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EAN : 9782070336357
208 pages
Gallimard (01/03/2007)
3.65/5   104 notes
Résumé :
"D'un geste machinal, j'avais mis la montre en marche.
Le tic-tac avait surgi avec une violence inattendue. J'avais cru ne pas survivre à ce bruit presque imperceptible, cette course inexorable de la petite trotteuse qui me donnait le vertige. Trente ans après sa mort, mon père me quittait de nouveau. La douleur était entrée en moi d'un seul coup."
Depuis qu'elle a retrouvé cette montre, la narratrice s'est elle-même mise en mouvement: suivant une imp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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La narratrice part à la recherche du souvenir de son père mort trente ans plus tôt. : un père mystérieux, taiseux avec qui elle communiquait peu sinon grâce au chat Thisou,le lien entre père et fille.
Les seuls souvenirs qui lui restent sont la montre avec une petite trotteuse qu'il faut remonter pour qu'elle fonctionne et des dessins de maisons réalisés par son père architecte.
Pour faire revivre la mémoire de cet homme, elle visite des maisons sans les acheter en demandant chaque fois à l'agent immobilier pour rester une paire d'heures sur les lieux, seule.
A l'auberge où elle séjourne, le chat orange ,avec lequel elle établit une belle communication, lui fait penser au chat de son enfance.
Ainsi , tout au long des pages, la narratrice fait son deuil de ce père qui était mort sans crier gare, sans lui laisser un mot.
Le style poétique nous plonge dans une ambiance toute particulière bien agréable à découvrir et à lire.

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Anne visite des maisons sans jamais les acheter. Elle se contente d'explorer les lieux et de s'abandonner à quelques rêveries. Celle-ci sera la trentième et la dernière, elle en est soulagée. Au coeur du village, elle loge dans une petite auberge aux persiennes tirées pour se protéger d'une chaleur inhabituelle. La maison est à six kilomètres de là, au lieu-dit La pinède. le rendez-vous était pris pour le lendemain avec un homme de l'agence. Dans cette auberge, il y a cet homme, Alex, qui semble laisser toujours sa porte entrouverte et croit en l'éphémère, le chat orange, la jeune fille aux pieds nus de l'auberge. Tout, dans ces lieux, ces personnages, la ramènent à son passé, notamment à son père qu'elle a trop peu connu...

Michèle Lesbre se dévoile dans ce roman et fait la part belle aux sentiments, émotions et sensations passés. L'on revit avec elle ces instants du passé, parfois douloureux, souvent baignés de nostalgie. Les souvenirs s'entremêlent, le présent refait surface au détour d'une image, elle met des mots sur des non-dits. L'on avance avec elle et l'on en apprend un peu plus sur cette femme qui se cherche. Michèle Lesbre nous livre un roman profondément intimiste et nous plonge dans une ambiance ouatée dans laquelle on avance à pas feutrés, bercé par le tic-tac d'une montre si chère. L'écriture, poétique et sereine, sert à merveille ce récit délicat.
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Anne visite des maisons à vendre. Des maisons vides qu'elle remplit de ses souvenirs, ceux de son père adoré mort trente ans plus tôt. Trente années de silence, trente croquis qu'il a laissés, trente maisons à visiter. Car pour Anne, c'est la fin du parcours. Elle va visiter la trentième maison, la dernière. Dans une petite station balnéaire, elle s'installe dans une pension pas très loin du hameau isolé où l'attend son dernier rendez-vous avec l'absence paternelle. A la pension, un chat roux lui rappelle Izou, le chat de son père, le seul être avec qui il communiquait. Car son père était un taiseux, un de ces hommes qui n'expriment pas facilement leur amour. Au point qu'Anne, qui ne sait presque rien de lui, est obligée de reconstituer bribe par bribe les chagrins, les joies, les désespoirs, les moments heureux de son enfance auprès de lui. Dans la dernière maison près de la plage, saura-t-elle trouver la force de faire enfin son deuil ?

Roman intimiste et nostalgique, La petite trotteuse nous emmène dans le sillage d'une femme qui essaye de se guérir de son enfance. Dans les maisons qu'elle visite, elle capte les vies passées et ses propres souvenirs affleurent : la guerre et les bombardements, sa mère, froide, son père, malheureux, le chat et le décès, brutal, ses fouilles infructueuses pour trouver un message à elle seule destiné. Plus tard elle a retrouvé ses croquis et sa montre. Une montre qu'il fallait remonter pour réveiller la petite trotteuse, une montre dont le tic-tac a bercé son enfance. Une montre qui ne la quitte plus mais dont la trotteuse s'est tue...
Il ne se passe pas grand chose dans ce roman de Michèle Lesbre. Des souvenirs, de brèves rencontres, des sentiments, des silences, une absence. C'est pour son atmosphère, sa poésie, sa délicatesse que l'on s'y attarde. Pour s'imprégner d'une ambiance nostalgique au côté d'une héroïne touchante dans sa quête du passé, dans son travail de deuil, long mais sur le point de s'achever. Une lecture douce, en forme de parenthèse. Des instantanés d'une France profonde, un peu somnolente, hors du temps. Une belle découverte.
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Elle visite des maisons, sans jamais les acheter. Celle-ci sera la trentième. Elle les visite suite à un héritage. Tout ce qui lui reste de ce père tant aimé, est une trentaine de dessins représentant des maisons et une montre dont le tic-tac l'accompagne depuis des années.

Elle visite des maisons pour se trouver elle, et pour le retrouver lui, ce père absent et si peu présent quand il était vivant. Ce père presque mutique, d'une grande douceur, mais au visage empreint d'une grande douleur. le bonheur n'a pas été pour lui. le couple qu'il formait avec sa mère n'avait pas d'existence.

Elle visite des maisons et fait resurgir, peu à peu, les fantômes du passé, les êtres et les lieux aimés, mais aussi les incompréhensions de l'enfance, les non-dits, les dissimulations. Au fil de sa quête, elle va combler les vides et se tourner de plus en plus vers le présent...

Un roman écrit avec beaucoup de délicatesse, sur la découverte des origines, sur l'acceptation du passé. Des mots simples, profonds et parfois d'une grande fragilité. Une héroïne attachante, plutôt perdue dans son présent, perturbée par son passé mais en convalescence.
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Roman de Michèle Lesbre.
Anne, la narratrice visite des maisons comme d'autres fuient. Elle ne veut pas les acheter, mais seulement passer un moment dans chacune d'elles. « Les endroits où je ne faisais que passer me procuraient une paix incomparable qu'aucun espace de mon propre univers ne m'avait jamais apportée. le statut de nomade que j'étais en train d'acquérir depuis quelque temps devait s'expliquer ainsi. » (p. 23) Dans ces endroits anonymes, elle est en quête d'une chose dont elle n'a pas vraiment conscience. « Je montais dans les trains et sillonnais les campagnes, à la recherche d'un endroit où je trouverais enfin ce que je cherchais et que je ne savais nommer. » (p. 24) Près de Nantes, elle prévoit de visiter une maison cachée dans une pinède. Dans l'auberge où elle est descendue, elle rencontre Alex qui mène un projet de théâtre éphémère. Sa chambre est toujours ouverte, comme une invitation à fureter et à investir une autre vie. Pour Alex, rien n'est plus précieux que l'éphémère et Anne souscrit rapidement à cette idée. « Maintenant je ne crois qu'en ce qui est provisoire. La vie me semble plus précieuse ainsi. » (p. 81)

Qu'il s'agisse du chat de l'auberge ou de la maison qu'elle visite, tout ramène Anne vers ses douleurs d'enfance. Elle garde dans sa poche la montre arrêtée de son père, celle qui a ouvert la porte du passé. Comme la trotteuse de la vieille montre, le temps semble suspendu et ses frontières, devenues perméables, s'abolissent : le passé empiète sur le présent et le futur s'inscrit dans l'immédiat. « le passé, même lointain, est toujours tapi quelque part, prêt à bondir. » (p. 99) Pour la narratrice, le passé s'incarne dans le souvenir de son père, un homme longtemps malade et trop tôt disparu. S'opposait à lui la mère, une femme dure et frivole. En marchant sur les traces des années passées, Anne veut raviver l'image perdue de son père. L'apaisement final est comme une horloge dont le balancier reprend sa course, la fin d'une parenthèse immobile.

Ce court roman de Michèle Lesbre est très troublant, voire déroutant. La plume est toujours belle, lente et mélancolique. Mais je me suis un peu perdue dans les errances de la narratrice. le puzzle est long à se mettre en place. Il faut peut-être lire ce texte en une fois pour ne pas perdre le souffle de l'histoire.

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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Les choses arrivent, les événements, les anecdotes, les soubresauts des jours. Parfois la vie semble n'être que cela, rien que cela. Elle se faufile entre une multitude d'accidents heureux ou malheureux, de rencontres et de séparations, de détails infimes dont le sens nous échappe le plus souvent. On se demande quand tout va s'organiser enfin, être tangible, évident. On attend, tout se disperse dans le désordre et pendant ce temps la vie est en marche, en fuite même, car chaque jour ou presque la mort nous chuchote, Viens, ne cherche plus, repose-toi, je m'occupe de tout. Elle non plus nous ne la reconnaissons pas, nous savons seulement qu'elle doit advenir. Son murmure se perd dans le vacarme du monde, pour mieux nous surprendre, nous saisir au vol...
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Les choses arrivent, les événements, les anecdotes, les soulèvements des jours. Parfois la vie semble n'être que cela. Elle se faufile entre une multitude d'accidents heureux ou malheureux, de rencontres et de séparations, de détails infimes dont le sens nous échappe le plus souvent. On se demande quand tout va s'organiser enfin, être tangible, évident. On attend, tout se disperse dans le désordre et pendant ce temps la vie est en marche, en fuite même, car chaque jour ou presque la mort nous chuchote, Viens, ne cherche plus, repose-toi, je m'occupe de tout. Elle non plus nous ne la reconnaissons pas, nous savons seulement qu'elle doit advenir. Son murmure se perd dans le vacarme du monde, pour mieux nous surprendre, nous saisir au vol...
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Petite lumière discrète dans les entrailles obscures d'un théâtre déserté et silencieux, la servante veille. C'est ainsi qu'on la nomme. Elle veille sur le sommeil des coulisses, sur celui de la scène où les voix se sont tues jusqu'au prochain lever de rideau, sur l'immobilité des décors, la vacuité de la salle où le public a laissé derrière lui une traîne qui flotte au-dessus des fauteuils, une note suspendue, à peine audible, qui peu à peu s'évanouit.
Il me semblait être depuis toujours la servante de mon théâtre intime. Les voix m'accompagnaient, les décors me hantaient, et dans les coulisses où je tentais de me frayer un chemin pour fuir, je croisais les visages sans fard, les corps sans oripeaux qui n'entreraient plus en scène et continueraient cependant de jouer leur comédie et la mienne, derrière le rideau.
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Je savais, sans qu'on me l'ait dit vraiment, qu'il [mon père] était perdu, que la maladie ne lui ferait aucun cadeau et que par conséquent les instants de bonheur étaient autant de revanches prises, même si elles étaient vaines. Et si le bonheur m'était alors incompréhensible, j'en avais approché plus tard toute la subtile cruauté, cette ambivalence des choses qui nous fait si souvent douter.
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[Mon père] est mort jeune, sans avoir eu le temps de trouver les mots pour me parler, sans nous laisser le temps de nous connaître, de nous affronter. Je pensais que la vie devait donner à chacun le temps nécessaire pour devenir ce qu'il était vraiment.
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Vidéo de Michèle Lesbre
https://www.librairiedialogues.fr/livre/10978327-chere-brigande-lettre-a-marion-du-faouet-michele-lesbre-sabine-wespieser 5 questions posées à Michèle Lesbre qui nous parle de son livre "Chère brigande, lettre à Marion du Faouët" paru aux éditions Sabine Wespieser. Questions posées par Morgane Ollivier. Réalisation : Ronan Loup.
Retrouvez nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues
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