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sur 1182 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous saviez que contrairement aux idées reçues les droits des femmes ne sont pas allés crescendo?Qu'elles étaient plus libres au moyen-âge qu'au siècle des Lumières ? Qu'il existait des chevaleresses, des jongleresses, des bâtiseuses de Cathédrales, des autrices et même des reines françaises qui régnaient non pas dans l'ombre d'un roi mais seules ? Que ces mots ne sont pas inventés ou tirés du masculin mais qu'il s'agissait bien de mots féminins ? Que le masculin ne l'a pas toujours « emporté sur le féminin » ? Ce n'est qu'au XVIIème siècle que l'Académie Française en a décidé ainsi arguant du fait que l'homme était supérieur à la femme. Alors, l'écriture inclusive on aime ou on n'aime pas mais c'est quand même sacrément gonflé de dire que l'on dénature la langue française quand on sait ça !

Mais voilà le problème est là, on ne le sait pas car tout ça les manuels d'histoire n'en parlent pas. Des femmes non plus d'ailleurs, en moyenne sur un manuel de 200/220 pages, 7 ou 8 sont consacrées aux femmes. A ce stade il ne s'agit pas d'un oubli mais bien d'une volonté délibéré de gommer le rôle des femmes dans l'Histoire et d'enseigner et de transmettre l'Histoire de France au masculin.

Je vous vois arriver avec votre argument : ben c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Ta ta ta je ne veux pas entendre ça ! Il y a matière c'est juste qu'on a fait disparaître le rôle de la moitié de la population française de nos enseignements.
Pourtant les femmes font partie de l'Histoire autant que les hommes. Et il y a de quoi faire comme le montre Titiou LECOQ dans son livre foisonnant de connaissances. Elle s'appuie sur des recherches sérieuses et étayées, cite ses sources, donne des références. Ce sont des faits qu'elle relate pas des carabistouilles ! Elle nous raconte tout ça sur un ton drôle et mordant avec dynamisme et passion. le livre ne se lit pas il se dévore !

L'autrice envoie valser les idées reçues et recadre les choses. Elle redonne à ces grandes oubliées la place qu'elles auraient toujours dû occuper parce que ce qu'elles ont accompli le justifie. Guerrières, chevaleresses, reines, ouvrières, militantes, suffragistes (non pas suffragettes) autrices résistantes, depuis toujours elles luttent, défendent leurs droits leur pays, leurs idéaux, leurs convictions et parce que ce sont des femmes tout cela est passé sous silence.

Les femmes ne sont pas les petites choses fragiles pour lesquels la société veut les faire passer depuis des lustres. Elles sont en lutte constante : pour le droit de vote, le droit à disposer de leur corps, l'IVG, la contraception, le droit à hériter, à travailler, à être autonome… tous ces droits les femmes les ont arraché à force d'obstination. Parce qu'entre le droit et la religion on part de loin ! D'ailleurs merci Napoléon pour ce beau code civil qui nous classe parmi les biens meubles de nos chers époux !
Vous allez me dire que si tout ça vous l'avez vu en histoire. Super alors interro : le nom d'une femme militante pour le droit à l'avortement ? quelques noms du manifeste des 343 ? le nom d'une reine de France (pas la femme d'un roi hein une vrai reine!), le nom d'une autrice du siècle des Lumières ? D'une sculptrice ? D'une peintre ? le nom d'une révolutionnaire (non pas Olympe de Gouge c'est trop facile!)…Ah ah c'est pas facile. Essayez avec des noms d'hommes vous allez voir c'est beaucoup plus accessible.

De la préhistoire à aujourd'hui Titiou LECOQ balaie les a priori sexistes et revient aux faits établis par les historiens (surtout les historiennes d'ailleurs).

Un livre qui n'a rien d'un pamphlet à l'encontre des hommes mais qui incite à la prise de conscience et à lutter contre ce que l'autrice appelle l'oublioir (terme emprunté à Aimé CESAIRE). Parce que non on ne fait pas des « trucs de mecs » on fait ce qu'on a envie de faire. Et non nous ne sommes pas des garçons manqués, juste des filles réussies !

Quand les petites filles pourront enfin s'identifier à leurs aïeules, femmes des cavernes, chevaleresses du moyen-âge, révolutionnaire chantant la carmagnole, militante pour le droit à l'avortement, résistante pendant l'occupation nazi ? Rendez nous nos héroïnes !

Ce livre passionnant et plein de connaissances se lit comme un roman. Enthousiasmant !
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Voici un livre a mettre entre toutes les mains, un livre qui casse les idées reçues et nous amène à découvrir ou revoir le rôle des femmes dans L Histoire. Titiou Lecoq, dans un style clair et bourré d'humour, nous fait découvrir ces femmes, omises, oubliées, effacées (le choix du mot a son importance) des leçons d'Histoire.

Lorsque je dis que le choix du mot a son importance, ce n'est pas seulement pour signifier qu'en fonction de celui qu'on choisira, l'intention n'est forcément pas la même : oublier est une chose. Effacer en est une autre...
Les mots ont tellement d'importance, qu'en faisant disparaître au XVIIième siècle de son dictionnaire le féminin de métiers exercés également par les hommes et les femmes, L Académie Française a contribué à leur en compliquer puis interdire l'accès : Ce n'était plus une évidence qu'il y ait des autrices, des médecines, des bâtisseuses de cathédrale, des peinteresses...., jusqu'à ce que cela ne leur soit plus possible de l'être. Tout simplement. C'est affligeant comme cela peut paraître simple sur le papier : On efface un mot et Hop ! au fil des ans, ce qu'il signifie s'envole avec lui. L'articulation du signifiant et du signifié, au coeur de temps de maux, dans ce domaine comme dans bien d'autres...

Simple ? Il ne faut pas croire que cela s'est fait sans résistance et sans heurts. Titiou Lecoq nous donne à lire ces combats, nous incite à découvrir, vérifier ses sources (si vous avez des doutes, c'est open bar, tout y est !), sans en faire un pamphlet contre les hommes. Il faudrait qu'on arrive à dépasser cette dichotomie, qui n'a d'utilité pour les uns et les unes, que de faire taire les autres (peu importe ce qu'ils ont - ou pas - entre les jambes).

"On ne peut pas comprendre les difficultés qu'ont affrontées les femmes pour gagner en égalité si on ne comprend pas que leur refuser ces droits était l'une des bases idéologiques de notre culture. Leur accorder l'égalité, c'était remettre en cause les fondements mêmes de notre civilisation, et pour cela il fallait révolutionner notre vision du masculin et du féminin. Cela signifie également qu'il n'y a pas un sens dans lequel irait l'histoire, où les femmes gagneraient forcément de plus en plus de droits. Il y a des périodes durant lesquelles elles en ont perdu - et toujours, elles se sont battues pour être mieux considérées."

Posons les faits tels qu'ils sont et voyons comment faire évoluer notre société pour (re)donner aux femmes, non la place qui est la leur (cela voudrait dire quoi, d'ailleurs ?) mais tout simplement DE la place ! Et pas que dans les livres d'Histoire, mais dans la "vraie vie" : les métiers, les plateaux de TV, les terrains de sport, les centres de recherche, les bars et les rues à toute heure du jour et de la nuit... sans avoir à se justifier pour les unes ou grincer des dents pour quelques autres !
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Voici un ouvrage passionnant et piquant que j'aurais voulu découvrir beaucoup plus tôt pour mieux apprécier mes cours d'Histoire !

Titiou Lecoq m'a fait redécouvrir des millénaires d'Histoire comme je ne l'ai jamais étudié! En partant de la période préhistorique jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq nous explique, et ce pour notre plus grand plaisir, les raisons pour lesquelles L Histoire (et donc les Hommes) a délibérément décidé d'effacer les femmes dans ses récits.

Je suis très contente qu'Audiolib propose dans son catalogue ce récit engagé et très instructif où l'on découvre de nombreuses anecdotes croustillantes et passionnantes. Autre petit plus de cette écoute très agréable ; le texte est lu par Titiou Lecoq.

Je tiens vivement à remercier l'autrice, Audiolib et Netgalley France pour m'avoir fait redécouvrir de manière originale L Histoire avec une grand H.
Que l'on soit adolescent ou adulte, cet ouvrage ne peut que passionner!
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Audiolib – Lu par Titiou Lecoq : 6h25

Voilà bien un livre que tout le monde devrait lire ou écouter d'autant plus qu'il n'est pas long et surtout bien écrit, détaillé et pertinent sur le choix des exemples !

Nous avons, j'ai oublié, plein de choses mais les avons-nous seulement sues ou fait attention à elles ? Les femmes avaient beaucoup plus de droits avant, au Moyen Âge par exemple, et petit à petit tout a été supprimé, volé, escamoté par les hommes au pouvoir, tout pour flatter l'égo des autres hommes !

La religion a une grande part dans cet oubli et ces restrictions, c'est une réalité qui perdure d'ailleurs. Mais le plus grave à mon sens c'est qu'insidieusement les noms féminins ont été enlevés des dictionnaires et autres livres d'instruction ; que les femmes ont été gommées de l'Histoire et que petit à petit les femmes elles-mêmes ont été lobotomisées pour finir par s'oublier et croire ce que disait le mâle dominant !

Elle a ravivé ma mémoire paresseuse et oublieuse de ce qui fut avant, des combats qu'il faut continuer à mener !

Le tout est écrit et lu avec beaucoup d'humour et de justesse, tout ce qu'elle dit est vérifiable et ne peut être mis en doute ! Merci Titiou Lecoq !

#LesGrandesOubliées #NetGalleyFrance
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Je ne chronique plus beaucoup, mais mon enthousiasme est tel que je sors de ma réserve pour vous parler de ce coup de maître que constitue cet essai !

On dit que L Histoire est écrite par les vainqueurs, mais elle l'a été par les hommes aussi. Et le plus interloquant reste que nous, femmes, n'ayons jamais relevé à quel point elle s'écrit au masculin. Nous avons à ce point intégré que nous vivons dans un monde régit par les hommes que jamais nous n'avons interrogé notre place dans L Histoire. Et pourtant "Nous" en avons fait partie au même titre que les hommes, cela a juste été invisibilisé.

Plus étonnant encore, nous apprenons que nos droits, "Nous" avons toujours cherché à les faire valoir. "Nous" n'avons pas été de petites fleurs fragiles se laissant soumettre. "Nous" en avons même acquis, puis perdus, puis acquis, puis perdus...

Et s'il y a bien une leçon que je retiens c'est donc bien que ce qui est gagné n'est pas acquis. Nous devons toujours rester vigilantes à maintenir ce que nous avons obtenu de liberté(s). L'Histoire pour les droits des femmes ne s'est pas écrite de façon linéaire et ascendante... non. Veillons donc, mesdames et messieurs (car je fais partie des féministes qui conçoivent le monde en partenariat AVEC les hommes et non contre ceux-ci), à rester dans une progression des libertés pour plus de justice.

Le fond, vous l'aurez compris, est profondément intéressant. Quant à la forme, je dois dire qu'elle m'a un peu dérangée au début. le ton est en effet assez inhabituel pour un essai et pourrait faire penser à un manque de sérieux. Or, il ne faut pas longtemps pour s'apercevoir que cette "légèreté" n'altère en rien le fond qui est étayé, et vient au contraire capter notre intérêt en même temps que de nous divertir, rendant la lecture facile et agréable.

Une très belle lecture à mettre entre toutes les mains : femmes, hommes, jeunes,.... et enseignants !
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L'autrice nous propose une belle relecture de l'Histoire à travers de personnages féminins qui ne figurent pas dans les manuels scolaires. Dans l'ordre chronologique, depuis la femme préhistorique jusqu'à celles qui ont lutté, entre autres, pour le droit à l'IVG, c'est un tableau clair, facile d'accès, de personnalités féminines déterminantes et pourtant oubliées. Or cet oubli n'est sans doute pas innocent, mais semble bien voulu par ceux qui écrivent L Histoire ou qui écrivent tout court, toujours prêts à s'approprier le travail de leurs voisines, soeurs, amies, épouses et à leur assigner un rôle social auquel les cantonner. Car l'autrice ne se contente pas de faire le portrait de ces femmes délaissées, mais elle explique aussi les moyens par lesquels elles sont tombées dans l'oubli ainsi que ceux employés par les hommes pour justifier leur prétendue supériorité.
Ce livre, écrit avec le ton d'un podcast, est vraiment accessible à toutes et tous, sans distinction d'âge ni de sexe. Les chapitres sont courts et limpides. le travail de recherche est bien documenté, les sources, essentiellement féminines (est-ce une volonté de l'autrice ou faut-il en déduire que seules des femmes s'intéressent à L Histoire des femmes ?), montrent une véritable recherche approfondie et permettent éventuellement de prolonger la lecture. Un tout petit regret, qu'elles ne soient pas toutes récapitulées dans une bibliographie en fin d'ouvrage.
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Oh wow. C'est un beau cadeau que Titiou Lecoq nous fait là : dépoussiérer tous les manuels d'histoire passés entre nos mains et nous en proposer un nouveau. Un ouvrage de vulgarisation historique mordant et féministe. Par féministe, j'entends un livre qui raconte ENFIN l'histoire de France du point de vue des femmes. Et ce d'une manière accessible à tous•tes.

Ce n'est pas parce que le style de Titiou Lecoq est souvent drôle (quelques phrases m'ont fait glousser, comme « L'être humain, éternel numéro un pour les idées moisies ») qu'elle n'a pas fait preuve de rigueur. J'ai particulièrement apprécié le soin qu'elle a apporté au choix de ses sources : elle cite plus d'historiennes que d'historiens. Et le livre est carrément préfacé par la grande Michelle Perrot.

Avec ce livre, Titiou Lecoq milite pour l'enseignement d'une histoire mixte d'une manière ludique. le livre est extrêmement bien structuré. Les pages de garde montrent quelques portraits de ces femmes qui, de tout temps, ont combattu, régné, créé... et dont les noms et les actes nous sont aujourd'hui inconnus ou ont été minimisés, réduits à une note de bas de page.

Je referme ce livre plus riche de connaissances et plus forte de connaître ces femmes qui ont tant fait pour nous. Parmi elles, j'ai été marquée par le mythe d'Atalante, par Catherine Bernard qui a été plagiée par Voltaire et par Julie-Victoire Daubié, première femme à obtenir son bac. La plaidoirie de Gisèle Halimi au procès de Bobigny (en 1972 !), citée dans le livre, résonne de manière particulière quand on songe à ce qui se passe presque 50 ans après au Texas.

« Les grandes oubliées » est un incontournable de la rentrée littéraire féministe.
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Titiou Lecoq fait partie de cette génération de journalistes et d'autrices féministes qui essaie de démonter les rouages de l'invisibilisation des femmes, tant dans la sphère privée qu'économique ou politique.
Dans les grandes oubliées, Titiou Lecoq montre que l'enseignement, même réformé après mai 68, laisse peu de place aux femmes et ainsi renforce les stéréotypes de genre qui ne permet pas aux filles de trouver des modèles féminins inspirants dans l'histoire de France.
Titiou Lecoq non seulement veut sortir de l'oubli des souveraines, mais aussi des guerrières ou des artistes qui sont passées à la trappe de l'histoire. Mais aussi nous montrer que l'histoire des femmes n'est pas une longue suite de combats vers l'émancipation, mais une suite d'avancées et de revers et loin d'être universels.
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Dès les 1ères pages, on est convaincu par le travail de l'autrice, citant à la fois des femmes peu ou pas connu, faisant référence à des recherches de tout genre, à des histoiriennes spécialisées; et le tout avec un langage recherché mais aussi humoristique qui allège l'apport que donne ce livre mais sans pour autant le prendre à la légère.

C'est vraiment un livre a mettre entre toutes les mains, et que j'ai déjà prévu d'offrir à des personnes et pas que des femmes ! Car lorsque j'entends encore des hommes dirent, "je ne vois pas l'intérêt qu'il y a à tout changer la langue française pour faire plaisir aux femmes". Je boue intérieurement et Titiou Lecoq explique bien le cheminement de la langue française (d'ailleurs, à cette époque personne ne s'est offusqué de ces révolutions apportées à la langue française, ... )

Titiou Lecoq nous fait découvrir ces femmes effacées , pour la plupart volontairement, par les hommes et surtout à partir du 19ème siècle.
on entend citer, vanter, le siècle des Lumières à tout bout de champ et certes, cette période a permis de libérer certains personnes opprimées mais pas les femmes et cela n'est pas assez évoqué pour tempérer cette "si merveilleuse époque".

En tout cas, vous l'aurez compris, ce livre doit être lu par tous et toutes pour ne plus se voiler la face, avoir un esprit critique de chaque période historique, qui rappelons-le, a été écrit, retranscrit par des hommes essentiellement.
(j'ai d'ailleurs pris une claque lorsqu'elle parle d'un de mes poèmes favoris "Mignonne, allons voir ...", mais claque méritée! :-)))

Merci Netgalley et Audiolib pour ce partage, ce fut un régal ! Et Titiou qui lit elle-même son essai est une très bonne idée car c'est une narratrice parfaite !
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Gros coup de coeur pour ce formidable document qui nous fait redécouvrir, voire le plus souvent découvrir tout simplement l'histoire des femmes, tant nous avons intégré ce que nous avons appris à l'école, c'est à dire l'histoire vue d'un point de vue masculin.

L'auteure explore la thématique de la préhistoire à nos jours afin de remettre en cause les idées reçues. de nombreuses historiennes s'attachent à cette démonstration et elle nous fait part d'une partie de ces travaux. Son idée de base est qu'il ne s'agit pas d'un simple oubli, mais d'une volonté délibérée d'effacer la place et le rôle des femmes au cours de l'Histoire. La société patriarcale s'est mise en place peu à peu depuis la préhistoire et en particulier depuis la révolution néolithique. La préhistoire est très longue et durant ces millénaires les sociétés humaines ont connu diverses organisations, plus ou moins égalitaires. L'idée que les hommes chassaient et les femmes cueillaient près de leur habitation a été infirmée par l'archéologie, les femmes chassaient aussi, même si elle ne tuaient pas les proies de manière sanglante (avec une lance par exemple), non pour une question de force mais à cause de leurs règles. On pensait qu'elles ne devaient pas faire couler le sang.

De l'antiquité à nos jours, la place dévolue aux femmes a changé, l'évolution n'est pas linéaire, elle connaît des avancées et des reculs. Par exemple, au Moyen âge, dans les pays du nord, les femmes jouissaient d'une grande liberté, elles étaient partout, ce qui étonnait les voyageurs venus du sud, régions plus restrictives. Il y avait des peintresses, des bâtisseuses de cathédrales, des chevaleresses etc. Il y a même eu de vraies reines, et pas des reines consorts, comme Frédégonde et Brunéo (ou Brunehilde), certes leurs règnes ont été chaotiques, mais les hommes de l'époque ne faisaient pas mieux en ces temps troublés où on s'assassinait sans état d'âme. La période de la Renaissance marque une grande fermeture, les femmes sont peu à peu renvoyées dans leur foyer, les termes qui désignent leurs métiers sont masculinisés, ce qui entraînent leur disparition puis leur interdiction. C'est étonnant comme la langue est performative. L'époque des lumières est également celle de la chasse aux sorcières, surtout dans les pays germaniques.

Jusqu'à la fin du moyen âge, on croyait que les hommes et les femmes sortaient d'un même moule, mais que les femmes étaient en partie ratée, ce qui prouvait leur infériorité, une idée chère aux clercs qui s'est développée à mesure que s'étendait leur corporation. Plus tard on a cru qu'il s'agissait de deux moules différents, ce qui aurait pu nous être favorable, mais a de fait ancré le patriarcat dans l'idée que la domination masculine s'inscrit dans la nature et qu'on y peut rien. Ces théories ont été renforcées au siècle dernier par les travaux des biologistes et connu leur apothéose avec la notion de mâle alpha issue de l'observation des meutes de loups, on a bien vite gommé le fait que chez ces animaux la domination est exercée par un couple et non un mâle. Mais la biologie a évolué et l'auteure nous explique que la plupart des animaux ne pratiquent pas le patriarcat.

Elle nous explique encore de nombreuses choses passionnantes sur cette disparition des femmes dans l'art, la littérature, la politique etc, mais je vous laisse le découvrir par vous-mêmes dans cet ouvrage vraiment passionnant. Son écriture est fluide et teinté d'humour, cet essai se lit comme un roman. La version audio, lue par l'auteure est parfaite, j'ai adoré ce livre et je le recommande chaleureusement. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour leur confiance.

#LesGrandesOubliées #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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