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Élisabeth Backlund (Traducteur)Paul Nizon (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782868698384
Actes Sud (25/05/1992)
3.76/5   44 notes
Résumé :

" Seigneur, vers qui nous tourner ? " Tel est le lancinant refrain de ce roman incantatoire qui nous transporte aux confins d'une Suède archaïque pendant la seconde moitié du XIXe siècle.

Le narrateur - dernier descendant d'une famille détruite - interpelle le Très Haut et lui raconte, dans son langage de paysan proche des Ecritures, les injustices qui ont frappé ses proches, le droit d'usure que s'arroge sur le corps des femmes le créanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Petit livre par le nombre de pages.
Chef d'oeuvre affirmait l'éditeur et le traducteur.
Une petite merveille, je dirais .....
On découvre une contrée loin de tout dans le nord de la Suède dans les années 1882, une simple annexe d'un rapport annuel d'une société d'économie rurale qui nous présente le constat d'un mystérieux éboulement de terrain .....
L'histoire qui a abouti à ce moment là, démarre ..... Jani l'Hâbleux prend la parole ....
Un simple constat, la misère engendré la misère ....
Les profiteurs profitent et ruinent tous les espoirs du petit peuple !
Explication simple d'une situation inextricable .... il faut que tout disparaisse pour pouvoir peut être un jour recommencer ... et pour tout ça ... à quoi sert un dieu sourd et aveugle !
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Sinueux Suédois s'insinuant sensiblement

Ouvrage des années 80 devenu classique de la littérature nordique le chemin du serpent de Torgny Lindgren,né en 1938, est un ouvrage fort, rugueux, violent dans sa peinture d'une société scandinave du XIXème Siècle.Société paysanne,très petite paysanne d'ailleurs où le maître est en fait le créancier du village,qui de père en fils s'arroge tous les droits sur le maigre lopin comme sur femme ou fille du paysan.Ce livre court a surtout l'originalité d'être une longue supplique adressée à Dieu par un très modeste fils de la terre.On ne connaît pas la réponse de Dieu.Le ton général n'est cependant pas misérabiliste,plutôt terre à terre si j'ose dire avec quelques éclairs un peu plus lumineux,surtout ceux qui ont trait à la musique,violon et orgue dont jouent certains protagonistes.

le chemin du serpent n'est pas seulement l'incantation lancinante que l'on pourrait craindre.Il nous insinue énergiquement dans la vie de ce siècle encore bien obscur des confins du royaume du Nord.En un temps pas si éloigné où toute menue monnaie devait s'arracher au prix d'efforts physiques harassants ou d'humiliations devant les puissants.On sent au long des 138 pages du récit,toujours comme une confidence au Très-Haut décidément bien loin,tout le courage et l'obstination à vivre de Jani le jeune homme,au moins jusqu'à ce que,intervention divine?,même le sentier du serpent disparaisse dans un glissement de terrain,qui constitue d'ailleurs le prologue du livre.Ceci fait que l'on n'est même plus très sûr de ce passé somme toute récent.Et puis la condition de ces familles était si humble...
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Un homme est assis, les pieds ballant au-dessus du gouffre laissé par un glissement de terrain qui a emporté sa femme, ses enfants, et sa maison. Il s'adresse à Dieu pour essayer de comprendre si tout cela avait été décidé dès le commencement ?

Plus que de la révolte, c'est l'incompréhension qui pousse ce paysan suédois de la fin du XIXe s à reprendre le fil de sa misérable vie comme témoignage des efforts pourtant fournis pour ne pas mériter un tel châtiment. Et pourtant, il semble bien que l'homme soit coupable, dès sa naissance, d'une faute originelle qui justifierait le sort auquel le Seigneur lui réserve.

Torgny Lindgren dresse le portrait d'une société où la religion tient lieu de seule "culture", à travers les psaumes récités en guise d'explication voire de consolation. On imagine un Ingmar Bergman mettant en scène les silences et les non-dits du drame de ce petit peuple, qui se voit déposséder petit à petit de tous ses biens par une bourgeoisie commerçante qui émerge à cette époque-là grâce à l'instauration du crédit. Et lorsque l'argent vient totalement à manquer, alors qu'un mari meurt, la femme, puis ses filles en sont réduites à payer de leur corps.


"Toute une vache qu'a dit maman. Si ça ne suffit pas, alors, je ne comprends plus.
Mais c'était comme s'il faisait des embarras, comme s'il voulait se faire prier pour accepter cette vache
De toute façon, le foin sera fini au mois de mars, qu'a dit maman. On n'en a pas assez. Et alors, qu'est-c qu'on fera ? Tu peux aussi bien la prendre. Quand le printemps arrivera, elle sera seulement une charge pour nous.
Et cette fois il a bien été obligé de s'intéresser à cette satanée vache !
Je peux toujours aller la voir. Ce n'est pur dire. Mais c'est bien parce que tu insistes, Tea.(...)
Mais pour la boucherie ? a essayé maman. Comme vache de boucherie ?.
Elle fait pas beaucoup de viande, qu'il a dit. Reste presque que la carcasse. Comme une claie à sécher le foin. Une pitié.
Et puis il se remettait à regarder maman par en dessous, et on voyait qu'il pensait : Chair."

C'est un roman âpre dans lequel le langage catéchisant des psaumes et autres chants d'église se heurte à celui de cette apostrophe désespérée d'un paysan à peine lettré. Autant dire que ce dernier ne trouve pas de réponse à son questionnement légitime, même si l'acte que la catastrophe lui a évité de faire pourrait passer pour une intervention de ce Seigneur si lointain. Mais est-ce vraiment une bonté de sa part ?
Lien : https://meslecturesintantane..
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Un roman, une parabole. Dans une province reculée de la Suède, au milieu du XIXe, dans des conditions de vie misérables voire archaïques cohabitent deux mondes : le commerçant, usurier sans scrupule, et le paysan, travailleur endetté pour survivre et bientôt dépouillé de ses terres. Les femmes sont résistantes et fortes : obligées de céder leur corps, elles se libèrent par la musique.
Dans cet univers implacable, le narrateur s'interroge sur Dieu ou plutôt sa non-existence, dans un style parodique de la bible.
Les noms propres, difficiles à mémoriser, sont un obstacle à la lecture, mais, cette difficulté passée, c'est un livre bouleversant qui ouvre une réflexion sur le fonctionnement du capitalisme et l'endettement du tiers-monde.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il est pour moi trois choses qui sont étranges et une quatrième qui m'est incompréhensible : le chemin de l'aigle dans le ciel, le chemin du serpent sur le rocher, le chemin du navire en haute mer, et le chemin d'un homme vers une jeune femme.
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Vivre sans jamais avoir de dettes, c'est impossible,Seigneur, la vie, tu l'as faite comme ça. Et plus on se donne de la peine, plus la dette augmente, et ce qui reste à payer quand on est allé au bout de ses forces, c'est la Miséricorde qui le prendra en main, mais la Miséricorde, c'est comme une chose pas très sûre et qui pose ses conditions. p.44
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Nous devons, nous qui sommes forts, supporter les infirmités des faibles, et non pas chercher notre propre satisfaction.
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