Il vient de décéder, Félix, le gérant du "magasin général" de Notre-Dame-des-Lacs. Marie, sa femme, va tenter de tenir sous la charge de travail, mais va-t-elle y parvenir, elle qui ne sait même pas chauffer le char ?
Félix est là-haut, et il la regarde. Il les regarde tous.
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Le duo Loisel et Tripp nous offre une tranche de (mode de) vie perdu(e), les pieds sur et dans la terre.
Ce premier tome place le décor, le contexte et les personnages : Canada, années 20, petit village, vie centrée sur la communauté et articulée autour des saisons (trappe, bois, récolte etc.), de l'église (en perdition), de ses traditions, et du magasin général...
Rien de rocambolesque, rien de glamour, rien de grandiloquent ni d'extrêmement drôle, c'est la vie de tous les jours, ses joies (un mari qui rentre d'une saison en forêt, une lettre d'un gamin ayant trouvé "une job", la fête du village, une scie qui arrive enfin au magasin) et ses peines (la mort, la mort, la mort. Et si certaines sont envisageables, acceptables, logiques, d'autres sont plus injustes, et le lecteur pourra bien se faire prendre, comme moi, à vitupérer face à certaines cases où le texte aurait été superflu...)
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié ces passages où le texte est absent, où la vie suit son chemin, où le temps passe. Les parties avec dialogues sont également très bien, je n'ai pas dit l'inverse. le fait d'avoir usé d'un sabir franco-québécois afin de rendre le tout intelligible au plus grand nombre est très plaisant. J'avouerai qu'après avoir essayé de lire avec l'accent (c'était plus authentique ^^) j'ai vite dû abandonner l'idée, tellement j'ai été happé par cette histoire simple mais prenante d'une vie de village.
Mais attention à ne pas croire que l'on s'y ennuie, les situations sont nombreuses, il suffit de 2 gamins, 2 sarbacanes et 2 bourses de bouc pour foutre la zizanie dans le village. Et cet homme en panne, sur le chemin, ne pourrait-il pas offrir un peu de bonheur à une jeune veuve en perdition ?
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Magnifique premier tome qui file comme l'éclair. C'est avec plaisir que j'ai découvert ce p'tit village perdu au creux d'un Québec d'entre deux guerres. Les textes sont fins, intelligents... Les personnages attachants, haut en couleurs... Et les dessins sont magnifiques. Vraiment une très belle BD. J'ai adoré ma lecture et heureusement, j'ai déjà le deuxième opus sous la main.
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Je démarre cette série et je suis heureuse d'avoir encore huit tomes à découvrir.
Des vies simples dans la campagne québécoise des années 20. le quotidien de personnages bien campés, avec des deuils, des bagarres, des jalousies, mais aussi des fêtes, de l'amitié, de la solidarité.
Merveilleuse réussite du dessin qui nous plonge totalement dans cet univers savoureux.
Vite, vite ... la suite !
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Quelle fabuleuse découverte que cette saga du Magasin Général de Loisel et Tripp !
Les deux auteurs de cette chronique sociale nous expliquent la naissance de leur collaboration en début de volume, en présentant de manière très parlante l'apport de l'un et de l'autre aux illustrations de cet ouvrage. Une oeuvre chorale en somme, puisque la mise en couleurs échoie à Lapierre et que Beaulieu à aidé les auteurs à donner vie aux personnages québécois grâce à un langage inimitable.
Les illustrations sont très belles. On reconnaît la patte de Loisel et on devine celle de Tripp dans les jeux d'ombres et de lumières. Un gros trait noir, un peu lourd parfois, prend place dans chaque case et lui donne un côté suranné qui convient très bien à l'histoire, celle-ci se situant dans un Québec rural d'entre-deux-guerres. Mention spéciale aux cases illustrant le temps qui passe, notamment la saison d'été : tout simplement magnifiques !
Mais, si les illustrations sont intéressantes, le scénario n'est pas en reste. Dans ce 1er tome, nous suivons Marie Coutu, gérante du Magasin Général après la mort de son cher Félix Ducharme (bien que tout le monde au village n'ait pas l'air de l'avoir porté dans son coeur).
On voit évoluer tout le village grâce au magasin général, et les personnages sont nombreux, très réalistes et très humains (y compris dans leurs défauts).
Ce fut un réel plaisir que de suivre ces habitants dans leur vie quotidienne, faite de peines, de labeur et de joies.
J'attends avec impatience de retourner à la médiathèque pour dévorer le tome 2 : peut-être y aura-t-il une explication sur ce mystérieux personnage que Marie prend en stop, dans la dernière vignette ?
Challenge BD 2017
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J'adore Loisel et la découverte de cette nouvelle série ne fait pas exception à la règle.
Cette fois-ci, c'est avec un binôme ( Tripp ) que Loisel s' est lancé dans Magasin Général. Et pour l'instant, je suis complétement sous le charme de l'ambiance restituée par ce premier album.
Ici, pas de fantasy , mais un petit village au Canada dans les années 1920.
On partage avec les habitants de ce village répondant au charmant nom de Notre-Dame-Des Lacs une tranche de leur vie.
Le personnage principal est féminin. Il s'agit de Marie, qui tenait avec son époux le magasin général du village. Elle se retrouve veuve et evidemment tout le monde s'interroge quand à ses intentions au sujet de la pérennité du magasin. En effet, ce dernier n'est pas seulement un lieu qui approvisionne en presque tout les habitants du village, mais aussi un moyen d'apprendre des nouvelles, d'entretenir des relations et de maintenir un lien social.
J'adore les dessins, qui restituent à merveille l'ambiance de ce petit village ou presque rien ne se passe.
De plus, les expressions québecoises rajoutent un charme supplémentaire à cet album.
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Ma femme, qui lit peu, et encore moins des bds, a eu un coup de cœur pour cette série. En bon époux attentionné, je lui ai acheté chaque nouvel album à sa parution, mais, sans les lire. .
Un récent rapprochement avec la Belle Province, m'a donné envie de découvrir, ce "Magasin général".
Je connaissais Loisel, en tant qu'auteur de "La quête de l'oiseau du temps", ici, avec Jean-Louis Tripp, il aborde un monde radicalement différent : la campagne québécoise dans l'entre deux guerres.
Marie est la veuve de Félix, le seul commerçant de Notre Dame Des Lacs, va t'elle prendre la succession de son mari ?
Cette histoire simple de gens simples est contée avec tendresse et pudeur, un peu de légèreté dans un monde de brutes..!
C'est déjà beaucoup...
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Eh oui, moi, quand j'ai une idée dans la tête, je vais jusqu'au bout...Après avoir découvert le tome 2 et avoir déposé ma critique sur Babelio, j'étais bien décidée à découvrir le premier tome (comme je l'avais d'ailleurs signalé), c'est-à-dire, à recommencer par le début. Eh bien, voilà qui est chose faite !
L'histoire se déroule dans un petit village du nom de Notre-Dame-des-lacs et la narrateur n'en est pas moins qu'un homme récemment décédé, Félix Ducharme qui nous présente ainsi, celle su'il laisse pour veuve et sans enfant celle qui a été son épouse pendant vingt ans, Marie. Il la laisse ainsi en tant qu'unique tenancière du Magasin Général que tenaient ses parents avant lui. Ici, tous les personnages font leur apparition les uns après les autres. L'on y retrouvent entre autres les trois vieille belles-soeurs acariâtres, le nouveau curé qui vient d'arriver au village suite au décès de son prédécesseur , Noël, un vieux bougre bien décidé à construire un bateau (bien qu'il n'ait pas songé un seul instant comment le mettre à l'eau, la belle et jeune institutrice enceinte de six mois, Gaëtan que Marie finira par employer comme commis et bien d'autres. Tous ont leurs particularités propres, et même si certains sont plus attachants que d'autres, ils nous font tous rire ou du moins sourire.
Loisel et Tripp, deux dessinateurs que je connaissais pas jusqu'alors ont réussi à merveille à mettre de la vie dans leurs personnages et dans leurs dessins. En employant une tierce personne, un auteur fictif si l'on peut dire (qui n'est d'ailleurs pas nommé ici), ils ont également réussi le pari de les animer de paroles, qui peuvent parfois nous paraître bizarres mais qui sont à la fois compréhensible pour tous les français, et comme ils le disent si bien, de n'importe quel côté de l'Atlantique. A découvrir :
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Lors du dernier comité de lecture de la ville, une participante a présenté cette BD avec chaleur. Elle m'a donné envie de la lire et je l'ai donc empruntée, mais, prudente, je n'ai pris que le tome 1. Alors voilà, lors de mon prochain passage à la médiathèque, j'emprunterai toute la suite car j'ai beaucoup aimé.
L'histoire se passe dans un minuscule village rural du Québec, Notre-Dame-des-Lacs, pendant les années 20.
Le Magasin Général, qui porte bien son nom car on y trouve de tout, est essentiel à la vie du village.
Aussi, lorsque Félix Ducharme, le patron, meurt, la population s'interroge. Qui va reprendre le Magasin puisque le couple, marié depuis vingt ans n'a pas eu d'enfant ? Marie, sa femme ? Oui... mais ce n'est qu'une femme et en 1920, être une femme , et bien, ce n'est pas facile.
De menus incidents parsèment l'histoire, comme dans la vraie vie.
Quant aux dessins... tous les habitants ont de sacrées trognes facilement reconnaissables : le curé, nouveau venu, l'idiot du village, l'institutrice enceinte, les draveurs ( flotteurs de bois ), les grenouilles de bénitier etc.
Et j'ai aimé les dessins et les histoires.
Vivement la suite !
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