Il lui semblait en effet constituer un remarquable exemple d'individu préférant spontanément, et au plus haut point, la dimension de l'être à celle de l'avoir. Le jeune homme vivait dans une sorte de fluidité naturelle et n'avait d'autre ambition que de posséder le strict nécessaire pour vivre. Il savait jouir des petites choses et semblait n'attacher aucune valeur, en soi, à l'argent. Il aimait la solitude et son bonheur ne paraissait dépendre d'aucun bien extérieur.
Tout a commencé dans la nuit du 7août. Pierre Morin marchait depuis bientôt une demi-heure, lorsqu'il déboucha en haut de la colline qui surplombe le petit vallon. Il retrouva avec jubilation le vieux chêne qui trônait là, depuis toujours, et au pied duquel il aimait s'adosser pour admirer cette nature belle et sauvage. Au fond du vallon, coulait une rivière bordée de saules et de peupliers. De l'autre côté, une forêt impénétrable montait de manière abrupte. Au loin, lorsque le temps était froid et sec, on pouvait apercevoir les cimes des montagnes.
Contrairement à bon nombre de ses confrères, l'abbé Sève était doté d'un authentique sens spirituel. Au séminaire, il avait lu avec passion les œuvres des grands mystiques catholiques. Mais ne se sentant pas assez digne d'accéder lui-même à de tels états, il rêvait de devenir le confesseur de quelque âme ardente.
Il appréciait sa simplicité presque naïve et pensait à la parole du Christ : "Heureux les cœurs purs..."
Pour l'instituteur, cependant, qui voyait ainsi se confirmer son idée selon laquelle le goût de l'argent était étranger à Pierre, son action ne relevait ni de la morale laïque ni de la religion, mais jaillissait de la spontanéité de son cœur droit.
Il lui semblait en effet constituer un remarquable exemple d'individu préférant spontanément, et au plus haut point, la dimension de l'être par rapport à celle de l'avoir. Le jeune homme vivait dans une sorte de fluidité naturelle et n'avait d'autre ambition que de posséder le strict nécessaire pour vivre. Il savait jouir de petites choses et semblait n'attacher aucune valeur, en soi, à l'argent. Il aimait la solitude et son bonheur ne paraissait dépendre d'aucun bien extérieur.
Il craignait que l'homme n'en vienne progressivement à ne plus savoir savourer les plaisirs humbles et profonds de l'existence pour devenir un perpétuel insatisfait, toujours en quête de nouvelles possessions.
il lui semblait en effet constituer un remarquable exemple d'individu préférant spontanément, et au plus haut point, la dimension de l'être par rapport à celle de l'avoir.
Où est ton trésor, là aussi est ton cœur.
Il savait jouir de petites choses et semblait n'attacher aucune valeur, en soi, à l'argent. Il aimait la solitude et son bonheur ne paraissait dépendre d'aucun bien extérieur.