Anne Forestier, en avance sur sa journée, en profite pour faire une halte dans les toilettes publiques. Et là, sa vie va basculer, elle se trouve au mauvais endroit au mauvais moment car elle surprend la préparation d'un braquage, pour devenir témoin gênant dans une association de malfaiteurs. Les braqueurs la passent à tabac à coups de crosses, pour la décourager et sur le point de la fuite, un des complices tente l'atteindre par balle mais Anne s'en sortira même si elle est physiquement très atteinte. Comme elle a pu rester consciente et qu'elle a pu voir son agresseur, son témoignage est précieux pour la police.
Et par un hasard de circonstance, Anne Forestier se trouve être aussi la petite amie du commandant
Camille Vehoeven, "l'électron libre" de la brigade. Leur relation étant ignorée de tous, et poussé par son amour-propre, Vehoeven s'engagera moralement à la protéger quitte à outrepasser les procédures pour être chargé de l'enquête ; il a d'ailleurs fait le lien de ce braquage avec une ancienne affaire, d'après le mode opératoire à quelques détails près. le commandant va vite soupçonner les coupables, et mettre en branle l'ensemble des effectifs de la police au mépris des règles, et de sa hiérarchie. Il va procéder à une "ratonnade", en ciblant la communauté serbe en particulier, méthode qui lui sera reprochée par sa hiérarchie car contraire aux principes légaux d'autant que les moyens déployés sont vains : le principal suspect du braquage reste introuvable, et l'autre assassiné...
Tandis qu'Anne sa petite amie, témoin mal protégée demeure une proie convoitée par ce barbare,
Camille Vehoeven continue de slalomer entre l'incompréhension de ses collaborateurs et la poursuite de l'enquête en marge des règles.
J'ai été un peu déconcertée par ce livre en voulant découvrir son auteur P. Lemaitre. Sa réputation de maitre du thriller avait éveillé ma curiosité et j'ai opté pour "
Sacrifices" pour un premier contact.
C'est le personnage de Vehoeven, flic atypique qui, à mon sens, apporte du relief au suspens du livre : sa petite taille du haut de son mètre quarante cinq parait douteux de crédibilité pour faire partie de la police, même au rang de commandant. Les multiples allusions à sa tailles sont à force un peu répétitives et alourdissent le style :
“Chez les flics de nos jours, c'est comme en politique, le grade est inversement proportionnel à la taille
et
“il ne montre pas sa carte, au-dessus d'un mètre cinquante on est dispensé.
Mais sa taille qui ne paraît pas être vécue comme complexe, donne de la cohérence à sa volonté, son courage, et son opiniâtreté. Son veuvage douloureux explique aussi sa détresse amoureuse et sa romance particulière avec Anne - là aussi, c'est peu crédible - . C'est là que le bats blesse, car le lecteur sent vite que quelque chose cloche dans leur histoire.
Et c'est l'issue avec laquelle Vehoeven pourra tirer son épingle du jeu qui nous retient tout le long.
En insérant des chapitres avec la narration du fameux suspect Hafner, cela brouille un peu les cartes ; mais à la rapidité avec laquelle son identité arrive dans les dossiers, l'on se doute que ce n'est pas aussi simple qu'il n'y parait.
La barbarie du criminel est parfaite dans son réalisme avec des descriptions de tortures d'ailleurs difficilement soutenables pour le lecteur ; bravo à l'auteur pour sa syntaxe dans ce contexte car le vocabulaire, sans être cru et vulgaire reste pesant à souhait.
Un bon livre mais les prochains de cet auteur ne seront pas en haut de ma PAL.
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