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Un recueil de délicieuses chroniques parues dans le Magazine littéraire (le vrai!) en 2005-2006, sous le titre Lettres des antipodes.
L'auteur, Simon Leys, pseudonyme de Pierre Ryckmans, d'une culture littéraire sans pareille, fut sinologue et professeur en Australie. Il était né à Bruxelles.
On y trouvera de très belles réflexions sur la création littéraire et artistique. Ce n'est jamais lourd, mais toujours curieux, et souvent légèrement ironique. On y sent un certain conservatisme de lettré. Mais cela n'est pas gênant et se lit donc avec beaucoup de plaisir et d'intérêt. Et surtout on y apprend tant de choses comme en passant. Alors pourquoi se priver?
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Avec Simon Leys, sinologue récemment disparu et dont quelques chroniques du Magazine Littéraire sont rééditées ici, redécouvrons le bonheur de la littérature, qui ne réside ni dans l'abondance ni dans le jargon. Un humour tout belge, un caractère bien trempé (voir ce qu'il passe à Barthes, coupable de n'avoir rien dit sur la Révolution Culturelle de Mao, dans le lien ci-dessous "Barthes et la Chine"), une érudition discrètement tempérée par une modestie d'honnête homme: comme c'est rafraîchissant ! le bonheur des petits poissons, on vous dit.
Lien : http://www.pileface.com/soll..
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Sous-titré «Lettres des Antipodes», ce recueil de Simon Leys paru en 2008, qui rassemble une trentaine de chroniques parues dans des magazines littéraires dans les années 2000, est une lecture jubilatoire d'un auteur d'une curiosité et d'une clairvoyance rare sur la littérature, nourrie de son esprit aventureux et de ses grandes passions pour la Chine et la mer.

«Lettres des Antipodes» ne fait pas tant référence à l'Australie, dernier lieu de résidence de l'auteur, qu'à cet antipode que représente la Chine dans l'esprit occidental et dont Simon Leys n'a cessé d'explorer l'altérité, reprenant à son compte ces mots du sinologue anglais Joseph Needham : «La civilisation chinoise présente l'irrésistible fascination de ce qui est totalement «autre», et seul ce qui est totalement «autre» peut inspirer l'amour le plus profond en même temps qu'un puissant désir de le connaître».

Simon Leys fait ici l'éloge de la beauté et de l'inutile, l'éloge de ces impressions et observations accidentelles si fécondes, de ces moments vides en art qui précèdent le geste créateur, l'éloge de la puissance expressive des blancs ou de l'art de la litote, et combat un empire purement utilitaire et marchand où la laideur et la bêtise ne cessent de s'étendre.

«Un prince voulait faire exécuter des peintures dans son palais ; une foule de peintres répondirent à son invitation et, après avoir présenté leurs respects, ils s'affairèrent aussitôt devant lui, léchant leurs pinceaux et broyant leur encre. Un seul, toutefois, arriva après tous les autres ; sans se presser, il salua le prince au passage, puis disparut en coulisses. Intrigue, le prince chargea un serviteur d'aller voir ce qu'il faisait. le serviteur revint, tout perplexe : «Cet individu s'est déshabillé et il est assis demi-nu, à ne rien faire. – Splendide ! s'écria le prince, celui-là fera l'affaire c'est un vrai peintre !» (récit de Zhuang Zi cité dans «Cosa mentale, Action supérieure de l'inaction»)
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C'est en lisant le bonheur des petits poissons -lettres des antipodes- que l'on apprend que Joseph Conrad ne savait pas nager et qu'il était sujet au mal de mer. On y découvre que Patrick O'Brian, l'ermite de Collioure, l'auteur magnifique des aventures de Jack Aubrey, ( en 20 volumes) "maître de l'aventure maritime et détenteur d'un trésor de savoir nautique, n'avait absolument aucune expérience de la mer, ni de la voile ou des bateaux". C'est ce que constate avec stupéfaction un multimilliardaire américain amateur de voile qui avait invité l'écrivain vieillissant sur son splendide ketch. "A la barre, il n'avait même pas notion de la direction d'où soufflait le vent !". Simon Leys, depuis Canberra où il vit, remet les choses au point : "Nul connaisseur de la littérature ne s'étonnera jamais de l'écart qui sépare un écrivain de ses écrits; d'ailleurs ce ne sont pas les exploits de la vie active qui produisent les grandes oeuvres, mais bien plutôt l'échec, les peines obscures, l'ennui, l'acide insignifiance des jours." ( in Vérité du romancier).

C'est toujours un plaisir subtil de lire les petits textes de Leys. Il y pratique l'art malicieux du contrepied, où l'érudition le dispute au bon sens et au goût du paradoxe. Il vagabonde dans le trésor de la littérature mondiale, sans oublier les auteurs chinois et orientaux qui lui sont si familiers.

On se souvient de ses "Habits neufs du président Mao" parus au début des années 1970 où le grand sinologue appliquait son esprit critique à démonter les dessous de la Révolution culturelle célébrée par des maoïste dévots, de Philippe Sollers à Maria-Antonietta Macciocchi. Les massacres de Tien'anmen et L Histoire lui ont donné raison. Il y a donc tout intérêt à suivre ce maitre de sagesse, d'autant que son propos prend volontiers le ton familier et ironique qu'affectionnait Socrate. Mais un Socrate qui aimerait passionnément la mer et les bateaux. Car ce bel écrivain consacre une grand partie de son activité à traduire, préfacer, écrire des livres sur l'aventure maritime.

La suite sur :
http://diacritiques.blogspot.fr/2012/07/simon-leys-ecrivain-de-marine.html
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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J'ai lu ce livre très doucement et par bribes, sans doute en m'adaptant à sa forme : c'est un recueil de chroniques parues dans le Magazine Littéraire.
Les chroniques sont des textes courts, liés à l'actualité, et ici elles prennent parfois les contours de billets d'humeur...
C'est souvent brillant, plein d'esprit et de finesse, parfois un brin agaçant, mais ça sonne juste,c'est parfois drôle et quelque fois profond. A nous de nous plier à l'exercice et de passer du coq à l'âne en souriant et sans nous attarder trop sur ce que nous aurions aimé voir approfondi. J'avoue que ça n'a pas toujours été facile pour moi.
C'est tout de même un livre plaisant à lire, plein de références et de citations intéressantes que chacun s'amuse à sélectionner.
J'en ai trouvé un certain nombre qui m'ont particulièrement plu sur des sujets aussi variés que le sens de la vie et la place de l'art dans une existence, l'éloge de la paresse, la loi anti-tabac, la littérature...
J'ai adoré lire "les cigarettes sont sublimes", ce texte m'a fait rire et m'a fait plaisir, vraiment lisez le! c'est excellent!
J'ai beaucoup aimé aussi "Des mensonges qui disent la vérité", parce que l'oeuvre de fiction y est présentée à sa juste valeur et que ce texte ne cesse de nous dire qu'on apprend beaucoup de la littérature...
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/05/le-bonheur-des-petits-poissons-simon.html
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Simon LEYS, dans ses chroniques littéraires, prend à part la culture, la digère et se la réapproprie avec sagacité et pertinence. Il est vrai que l'auteur fait continuellement références aux écrivains, philosophes ou artistes et que pour comprendre en profondeur sa position il nous (me) faudrait chercher plus loin. Seulement, la juxtaposition des pensées d'autrui se mêle à la qualité de la réflexion de LEYS. (...)
Les lettres rappellent une méditation à la création tout entière. Loin des sentiers battus, cette lecture est salutaire, elle fait le pont entre toutes les formes de création (musicales, littéraires ou artistiques) et allie pensées occidentales et asiatiques. Quelques anecdotes, des incongruités prises ici et là, rendent vivant le rapport de la création au réel : du bon goût, apanage des personnes sensible au beau et non à la proximité créative, des rapports vitaux des écrivains à leurs critiques littéraires (comme une femme nue offerte à la vue, même laide, l'on se surprend à désirer la regarder), aux vies des écrivains non décalquées dans leurs oeuvres, en passant par le manque d'inspiration. (...)

Beaucoup plus ici http://iam-like-iam.blogspot.com/2008/03/pche-enthousiasmante-de-petits-poissons.html
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Constituté d'anecdotes les plus diverses, le bonheur des petits poissons offre à son lecteur une multitude d'informations loufoques et désopilantes qui font se tordre de rire plus d'une fois et souligne l'humour illimité de son auteur.
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Un recueil de chroniques a lire tranquillement afin d'en apprécié toute la stratégie.
Pour ma part je ne suis pas fan de ce genre de recueil mais j'ai laissé ma curiosité s'y prêter.
J' en suis ressorti sans grande conviction mais je souligne la diversité de ces chroniques tantôt touchantes, tantôt légères.
Un livre qui change un peu ...
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En fait c'est une citation mais d'un ouvrage pour enfants, "Les deux acrobates" écrit par sa fille, Jeanne Ryckmans et illustré par Simon Leys ((Le Seuil ) avec cet apologue de lui ,encore meilleur en anglais :
"FAITH : people who go to church for rain seldom bring their umbrellas along ."
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petit poisson deviendra :grand
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