Le doudou de maman

« Ma maman est une petite fille », affirme avec conviction l'héroïne de notre histoire. Parce que même si elle aime porter des talons hauts, s'habiller avec élégance et réparer plein de choses à la maison, elle se comporte comme une petite. Oui, c'est exactement ça, maman ne grandit pas car elle est très attachée à son… doudou ! Dès qu'elle ouvre les yeux le matin, elle le prend dans ses mains, elle le caresse, elle lui parle, elle l'écoute, elle l'amène partout avec elle, même à table, même au travail. C'est d'autant plus bizarre que le doudou de maman est froid et dur, et il ne sent pas. Comment est-il donc possible que maman soit tellement captivée par son doudou ? Et pourquoi, dans ce cas, ne comprend-elle pas que sa fille a elle aussi besoin de son propre doudou à la maison ainsi qu'à l'école ?..
Vous avez bien compris qu'il s'agit dans cette histoire du « doudou » habituel de presque tous les adultes – d'un téléphone portable (même si on peut bien le substituer par d'autres technologies, comme par exemple, l'ordinateur). Ce « doudou » en métal dont on ne peut plus se passer, cet objet-talisman de nombreux adultes occupe une telle partie de leur vie que la vie-même devient impensable sans cet appareil, ce moyen de communication qui s'est transformé en un moyen d'existence d'une extrême importance. Nous, les adultes, nous ne nous apercevons plus, mais nos enfants, si.
Dès la première page de cet album délicieusement écrit par Denis Lévy-Soussan, nous nous retrouvons au milieu des réflexions, des observations et des questionnements d'une petite fille concernant l'attachement exagéré de sa maman à son portable. La petite partage ses pensées et ses conclusions avec le lecteur – et nous ne pouvons qu'être d'accord avec elle ! Derrière ses mots remplis de naïveté et de sincérité, nous discernons la vérité dans toute sa simplicité : oui, nous, les adultes, nous tombons souvent dans un piège fabriqué par nos propres mains car ce que nous faisons rentre parfois en contradiction avec ce que nous disons. Peut-être, sommes-nous un peu trop dépendants de certaines choses ou certains objets de notre quotidien ? Or, nos enfants sont capables de nous le montrer, même si pour cela ils se servent des bêtises…
Un album drôle et pétillant aux illustrations chatoyantes et expressives de Marjorie Béal qui nous plonge avec tendresse dans notre vie de tous les jours en l'éclairant sous une nouvelle lumière. La chute de l'histoire est particulièrement belle et très efficace pour nous ramener à la réflexion, et qui sait ? peut-être même au changement de certaines de nos habitudes.
A partager en famille et entre amis !
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Peut-on parler de la dépendance électronique et des problèmes de société aux enfants de moins de cinq ans ?
Moi, j'aurais dit non.
C'est pour cette raison que cet album m'a totalement prise de court !

Le Doudou de Maman est l'histoire d'une petite fille qui remarque avec désapprobation l'affection que sa mère porte à son téléphone. Elle l'emmène partout, lui confie tous ses secrets, ses joies, ses peines, ne le lave jamais, dort avec... le comble survient quand ses parents lui demande de se séparer de son doudou pour « devenir une grande fille ».
A-t-elle raison, cette petite, de se scandaliser ? Je pense que oui. Car l'auteur ici a choisit de dénoncer un abus : la mère utilise trop souvent son téléphone, à tel point qu'il est associé à un confident – un meilleur ami. Et c'est vrai que certaines personnes ne s'en séparent jamais, sont toujours sur les réseaux sociaux et, finalement, communiquent essentiellement via les machines. C'est vrai aussi qu'être connectés est devenu un incontournable de notre société. On ne peut plus y échapper. Moi-même je suis en train de publier cette critique sur Internet, et donc, de communiquer via l'électronique. Les personnes qui oseraient se passer de ces outils seraient immanquablement en marge. Qui, de nos jours, ne téléphone plus et n'envoie que des lettres ? Qui n'a ni ordinateur ni Internet chez soit ? Qui ?

À travers son héroïne, Denis Lévy-Soussan porte un regard très ironique sur cette dépendance : « Moi, des fois, j'arrive à m'en passer, de mon doudou. Elle jamais. Si elle continue, elle restera toute sa vie une petite fille. »
Une petite fille ! J'ai trouvé cette phrase particulièrement intéressante, puisqu'elle signifie que toutes ces facilités que nous apporte la technologie nous infantilisent. Et il est vrai qu'aujourd'hui, il nous faut tout, tout de suite. On ne se rend plus compte de la chance qui nous est accordée de vivre dans une époque de modernité. Tout nous est dû, et le pire, c'est que nous n'arrivons pas à renoncer à ces privilèges. Pas même pour épargner l'équilibre actuel de la nature. Nous sommes en train de sacrifier notre survie future au profit de notre confort actuel.

C'est tout cela et bien plus encore que j'ai trouvé dans l'ouvrage de Denis Lévy-Soussan. Bien évidemment, les enfants n'y verront qu'une histoire rigolote d'une fillette qui critique les mauvaises habitudes de sa mère... Bien évidemment, tout livre est sujet à interprétation : on peut y voir ce qu'on veut.

Le Doudou de Maman n'en reste pas moins dans mon top 3 des meilleurs albums jeunesse, avec La Bulle de Timothée de Fombelle et La Couronne d'Annelise Heurtier et Andrea Alemanno.

J'aime les illustrations assez modernes mais je me demande pour qui est écrit cet album... l'enfant où l'adulte.
J'ai beaucoup de mal avec les livres où les enfants donnent des leçons à leurs parents, où l'adulte est infantilisé et l'enfant endosse le rôle de l'adulte ! Les publicités usent et abusent de ce système et j'avoue que cela m'agace un peu.

Ce petit livre montre, à travers le regard d'une petite fille ,la dépendance des adultes envers leur smartphone. Et c'est vrai qu'on a tendance à se comporter avec cet objet comme un enfant avec son doudou. Petite lecture certes,mais bon sujet de réflexion. En revanche ,je ne suis pas très conquise par les illustrations mais,c'est juste un petit détail