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Robert Louit (Traducteur)
EAN : 9782859407100
416 pages
Phébus (10/02/2001)
3.92/5   31 notes
Résumé :
Surtout ne pas croire que les Etats et les mafias s'opposent réellement, qu'il existe une quelconque rivalité entre eux. Leurs intérêts sont communs. Les mafias étant parfaitement à l'aise dans le système mis en place par les Etats. Seuls, parfois, les moyens de procéder diffèrent entre ces "entreprises commerciales avancées". Maintenant que nous sommes plongés dans des sociétés immatérielles, où le temps et l'espace s'effacent, où les capitaux circulent en toute li... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un jeune paysan de dix-sept ans, Marco Riccione, intègre l'Onarata Società, la Mafia sicilienne, à la suite d'un acte de bravoure pour se débarrasser d'une bande de déserteurs de l'armée des Alliés qui viennent de débarquer en Sicile, en 1943. Plus encore que son courage, sa débrouillardise et son intelligence l'ont fait remarquer par les hommes d'honneur qui savent que ces qualités pourront leur être utiles. Ses talents et sa soumission sans état d'âme au code de la famille sont également mis à profit par les services spéciaux américains qui ont conclu un pacte avec la Mafia sicilienne. Ainsi, Marco Riccione organise-t-il l'élimination des leaders communistes de l'île qui contrariaient les intérêts américains dans la région au lendemain de la guerre. Sa carrière est lancée et se poursuivra aux Etats-Unis.

Les accointances entre la CIA et les (autres ?) organisations criminelles n'est plus à prouver. Un échange de bons procédés qui permet à la première de mener ses opérations illégales sans trop se mouiller, grâce aux moyens et au savoir-faire des deuxièmes qui y gagnent le droit de faire fructifier leurs affaires en toute impunité. Marco Riccione, volontairement asservi à ses parrains de qui il prend ses ordres, n'est en fait que le jouet d'un pouvoir dont les buts ultimes lui échappent. le tireur de ficelles est incarné par Bradley, agent de la CIA froid et ambitieux, persuadé de la grandeur et de la mission de l'Amérique, prêt à tout pour préserver et étendre ses intérêts, le président des Etats-Unis lui-même dût-il être sacrifié. Ca ne vous rappelle rien ?

Ce livre est passionnant à plus d'un titre. Parce qu'il lève un coin du voile sur la réalité du pouvoir, dont les véritables détenteurs sont dans l'ombre. Parce que le personnage central est un héros de tragédie, tueur consciencieux dévoué à ses chefs et à sa famille, pour lequel cependant le lecteur éprouve de l'empathie tant il est prisonnier de son destin. Parce qu'on en apprend un peu plus sur les mécanismes culturels qui font des Siciliens la proie de la Mafia – « Dans ce combat de chiens autour d'une terre affamée, on reconnaissait pour vainqueur celui qui réussissait à construire un rempart autour des siens et à les défendre contre les autres clans. de tels hommes n'incarnaient pas seulement la force mais aussi la justice [..] ». Parce que c'est une oeuvre littéraire limpide, âpre, dense, au style poétique et crûment réaliste.

Norman Lewis (1908-2003) est un écrivain gallois largement et injustement méconnu. Il fut un grand voyageur et dénonça dans ses écrits la destruction des cultures indiennes d'Amazonie. Il débarqua comme soldat avec les Alliés en Sicile en 1943, et fut témoin du pacte avec la Mafia. C'est donc sur son expérience et ses observations personnelles que se base « le Sicilien », paru en 1975. Il s'agit néanmoins d'une fiction même si ce qui est suggéré dans ces pages – l'assassinat de Kennedy par la CIA et la Mafia associées – ne semble plus de nos jours relever uniquement du fantasme. Mais c'est avant tout un livre magistral, de ceux qui marquent une vie de lecteur.
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Si le style est là, l'intrigue s'avère au final bien mince au regard de ce qui semblait promis. Loin d'une fresque épique au sein de la communauté dévoyée de « Little Italia », l'auteur nous perd dans l'évocation plus ou moins heureuse des actions troubles d'un agent gouvernemental
américain sans scrupule. le récit manque de profondeur et l'on aurait aimé pouvoir s'attacher à des personnages qui se révèlent au final bien insipides, héros de tableaux qui se succèdent parfois de façon maladroite. Dommage.

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Ce livre est très inégal. Petits règlements de compte entre mafieux siciliens, d'abord au pays, puis en Amérique. Vagues flirts avec le trafic de drogue pour truands de base, et les assassinats de haute politique: on s'y perd un peu. Il reste un personnage principal pas inintéressant, mais cela ne suffit pas à nous aider à tenir un livre à deux mains.
Ouf: Je l'ai fini, je passe à autre chose, avec l'impression d'avoir quand même un peu perdu mon temps.
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Une société parallèle dans laquelle la loi, la justice et la police seraient aux mains de barbouzes et de maffieux, c'est le terreau dans lequel Marco va devoir pousser et vivre sa vie, implacablement et inexorablement.
Une histoire superbement racontée par Norman Lewis
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La Sicile goûta enfin des années de paix, de prospérité et d'amour fraternel. Une paysannerie docile et incroyablement tenace abattit des journées de travail de douze, quatorze et même seize heures sans sourciller ; les meneurs syndicaux qui tentaient d'entretenir l'agitation furent mis en garde, puis rapidement et discrètement éliminés s'ils s'obstinaient.
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