Hannah Springer, 38 ans,qui n'a plus vu sa mère, qu'elle a quittée fâchée, depuis 20 ans, s'apprête à rentrer à Sydney, où elle vit, après des vacances à Bali, lorsqu'elle apprend qu'elle doit aller à Paris où sa mère vient de se suicider.
Une photo retrouvée dans ses affaires et des questions laissées sans réponse depuis son enfance, la poussent à partir à la recherche de l'histoire de sa famille qui l'emmène de Paris, à Dresde, à Bali. La passion de sa mère pour la vie de Walter Spies, un peintre d'origine allemande, et les quatre tableaux de lui qu'elle possédait et qui ont disparu vont mener Hannah à une découverte dramatique sur sa famille et en particulier son grand-père.
Le roman est bâti avec, en alternance, des chapitres qui se concentrent sur Hannah et ceux qui évoquent la vie de Walter Spies, en particulier à Bali où il s'était installé. Nous pressentons que les deux destins sont liés et nous découvrons comment petit à petit.
Le personnage d'Hannah, qui ressent un mal-être qu'elle ne peut définir, a toujours recherché l'amour d'une mère distante, parfois méprisante, ne montrant aucune tendresse ou amour à sa fille. Cette quête de la mère commence à la mort de celle-ci et c'est lorsque Hannah découvre tous les secrets qui lui ont été cachés, qu'elle peut enfin trouver sa mère, la comprendre et l'aimer même si c'est trop tard.
Odile Lefranc évoque le sujet douloureux des spoliations; la plupart du temps, il est abordé du point de vue des victimes, des spoliés; l'auteure a choisi de l'évoquer du point de vue des enfants de spoliateurs, qui ont vécu ou vivent la honte, la culpabilité pour des actes qu'ils n'ont pas commis mais dont ils se sentent responsables.
J'ai aimé ce roman pour les portes qu'il m'a ouvertes, en particulier la découverte d'un peintre qui m'était totalement inconnu, Walter Spies (1895-1942); ma curiosité m'a poussée à aller creuser sa vie et son oeuvre; le roman est parfaitement documenté tout e gardant l'aspect fictionnel.
J'ai aussi aimé la découverte de la culture balinaise avec ses croyances, son peuple, ses cérémonies.
La lecture est fluide, agréable; belle réussite pour ce premier roman.
Je remercie Babelio et les éditions Viviane Hamy pour ce beau moment de lecture et la découverte de cette auteure.