AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,05

sur 55 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Alors voilà, je suis le monde et le monde brûle, mais il faut dire que c'est quand même agréable de se sentir unie à quelque chose. »

C'est ainsi que parle Elena lorsqu'elle se sent appartenir à un collectif de théâtreux devenu révolutionnaire qu'elle a créé avec Alex, Valencia et Siegfried. Ils sont « nous » et cela vaut largement quatre « je ». Ils vivent, à mon sens comme beaucoup de jeunes voudraient vivre : Pas seul.

Eden Levin se sert avec maestria de leurs échecs théâtraux pour enfanter une révolte et dresser le bilan des travers de notre société. Avec autodérision et intelligence servis par une acuité aigüe, il démolit toutes les convictions et les espérances d'un monde à bout de souffle.
« Il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. »

Ce roman est réellement jubilatoire bien qu'il soit pavé de vérités douloureuses que l'on reçoit en pleine gueule si peu que l'on soit sensible aux abus de notre société de consommation.
Il y a des passages truculents concernant : Pourquoi bruler les voitures, l'obsolescence programmée ou les bienfaits de la lessive. Tous les stigmates d'une génération sont présents dans les mains de révolutionnaires en carton. Même si les preuves éclatent par l'absurde autant que par les cocktails Molotov.

Par surprise, ce roman inclassable a sponsorisé un petit bonheur de lecture. Je me suis fait renvoyer dans mes vingt ans avec mes propres rebellions, moi qui le bouquine maintenant à soixante ans passé avec mes réelles et déplorables exagérations.

Merci Eden Levin de m'avoir remué la petite cuillère avec ton premier roman à la gourme lancée d'un jet où il y a aussi du sang, de la violence et beaucoup de « second degré ».

N'oubliez pas de « commander nos livres Winnie l'Ourson collectors dédicacé par Xi Jinping avant la fin de la semaine et tentez de gagner un voyage dans l'un de nos camps de vacances FEMA (Agence Fédérale des Situations d'Urgence). »

Urgence, il y en a une à lire ce roman à la finale en apothéose surréaliste d'un Guernica littéraire révolutionnaire colorisé des évidences et des audaces de l'auteur.

Restons vivants !

Merci à Babelio éternel de cette découverte en MCP et à Notabilia pour son envoi.


Commenter  J’apprécie          6010
Elena, Alex et Valencia se rencontrent étudiants en arts du spectacle et forment un collectif qui se réunit chaque jeudi pour créer une pièce de théâtre. D'artistique, le collectif devient révolutionnaire. Si une pièce est bien écrite est jouée, c'est surtout un manifeste qui est publié et appelle à la révolte. Tout explose lorsqu'ils rencontrent dans l'Eure un autre collectif de théâtreux s'estimant maîtres de l'insurrection.

Quel étrange et formidable bouquin ! Hilarant, engagé et terrifiant, ce premier roman inclassable est incroyablement créatif, tant sur les jeux de forme que sur la superposition des niveaux narratifs. D'une fable burlesque naît un propos socio-politique taillé dans une sorte de patchwork postmoderne qui parvient étonnamment à restituer ce mauvais air du temps : cette sensation que couve toujours une rage menaçante, muselée par la conjonction hasardeuse d'une espèce d'apathie et d'une fondamentale impuissance. C'est atypique, vivifiant et intelligent. Quelle découverte !
Commenter  J’apprécie          81
Le visuel est à l'image de ce roman décalé dans lequel deux collectifs de théâtre révolutionnaires s'affrontent. Ce roman s'avère être la caisse de résonance de la société. Il est touchant par son originalité car Eden Levin s'appuie une intrigue un peu prétexte. Cet auteur talentueux propose un premier roman mordant, incisif et déjanté. le style est plein de fougue et non dénué d'humour, comme pour mieux nous sensibiliser aux abus en tous genres dont souffre notre société : violences urbaines, obsolescence programmée, consumérisme à outrance, productivité démesurée, les industries… J'ai parfois dû m'accrocher pour arriver au bout de cet ouvrage qui vaut vraiment la peine d'être lu. Difficile de classer ce titre pour le moins explosif, mais particulièrement plaisant et intelligent. Tout est réellement surprenant avec cet ouvrage, car même la mise est bousculée, éclatée. J'ai eu la chance de recevoir ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio et je remercie les éditions Notabilia pour cette jolie découverte. Une mention spéciale pour le format et la qualité du papier.

Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          70
Des étudiants qui s'interrogent sur l'état du monde et de la société.  Un collectif de théâtre qui vire en collectif révolutionnaire. Les idées foisonnent dans les têtes,  engagées, révolutionnaires, parfois bonnes, parfois mauvaises et même dangereuses. Ils ne savent pas exactement quoi faire, comment le faire mais veulent à tout prix agir.

Des problèmes sont pointés du doigt : 
la surconsommation ( ah les vêtements sales qui s'entassent et les heures gaspillées à faire le linge, et l'eau gaspillée...) 
l''état des hôpitaux ( les infirmières qui saturent...) 
le dérèglement climatique,  la canicule, le manque d'eau…

Ils passent à l'action mais ils se laissent vite dépassés par le cours des événements. Ils manquent clairement d'expérience mais ce n'est pas le plus important pour eux. 

Un premier roman original et explosif à mettre dans toutes les mains .







Commenter  J’apprécie          60
Ah, ça fait du bien de lire des trucs qui cassent un peu les codes !
Ce que j'ai trouvé remarquable, c'est que l'auteur ait su aborder un sujet politique sans que je le trouve clivant. D'habitude, dès qu'on me parle de révolution, d'anti-capitalisme ou de sujets du genre, je me bloque, même quand je partage le point de vue, parce que je trouve ces discours-là beaucoup trop dénués de nuances, beaucoup trop unilatéraux. Mais là, pourtant, c'est passé. Parce que c'est enrobé d'humour et d'absurde, d'une part, mais aussi parce que ce n'est pas livré comme une vérité, plutôt comme l'utopie d'une bande de post-ado. Ça prend une dimension attachante, qui m'a pris par l'empathie plutôt que par la raison. Ça invite à réfléchir autrement sur la question. Comment naissent les révolutions ? Sont-elles encore possibles dans notre société de consommation ? A quel point sommes-nous coincés dans le système capitaliste actuel, et quelle marge nous donne-t-il pour le rejeter ou le transformer ? (ne lisez pas le bouquin en espérant y trouver des réponses, hein, ça reste un roman, pas un essai politico-économico-philosophique, heureusement !)
Bref, une bonne lecture, un bouquin que j'ai déjà plaisir à prêter à mes amis.
Commenter  J’apprécie          60
Je lis les critiques de Babelio, et le moins qu'on puisse dire est que ce roman (premier roman) est... clivant! En gros, on adore ou on déteste. Eh bien moi, j'adore. C'est un livre qui casse tous les codes, qui nous amène complètement dans l'inconnu, et c'est nécessaire. Pour une fois, un très jeune auteur nous parle de la jeunesse d'aujourd'hui, et il le fait par des chemins littéraires complètement inédits. C'est perturbant, c'est décontenançant, étonnant, intelligent, profond, puissant, nouveau. Et c'est brillant. Un OVNI. J'ai hâte de lire les prochains romans de l'auteur, je suis bien certaine qu'on entendra parler de lui.
Commenter  J’apprécie          50
Alors, déjà, j'ai vraiment rigolé, qu'est-ce que j'ai rigolé, ça n'arrive pas souvent quand même. Mais ce livre m'a aussi énormément fait réfléchir, j'ai été impressionnée par certaines analyses, envahie aussi par l'angoisse petit à petit. C'est un premier roman, et c'est incroyable l'audace dont fait preuve l'autrice, il y a un collage de formes littéraires (un manifeste, des publicités, du théâtre), mais ici, ce n'est jamais une coquetterie, tout se justifie pour mener à bien son propos. Comme si il fallait inventer des nouvelles façons de parler d'un monde nouveau. Je suis hyper impressionnée. Et quelque part, le début dans le milieu du théâtre étudiant, avec tous leurs aspects un peu brèles, un peu branques, nous attrape pour nous amener ensuite sur des réflexions vraiment profondes, qui ne sont jamais données sous forme d'un message (et c'est peut-être ce qui perturbe certains lecteurs), mais qui s'imposent à nous par la détresse qu'on sent monter, l'absurdité d'un monde dans lequel l'absurdité des aventures vécues par les personnages principaux devient presque anecdotique, et le côté collage se répondent. Vraiment hâte de voir ce qu'elle nous réserve pour la suite!!!
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (98) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Cid (Corneille)

Que signifie "Le Cid" en arabe ?

le seigneur
le voleur
le meurtrier

10 questions
832 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur ce livre

{* *}