AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Dean Ormston (Illustrateur)Rich Tommaso (Illustrateur)
EAN : 9781506708164
192 pages
Dark Horse (31/12/2019)
5/5   2 notes
Résumé :
The Eisner Award-winning superhero saga continues with this two-part mystery that will change the world forever!

After learning how they got trapped on the farmworld, our heroes find themselves with everything they thought they wanted. Yet not everything is right just yet and it takes the strong resolve of the new Black Hammer to get the team back together, as shocking revelations change their world at every turn!

Collects Black Hammer:... >Voir plus
Que lire après Black Hammer, tome 4 : Age of Doom Part 2Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Black Hammer Volume 3: Age of Doom Part One (épisodes 1 à 5 de la saison 2) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 6 à 12, initialement parus en 2018/2019, tous écrits par Jeff Lemire. Rich Tommaso a dessiné et encré les épisodes 6 & 7. Il en a aussi assuré la mise en couleurs. Les épisodes 8 à 12 ont été dessinés et encrés par Dean Ormston, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart. Il contient également les couvertures originales réalisées par Rich Tommaso (*2), Dean Ormston (*3), et les couvertures variantes réalisées par Farel Dalrymple, Christian Ward, Bill Sienkiewicz, Sanford Greene, Michel Fiffe, Paolo & Joe Riveta, Paul Pope.

Épisodes 6 & 7 – Colonel Randall Weird et Madame Dragonfly sont en train de discuter à bord du vaisseau de Weird. Dragonfly lui demande s'il a bien pris la mesure de sa décision : il a décidé de faire quitter la parazone à son vaisseau pour rentrer dans l'espace normal. Il persiste dans la course de son vaisseau malgré l'ordre d'Abraham Slam de faire demi-tour. Lorsque Randall Weird reprend conscience, il est seul à bord de son vaisseau et l'écran donnant sur l'extérieur est entièrement blanc. Il décide de mettre son casque et de sortir à l'extérieur du vaisseau. Bientôt il est attiré par une planète qui flotte seule dans l'immensité blanche. Il atterrit directement dans le bureau d'un détective privé : Inspecteur Insector. Ils commencent à discuter, Insector ne comprenant rien à ce que raconte Weird sur un groupe de superhéros. Progressivement les murs du bureau et l'immeuble se dissolvent et les 2 hommes se retrouvent à l'extérieur poursuivis par un groupe agressif d'Hellamentals. Ils continuent de courir en leur tirant dessus, mais son sauvés par l'intervention de Ms. Moonbeam.

Dans les épisodes précédents, le scénariste avait surpris le lecteur avec un flot de révélations dévoilant tout sur le mystère de la ferme à proximité de Rockwood. le lecteur sait donc que le récit va entrer dans une nouvelle phase, mais c'est sans compter l'inventivité de Jeff Lemire. Il reprend bien la suite du tome précédent mais en s'attachant au sort du colonel Randall Weird qui est séparé du reste de l'équipe. Il porte bien son nom, Weird signifiant bizarre, étrange. Les épisodes précédents avaient établi que la psyché de Randall Weird est fortement altérée par ses visions partielles du futur, mais là ça dépasse l'entendement. Par un caprice du sort, Weird se retrouve catapulté dans une autre dimension. le lecteur découvre que dessinateur habituel de la série est remplacé par un autre, aussi bizarre que Weird. Rich Tommaso détoure les formes d'un trait fin un peu appliqué, d'une épaisseur constante, comme s'il avait tout tracé avec un feutre fin. Ses représentations ont quelque chose de naïf et parfois de malhabile, comme une vision enfantine parfois. En surface, la narration visuelle est claire et très facile à suivre. Mais si le lecteur ne s'attarde qu'une seconde sur un dessin, il commence à remarquer une proportion un peu gauche, une posture artificielle, un élément trop raide, comme si tout était factice. L'apparence des superhéros met en évidence leur manque de finition. Les décors sortent d'un film au budget insuffisant. Les acteurs surjouent tout.

Malgré tout, la narration visuelle est très inventive : à la fois l'apparence des personnages, à la fois certaines prises de vue, certains angles de vue, et le niveau de détail est élevé. Sous des apparences naïves, Rich Tommaso réalise des cases et des planches qui montre une vraie maîtrise de la narration en bande dessinée. En outre, il a été parfaitement choisi pour ces 2 épisodes, car sa façon de dessiner correspond aux propos de l'histoire. le colonel Randall Weird se retrouve face à des superhéros et des lieux mal finis, des idées ébauchées. Il écoute les explications données par les personnages : ils se présentent évoquant leur état de commencement, leur absence de développement. Jeff Lemire raconte bien l'histoire d'un voyageur spatial qui arrive dans une autre dimension et qui cherche à regagner sa dimension d'origine, et dans le même temps il met en scène des personnages conscients de leur incomplétude. Il rend apparent le métacommentaire sur la création avortée, sur les personnages laissés de côté en cours de route, sur des héros archétypaux que leur créateur n'a pas fini de modeler, les rendant pathétiques et pitoyables, le lecteur se désolant pour leur état.

-
Épisodes 8 à 12 – Lucy Weber se réveille dans son appartement de Spiral City, comme tous les matins, un peu avant 06h00. Elle fait sa toilette, s'habille et va prendre le métro. Elle va travailler à la pizzeria, à prendre les commandes des livraisons, et à servir les tables. le soir, elle rentre chez elle, parle un peu avec son chat, regarde la télévision et va se coucher, avec l'impression étrange d'oublier quelque chose d'important. Abraham Slam Slamkowski est gardien de nuit dans un musée. Il somnole devant un petit écran de télé, entre deux rondes. Pour passer le temps, il sort un comics de sous le comptoir : le numéro 42 de la série Stories to astonish, avec le superhéros Punch Socklingham en couverture. Sur Mars, Mark Markz est venu chercher de l'eau au puits, malgré l'interdiction découlant de son bannissement. Il se fait interpeller par un groupe de 3 autres martiens lui rappelant qu'il n'a pas le droit de se trouver là. Il parvient quand même à leur faire entendre raison et à repartir avec une ration d'eau qu'il rapporte à son compagnon. Furtivement, il a également réussi à dérober un module pour le navigateur de son vaisseau spatial.

Tout est de retour à la normale à Spiral City, à commencer par la vie quotidienne répétitive et sans joie, débarrassée de ces superhéros impossibles aux costumes trop colorés, et aux pouvoirs ridicules. le lecteur retrouve Dean Ormston, l'artiste d'origine de la série, et ses dessins un peu rugueux. Avec les couleurs sombres de Dave Stewart, il montre une ville usée, aux éléments mal dégrossis, comme si les urbanistes et autres designers n'avaient pas voulu investir trop de temps pour un environnement qui n'en vaut pas la peine. La peinture des murs de la pizzeria cloque et s'écaille. L'immeuble où Lucy Weber va trouver une mystérieuse personne est délabré, à l'abandon, sale. le musée où travaille Abraham Slamkowki est vieux et sombre, et les pièces du musée semblent avoir été soutirées au rebut, mais sans réelle valeur artistique, ou même comme témoin du passé. La maison pour personnes âgées où se trouve Gail Gibbons est triste et vide. Même le pavillon de banlieue tranquille où se trouve un autre membre de l'équipe apparaît factice et sans joie.

Les postures des personnages et leur visage expriment une forme de résignation, de vie sans plaisir, de certitude que la vie ne leur apportera plus rien de bénéfique, plus de raison de croire en la possibilité d'une vie meilleure. le lecteur est impressionné par le degré d'implication de l'artiste dans la représentation des décors, des tenues vestimentaires, donnant une consistance quasi tactile à tous ces éléments, le lecteur croyant sans doute possible à leur existence. Pourtant, Jeff Lemire continue de mettre en oeuvre les conventions les plus improbables des récits de superhéros : des martiens avec une technologie de science-fiction, l'existence de la magie, et même une cité habitée par des divinités. Cela n'empêche pas Ormston de réussir à les parer d'une impression d'usure, de fatigue, de banalité en phase avec le quotidien des personnages revenus à une vie civile sans éclat. le lecteur plonge donc un récit crépusculaire, où les superhéros sont spoliés de leurs superpouvoirs, de leur statut plus grand que nature, pour être ravalés à l'état de simple mortel, et le pire est qu'ils n'ont aucun souvenir de leur gloire passée, juste un vague sentiment de déchéance, qu'il leur manque quelque chose de crucial, de ce qui faisait d'eux des êtres uniques. le sort final d'Abraham Slam, Golden Gail et Barbalien est sans appel : le scénariste montre que le risque qu'ils représentent est trop important. le lecteur se souvient des 2 épisodes précédents, et se dit qu'il doit également y lire un métacommentaire : les superhéros n'ont pas leur place dans la réalité, n'ont pas leur place dans le monde adulte. Ils doivent se résigner à leur sort. Sauf que… Les 7 pages de fin montrent plus une acceptation qu'une résignation, et même le retour d'un sourire sur le visage de plusieurs personnages. Sauf que la dernière page montre un superhéros à Spiral City, indiquant que, finalement si, il est possible d'envisager l'existence d'un superhéros dans le monde réel. Toujours en mode métacommentaire, le lecteur se dit que c'est cohérent avec le statut de l'auteur car Jeff Lemire, un adulte, continue d'écrire des récits de superhéros, avec sa propre sensibilité, en développant des thèmes d'adulte. Finalement, cette série avait commencé comme un hommage aux superhéros des temps passés, de l'âge d'or, et elle se termine avec un superhéros du temps présent, créé par Jeff Lemire & Dean Ormston, attestant que ce genre reste pertinent aujourd'hui.

Quelle étrange série que celle de Black Hammer, débutée comme un hommage assumé aux superhéros des décennies passées, avec une narration chargée de nostalgie, doublée d'une forme de résignation triste. Jeff Lemire a profité de ce point de départ pour réaliser plusieurs miniséries gravitant autour, rendant hommage à d'autres superhéros et d'autres auteurs, dont le magnifique hommage à James Robinson et à Starman Doctor Star & The Kingdom of Lost Tomorrows: From the World of Black Hammer (avec Max Fiumara). Contrairement aux suppositions du lecteur, l'auteur a choisi de mener son intrigue rapidement et d'assumer ouvertement l'hommage en mettant en oeuvre des métacommentaires, évoquant aussi bien l'évolution des comics de superhéros, que les mécanismes de la création, ou encore le retrait d'une génération atteinte par la limite d'âge.
Commenter  J’apprécie          70


Videos de Jeff Lemire (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeff Lemire
C'est devenu un rendez-vous incontournable de l'année en terme d'infos sur le futur planning de l'année : les Big News sont de retour ! Et pour la première fois, pour ces "Big News 2024" qui couvrent la période juin-septembre, Aurélien & Émile vont revenir à l'oral sur certaines des annonces les plus excitantes de la galaxie comics. Pourquoi un format plutôt qu'un autre ? C'est quoi l'idée derrière la Deadpool Versus Collection ? Quand se déroule la Phase III de la Haute République ? C'est qui le plus fort entre Garth Ennis et Jeff Lemire ? Toutes ces réponses et bien d'autres encore vous attendent ici !
+ Lire la suite
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Les super-héros et super-héroïnes de comics

Eternel amoureux de Loïs Lane, il vient de Krypton :

Batman
Superman
Spiderman

15 questions
604 lecteurs ont répondu
Thèmes : bande dessinée , super-héros , comicsCréer un quiz sur ce livre

{* *}