousiasme est tel que je sors de ma réserve pour vous parler de ce coup de maître que constitue cet essai !

On dit que L Histoire est écrite par les vainqueurs, mais elle l'a été par les hommes aussi. Et le plus interloquant reste que nous, femmes, n'ayons jamais relevé à quel point elle s'écrit au masculin. Nous avons à ce point intégré que nous vivons dans un monde régit par les hommes que jamais nous n'avons interrogé notre place dans L Histoire. Et pourtant "Nous" en avons fait partie au même titre que les hommes, cela a juste été invisibilisé.

Plus étonnant encore, nous apprenons que nos droits, "Nous" avons toujours cherché à les faire valoir. "Nous" n'avons pas été de petites fleurs fragiles se laissant soumettre. "Nous" en avons même acquis, puis perdus, puis acquis, puis perdus...

Et s'il y a bien une leçon que je retiens c'est donc bien que ce qui est gagné n'est pas acquis. Nous devons toujours rester vigilantes à maintenir ce que nous avons obtenu de liberté(s). L'Histoire pour les droits des femmes ne s'est pas écrite de façon linéaire et ascendante... non. Veillons donc, mesdames et messieurs (car je fais partie des féministes qui conçoivent le monde en partenariat AVEC les hommes et non contre ceux-ci), à rester dans une progression des libertés pour plus de justice.

Le fond, vous l'aurez compris, est profondément intéressant. Quant à la forme, je dois dire qu'elle m'a un peu dérangée au début. le ton est en effet assez inhabituel pour un essai et pourrait faire penser à un manque de sérieux. Or, il ne faut pas longtemps pour s'apercevoir que cette "légèreté" n'altère en rien le fond qui est étayé, et vient au contraire capter notre intérêt en même temps que de nous divertir, rendant la lecture facile et agréable.

Une très belle lecture à mettre entre toutes les mains : femmes, hommes, jeunes,.... et enseignants !
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L'autrice nous propose une belle relecture de l'Histoire à travers de personnages féminins qui ne figurent pas dans les manuels scolaires. Dans l'ordre chronologique, depuis la femme préhistorique jusqu'à celles qui ont lutté, entre autres, pour le droit à l'IVG, c'est un tableau clair, facile d'accès, de personnalités féminines déterminantes et pourtant oubliées. Or cet oubli n'est sans doute pas innocent, mais semble bien voulu par ceux qui écrivent L Histoire ou qui écrivent tout court, toujours prêts à s'approprier le travail de leurs voisines, soeurs, amies, épouses et à leur assigner un rôle social auquel les cantonner. Car l'autrice ne se contente pas de faire le portrait de ces femmes délaissées, mais elle explique aussi les moyens par lesquels elles sont tombées dans l'oubli ainsi que ceux employés par les hommes pour justifier leur prétendue supériorité.
Ce livre, écrit avec le ton d'un podcast, est vraiment accessible à toutes et tous, sans distinction d'âge ni de sexe. Les chapitres sont courts et limpides. le travail de recherche est bien documenté, les sources, essentiellement féminines (est-ce une volonté de l'autrice ou faut-il en déduire que seules des femmes s'intéressent à L Histoire des femmes ?), montrent une véritable recherche approfondie et permettent éventuellement de prolonger la lecture. Un tout petit regret, qu'elles ne soient pas toutes récapitulées dans une bibliographie en fin d'ouvrage.
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Oh wow. C'est un beau cadeau que Titiou Lecoq nous fait là : dépoussiérer tous les manuels d'histoire passés entre nos mains et nous en proposer un nouveau. Un ouvrage de vulgarisation historique mordant et féministe. Par féministe, j'entends un livre qui raconte ENFIN l'histoire de France du point de vue des femmes. Et ce d'une manière accessible à tous•tes.

Ce n'est pas parce que le style de Titiou Lecoq est souvent drôle (quelques phrases m'ont fait glousser, comme « L'être humain, éternel numéro un pour les idées moisies ») qu'elle n'a pas fait preuve de rigueur. J'ai particulièrement apprécié le soin qu'elle a apporté au choix de ses sources : elle cite plus d'historiennes que d'historiens. Et le livre est carrément préfacé par la grande Michelle Perrot.

Avec ce livre, Titiou Lecoq milite pour l'enseignement d'une histoire mixte d'une manière ludique. le livre est extrêmement bien structuré. Les pages de garde montrent quelques portraits de ces femmes qui, de tout temps, ont combattu, régné, créé... et dont les noms et les actes nous sont aujourd'hui inconnus ou ont été minimisés, réduits à une note de bas de page.

Je referme ce livre plus riche de connaissances et plus forte de connaître ces femmes qui ont tant fait pour nous. Parmi elles, j'ai été marquée par le mythe d'Atalante, par Catherine Bernard qui a été plagiée par Voltaire et par Julie-Victoire Daubié, première femme à obtenir son bac. La plaidoirie de Gisèle Halimi au procès de Bobigny (en 1972 !), citée dans le livre, résonne de manière particulière quand on songe à ce qui se passe presque 50 ans après au Texas.

« Les grandes oubliées » est un incontournable de la rentrée littéraire féministe.
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