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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis " La petite trotteuse", j'aime beaucoup la musique intime très personnelle de Michèle Lesbre.Il y a toujours une nostalgie poétique, une douceur étrange qui émanent de ses romans.

Une toute jeune fille,Nina, un peu perdue et tout en intériorité, qui travaille dans un salon de coiffure mais se rêve actrice, raconte son quotidien avec une mère qu'elle a peur de perdre lorsqu'elle est amoureuse. Elle nous parle aussi de l'usine où travaille durement sa mère,de la lutte syndicale, de la grève ( l'histoire se déroule à Roubaix) et du patron cruel qu'elle " aidera".C'est son secret.

Elle souffre de solitude, d'un amour maternel qui ne s'exprime pas assez, ou maladroitement.Sa mère lui laisse tous les matins un mot sur la table de la cuisine, des choses souvent sans importance( mais ne trouvez-vous pas que l'amour se lit aussi à travers ces petits papiers ?). Elle qui aimerait s'échapper ailleurs, elle confie: " Pourquoi n'écrit-elle jamais" Envole-toi, ma chérie, envole-toi, laisse tomber la coiffure,rêve, gaspille ton temps, c'est si beau !"

Amertume, légèreté, tristesse et brièveté des choses se mêlent harmonieusement dans ce joli roman.
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Nina vit à Roubaix avec sa mère. Elle quitte doucement l'enfance, commence un apprentissage dans un salon de coiffure. Ce n'est pas vraiment ce dont elle rêve, mais bon... Ça ou l'usine de textile qui emploie la plupart des femmes du voisinage de génération en génération... Nina est une jeune fille douce, docile, rêveuse, insatisfaite. Pas exigeante pourtant : elle aimerait juste revoir son papa qui a disparu après avoir trempé dans des affaires louches, elle voudrait aussi avoir sa mère plus souvent pour elle toute seule, ne pas la partager avec les hommes qui se succèdent dans sa vie, et avec les copines de boulot qui l'accaparent depuis que l'usine est en grève. Que faire pour exister davantage à ses yeux ? Nina profite de son premier jour de congé pour trouver LE cadeau d'anniversaire pour sa mère qui les réunira le temps d'un week-end.

Petit roman mélancolique et sombre. Doux aussi, grâce à la jolie plume de Michèle Lesbre et à quelques moments de grâce, malgré la violence latente. On attend des drames, on en devine certains entre les lignes en italiques dont on se demande parfois si elle correspondent à des rêves, à des fantasmes, ou à la réalité. La fin dissipe ce doute, mais je reste dans un entre-deux : comme Nina qui hésite à garder son secret, je ne sais pas très bien que penser de cette histoire, émouvante et dérangeante, et de ses personnages énigmatiques.

Merci Laurence !
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Ce n'est pas par hasard que ce roman est arrivé entre mes mains. Je viens de découvrir la plume de Michèle Lesbre et c'est un enchantement.
Le quotidien de Nina n'est guère facile. Sa mère, Suzy, travaille à Roubaix dans une petite usine de textiles, en difficulté. Nina est apprentie coiffeuse.
Mère et fille se croisent, dans les non dits, une apparente indifférence, qui cache un amour difficile à exprimer. Les nombreuses amies de Suzy occupent souvent la maison, avec leurs confidences et leurs rires, leurs revendications syndicales. Nina souffre de ne plus voir son père, et de devoir supporter les amants de sa mère.
Arnold , son vieil ami, l'aide à avancer vers un idéal...
Encore une fois j'ai apprécié sans réserve la pudeur poétique de l'auteure, la peinture du désir et de la force des femmes.

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Nina par hasard est un livre agréable à lire , attachant, on se laisse porter par la poésie de l'écriture, on se laisse porter par Nina, la narratrice qui vient d'entrer en apprentissage de coiffure dans le nord.
Au salon, elle a l'habitude de s'occuper chaque vendredi de M. Delplat le patron de l'usine textile.
On la suit pendant 4 jours dans ses déplacements et dans ses pensées, elle vient de toucher son premier salaire, elle est en congés et c'est l'anniversaire de sa mère .Ces quelques heures ont l'effervescence de la jeunesse, la tragédie de la vie aussi.

A travers le regard de Nina, le lecteur découvre les femmes résistantes de l'une des dernières usines textiles , leurs combats contre les humiliations de leur contremaître et contre la fermeture de leur fabrique. Au-delà de leur condition ouvrière ces femmes partagent des moments d'amitié et de solidarité , des souvenirs que Nina déroule en marchant dans la ville .A travers une histoire, l'auteure nous narre la vraie vie de ce monde ouvrier .Susy élève seule Nina , c'est une battante , elle mène de front sa vie de femme et sa vie de travailleuse militante . Un grand attachement lie la mère et la fille même si Susy ne prend pas toujours le temps de l'exprimer mais la fin du récit le montre d'une façon émouvante. Les hommes, qu'il s'agisse de son grand-père , des amants de sa mère ,de Rocco un compagnon dans la durée , d'Arnold jouent un rôle important dans la vie de Nina, elle les évoque avec nostalgie comme elle songe à son père qu'elle ne voit plus, avant de prendre elle-même son envol, non sans risques…
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De tous les romans de Michèle Lesbre que j'ai lus, c'est, à mon sens, le plus abouti, le seul qui, à date, a tenu ses promesses. Il y a des constantes. J'ai retrouvé dès le début l'habileté avec laquelle elle sait nous camper le décor, les personnages, leur milieu social et leurs rêves avortés. J'ai reconnu la tristesse qui se dégage presque invariablement de ses héroïnes encore ancrées dans une enfance qu'elles ont du mal à quitter même si elle n'était pas aussi heureuse qu'elles l'auraient souhaitée.

Ici, le décor c'est Roubaix dans un passé assez lointain pour qu'il y existe encore les usines textiles mais assez proche cependant pour que le travail à la mine ne soit plus qu'un souvenir entretenu encore avec nostalgie par la génération qui meurt. Le milieu social c'est celui des ouvrières, des coiffeuses et des chauffeurs de camion. On y entre avec une affection un peu retenue : les personnages sont attachants (sauf, bien sûr, les patrons un peu caricaturaux) mais on sent un peu la distance que la narratrice met entre eux et nous, comme si on ne pouvait pas complètement les comprendre... J'ose dire que l'intrigue est bien menée, car même s'il n'y a pas de meurtrier à découvrir ni de rebondissement spectaculaire, il y a bien une intrigue au sens de celle qu'on peut trouver dans un roman noir. Et je ne peux qu'admirer la force de l'ensemble du roman qui m'a rappelé, à certains égards, ceux de Sofi Oksanen.
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Le roman débute un matin, le jour de l'anniversaire de Suzy. Nina cherche un cadeau pour sa mère et décide qu'elles iront à la mer toutes les deux le lendemain. Sauf que ça va être une longue journée. On découvre à travers des passages en italique à la fin de chaque chapitre une histoire en parallèle concernant Nina et M. Desplat, le patron de sa mère. On se doute qu'un drame se trame. Nina revient sur ses souvenirs avec sa mère, sa passion pour les hommes, toujours de passage, son père qui est parti lui aussi. Seules les copines restent en fin de compte. C'est un très beau roman, l'écriture est poétique et fine. La dimension sociale est très intéressante aussi. On assiste à l'entrée de Nina dans la vie adulte avec délicatesse.
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" - Vous l’avez quand même choisi ce prénom, c’est peut-être papa qui a eu l’idée.

- Ton père? Une idée? Écoute, ma chérie, je n’en sais rien du tout, c’est arrivé comme ça, par hasard. Il te plaît plus ce prénom?

- C’est pas ça, je voulais savoir

- Y a rien à savoir, les prénoms c’est assez mystérieux. Moi je trouve qu’il te va très bien celui-là. (…)

Je ne lui en voulais même pas. Je le ressentais tellement ce hasard qui m’avait posée là, dans cette vie-là; avec cette mère-là, que d’une certaine façon je pouvais admettre qu’elle n’y était pour rien, qu’elle n’avait pas choisi elle non plus. Nina, par hasard, un point c’est tout. "

Nina est apprentie coiffeuse dans une petite ville du nord. Elle vit avec sa mère dont le dernier copain en date vient de partir. Il s’appelait Ricco, Nina ne l’aimait pas beaucoup avant il y avait eu Paul, son camion et de beaux dimanches…Il y eut aussi Bob. Et puis avant le père de Nina, dont elle a de vagues et beaux souvenirs, elle a longtemps espéré qu’il reviendrait la voir.
Il y a aussi l’usine de textiles. La bande des copines de Susy, sa mère. Les rires, la solidarité, les bals du samedi soir, les confidences…
Il y a Delplat. Un vieux beau pas sympathique, le patron de l’usine qui observe tout de sa fenêtre mais qui ne fait rien pour soutenir les ouvrières. Et le contremaître, un sale type qui note des drôles de choses dans son carnet.

" Poste 7, la nouvelle, farouche et bandante,

Belle chute de rein, mais rendement médiocre

A surveiller de près si possible."

L’usine est en grève. Les femmes s’organisent. Elles n’en peuvent plus de tout ce mépris. De ces machines bruyantes qui viennent de prendre 3 doigts à une ouvrière. Des fausses accusations de cette ordure de Legendre et de son carnet rouge.

Nina raconte cette histoire, elle raconte aussi son enfance, ses rêves aussi . Elle a un amoureux depuis l’école primaire, Stéph qui l’adore mais qu’elle n’aime déjà plus…Elle ne veut pas de la vie de sa mère, elle voudrait la sortir de ce monde qui l’use et la met en danger.

C’est une semaine dans la vie de Nina. Des souvenirs, des rires, des drames. La mouette, c’est ainsi que l’appelle son ami Arnold passionné d’oiseaux, rêve de s’évader de cet univers étriqué. Les shampoings et les teintures ce n’est pas son avenir.

L’auteur nous restitue magnifiquement cette atmosphère si lourde, peuplée de moment heureux malgré tout mais aussi de larmes et de fureurs. Il y a de belles figures dans cette histoire, Louise volontaire et tendre, les grands-parents de la petite Nina, juste esquissés mais présent. Tous ces personnages à qui Nina s’est agrippé au sens propre comme au sens figuré.

"Nina par hasard" avance dans cette vie et elle sait où elle veut aller. L’auteur nous fait un beau portrait de cette jeune fille à peine sortie de l’adolescence. L’écriture est précise, les sentiments à fleur de peau. On s’immerge dans cette histoire et l’on pense au poème de Baudelaire " Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle"

Il y aussi une baignoire. Cela ne pourrait être qu’anecdotique, c’est le fil conducteur de cette histoire. Pas très beau que tout cela…
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Autant élucider tout de suite une énigme : Nina s'appelle ainsi « par hasard », sa mère, Suzy, n'a pas d'explication à lui donner à ce sujet. Si j'ai choisi ce livre, vous vous doutez sans doute que le hasard n'y est pour rien.
Nina vit à Roubaix, pas par choix, mais parce que sa mère Suzy s'y est établie après avoir quitté son mari, le père de Nina. Elle est retournée dans la région de son enfance, en quelque sorte, grâce à Louise, son amie, qui lui a trouvé du travail dans l'une des dernières filatures de Roubaix. Des hommes traverseront la vie de Suzy, surtout Ricco. Cet homme, elle « l'a dans la peau », expression que Nina, encore enfant, ne comprend pas. Ce qu'elle comprend, en revanche, c'est qu'elle n'est qu'une « miette » dans la vie de sa mère, qui donnera toujours plus d'importance à ses amours qu'à sa fille. Aujourd'hui, Nina a touché son premier salaire de coiffeuse. Elle cherche un cadeau pour les 41 ans de sa mère, un cadeau qui lui fasse oublier son désastreux dernier anniversaire, la grève, les menaces de licenciement, la solitude.
Quatre jours suffisent pour bouleverser la vie de Nina. Quatre jours et une heure. Elle nous raconte la vie quotidienne qui s'oriente autour d'un point fixe : l'usine. En semaine, les femmes y travaillent et subissent les agissements de leur chef, monsieur Legendre. Dès le matin, elles ne pensent qu'au moment où elles partiront. le soir, elles accomplissent les mêmes gestes routiniers, échangeant des confidences, tissant ainsi des liens socio-affectifs.
Nina se sent encore mise à l'écart, elle les observe mais ne veut pas vivre comme elles. pendant ces quatre jours (dont le quatrième de couverture nous révèle trop), elle revit les événements marquants de sa jeunesse, rythmée par les rencontres amoureuses de sa mère. Chaque fin de chapitre se termine par un court texte en italique, nous éclairant sur l'heure que Nina a passée chez monsieur Desplat, le directeur de l'usine et sur ses rêves, ses aspirations. Si elle s'appelle Nina "par hasard", elle s'identifie beaucoup à la Nina de la Mouette, qui rêve de devenir comédienne.
La fluidité du style de Michèle Lesbre rend particulièrement lisible ce roman que j'ai lu d'une traite. Pourtant, elle montre bien la grisaille, l'abandon progressif de la ville, la peur quotidienne du chômage et du lendemain, la facilité avec laquelle un destin peut basculer. Ce livre était dans ma PAL depuis un an, je crois vraiment que j'ai choisi le bon moment pour le lire. de par son auteur et son sujet, c'est tout naturellement que j'inscris aussi ce livre au défi la plume au féminin
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J'ai découvert Michèle Lesbre avec « Ecoute la pluie » et l'autre jour, alors que je regardais une des tables chez mon libraire, je suis tombée sur ce court roman.

Comme j'avais beaucoup aimé la plume de l'auteur et que j'aime alterner pavé et « petit » livre, cela tombait à pic.

Nina est apprentie coiffeuse et vit à Roubaix avec sa mère Suzy. Suzy a quitté le père de Nina et est revenue s'installer dans la région de son enfance où son amie Louise lui a trouvé du travail dans une petite usine textile. La vie de Suzy est traversée par les hommes, ses amies et les conflits sociaux laissant peu de place à Nina.

Avec son premier salaire, Nina veut offrir à sa mère une escapade à la mer pour lui faire oublier les grèves, les conflits sociaux et un quotidien difficile mais les rêves d'idéaux de Nina vont vite être balayés par des soucis d'adultes.

Michèle Lesbre nous raconte quatre jours du quotidien de Nina, Suzy et de sa bande de copines. Quatre jours mêlant passé et présent pour comprendre l'usine, le contremaître vachard, le patron cynique … et des souvenirs heureux.

Certes, l'atmosphère est lourde mais il y a beaucoup de tendresse dans la plume si fluide de Michèle Lesbre. J'ai été terriblement touchée par sa façon d'écrire les relations entre Nina et sa mère, sa vision de ces femmes si solidaires entre elles.

La hasard a fait que je l'ai lu juste avant « En finir avec Eddy Bellegueule » et il y a pas mal de similitudes entre ces deux livres (le Nord de la France, les désindustrialisation, les difficultés sociales, l'enfance) mais celui là est aussi émouvant que celui d'Edouard Louis était un constat glacial.

Bref, un petit livre mais un gros coup de coeur.
Lien : http://www.instantanesfutile..
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RETROUVER CETTE CRITIQUE SUR MON BLOG: lola.mirabail.fr

Nina par hasard est un court roman social très attachant. La jolie écriture de Michèle Lesbre y est fine et sensible. Publié en 2001, il est disponible en poche et il est très facile d'accès. Il s'agit donc d'une lecture parfaite pour affronter les transports en commun!

A Roubaix, Nina, la narratrice, jeune apprentie coiffeuse, vit seule avec sa mère, Suzy, ouvrière dans une usine textile. Avec son premier salaire, la jeune femme décide d'offrir à sa mère une escapade en mer. Peut-être pourra-t-elle lui faire oublier ses relations tourmentées avec les hommes ? Peut-être pourra-t-elle lui faire oublier son sadique contremaître et la dégradation de ses conditions de travail ?

Michèle Lesbre nous offre une belle tranche de vie, où, dans un Nord en pleine désindustrialisation, les difficultés sociales et les petits plaisirs se succèdent. le regard de la fille sur sa mère et la solidarité entre les femmes sont particulièrement touchants.

Nina par hasard est donc un joli livre bien écrit, que l'on aimerait trouver par hasard sur sa table de nuit.
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