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3,07

sur 54 notes
« Alors voilà, je suis le monde et le monde brûle, mais il faut dire que c'est quand même agréable de se sentir unie à quelque chose. »

C'est ainsi que parle Elena lorsqu'elle se sent appartenir à un collectif de théâtreux devenu révolutionnaire qu'elle a créé avec Alex, Valencia et Siegfried. Ils sont « nous » et cela vaut largement quatre « je ». Ils vivent, à mon sens comme beaucoup de jeunes voudraient vivre : Pas seul.

Eden Levin se sert avec maestria de leurs échecs théâtraux pour enfanter une révolte et dresser le bilan des travers de notre société. Avec autodérision et intelligence servis par une acuité aigüe, il démolit toutes les convictions et les espérances d'un monde à bout de souffle.
« Il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. »

Ce roman est réellement jubilatoire bien qu'il soit pavé de vérités douloureuses que l'on reçoit en pleine gueule si peu que l'on soit sensible aux abus de notre société de consommation.
Il y a des passages truculents concernant : Pourquoi bruler les voitures, l'obsolescence programmée ou les bienfaits de la lessive. Tous les stigmates d'une génération sont présents dans les mains de révolutionnaires en carton. Même si les preuves éclatent par l'absurde autant que par les cocktails Molotov.

Par surprise, ce roman inclassable a sponsorisé un petit bonheur de lecture. Je me suis fait renvoyer dans mes vingt ans avec mes propres rebellions, moi qui le bouquine maintenant à soixante ans passé avec mes réelles et déplorables exagérations.

Merci Eden Levin de m'avoir remué la petite cuillère avec ton premier roman à la gourme lancée d'un jet où il y a aussi du sang, de la violence et beaucoup de « second degré ».

N'oubliez pas de « commander nos livres Winnie l'Ourson collectors dédicacé par Xi Jinping avant la fin de la semaine et tentez de gagner un voyage dans l'un de nos camps de vacances FEMA (Agence Fédérale des Situations d'Urgence). »

Urgence, il y en a une à lire ce roman à la finale en apothéose surréaliste d'un Guernica littéraire révolutionnaire colorisé des évidences et des audaces de l'auteur.

Restons vivants !

Merci à Babelio éternel de cette découverte en MCP et à Notabilia pour son envoi.


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La vitalité des premières pages fait augurer du pire comme du meilleur. Les dialogues sont trash, et ne permettent aucun doute sur l'âge des personnages, unis par une cause commune : se faire remarquer par leur prestation théâtrale dans le cadre de leurs études. Si le succès escompté n'est pas au rendez vous, le but initial de leur production sera détourné : les trois étudiants vont consacrer leur créativité à la rédaction d'un pamphlet révolutionnaire ! Un malheureux concours de circonstances va considérablement modifier leur projet !

Très original par la forme, le roman fait alterner la narration de l'un des étudiants, des pages qui évoquent des tracts politiques, mais aussi des scènes théâtrales, le lecteur est sans cesse déstabilisé. Mais on ne s'ennuie pas une seconde en suivant les aventures rocambolesques des révolutionnaires en herbe.

Le parti pris du texte polymorphe cache cependant des réflexions muries sur notre mode de vie, qui ressemble fort à une volonté de scier la branche sur laquelle on est assis.

Mes réticences initiales ont vite été vaincues par les surprises et le rythme de ce roman très atypique.

384 pages Notabilia 17 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Partir dans l'aventure avec Eden Levin n'est pas de tout repos et ce pour plusieurs raisons.
À peine, le roman ouvert j'ai été surprise par le style dynamique, alerte et je me suis dit "mais dans quoi je me suis embarquée ?!"
Et puis malgré un peu trop de vulgarité qui n'apporte rien selon moi, je me suis surprise à apprécier l'écriture mais hop, changement de de ton, de style. Il y a comme des flashs d'informations,on entend presque la voix des chroniqueurs radio des années 60. Et puis encore un peu plus loin, on y trouve des réflexions sur l'absurdité de notre société consumériste et on revient sur notre trio de départ , Alex, Elena et Valencia.
Alors oui parfois déroutée mais plus on avance plus on prend goût à ce roman qui sort vraiment de l'ordinaire.
La quatrième de couv' résume bien, ni trop ni pas assez. À vous maintenant de partir à l'aventure avec ce trio si vous n'êtes pas trop plan-plan car ça déménage, pas le temps de se reposer l'atmosphère est explosive...
Difficile de noter ce roman d'une part car il est "inclassable" , d'autre part, mon plaisir de lire a été fluctuant. Des reflexions intéressantes mais aussi des clichés, un style alerte et une plume bien particulière mais parfois de la vulgarité gratuite.
C'est un premier roman, je suis convaincue que l'on retrouvera souvent le nom de Eden Levin sur des couvertures de roman.
Merci à Babelio et aux Éditions Noir sur Blanc pour cette très belle collection notabilia.
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Comment parler de ce roman qui est impossible à étiqueter !?
A partir d'une trame éventuellement vraisemblable,à savoir la création d'un collectif révolutionnaire par des étudiants en théâtre en quête de reconnaissance et de sens à leur vie, Eden Levin nous embarque dans une histoire sans dessus dessous. le scénario de départ ne semble être que le prétexte à élucubrations et digressions sur le système capitaliste et ses aberrations, tout ceci dans un langage qui passe de la vulgarité à de grandes réflexions intellectuelles. Les ruptures de style empêchent toute fluidité dans la lecture ce qui est évidemment volontaire, tout plutôt que la banalité !
Ce procédé m'a donné l'impression de visionner des courts métrages dont certains décrivent des scènes apocalyptiques, d'autres surréalistes,d'autres absurdes. J'ai beaucoup aimé la façon dont très souvent,le décors se fond avec le vivant au point t d'annihiler la frontière entre les matériaux et l'humain.
L'auteur joue de l'autoderision comme de l'humour sarcastique et m'a accrochée à son récit à mon propre étonnement.
L'adjectif qui me vient à l'esprit pour conclure sur la nature de ce roman est " psychédélique "...Un petit voyage qui m'a entraînée bien loin de mes sentiers habituels et qui a su titiller mes neurones !
J'en remercie Babelio ainsi que les éditions Notab/Liam que je ne connaissais pas jusqu'à ce Jeudi!
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Voici un livre bien étrange mais inoubliable. Pas tant par l'histoire qui sert de fil conducteur : des jeunes qui décident de former un groupe révolutionnaire "Jeudi", notamment parce qu'ils se réunissent le jeudi. Mais tout va déraper alors même qu'ils sont pas vraiment prêts à la lutte. Surtout, ce sont les idées qu'il véhicule ce premier roman, très fortes (le moment sur le changement en particulier) : si les actions de ce jeune groupe ne sont pas encore calibrées, en revanche les réflexions sur notre monde moderne remuent, les phrases claquent, c'est même plutôt énormes pour une jeune tête (mais on le sait déjà, le changement, non pas les réformes, viendront de la jeunesse, et les gouvernements feraient bien de s'en méfier). Ce n'est pas un livre commun, du coup j'adhère, j'adore
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Un roman ou un essai ou une pièce de théâtre avec des titres de journaux ?
C'est le surmulot qui tient une kalachnikov sur la 1° de couverture qui donne le ton sur la suite des événements qui va impacter 3 étudiants en 1° année de licence d'arts du spectacle décidés de monter un collectif !
Alex, Elena et Valencia vont hésiter sur leur futur concept et finalement, après l'échec de leur 1 ° pièce " Gente" vont décider d'en faire un collectif révolutionnaire ! Ils vont jouer à Gaillon dans l'Eure avec le beau Siegfried, l'amant de Valencia, mais ils vont se heurter à un autre collectif très virulent : les Ravitailleurs.
Chez les Ravitailleurs : il y a Elise Marinetti, danseuse contemporaine, Manuel Frais-Vidal, étudiant espagnol et Jean-Luc Leboeuf , auteur du collectif qui vont poursuivre les 4 à Paris pour les anéantir car ils veulent l'exclusivité de leur collectif révolutionnaire ! C'est dans leur appartement que les Ravitailleurs vont les attaquer et, ce sera une guerre sans merci avec des blessés, un prisonnier et l'obligation d'aller aux Urgences pour réparer les dégâts : un massacre !
Eden Levin va, au cours du récit, des articles de presse éreinter le consumérisme, les comportements violents des amateurs de" Yeezy slides " dans un centre commercial, l'impact de la productivité et du succès de Ford aux U.S et, enfin : expliquer scientifiquement l'origine des actes incendiaires de voiture ! Bref, il tente de démontrer que la violence est omniprésente dans le capitalisme au niveau des individus et des pouvoirs !
Un roman " patchwork " déroutant avec des dialogues souvent vulgaires, des clichés dans un style alerte teinté d'humour.
Merci à Babelio et aux éditions Notabilia ( Noir et Blanc ).
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Trois étudiants en arts du spectacle montent un collectif qu'ils baptiseront « Jeudi »
Ce collectif est résolument révolutionnaire.
Tout irait pour le mieux s'ils n'avaient pas croisé la route des « Ravitailleurs », un autre groupe de théâtre révolutionnaire.
Deux groupes de ce genre, c'est un de trop, et la guerre est déclarée.
Une guerre qui ne connaîtra pas de limites.
Voilà un premier roman original.
On sent la fougue de la jeunesse dans cette écriture qui allie divers styles.
C'est incontestablement une écriture intelligente.
Mais qui tend à perdre le lecteur.
Ça part un peu dans tous les sens et on a parfois du mal à suivre.
C'est comme un grand délire auquel se serait livré l'auteur.
Et il nous entraîne dans des situations explosives qu'on ne comprend pas toujours.
Malgré tout, il y a une incontestable qualité d'écriture, et je n'ai pas boudé mon plaisir, appréciant de plus la qualité du papier glacé.
Auteur à suivre donc, pour voir comment il va progresser dans son rôle d'écrivain.
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Une histoire sans queue ni tête qui sert de prétexte à des considérations éculées sur cette vilaine société de consommation où triomphent (sans blague ?) l'automobile (gros passage à la Wikipedia des pages 145 à 160 tout en écriture inclusive, merci bien !) et les sneakers. Ces dernières provoquent une improbable scène d'émeute au cours de laquelle des abrutis se battent becs et ongles pour des pompes griffées. Au-dessus de cette mêlée, Simon et Ruben engagent une conversation insignifiante qui vaudra à l'auteur l'oscar du pire dialogue de l'année.
L'auteur passe à côté du « vrai » sujet. Il l'effleure quand il évoque le nouvel asservissement que constituent des algorithmes et des plateformes qui choisissent à notre place. Voilà où finit notre liberté, dans un nouveau déterminisme que ne renieraient ni les spinoziens ni les stoïciens.
Son constat sur les infrastructures urbaines vaut pour notre société tout entière et de ce roman je ne retiendrai que cette réflexion bien sentie : « On ne peut plus errer nulle part ».
Non, franchement, les petits comités d'étudiants fâchés aux accents soixante-huitards et les courses poursuites façon jeux vidéo, ça ne fait avancer ni la littérature ni la pensée contemporaine.
Les amis d'Eden Levin diront que je n'ai rien capté, que son récit est expressionniste et visionnaire, porteur d'une énergie salutaire. Moi je dis que « Jeudi » est le premier roman d'un jeune auteur qui a mal digéré 1984, Brazil, V pour Vendetta, Proudhon, Bakounine, Marx, Easton Ellis… et Zora la Rousse mais là, je m'emballe.
Bilan : 🔪
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Encore une fois un grand merci à Babelio et aux éditions Noir sur Blanc pour m'avoir fait parvenir ce roman dans le cadre de Masse Critique privilégiée !!

J'ai été une fois de plus très heureuse à l'idée de recevoir un nouveau livre grâce à Babelio après trois découvertes ces dernières semaines que j'avais toutes beaucoup aimées. Je me suis dit « Encore un qui se rajoute à la liste ! ».
Malheureusement pour moi… je n'ai pas accroché à cette lecture-là.

Pourtant, ce roman a des aspects très intéressants. Dès le début, on sent un style chez l'auteur dans sa plume, et je me suis dit que j'allais peut-être bien aimer, que ce livre sortait du lot… de plus, l'histoire me semblait sympa, atypique.
Mais la vérité, c'est que je n'ai pas réussi à rentrer dedans.
Pendant une bonne partie, on suit le rythme des pensées du narrateur, ses réflexions à la seconde, des pensées parfois brèves et spontanées, et parfois de longues réflexions prenant des pavés, etc. Sauf que je ne me suis pas spécialement attachée et sentie proche d'Alex…
J'ai eu du mal à réellement comprendre et cerner ce que voulaient les personnages et où voulait nous emmener l'auteur. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, et ça c'est ce qui me fit principalement décrocher de ma lecture.
Bref, je reconnais que l'écriture est intéressante (d'ailleurs, petit bonus pour l'écriture inclusive. Alors oui, je sais, tout le monde ne sera pas de mon avis, mais me concernant je suis plutôt contente d'en voir pour la première fois dans un livre - cela prouve que c'est possible. Et surtout, cela ne m'a absolument pas gênée dans ma lecture. Je dois dire que les phrases écrites au neutre sont vraiment en minorité…!). Mais sur le contenu du récit, j'ai eu du mal. J'avais pourtant envie d'aimer ce livre, mais cela ne l'a hélas pas fait pour moi…

En plus du pdv d'Alex, on a aussi des changements de tons soudains, avec une pièce de théâtre, un article, des trucs en anglais… Puis aussi le pdv de Valencia par la suite. Cela apporte un certain dynamisme au récit, mais cela ne m'a pas passionnée plus que ça.

L'auteur a vraiment son style, une plume particulière, c'est indéniable, tout en abordant des thématiques sortant des codes. Cela dit, me concernant et de manière totalement subjective, je n'ai pas réussi à apprécier vraiment son style, ni à être captivée par l'histoire.
J'ai eu l'impression d'être un peu larguée tout du long, sans réussir à cerner le truc… :/ Bref, j'ai eu du mal avec cette lecture, dommage... Cet ouvrage n'était pas fait pour moi !
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Noir et crème. Touche de rouge. Grande et agréable police, joli papier qui sent bon. Il en jette ce livre de cette maison d'édition que je ne connais pas.

Miss Marple résolvait des affaires pépouze lors de son club du mardi. Vendredi on vit en sauvage. Et avant, on a le jeudi.
Le collectif jeudi c'est d'abord un groupe d'étudiants qui fait du théâtre et veut monter une pièce qui a du sens. Et de fil en aiguille veut (plus ou moins mollement) fomenter une révolution. du genre Attila, rien ne repousse après tout ça. Sauf que. Ils ne sont pas la seule compagnie théâtrale à avoir ce projet et que l'autre, sans doute biberonnée à Highlander, ne voient pas pourquoi de groupe il y en aurait plus d'un.

L'histoire de nos héros en apprentissage de révolution, mêlée d'anecdotes historiques ou societales désabusées, se lit tout d'abord très bien. On cahute d'un personnage à l'autre avec joie même si en milieu du bouquin ça commence à salement tourner et j'ai été un peu malmenée et lassée par tout ce canardage, taktaktak ! Freine ! Fonce ! Aie !
Et puis rideaux et début du deuxième acte. Qui nous conte les lendemains difficiles des jours qui sentent un peu trop le napalm au petit matin. J'ai encore trouvé le temps long, néanmoins la structure du récit, la plume toujours agréable à lire font que je me suis laissée porter jusqu'à la dernière page même si ohlala tout est devenu bien trop perché et métaphorique pour mes goûts de lecteur.

Malgré tout il y a plusieurs choses que j'ai bien aimées. La plume surtout, l'originalité du récit (je pense que chaque présent a besoin d'un conteur ubuesque Boris Viantesque, c'juste pas ma came), l'état des lieux du monde présent, du fait qu'aujourd'hui Dieu il a arrêté sa semaine le jeudi, ça devenait trop le bordel et tout se termine mal avant même le début de la fin (de semaine).

[Masse Critique]
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