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EAN : 9782849534182
160 pages
La Boîte à Bulles (23/02/2022)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Dans Le Storyboard de Wim Wenders, il revient ainsi sur cette expérience, depuis le script, les repérages et prises de vue nécessaires à la confection du storyboard jusqu'au tournage des scènes sur lesquelles il a travaillé. C'est par ailleurs l'occasion pour lui d'expliquer les tenants et aboutissants du métier de storyboarder, et du rôle d'un storyboard dans la réalisation d'un film. Occasion également de mettre en avant le lien entre le septième et le neuvième ar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Stéphane Lemardelé est un storyboarder pour le cinéma qui souhaitait depuis longtemps se lancer en BD. Il avait déjà « storyboardé » « le château de mon père » et effectué un reportage dessiné sur le monde paysan au Québec mais « le Storyboard de Wim Wenders » est sa première bande dessinée véritable parue tout récemment à La boîte à Bulles.

Il l'a réalisée quand il a été convié par Wim Wenders à effectuer le découpage des scènes d'ouverture de son film « Every thing will be fine ». Scènes difficiles par la thématique d'abord (un écrivain qui tue accidentellement un enfant) et par les conditions de tournage ensuite : dans le grand nord canadien,) en 3D avec un enfant et donc l'impossibilité de tourner plus de trois heures par jour. Lemardelé avait déjà souhaité « documenter le cinéma par le dessin depuis longtemps » et en avait fait la demande à un célèbre réalisateur et producteur français aux cheveux en pétard mais celui-ci lui avait opposé une fin de non-recevoir. Quand il a soumis la même requête à Wim Wenders, celui -ci a été, au contraire, enchanté par l'idée et a accepté avec enthousiasme. Nous lisons donc une BD doublement documentaire : sur le métier de storyboarder et ses enjeux d'abord ; mais nous assistons également aux échanges du réalisateur allemand et de l'auteur dans ce qui se révèle être une passionnante leçon de cinéma.

Tout au long de l'album, nous voyons comment le rôle du dessinateur s'avère crucial en amont du tournage. Grâce à lui le réalisateur concrétise ses idées et prépare totalement ses scènes tandis que, grâce à son travail, le chef décorateur peut anticiper les difficultés et décider ce qui sera finalement tourné en extérieur ou en intérieur ou les modifications à apporter aux décors. Mais la majorité de l'album est en fait un portrait de Wim Wenders. On ressent combien l'auteur éprouve une grande admiration envers ce dernier. Il a d'ailleurs complété les dires du cinéaste par des extraits de ses master classes et de ses essais (les références sont mentionnées en bibliographie si l'envie vous prend de les lire en intégralité) que Wim Wenders lui-même a relus et corrigé. On a donc un précieux témoignage sur la vision du cinéma du réalisateur, ses influences, son évolution et finalement une sorte de rétrospective de ses 50 ans de carrière.

Pour documenter ces deux aspects, l'auteur utilise différentes techniques qui permettent de rompre la monotonie des « talking heads ». Si de nombreux échanges se passent autour d'une table, on a également de grandes vignettes avec de superbes paysages canadiens : mais aussi différentes étapes du storyboard (les croquis de Wenders sont incrustés dans les cases, puis des photos de repérage avec des crayonnés superposés et enfin le rendu final) et enfin des reproductions de toiles de Hopper, de Vermeer ou d'Andrew Wyeth quand le metteur en scène allemand les évoque ainsi que des photogrammes issus de ses films.

Le québécois d'adoption révèle dans son récit qu'il a eu l'idée du « storyboard de Wim Wenders » après une discussion où il avait évoqué la célèbre BD reportage de Davodeau : « Les Ignorants ». Si vous aimez cet ouvrage, alors vous apprécierez cet album. Si vous aimez le cinéma il en sera de même et vous vous précipiterez sur le film (qui n'est pourtant pas le meilleur du réalisateur) en regardant les premières scènes d'un oeil neuf et en prêtant attention à des détails qui vous avaient jusque là échappés. Cet album instructif sans être didactique donne l'impression d'être plus intelligent après sa lecture ! Mais l'on conçoit également que certains puissent s'ennuyer ou le trouver quelque peu hermétique.

Je remercie Babelio et la maison d'édition « La boîte à bulles » pour cette belle découverte !
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Stéphane Lemardelé voulait documenter le cinéma par le dessin depuis longtemps. C'est pendant la préparation du storyboard d'un film de Wim Wenders en 2014 qu'il a décidé de se lancer.

L'idée de faire une BD documentaire est donc née pendant les échanges riches que l'auteur a eus avec Wim Wenders lui-même. Des échanges qu'il nous fait partager et qui sont effectivement passionnants : le réalisateur parle à merveille de son métier, de sa conception du cinéma, des liens avec la peinture et l'art en général et son désir de créer…

Au-delà de ces échanges, il est tout aussi intéressant de nous faire entrer dans les coulisses de la préparation d'un film. Repérages sur place, préparation des scènes, des cadrages, mise en dessin dans le storyboard… On suit cette préparation jusqu'au tournage de la fameuse première scène du film et le premier « coupez ! » de Wenders.

Je ne suis pas un spécialiste de cinéma, loin s'en faut et j'ai particulièrement apprécié d'être mené par la main pour apprendre, comprendre et écouter… c'est terriblement agréable de refermer le livre et de se sentir plus intelligent qu'on ne l'était avant de l'ouvrir.

C'est une discussion autour de l'album « Les ignorants » qui semble avoir déclenché l'idée de ce livre… Si tu as aimé la BD d'Etienne Davodeau, tu ne pourras qu'apprécier « le storyboard de Wim Wenders ».
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L'histoire d'un écrivain dont la voiture percute un jeune garçon qui traversait une route enneigée, c'est le résultat final. La BD de Stéphane Lemardelé elle, est une des coulisses du film. Celle d'un storyboardeur de cinéma qui retranscrit son expérience, ses échanges avec le réalisateur de Paris Texas. Stéphane Lemardelé s'y met en scène avec Wim Wenders et son directeur artistique. Il boit les mots du réalisateur : le tournage sera compliqué en 3D, avec un enfant et surtout, dans le froid mordant du Canada.

Le processus créatif de Wim Wenders

Stéphane Lemardelé dessine la neige, écoute, interroge. A l'intérieur, les plans sont fixes, autour d'une table, avec des tasses qui fument, au restaurant, les bottes dans l'entrée. Parfois des photos d'anciens films de Wim Wenders apparaissent, des captures d'écrans de Paris Texas, des Ailes du désir, de son documentaire sur Pina Bauch. Parfois, c'est une superposition, entre les croquis de Wim Wenders, les photos de repérages et le storyboard. C'est même le coeur de ce reportage dessiné.

J'ai été électrisé par Hopper. Pour moi, le cinéma est un prolongement de la peinture

On découvre au début, un Stéphane Lemardelé exalté à l'idée de travailler avec Wenders et puis au fil des planches et de ses questions, c'est le regard du réalisateur sur le cinéma, ses influences qui apparaissent. "J'ai été électrisé par Hopper. J'ai essayé d'avoir une structure identique, simplifier mes plans. Avoir des vues de l'intérieur vers l'extérieur et inversement. Pour moi le cinéma est un prolongement de la peinture." C'est un trésor que livre Stéphane Lemardelé. Il nous ouvre les portes d'un réalisateur complexe. On y apprend par exemple, que Wenders alterne les films avec scénarios et les films improvisés. En 1976, pour Au fil du temps, cas extrême : "Il n'y avait pratiquement qu'une seule page, la première scène." Pour Every thing will be fine, le scénario est ficelé. Stéphane Lemardelé glisse des pans de storyboard qui correspondent au plan près au film. C'est redoutable.

...

A sa manière, Stéphane Lemardelé fait lui aussi un portrait de Wim Wenders, mais il décrit surtout, sa démarche artistique, l'importance de la lumière, du décors parfait. Une histoire de cinéma. tout simplement. le Storyboard de Wim Wenders chez La Boîte de la Bulles.

Laetitia Gayet, France Info
Lien : https://www.radiofrance.fr/f..
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A travers son expérience de storyboarder de cinéma, Stéphane Lemardelé nous raconte son métier et son travail lors de sa collaboration avec le cinéaste Wim Wenders sur le film « Everything Will Be Fine » en 2014.
Cette bande dessinée documentaire permet au lecteur de découvrir le métier de storyboarder et son rôle dans la réalisation d'un film. A partir du script du scénario, il y a les repérages et les prises de vue pour ensuite confectionner le storyboard scène par scène nécessaire pour le futur tournage…
C'est vraiment très intéressant de découvrir cette étape du travail pour la réalisation d'un film. de réfléchir à l'avance chaque image du film, plans larges, zooms sur un détail, les différents mouvements de la caméra… Stéphane Lemardelé nous explique avec précision le processus de son travail, il utilise les croquis de Wim Wenders superposés aux photos des repérages pour d'abord dessiner les principaux éléments de décor avant d'y installer les personnages et d'obtenir le dessin final en deux niveaux de gris.
L'autre intérêt de ce roman graphique, c'est la rencontre avec Wim Wenders qui a travers ses longs échanges avec Stéphane Lemardelé revient sur son parcours de cinéaste depuis ses débuts, ses influences et ses inspirations et sur la démarche créatrice qui l'a guidé pour chacun de ses films. Même pour quelqu'un comme moi qui ne s'y connait pas spécialement en cinéma, c'est passionnant et cela m'a donné envie de découvrir les films de Wim Wenders.
Lien : https://aproposdelivres.word..
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critiques presse (1)
ActuaBD
07 juin 2022
La matière parfois un peu touffue de l’album manque de respiration, malgré les superbes paysages d’Oka, petite ville proche de Québec. Heureusement, le dessin de Stéphane Lemardelé offre des couleurs éclatantes, avec un ciel bleu éclairant des paysages urbains saisissants et une nature pleine de variations. Il n’hésite pas à incorporer du noir et blanc, et même des images, tirées de films ou de séquences de travail.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C’est terrible, la guerre. La plupart des films « contre la guerre » sont malgré tout des films pour la guerre, parce qu’ils la rendent héroïque ou évoquent sa fascination selon moi, tout film où il y a de la violence est un film en faveur de celle-ci.
(Wim Wenders p.91)
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On a besoin d’images car elles montrent l’état de notre civilisation, et le cinéma, c’est le dernier bastion où les images et les histoires vont ensemble. Sans histoires, il est impossible de vivre, elles aident la vie à devenir supportable.
C’est pour ça que les enfants ont besoin d’histoires pour s’endormir.
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L’approche hollywoodienne aime faire oublier le monde. Alors que pour moi, le cinéma doit le rappeler, il doit attirer l’attention sur le monde. C’est ce qui nous permet d’y voir clair, d’apprendre et de comprendre le monde.
(Wim Wenders p.23)
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Et Paul Cézanne : "Les choses disparaissent, il faut se précipiter si on veut voir quelque choses."
(p. 24)
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