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sur 543 notes
Le vagabond des étoiles raconte l'histoire de Darell Standing, un assassin condamné à perpétuité à la prison de San Quentin, peine qui sera commuée en peine capitale en raison d'une règle administrative. En effet, dès qu'un prisonnier purgeant une peine à perpétuité frappait un gardien, il était automatiquement condamné à la potence. C'est donc dans un cachot que se passe la majeure partie du roman.

La rumeur courait qu'un prisonnier aurait fait rentrer 35 kilos de dynamite dans les murs de la prison et le directeur soupçonnait Standing de savoir où elle était cachée. Pour le faire parler, il lui inflige la camisole de force. le prisonnier était roulé puis ligoté dans une toile qui lui comprimait la cage thoracique au point de bloquer la circulation sanguine et de l'empêcher presque de respirer. Ces séjours de camisole étaient assortis de jeûnes et supervisés par un médecin qui s'assurait que le prisonnier survive à ces séances de torture qui pouvaient durer plusieurs jours.

Ses voisins de cachot communiquent en frappant des coups dans le mur. Avec le temps, il réussit à percer leur code et se joint à leurs échanges. Ed Morell lui explique que lorsqu'on est dans la camisole et qu'on est très faible, il existe une technique pour sortir de son corps —la petite mort— grâce à laquelle on peut voyager à l'extérieur des murs de la prison. Standing met en pratique cette technique et, dès lors, passe de longs moments à revivre des vies antérieures.

Il est d'abord emporté dans le Paris chevaleresque à l'époque des combats de cape et d'épée où il meurt une première fois. Son second voyage l'amène dans une caravane à l'époque du Far West. Alors qu'il n'a que neuf ans, la caravane est massacrée par des Indiens et des Mormons et il meurt à nouveau. Ces excursions hors de son corps sont entrecoupées de retour à la réalité où Standing est interrogé par le directeur de la prison qui persiste à vouloir lui faire cracher le morceau au sujet de la dynamite. Au risque de le tuer, il lui inflige des peines de camisole toujours plus longues, ce qui permet à Standing de revivre différents épisodes de ses vies antérieures, de l'époque des Kun en Corée à celui de naufragé en mer Arctique en passant par les derniers jours du Christ à Jérusalem.

Le vagabond des étoiles est un livre captivant, riche en réflexions existentielles. L'alternance entre les voyages hors de son corps et les mauvais traitements subis en prison permet de faire passer un contenu qui eût été sinon indigeste. le seul reproche qu'on peut lui faire est la durée de certains épisodes de « petite mort » qui forment presque un livre dans le livre. Même si la plupart sont captivants, ce sont des digressions narratives qui nous éloignent de l'intrigue principale. C'est sans doute pourquoi la traduction de 1925 abrégeait le texte d'origine.

Pour écrire ce livre, Jack London s'est inspiré de la vie d'Ed Morrell qui fut emprisonné durant de longues années à San Quentin. C'est lui qui fournit à London les détails au sujet des conditions d'incarcération et qui lui parle de la « petite mort ». London était particulièrement enthousiaste à l'idée d'écrire ce livre : « Dieu, Ed., savez-vous ce que cela signifie pour moi ? […] C'était l'ambition de ma vie de décocher un coup de poing qui fasse vaciller sur ces bases ce système carcéral américain, entièrement critiquable, et complètement pourri. Je veux que ce soit mon chef-d'oeuvre. »[1]

Pour arriver à ses fins, London est allé jusqu'à contredire ses croyances en suggérant que l'esprit persiste sur la matière. Il le confirme d'ailleurs dans une lettre à sa mère : «… je me sens très coupable de l'avoir écrit car je n'en crois rien…»[2] le jeu en aura valu la chandelle puisque London eut gain de cause sur le système carcéral américain, amendé sous la pression publique que fait naître la publication du roman. Avec le vagabond des étoiles, London nous a légué un prodigieux roman initiatique.

[1] Voir page 1028 du livre du possible à l'impossible.

[2] Voir page 337 idem.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Pfiou, première fois que je ne vais pas au bout d'un livre de la collection des maîtres du fantastique.

J'ai trouvé ça affreusement fouilli et perché, et quand je me suis retrouvée à sauter des pages, j'ai compris que ça ne servait à rien de continuer.
Trop d'histoires mélanges.

La plume est à mes yeux assez difficile à suivre, ça part dans tous les sens.
Je n'ai pas réussi non plus à m'attacher au personnage.

La couverture est très jolie et le résumé prometteur mais ça s'arrête là. La torture a assez duré pour moi.
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Une sorte de testament spirituel dans lequel, London, livre avec son imagination, son expérience et son génie, sa vision de l'Homme et de l'immortalité.
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L'une des rares fois où Jack London délaisse les étendues désolées du grand Nord, pour nous compter l'histoire d'un condamné à (tort) mort. Si les évasions mentales de notre prisonnier permettent à l'auteur de s'exprimer dans le style inimitable qui est le sien, ce roman est peut-être le seul ou Jack London se laisse aller ouvertement à la philosophie, et à l'idée de la vie après la mort. Un roman différent, mais d'une telle puissance que chacun peut le lire sous l'angle qu'il souhaite.
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Hey vous ! Oui, vous qui perdez ton temps insipide à lire les blogs désespérés de nos amis humains. Seriez-vous partant pour un vagabondage dans les étoiles ?

Aimeriez-vous traverser le temps et les barreaux de votre prison mentale grâce à un auteur américain exceptionnellement moderne, bien que sévissant au début du XXème siècle, cette merveilleuse époque qui a vu naître les plus grands génocides, les pires sévices, les conflits les plus meurtriers et les meilleures hypocrisies ?

Accepteriez-vous de vous frotter à la camisole de force qui vous fera mourir physiquement et renaître à vos vies antérieures? Iriez-vous loin dans les âges pour découvrir que votre quête actuelle n'est en rien différente de celle des singes à peine évolués qui vous ont précédés ?

Etes-vous prêt pour un tel vagabondage en compagnie de Darell Standing"[...]Né et élevé dans un coin perdu de la campagne du Minesota, jadis professeur d'agronomie, puis prisonnier irrécupérable à San Quentin et à présent condamné à mort dans la prison de Folsom.[...]" ?

Si ce voyage vous donne envie, si le siècle dans lequel vous évoluez n'est pas celui qui vous agrée, alors, ne perdez plus votre temps et procurez-vous au plus vite le merveilleux ouvrage de Jack LONDON, le vagabond des étoiles, aux éditions Phébus libretto.

Pour la modique somme de 10,50 €, vous découvrirez alors ce que sont les vraies tortures du corps, les pures hypocrisies de l'homme moderne, les moteurs immémoriaux des hommes assoiffés de pouvoir mais aussi l'intelligence, l'imagination et la merveilleuse fluidité d'un auteur terriblement contemporain.

Car l'histoire de Darell Standing, prisonnier dans le quartier des condamnés à mort à Folsom, Californie, c'est votre histoire comme la mienne, c'est celle de l'humanité.

Alors, si dans les prochains jours vous n'avez pas envie de vous coucher vidé par l'inconsistance de notre société débilitante, lisez-le !
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Ce n'est pas le plus connu des roman de Jack London mais il faut le détour.
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Condamné à une peine à perpétuité pour le meurtre de son collègue, Darrell Standing, professeur d'agronomie, voit sa peine alourdie suite à une fausse déclaration de détention de dynamite, puis commuée en peine capitale pour l'agression d'un gardien. Astreint à cinq années de cachot, il doit subir les brimades du directeur de la prison, ainsi que de la part des geôliers.
Son seul réconfort, il le trouve en la personne de ses voisins de cellules : Jake Oppenheimer et Ed Morrell. Ce dernier va lui apprendre à résister à la torture de la camisole, grâce à la méthode dite de « La mort par raccourci », une sorte de sortie extra corporelle, qui va lui permettre non seulement de s'évader hors de l'étroitesse de son cachot, mais aussi de revivre ses vies antérieures.
Des vies placées sous le signe de la violence et de l'injustice qui se concluent pour certaines dans une mort violente.
Revivre ses incarnations va lui permettre de faire taire la douleur de son traitement en milieu carcéral et relativiser sur sa fin prochaine. Car désormais la mort, il la connaît… il sait qu'on en revient…

Cela surprendra sûrement plus d'un lecteur qu'un esprit rationaliste, adepte du matérialisme historique, tel que London s'adonne à des réflexions métaphysiques. Mais c'est oublier que cette thématique, il l'a exploré dans d'autres oeuvres. Dans « L'appel sauvage », c'est le souvenir enfouit de son ancestralité de loup, hérité de la nuit des temps, qui permet au chien, Buck, de revenir à l'état sauvage.
Dans « le Vagabond des étoiles », il avance l'hypothèse que l'âme dans une sorte d'atavisme, hérite et transmet certaines caractéristiques développées d'une incarnation à une autre. Ce qui expliquerait les dons hérités à la naissance, ainsi que la permanence de l'extrême brutalité du genre humain.

Au-delà de ces questions d'ordre métaphysique, il faut souligner les talents de conteur de Jack London. La qualité des reconstitutions lors des diverses incarnations revécues par Standing, la manière dont il arrive à intriquer ces dernières avec les scènes carcérales. Un retour aussi douloureux pour Standing que le lecteur qui n'a qu'une hâte : revivre un nouveau voyage astral avec lui.
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- Je dois reconnaitre que ce livre a été une légère déception pour moi. Tout d'abord, il faut préciser que je suis un inconditionnel de Jack London, et que Martin Eden est l'un de mes livres préférés.
- J'ai donc abordé la lecture de ce livre avec beaucoup d'enthousiasme à la vue de toutes les critiques excellentes aperçues sur Babelio.
- Malheureusement, rapidement, l'aspect un peu fantastique du récit (notre héros est en mesure de "revivre" ses vies passées afin de libérer son esprit de son enveloppe charnelle et d'échapper ainsi à ses geôliers tortionnaires) m'a empêché de me plonger dans l'histoire car c'est une style que je n'apprécie pas outre mesure. Ce livre est d'une certaine façon un enchainement de petites nouvelles sur une trame de fond qui est sa détention en prison pour meurtre involontaire.
- J'ai trouvé certaines de ces "vies antérieures" un peu fastidieuse à lire, et qu'en globalité, l'ensemble de l'oeuvre est est un peu décousu pour pas dire répétitif.
- Evidemment l'écriture de Jack London est limpide, pleine de vie malgré le contexte carcéral, et sa facilité à raconter des récits d'aventure nous permettent d'aller au bout du livre sans trop de difficulté, mais j'aurai aimé une livre un peu plus court, d'autant que les dernières pages et le dénouement révèlent une nouvelle fois tout le talent de cet auteur, qui maitrise à merveille la narration de récits d'aventure avec une pointe de poésie.
- le livre reste malgré tout un bel ouvrage, un hymne à la liberté, et un manifeste contre les abus du milieu carcéral
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Je ne vais pas m'étendre sur la qualité d'écriture et de narration de London, ce serait enfoncer une porte ouverte. le style est toujours aussi simple et pur, sans fioriture. Par ailleurs, le choix de faire s'alterner deux genres: d'une part le réalisme, dur, montrant la vie d'un forçat de la fin du 19ème aux Etats-Unis et de l'autre le fantastique, est génial. Il tient en haleine le lecteur jusqu'au moment de la bascule, toujours très attendu, même s'il peut être un peu frustrant de quitter nos personnages éphémères. Leurs aventures font un écho superbe à l'histoire de notre héros. Chaque expérience permet de mieux comprendre sa psychologie comme à un jeu de poupée russe:
Le pouvoir de l'esprit. Autre grand sujet. N'est-on pas en train de démontrer par la science son pouvoir. Je pense tout simplement à l'effet placebo ou nocébo en médecine, aux pouvoirs de l'hypnose, au pouvoir "surhumain" d'un IceMan (Wim Hof) capable, par sa volonté, de rester immergé dans un bain de glace plus d'une heure. Notre société matérialiste a tellement tendance à le sous-estimer, voire à le moquer. Il est rappelé dans la préface que l'auteur se base sur des faits réels, qu'il a lui-même reçu en témoignage d'un des personnages du roman. Quel crédit peut-on y accorder ?! Je fais le pari de Pascal: je préfère y croire, sait-on jamais. Qui n'a jamais rêvé d'un tel voyage ?
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Que dire ?
Honnêtement, je n'ai pas les mots.
Je viens tout juste de le finir, et cette oeuvre m'a changée.
Ce livre est bien plus qu'un chef d'oeuvre, je me risquerai même à dire que c'est sans aucun doute le meilleur livre que j'ai lu de tout ma vie.
Darell Standing surtout, mais aussi Ed Morell et Jack Oppenheimer m'ont touchée, bouleversée.
Les dernières pages sont à la fois d'une beauté et d'une tristesse sans nom.
Ce roman est tout simplement magnifique, sublime, splendide...
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