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Citations sur Le petit prince cannibale (72)

Quand nous nous trompons et t’appelons par ton ancien prénom, tu te bouches les oreilles, et tu cries, tu tords la bouche, tu baves de rage, tu te jettes à terre et lances en tous sens bras et jambes. Tu te griffes le visage. Tu n’es qu’une boule de rage, complètement folle, que rien ne peut arrêter. Tu sanglotes : Je veux ôter ma peau- Et tu t’agites comme si tu voulais enlever un invisible vêtement, tout tissé d’orties. On t’appelle. Tu n’entends plus. On te parle. Tu redoubles tes cris. Tu deviens fou. On dirait un supplicié sur de la braise. Moi aussi je deviens folle. Mes nerfs me font mal. Tes cris me tuent. Je ne supporte plus tes cris. J’ai l’impression qu’ils détruisent une partie de mon cerveau.
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Face à toi, je suis face à un être qu'il faut sauver, un être enseveli sous les décombres. Un emmuré vivant. Te sortir de là. Te tirer de dessous ces pierres enchevêtrées. T'arracher à cette ville morte.
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"[...] le roman est aujourd'hui une imposture. Les médias nous gavent d'histoires toutes plus scandaleuses, plus extraordinaires les unes que les autres. Il suffit d'appuyer sur la télécommande pour découvrir assis dans votre fauteuil la guerre en direct [...]."
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Les yeux remplis d'effroi, tu laisses tomber : - Dis, maman, quand on pousse, est-ce que les poumons peuvent éclater ? Est-ce qu'ils peuvent éclater comme des ballons ?
- Je n'ai jamais regretté aucune de mes colères, aucun de ces débordements verbaux qu'on me reproche. Je hais la fausse patience. J'ai besoin de me battre contre toi. Et puis, que deviendraient nos échanges, notre amour difficile, tumultueux, si j'étais lisse, lisse comme les murs de l'hôpital où je n'ai jamais voulu te mettre ? Mais ce matin, assis sur la cuvette des W.C. comme un Petit Prince pitoyable, comme un pantin brisé par le voyage que tu viens d'accomplir, ton regard me dit combien tu as eu peur de te désintégrer et qu'explose ton corps tandis que je te sommais de pousser
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Durant quatre années mes journées seront remplies d'embûches de ce genre, de découragement, d'exaspération et de ces petits miracles qui me mettent les larmes aux yeux. Quand ils ont lieu nous demeurons longtemps, longtemps, serrés l'un contre l'autre. Tu aimes autant que moi ces instants où nous nous recueillons et prenons des forces pour continuer de lutter. Ensemble. Je n'ai jamais différé une étreinte, un baiser. Même au milieu des autres, je trouve naturel que tu puisses m'escalader comme si j'étais un arbre où tu trouves refuge. Cela peut paraître naïf à certains, mais j'ai toujours pensé que je te guérirais à force d'étreintes, de caresses, de peau contre peau (...). Et j'ai tellement appris avec toi. Grâce à toi. Tu m'as modifiée profondément. D'une certaine façon tu m'as rendue meilleure. Ou nous sombrions dans la rage et l'impuissance ou nous nous battions, parfois, l'un contre l'autre et cherchions, dans le dédale compliqué de ton cerveau, des milliers de chemins possibles (...). Pour moi, un enfant autiste, je l'ai appris en entrant dans ton univers, c'est un peu le Petit Prince de Saint-Exupéry. Un petit prince qui habite une autre planète et qui lorsqu'il se met à parler pose souvent des questions sur la mort. Peut-être pose-t-il les vraies questions. Et trouve, parfois, les vraies réponses.
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Souvent tu me prends la main et la portes à ma bouche. C'est pour me signifier que je dois continuer à te parler. Alors, je te redis ce poème de Rimbaud, je te relis "Le Petit Prince", ce conte d'Andersen ou une fable de La Fontaine et puis, je te dis des mots à moi qui vont à la recherche de tes mots engloutis comme des épaves gisant au fond de toi. Tes mots prisonniers. Parfois dans notre dos, on doute. Fuyons l'indifférence. Les pensées qui tuent. Avançons vers notre demeure, notre château, qui, je te le jure, ne sera pas vide. Il y aura des fenêtres, des portes, du feu dans les cheminées, de la lumière, des lits pour les amis, beaucoup d'eau chaude dans la salle de bains, de la farine, du lait et des oeufs pour que tu pétrisses avec moi la pâte de gâteaux innombrables.
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Il faut que j'accepte de ne plus écrire, de remettre mon livre sans cesse à demain avec tout le malaise que cela fait naître en moi. Il faut que j'accepte enfin que tu me prennes beaucoup et ne me donnes presque rien. Abnégation totale de ma vie. Mes pensées. Mes rythmes. Mon intimité. Ma liberté. Il me semble que je ne ris plus beaucoup. Durant ces quatre années, nous avons été comme des vases communicants. Patient goutte-à-goutte.
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Dans ces journées d'ecrivain, si peu joyeuses, tout me ramène à une vie antérieure où je n'ai jamais l'impression d'avoir été jeune. J'exhume des souvenirs dont je suis pour ainsi dire absente tant ils semblent s'être déroulés à mon insu. Je renoue avec les charmes d'un conte qui a passé. Est-ce cela vieillir? Même dans ma petite enfance, je ne me souviens d'aucun moment léger, ni de réelle insouciance. Tout pesait gravement. Le temps s'enfuyait. Alors, dans la crainte de ne plus les revoir, je faisais des serments aux arbres, à la maison, au vent, à la nuit. Et à voix basse :- Je reviendrai... je reviendrai. Tout prendre dans mes bras. Tout garder. Tout contenir. À qui dire ? À qui rapporter ? Avec qui partager l'air trop doux, l'odeur funèbre des marguerites, l'echo des trains que j'associe déjà à l'idée d'éloignement. De séparation. Comment contenir tout cela ?
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C'est peut-être cela la liberté: choisir ses contraintes.
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Mais le jour où jai compris que tu étais enfermé dans cette folie muette qu'est l'autisme, j'ai aussi compris que ce serait à moi de ten tirer. Dabord parce que j'ai ressenti l'urgence de nous sauver comme si une vague déferlante nous arrivait dessus. Ensuite parce qu'il faut être sur le terrain, rien que sur le terrain. Il faut aussi se sentir capable de TOUT abandonner. Enfin, pas une seconde je n'ai eu peur. Pas une seconde, je n'ai pensé que j'échouerais.
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