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3,7

sur 459 notes
J'aborde dans le désordre cette trilogie autobiographique que j'avais grand envie de lire, après les articles élogieux parus dans Telerama durant le confinement, suivis d'une interview fort intéressante de ce printemps. le jaune de la couverture, ainsi que la citation en quatrième m'ont convaincue : « Se désengager de l'amour revient à vivre une vie dénuée de risque. À quoi bon vivre, en ce cas ? » Et pourtant, l'autrice nous offre une proposition, nous relatant son quotidien difficile après un divorce. Elle a plus de 50 ans, deux filles à élever, peu d'argent et doit faire face au quotidien, ayant quitté une grande demeure que l'on devinait confortable pour un petit appartement spartiate au Nord de Londres - pas de chauffage, et parfois pas d'eau. La vie est difficile, la narratrice doit faire face au décès de sa mère et est parfois harassée, mais elle découvre une énergie, une persévérance, et surtout la volonté de se réinventer hors des normes sociales et patriarcales qui ont régi jusqu'alors son existence. Encouragée par ses amis, elle se remet à écrire et trouve la force de continuer. Nul apitoiement, pas de ressassement ni de regrets, une omniprésence des oiseaux et une envie de vivre qui chassent tout penchant au découragement. Un petit livre salutaire, optimiste sans être mièvre. Je l'ai dévoré (une soirée une matinée de plage) et j'ai couru à la librairie pour acheter la suite - ou plutôt la suite ET le début - en attendant de savourer le prochain.
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Un récit quelque peu décousu, qui part un peu dans tous les sens comme le font nos pensées, il faut parfois deviner où veut en venir l'auteure, d'où une grande originalité du procédé d'écriture, quelque peu déconcertant. Un féminisme subtil et pas agressif, de la poésie parfois. Malgré tout, je suis restée en dehors et ai du mal avec les critiques dithyrambiques de la presse en ce moment qui me laissent perplexe.
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Il est vrai que j'apprécie les écrivains qui se mouillent et parlent de leurs vérités, leurs petits riens, leurs vides, leurs étroitesses, leurs doutes...
Sans jamais s'appytoyer sur elle-même, mais avec humour, distance, fantaisie, elle se confie sur cette nouvelle vie (repartir à 0 après une séparation à 50 ans). Elle s'interroge épisodiquement sur la femme en faisant référence à d'autres grandes dames de la littérature ou de la pensée. On la suit pédaler sur son vélo et nous promener dans son quotidien. C'est jamais long ni lourd. le tout est harmonieux, varié, délicat, drôle et m'a laissé un curieux sentiment d'ouverture et de joie. Un pur plaisir.
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Pépite féministe !

Dans ce très court roman, Déborah Levy nous dresse le portrait d'une femme de 50 ans qui quitte son mari et le carcan des attentes sociétales pour retrouver l'essence de ce qu'elle est.

A mi-parcours de sa vie, lorsque la société lui indique que sa vie est censée ralentir et devenir prévisible, elle choisit un tournant différent, l'amenant à une vie plus instable mais également plus imprévisible.

Elle décrit dans ce livre les qualités requises pour gérer son foyer, qualités trop souvent considérées comme exclusivement féminines : « il faut de l'habilité, du temps, de la dévotion et de l'empathie pour fonder un foyer qui fonctionne et dans lequel tout le monde se sent bien. C'est surtout un acte d'une générosité immense que d'être l'architecte du bien-être de tous les autres».
Cette démonstration très actuelle incite à la rapprocher de la problématique du « care » soulevée au sujet de la crise sanitaire. Ces « attributions féminines » qui les prédisposeraient aux travaux d'aide à la personne, peu rémunérées et pourtant si essentielles.

Elle évoque la féminité comme étant une illusion, une hallucination collective. La femme est un personnage que l'on joue et un rôle pour lequel certaines femmes ont perdues la raison. Elle nous incite à chercher d'autres talents que ceux ordinairement attribués aux femmes, à faire fonctionner notre imagination pour nous réinventer et nous libérer.

Son personnage principal reprend le concept de la pièce à soi de Virginia Woolf, lorsqu'une de ses amies lui permet d'occuper un petit cabanon uniquement pour son usage de pièce de création. Ce cabanon lui permettra d'écrire au calme et la protégera de l'ingérence du quotidien.

Un récit très accessible sous forme autobiographique qui décortique les petits actes de la vie quotidiennes qui nous emprisonnent et dont il convient de se libérer.
Un livre à lire pour réfléchir ou se conforter dans le choix d'une vie libre et éclairée.

Citation : « Elle devait tenter d'incarner un être possédant des libertés que (l'homme) tenait pour acquise, après tout, lui n'avait aucun mal à être lui-même. »
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Le deuxième volet de l'oeuvre autobiographique de l'auteure, qui aborde ici les conséquences de son divorce. Se reconstruire, se retrouver soi-même, face à l'immensité de sa liberté retrouvée. le style m'a paru décousu, dans la mesure où elle jette des idées, naviguant entre constat de sa vie passée, appropriation de son présent, et angoisse de son avenir.
Elle doit, veut, souhaite continuer à écrire, et nous expose ses contingences matérielles, le soutien de son entourage, les résultats de ses réflexions.
Certaines phrases sont percutantes, éclairées, il y a de l'humour et de la dérision par moments. de l'émotion aussi, quand elle passe au rapport avec sa mère, la manière dont elle vit sa maladie et son décès.
Par contre, malgré sa brièveté, certains passages m'ont paru longs et anecdotiques, à part pour elle peut-être. Une lecture en demi-teinte, donc, où d'un chapitre à l'autre, j'ai peiné, traîné, ou adhéré à son écriture. Mais le message portant sur ce que cela coûte d'être une femme libre, alors qu'il va de soi si on est un homme est vraiment d'actualité.
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Tout d'abord reperés chez Martine de @plaisirsacultiver, qui me permet souvent de faire de belles découvertes, puis recroisés dans la sélection du @prixbookstagram, je ne pouvais donc pas ignorer ces 2 ouvrages qui me faisaient de l'oeil avec leur jaquette rouge signalant qu'ils avaient obtenu le prix femina étranger lors de l une de mes visites chez @librairieagora ! Donc sans plus de réflexion, sans savoir exactement à quoi m'attendre je les embarquais ...

Et je ne regrette pas de m'être laissée influencer : j'ai adoré l'écriture de Deborah Levy. Ce style poétique qui te fait voyager, t'entraîne dans son monde plein d'oiseaux, de verdure, de temps suspendu, de quête de soi...un pur délice !

Le premier tome " ce que je ne veux pas savoir", passionnant, évoque sa petite enfance en Afrique du sud puis son arrivée à Londres:comment vit on un déracinement ? Comment s'adapte t on à un nouveau pays ?

Le second tome " le coût de la vie " aborde sa vie de femme adulte. Et là je suis plus réservée sur le fond: à travers son histoire, elle parle du statut de la femme, de l'épouse "sans nom", de la mère dans notre société patriarcale et plusieurs poncifs ne nous sont pas épargnés. En revanche, au milieu des remarques féministes classiques, Deborah Levy avance l'idée que l'homme est tout autant coincé dans ce schéma patriarcal et ça, ça me plaît ! du féminisme raisonné, ne se construisant pas contre mais avec ...
"L'homme sait que le masque du patriarcat est anormal et pervers, mais utile s'il veut éviter les blessures.(...) Mais il est surtout là pour le protéger de l'angoisse de l'échec qui se reflète dans le regard des autres hommes ." P.99
Pour finir, et sans rapport avec la qualité de ce livre, je souhaitais soulever un point matériel : je suis une passionnée du livre en tant qu'objet:j aime le beau papier, les belles mises en page, la qualité des couvertures...Je prends énormément soin de mes livres je déteste les corner ou les abîmer. le travail de @ed_sous_sol est sublime et correspond à tout ce que j'aime (les belles photos en première de couverture sont en parfaites adéquation avec le contenu) mais voilà 16€ 1 livre de 135 p....32€ les 2! La culture inabordable !
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J'ai énormément aimé ce livre. Deborah Lévy est une voix, une vraie. Elle réussit le miracle de raconter sa vie en arborescences et patchworks, passé et présent mêlés. Une vie d'épouse parfaite et puis à 50 ans elle "saute du paquebot" et prend le large. Un largement chaotique, erratique, comique. Magnifiquement restitué. Lu Kobo. Chaude reco. 15/20.
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« La liberté n'est jamais libre. »
Dévastée par le naufrage de son mariage et le cancer diagnostiqué de sa mère, Deborah Levy réalise à cinquante ans que cette quête de perfection dans sa vie de femme, d'épouse et de mère était une illusion. Sa vie vole en éclats, c'est un combat de tout reconstruire seule avec ses filles. Elle se lance dans l'écriture autobiographique, chaque chapitre emprunte des fragments de son existence, afin de se retrouver entre ses bribes. Maintenant qu'elle est affranchie, elle désire découvrir quelle femme elle est.
Elle écrit désormais dans un cabanon. Son ancienne vie est trop gigantesque pour être contenue dans son nouvel appartement où tout est à restaurer. Tout est plus petit mais la scénographie de son quotidien est grandiloquente. L'écriture est estampillée d'images, elle croise les métaphores de sa vie avec les objets qu'elle voit. C'est éblouissant, limpide, intense et sensible.
Entre ellipses et allusions, l'humour noie le désespoir délicatement. Son vélo électrique est le personnage principale de cette nouvelle vie.
Simone de Beauvoir, Marguerite Duras sont ses muses. Ce coût de la vie, deuxième opus autobiographique scelle comme un manifeste le prix des choses à payer et la place qu'elles occupent dans une vie. le manque de grand amour est le prix à payer de cette liberté.
« Le romarin était l'herbe du souvenir, mais tout ce que je voulais c'était oublier. Dans la maison familiale, j'avais planté un romarin c'était devenu un buisson épanoui et luxuriant avec des fleurs violettes et bleues. le brin devant moi était une balle de fusil tirée depuis le passé »
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Je découvre cette autrice exilée d Afrique du Sud au temps de l'apartheid. Et j'adore. Une grande humanité teintée d humour . En plus j'aime la police des éditions du sous sol et les couvertures en couleur, les chapitres courts . Un livre dans lequel il doit faire bon se replonger .
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Je trouve les trois livres autobiographiques, et particulièrement celui-ci, extraordinaires. Ce qui me touche profondément, c'est la manière dont elle fait par de sa vie au travers d'activités quotidiennes, d'objets, de lieux, tout en manifestant une critique du monde contemporain en sous-texte, ou mentionné très brièvement en quelques lignes. Je tiens à saluer la traduction qui me semble très fluide, ce qui n'est pas toujours le cas pour d'autres livres traduits.
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