Et puis un jour, j'en ai eu assez. J'ai accepté la vie pour ce qu'elle m'offrait au lieu de la détester pour ce qu'elle n'avait pas voulu me donner.
On ne partage pas sa vie avec quelqu'un parce qu'il est gentil, mais parce qu'il vous fait vibrer, rire, parce qu'il vous emporte sans vous retenir, parce qu'il vous manque même quand il est dans la pièce d'à côté, parce que ses silences vous parlent autant que ses conversations, parce qu'il aime vos défauts autant que vos qualités, parce que le soir en s'endormant on a peur de la mort, la seule chose qui vous apaise est d'imaginer son regard, la chaleur de ses mains. Voilà pourquoi on construit sa vie avec quelqu’un, et si ce quelqu’un est gentil, alors tant mieux, c’est un plus, mais seulement un plus !
Essaye de l’aimer au lieu de laisser ta jalousie le détester. Personne n’appartient à personne. Rends-le heureux et tu le garderas.
Quant à ceux qui te diront qu'il n'existe de Dieu que le leur, rappelle-leur que c'est Lui qui a créé le monde en couleurs et l'a paré de tant de diversité.
- Il m'a regardé droit dans les yeux et a prononcé cette phrase que je n'oublierai jamais : " Je crois que le monde te doit pas mal de choses, il fallait bien que quelqu'un commence, n'est-ce-pas ?"
- Rien ne m'effrayait plus que cet état de semi-conscience où, dans le noir, le moindre bruit devient l'écho de vos peurs, le silence, un rappel de votre propre mort, ou, pire encore, de celle des êtres que vous aimez.
Milly remarqua sur-le-champ que quelque chose en lui avait changé. Ce n'était plus le personnage affable qu'elle avait rencontré qui chantait devant elle, mais un homme dont les yeux semblaient porter d'autres vies que la sienne. Alors, Agatha se pencha vers Milly et lui raconta son histoire.
- Quand on fait la manche, on devient transparent, comme si on rétrécissait de jour en jour. Ceux qui passent devant toi t'ignorent, à croire que la misère pourrait être contagieuse, et les plus généreux affichent une mine pleine de compassion qui te dépossède de la seule chose qui te reste encore en poche : cet amour-propre auquel tu t'accroches comme un diable, même quand tu es crade à salir le trottoir sur lequel tu fais appel à la bonté de ceux qui ont un toit.
- Et puis un jour, j'en ai eu assez. J'ai accepté la vie pour ce qu'elle m'offrait au lieu de la détester pour ce qu'elle n'avait pas voulu me donner. Reste un manque que je ne comblerai pas, et une question : est-ce qu'il m'aurait aimé ?
- On vit avec quelqu'un, on s'invente un avenir commun, on dort dans le même lit, on partage ce qu'il y a de plus intime, et une fois séparés, on se recroise un jour dans une rue, l'air gêné, échangeant des banalités comme deux étrangers. Tu parles d'une hypocrisie !