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Chaque nouvelle de ce premier recueil, publié en 1950, est magnifique. Doris Lessing y décrit la vie de ces colons britanniques venus s'installer en Rhodésie du Sud - actuellement le Zimbabwe - pour y faire fortune.
Une étrange solitude et impermanence se dégage de l'existence de ces Blancs qui occupent ses terres rouges et sauvages entourés de velds (prairies, larges espaces) et de kopjes (petites collines). Ils se rencontrent, se fréquentent bien sûr, et pourtant, ils forment un microcosme mal adapté en son sein même.
Le personnage récurrent d'une jeune fille confrontée au monde des adultes permet à Doris Lessing de jeter un regard critique et acerbe sur ce monde d'apparences et de mépris pour les peuples autochtones qu'ils exploitent et considèrent, paternellement, à peine humains.

Ces nouvelles peignent de manière très réaliste l'époque de la colonisation, mais au-delà de ce constat, Doris Lessing a l'art de décrire les paysages africains avec une émouvante sensibilité tout comme elle plonge avec finesse dans la psychologie de ses personnages.
Ce recueil est suivi de deux autres tomes que j'espère pouvoir trouver bientôt.
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Un petit hommage à l'inspiration africaine de Doris Lessing. Je ne vais pas présenter le prix Nobel. Une anecdote : les journalistes lui annonçant la nouvelle, ce qui lui est venu à l'esprit : "I couldn't care less" ("je ne pourrais en avoir moins cure" ?). Donc, parmi son oeuvre très vaste, une bonne partie s'inspire de sa vie en Afrique. J'en garde un souvenir mitigé : son roman "The Grass Is Singing" (L'Herbe chante) avait été traduit par "Vaincue par la brousse". Rien de cela avec ce volume mais rien d'original à en dire, si ce n'est répéter ce qu'on a déjà dit : Afrique, féminisme, rapports de classe, talent de conteuse, etc.
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le vieux chef Mshlanga : Une petite fille se promène dans le veld et rencontre le vieux chef Mschlanga qui habite sur les terres voisine. Elle ressent alors une espèce de fascination pour ce vieux sage. Cette petite fille est comme le double de l'auteure, qui nous fait ressentir le veld fascinant et dangereux à la fois avec sa violence latente tapie dans les taillis.


« J'avais lu des descriptions de cette sensation, je savais comme l'immensité silencieuse de l'Afrique, sous le soleil antique, acquiert une telle densité et une telle forme dans l'esprit que l'appel même des oiseaux semble menaçant, et qu'une présence macabre semble se dégager des arbres et des rochers. L'on se déplace avec circonspection, comme si le seul fait de passer dérangeait quelque chose d'ancien et cruel, sombre, quelque chose d'énorme et furieux qui pourrait soudain bondir et frapper par derrière. » (p. 18)


Le soleil se lève aussi sur le veld : Un garçon de quinze ans teste sa liberté puis tombe nez à nez avec une antilope agonisante. La mort s'invite inhérente à la vie..


Pas de sorcellerie à vendre : Les coulisses de l'Afrique et de ses guérisseurs aux mystères indicibles.


La seconde hutte : Un homme embauche un assistant qui arrive à son grand déplaisir avec toute sa famille. Il se sent alors obligé de construire une deuxième hutte pour pallier à leur pauvreté.


Le fléau : Un conducteur de boeufs a des soucis avec ses - trop - nombreuses épouses.


L'arrivée des de Wet à Kloof Grange : le Major Gale et sa femme attendent l'arrivée de l'assistant et de sa femme. Les femmes dans ces contrées lointaines, sont livrées à elles-mêmes et si Mme Gale a fini par apprécier sa solitude, la jeune femme qui arrive avec l'assistant est désemparée devant cette nouvelle vie qui s'offre à elle.



Le petit Tembi : le rapport particulier entre un petit cafre et Jane, jeune femme très attentionnée envers les indigènes mais Jane finit par avoir ses propres enfants et s'éloigne peu à peu du jeune Tembi qui ne comprend pas ce revirement de situation.


La ferme du Vieux John : Un nouveau couple s'installe dans la région et la jeune Kate est fascinée par ce couple qui pourtant se met rapidement la communauté à dos.

Un beau récit sur l'adolescence et la confusion des sentiments :


« Elle souhaitait qu'ils trient et définissent pour elle ses impressions confuses et contradictoires. » (p. 237)


George le léopard : George Chester paie de jeunes indigènes pour son plaisir. Jusqu'au drame...



Des récits magnifiques, prenants, fascinants qui explorent les rapports complexes entre blancs et noirs mais aussi entre Hollandais et Anglais, hommes et femmes, adolescents et adultes. La finesse psychologique des récits éclaire ces nouvelles d'une aura marquante. Les descriptions du veld sont de toute beauté, et là encore Doris Lessing a su en saisir toute l'ambivalence : derrière les paysages magnifiques se cachent aussi des maux sans nom prêts à bondir à la première imprudence...
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Dans ce premier recueil de nouvelles Doris Lessing évoque ses souvenirs de l'Afrique qu'elle a connu en Rhodésie. La majeure partie du recueil évoque les Blancs qui y vivent, fermiers, surtout comme son père, ayant du mal à gagner de quoi vivre correctement, affrontant des conditions de vie difficiles, essayant de reconstituer sur place pour certains le mode de vie qu'ils ont connu en Angleterre.

Toutes ces nouvelles évoquent l'incommunicabilité : à l'intérieur du couple et de la famille, avec les voisins, avec les Afrikaners, détestés, et aussi bien sûr avec les Noirs, qui sont là présents à chaque pas, mais comme invisibles pour leurs employeurs ou voisins. Les personnages semblent en fait incapables d'aller vers l'autre, de sortir de leur univers, au contraire ils semblent se construire un petit monde très contraignant, plein d'habitudes et de routines, qui les rassure d'une certaine façon, mais qui constitue aussi une sorte de prison d'où il leur est impossible de s'échapper. Tous ces personnages sont limités par leurs préjugés et leur vision étriquée de la vie, et lorsqu'ils essayent d'en sortir cela ne donne par grand chose de bons, comme par exemple ces employeurs fraîchement débarqués d'Angleterre qui voudraient se montrer "gentils" avec leurs domestiques noirs, et qui ne provoquent rien de bon.
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Superbe
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Ce recueil de nouvelles souffre du défaut qu'on peut reprocher à ce genre de littérature : les histoires manquent en général d'aboutissement. Ce sont des intrigues qui n'ont pu avoir le privilège de connaître un développement suffisant pour devenir roman et ça se sent.
Ceci dit, je suis tombé amoureux de l'écriture magnifique de Doris Lessing. Elle dépeint avec beaucoup de force l'ambiance coloniale.
Il y a les blancs et les noirs qui vivent les uns près des autres mais sans se connaître et surtout avec cette condescendance qui montre que la hiérarchie ne peut souffrir la moindre familiarité. La brutalité des châtiments infligés aux Africains peut aussi être sans pitié.
On y voit aussi la situation de la femme de colon dont la fonction est limitée à gérer son intérieur avec l'aide de domestiques nombreux. Elles s'ennuient et leurs maris ne comprennent évidemment pas pourquoi, puisque elle n'ont aucun souci matériel.
Cette description du milieu colonial est sans pitié mais assurément très réaliste.
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Doris Lessing, heureusement, maîtrise les mots et sait communiquer à la fois son amour du pays et son engagement pour l'indépendance des peuples. A travers ses écrits, j'ai cru bon de trouver dans chacun le thème porteur.
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