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EAN : 9782363583314
360 pages
Editions Vendémiaire (22/08/2019)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Images d’enfants maltraités, mal nourris, privés d’accès aux soins, entassés dans des bâtisses insalubres : en 1989, l’opinion internationale découvrait avec effroi l’enfer des « orphelinats de Ceausescu », au point que leur démantèlement fut une condition sine qua non de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne.

Au-delà des représentations sensationnalistes diffusées par la presse et les organisations internationales, la réalité de ce phénomène... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En 1989 le couple Ceausescu tombe et le monde découvre ces bâtisses froides et dégradées où sont élevés des enfants de tout âge. Ceci a fait du bruit à l'époque, la communauté internationale est sous le choc comme le téléspectateur devant sa télévision. Il faut alors agir contre ce malheur !
Le temps est passé, les coeurs se sont calmés, certaines mémoires ont peut-être oubliées, ceci est donc l'occasion pour Jean-Philippe Légaut qui travaille à Satu Mare avec des enfants depuis 2006 et qui a fait sa thèse dessus, de revenir à travers ce livre et sans emphase, sur le sujet tout en nous expliquant le pourquoi, et ce que cette affaire montre du régime du dictateur. Ce livre qui n'est pas qu'un portrait à charge contre Ceausescu, va nous montrer aussi que le problème venait aussi des institutions et à perdurer après la chute du politicien.

Les raisons :

Tout d'abord, pour comprendre la maltraitance infantile et ces structures inadaptées, il faut savoir que ceci a été rendu possible à cause du gouvernement du dictateur, qui a interdit dès le 1er octobre 1966 le droit à l'avortement, mettant ipso facto en avant l'intérêt de la nation avant celui des parents et des enfants. Ceci dans un but politique et surtout productif, puisque pour assurer la prospérité du pays et du régime il va falloir des bras. Évitons toutefois l'écueil, qui voudrait que l'on pense que ce régime cherche à monter une armée entièrement endoctrinée à sa botte, en effet l'auteur va démontrer que l'idéologie et le culte de la personnalité ne sont pas les objectifs de ces structures.
Pour en revenir aux naissances, il ne faudrait pas croire pour autant que les naissances ont toujours été importantes depuis 1966, Jean-Philippe Légaut va en effet mettre en avant qu'après l'explosion des naissances il existe une nette diminution par la suite grâce aux avortements clandestins ou fausses déclarations.
Néanmoins, cette explosion de naissance et quand bien même la diminution de ces dernières, ne va pas aller sans conséquence pour le pays ; car effectivement les familles ne peuvent pas forcément faire face à cette charge supplémentaire surtout dans des familles déjà nombreuses, immatures, violentes ou vivants dans un lieu étroit. Cette impossibilité d'élever un enfant, le gouvernement va quand même en prendre conscience, et dans un souci de modernité ce dernier va mettre en place un système de protection de l'enfance en se basant notamment sur le modèle occidental. Au moins dans le concept. Petite précision en passant, selon l'auteur l'abandon n'a jamais été un encouragement. L'État Roumain n'a jamais cherché l'abandon de ces enfants qui d'ailleurs peuvent par instant passer du temps en famille.
Ces centres coupés en diverses structures : pouponnières, foyers-hôpitaux (mouroirs pour enfants jugés irrécupérables), orphelinats sans orphelins (tous ces enfants n'ont pas perdu leurs parents), doivent soigner, éduquer, préparer l'enfant à être productif. Ce qui implique pour notre temps un minimum de professionnalisme et un minimum d'intérêt pour les enfants. Mais en Roumanie à l'époque, l'auteur va vite nous dévoiler que ça ne va pas être le cas.

La vie dans les centres :

Vous vous en doutez la vie dans ces centres est loin de ressembler au Club Med. La violence est omniprésente entre pensionnaires, ou entre le personnel et les pensionnaires. Les vols sont fréquents donnant parfois vie à des circuits parallèles, le froid en hiver est terrible, l'hygiène déplorable, le manquement de soin certain et l'humiliation certaine. Vivre là-dedans c'est une épreuve et faut s'accrocher pour survivre. Néanmoins la dureté n'est pas la même dans tous les centres, et certains sont plus dangereux que d'autres du fait des lois, de la mentalité des gens ou/et de leur manque de professionnalisme.
En effet, dans les mouroirs où ils plaçaient les enfants extrêmement handicapés (parfois même pas handicapés car l'examen médical était primitif et arbitraire) les soins sont minimes, tout comme l'argent qui leur était attribué. Ces enfants étant jugés irrécupérables, inutiles et à l'espérance de vie plus basse qu'ailleurs, les besoins octroyés n'avaient de fait pas besoin d'être énormes. Cependant, il faut quand même dire que le handicape n'était pas toujours de naissance, le manquement de soin et la manière de soigner ont créé beaucoup d'enfants handicapés ou malades, et entraîné aussi beaucoup de décès. Et ceci parfois même dès la pouponnière où les enfants en difficultés étaient placés, le sida a été par exemple favorisé par l'utilisation d'aiguilles non stérilisées, les soins pas toujours adéquates étaient donnés de manière cruelles et dangereuses. Comme on le voit ici le régime et son personnel ont créé eux-mêmes des problèmes supplémentaires quand bien même les rapports qui pouvaient dénoncer les aberrations.
Dans les autres centres, style orphelinat,

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La crise de 1999 fut un catalyseur de l’orientation de la Commission. Elle accepta d’allouer une partie des fonds destinée aux réformes de structures du programme PHARE à l’aide d’urgence mais posa ses conditions pour la poursuite du processus d’adhésion : le gouvernement était le premier responsable de la protection des enfants en difficulté en Roumanie. Cette responsabilité n’était pas seulement budgétaire : elle couvrait également la conception et la mise en œuvre de réformes organisationnelles et éducatives. En ce sens, le gouvernement devait créer « une autorité unique qui élabore les politiques en faveur des enfants dans le besoin et fixe les normes appropriées à appliquer dans toutes les institutions hébergeant des enfants, y compris les foyers d’accueil pour enfants mentalement et physiquement handicapés. Cette autorité devrait être chargée de la supervision et du contrôle de la qualité des prestations fournis dans toutes les institutions, dans le respect des normes établies ». Nette et sans appel, la conclusion du rapport affirmait que la protection de l’enfance, y compris pour ses réformes, ne pouvait plus être « structurellement dépendante de l’assistance internationale ».

Page 243.
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"A occasion de la "crise humanitaire" de 1999, SERA avait mis en avant la situation dramatique des institutions, quitte à noircir le tableau. Médecins du monde et Handicap international accusèrent alors SERA d'avoir profité de cette crise pour dramatiser le sort des enfants abandonnés afin d'obtenir des fonds". Jean-Louis Courtinat, auteur de nombreuses photographies très dures qui accompagnaient généralement les publications de SERA, insista aussi sur la responsabilité des médias : "j'ai des tas de photos positives qu'aucun journal n'a voulu acheter". La médiatisation, la recherche de fonds et la description réelle des besoins du terrain sont trois perspectives parfois difficilement compatibles.

Page 282
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