Avec son mari illustrateur, Liu Na se remémore son enfance en Chine dans les années 70. Aujourd'hui installée aux Etats-Unis, elle découvre que cette enfance est atypique, entre deux époques marquées par l'instauration de la loi de l'enfant unique et la mort de Mao.
L'école, l'éducation, la santé, l'alimentation, la pauvreté, tout se réfère à la Révolution culturelle qui aura marqué des générations de Chinois.
la narratrice elle-même ne porte pas de jugements définitifs et me semble même, à plusieurs reprises, rendre hommage à ce leader charismatique...
Bref, le ton est très différent de celui que j'ai pu trouver dans d'autres récits autobiographiques, beaucoup plus virulents.
Quant au graphisme lui-même, il est par moments largement inspiré par le dessin chinois et certaines planches sont magnifiques, notamment celles qui symbolisent le rêve récurrent que faisait la petite fille, voyageant la nuit sur une grue dorée.
C'est une collaboration belle et intéressante issue d'un couple mixte dont l'un a accueilli d'une oreille attentive et sans aucun doute amoureuse les confidences et les souvenirs de l'autre.
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Un roman graphique qui évoque l'enfance d'une petite fille dans une Chine entre ville et campagne dans les années 70. Entre histoire personnelle et la grande Histoire on découvre une vie marqué par les rituels et les lois à travers le regard d'un enfant.
Les chapitres évoquent les grands moments : la mort de Mao, la question des parasites, la famine, le nouvel an mais aussi l'histoire de poussins ou encore celle, la plus marquante, du manteau.
Le récit est suivi d'un glossaire, d'une chronologie et de cartes.
Les images sont douces et reflètent une certaine nostalgie. Un bon livre autobiographique, seul regret, il se termine de façon un peu abrupt.
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C'est une histoire assez triste sans trop d'intrigue, il ne se passe presque rien. Les dessins comme l'histoire sont assez sombres. L'aventure de la petite Chinoise n'est pas très interressante même plutôt ennuyeuse à notre goût.
Florian et Nicolas
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Une vision intime et saisissante d’une enfance où il devenait possible de construire son propre avenir. Huit petites histoires très joliment contées.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Salut, c'est moi, Na, sur l'image, à gauche. Je suis née en 1973 à Zhifang, une banlieue de Wuhan, en Chine. C'est une grande ville dans le centre du pays, près du célèbre fleuve bleu (le Yang-Tsé).
En fait, le fleuve traverse la ville en ligne droite, comme ceci...
Liu est mon nom de famille. Na est mon prénom. En Chine, le nom de famille vient en premier : Liu Na.
Mais les enfants chinois ont tous des surnoms, et sont rarement appelés par leur vrai nom. La tradition remonte à des milliers d'années, à une époque où l'on pensait que ça portait malheur et que les esprits ne pouvaient pas nous trouver si notre vrai nom n'était jamais prononcé à voix haute.
Alors, tout le monde à Wuhan m'appelle Qin. Ça veut dire "piano".
Un piano chinois ressemble à ça.
Après la naissance de ma petite sœur, mon surnom a été changé en Da Qin (grand piano), alors que celui de ma petite sœur était Xiao Qin (petit piano).
Je crois que ma vie en Chine était des plus ordinaires...
Les moineaux faisaient partie des quatre nuisibles. Au début, parce qu'ils mangent les graines des récoltes. Quand mes parents étaient petits, Mao encourageait les gens à tuer autant d'oiseaux qu'ils pouvaient. Mais les moineaux mangeaient plus d'insectes qu'ils mangeaient de graines. Sans les oiseaux pour contrôler leur population, les insectes qui se nourrissaient de récoltes, comme les criquets, se sont multipliés.
Le problème de départ est devenu un désastre qui a contribué à la grande famine en Chine. Quand presque tous les moineaux ont disparu, les cafards ont pris leur place parmi les quatre nuisibles.
J'ai lu dans les récits de Confucius qu'il y a trois manières d'apprendre...
La première, en étudiant l'histoire, ce qui est le mieux.
La deuxième, en imitant quelqu'un ou quelque chose, ce qui est le plus facile.
Et la troisième, en faisant sa propre expérience, ce qui peut briser le cœur.
Ceux dont la connaissance est innée sont des hommes tout à fait supérieurs. Puis viennent ceux qui acquièrent cette connaissance par l'étude ; puis ceux qui étudient, poussés par les épreuves. Enfin, ceux qui, même dans la détresse, n'étudient pas : c'est le peuple. - Confucius