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EAN : 9791095718109
256 pages
Agullo (06/10/2016)
3.64/5   21 notes
Résumé :
Oussama Ben Laden se cacherait en Moldavie. Tanase met en place la surveillance du lieutenant Petrescu d’après les informations du journaliste Dan Balan.
Petrescu a pour maîtresse Natalia, dont Tanase est éperdument amoureux.
Que lire après Le dernier amour du Lieutenant PetrescuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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S'il existe une république bananière en Europe, c'est sans aucun doute la Moldavie, dont même l'auteur moldave de ce livre a déserté, désormais vivant au Canada. Kourkov qui a préfacé le bouquin, en dit , « Ce qui est cocasse, comme ce qui est grand, se voit mieux à distance. Se voit mieux et se décrit mieux. » Apparemment le bordel incroyable agrémenté d'une violence inouïe qui y règne, est de loin une bonne source d'inspiration pour l'écrivain .
Un roman aux multiples personnages, dont un lieutenant de vingt-deux ans, Petrescu, un chef des services secrets, Tanase, un moldave, Sergiu qui travaille dans la gargote de son beau-père arabe.....et un Oussama, l'Afghan taciturne qui besogne dans la même gargote. Sergiu, rêvant de fric, décide de le livrer aux services secrets moldaves, comme Oussama Ben Laden, le numéro 1 du top 10 des plus affreux terroristes du monde. Qu'importe qu'il soit le vrai ou le faux, du moment qu'il soit afghan, porte le même prénom et que ça rapporte beaucoup d'argent, vu la somme mise sur sa tête. Dans ce pays pourri jusqu'à la moelle, les services secrets ne tarderont pas à en faire leur délice. Entre effluves de sang, d'alcools et de sexe, une histoire de délire et de désespoir.

Ce récit sensé être hilarant, à vrai dire ne m'a pas fait grand sourire, et m'a même ennuyée. À côté des écrivains russophones comme Kourkov, Prilepine ou Dovlatov à l'humour fin et exquis, le moldave Vladimir Lortchenkov reste bien terne et d'un humour grossier. Cette histoire grotesque trop chargée de misère, meurtres, corruption, sexe et beuveries m'a lassée et m'a laissée un léger sentiment de malaise. Vu les excellents billets sur Babelio, dont j'ai succombé à l'un d'eux, je ne sais que dire....et pourtant c'est un genre et une partie du globe dont j'aime beaucoup la littérature. Ce doit être l'euphorie de la nouvelle année entamée qui a dû m'empêcher d'apprécier pleinement cette morosité 😁 !
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Quand on lit les quatrième de couverture, on nous balance souvent des "formidable "," génial" et des comparaisons du type le "Hugo du XXI ème", le "Maupassant des Sudettes "ou Daniel Pénac a déjà offert trois fois ce livre. Ça pue....
Ici , que dalle , juste un petit résumé qui fixe le décor. Et pourtant.
A Chisinau, un meurtre est commis dans un kiosque vendant des Kebab et où bosse Oussama l'afghan. On est peu après le 11 septembre 2001 et un petit malin local espère s'enrichir en rapportant qu'Oussama est "THE" Oussama. L'info arrive aux services secrets locaux , lieu où la vodka coule à flot. Petrescu, jeune flic est au centre de l'affaire.

Waouuuuh ! Quel bouquin, on dirait un film de Guy Ritchie avec les poules de Kusturica au milieu, assortie d'une musique Tarantinienne.
Que des déjantés, escrocs au milieu de ce minuscule pays si petit que l'on ne peut écrire son nom sur un carte.
L'auteur en profite bien entendu pour stigmatiser les travers de son pays, de son époque. Il y parle religion , communisme , débrouille, corruption , magouilles...
Un pur régal, drôle, intelligent.
J'ai presque envie d'aller en Moldavie , peut être pas d'utiliser les bus locaux si bien décrits ici cependant !
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Pas certain que l'office de tourisme local soit d'accord avec cette assertion mais les livres de Vladimir Lortchenkov contribuent pourtant à faire découvrir la méconnue Moldavie. de là à en donner une image positive, c'est autre chose, mais le sens de l'humour, du côté de Chisinau, fait assurément partie des vertus d'un peuple qui fait face à un contexte économique extrêmement difficile. 3 romans de Vladimir Lortchenkov (il en a écrit 14, le bougre) ont déjà été traduits en français et d'autres suivront, si le succès est au rendez-vous. le dernier amour du lieutenant Petrescu est préfacé par l'ukrainien Andreï Kourkov lequel, soit dit en passant, a commis dans le passé un livre dont le titre est voisin. Les deux écrivains, russophones, ont pas mal de points en commun, à commencer par celui d'épingler les vices et défauts de leur propre peuple, mais Lortchenkov est un peu plus radical que son compère avec une imagination qui ne s'impose pas de limites. Jusqu'à maintenant, cela a donné deux livres croustillants mais dont la folie s'éparpillait dans une narration trop éparpillée et désordonnée (Des mille et une façons de quitter la Moldavie, Camp de gitans). le dernier lieutenant Petrescu, pas moins dingue que ses prédécesseurs, a pour qualité supplémentaire de savoir digresser sans pour autant perdre de vue sa trame, bien que celle-ci menace à tout moment de se transformer en grand n'importe quoi. Qu'est-ce qui fait la différence ? Sans doute l'attachement de l'auteur à ses personnages, notamment le flic (Petrescu) mais aussi l'écrivain ou le chef des services secrets. Des êtres faibles et soumis à la tentation (alcool, sexe et violence) mais avant tout terriblement humains. Un mot sur l'intrigue : une invraisemblable histoire où un cuisinier afghan, employé de shawarma prénommé Oussama, est soupçonné d'être le véritable Ben Laden (l'action se passe quelque temps avant sa capture) réfugié en Moldavie. En résulte une cascade d'aventures complètement irréelles, loufoques et absurdes. C'est forcément l'aspect de farce "hénaurme" qui séduit mais Lortchenkov, derrière la caricature, met le doigt sur des problèmes qui sont encore d'actualité dans son pays : le pouvoir d'une oligarchie qui a toujours les clés du pouvoir, l'écart grandissant entre riches et pauvres, la douloureuse sécession de la région de la Transnistrie qui a fait allégeance à la Russie, les rapports complexes avec la Russie et la Roumanie, deux pays dont l'influence contraire contribue à écrire le futur destin de la Moldavie, vers l'union européenne, ou pas. Bon, d'accord, le dernier amour du lieutenant Petrescu n'est pas un traité de géopolitique mais son ancrage dans un certain réalisme social et stratégique n'est pas étranger au plaisir que l'on prend à cette satire délicieusement grotesque et plus profonde qu'il n'y parait.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Si vous ne connaissez pas encore Vladimir Lortchenkov, c'est un tort, vous n'êtes pas encore tombés sous le charme totalement déjanté de Des mille et une façons de quitter la Moldavie. Déjanté de nouveau, totalement décalé, fou, barré, barjot, cinglé, ce roman est l'oeuvre d'un mec qui ne peut être lui-même que totalement dévasté. Je n'aimerais pas être dans sa tête... encore que si, à l'occasion, ça doit être un grand moment de délire...

Mais revenons à ce roman qui part dans tous les sens pour le plus grand bonheur des lecteurs. Il faut dire que les services secrets moldaves sont mal partis avec une telle bande de bras cassés. Ils ne sont pas formés, ont, pour les plus anciens les réflexes du KGB. Ils sont sous-payés, alcooliques, fainéants et lorgnent avec envie sur la place de leur supérieur hiérarchique qui, s'il disparaissait inopinément, la leur laisserait. Tout n'est que complot et complot dans le complot, bidouillages, rapports bidons, implications d'autrui si elle sert son propre avancement, ... Seul Petrescu, flic, pas espion, paraît honnête et travailleur.

Le ton du bouquin est à l'humour, l'ironie, la moquerie, la raillerie. C'est très drôle, j'ai ri souvent, Vladimir Lortchenkov ne reculant devant rien pour un bon mot, une blague. Dans le même temps, il assène quelque vacherie, toujours avec légèreté :

"Mais si tu as besoin de justice, va faire ton stage au comité des Droits de l'homme.

- Il y en a un chez nous ?

- Naturellement. Les Américains en ont ouvert un, il y a deux ans.Et juste après, ils ont fermé le bureau de la CIA en Moldavie.

- Comment ça se fait ?

- Ben, pourquoi ils auraient gardé deux organisations identiques dans un même pays ?" (p.126/127)

La farce est grosse et c'est cette grosseur qui la rend irrésistible. Vladimir Lortchenkov est en train, livre après livre, de dresser un portrait peu flatteur de son pays, mais finalement assez sympathique, on a plus l'impression d'être en Syldavie que dans un pays réel. Moi, franchement, si tous les Moldaves sont comme les décrit le romancier, je veux bien aller y faire un tour.

Question, objet, le livre est de qualité de la couverture à l'intérieur, ainsi les toutes jeunes éditions Agullo m'ont déjà habitué. La traduction n'a pas dû être aisée, mais je soupçonne Raphaëlle Pache d'avoir pas mal ri dans son travail, certains livres semblent plus agréables à traduire que d'autres.

Excellent, excellent...
Lien : http://www.lyvres.fr
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Entre la Roumanie et l'Ukraine, il y a la Moldavie. Oui, ça existe. Mais à lire ce livre, on se demande comment ça peut tenir debout. Car ce livre, voyez-vous, est l'histoire morose et compliquée d'un jeune lieutenant des services secrets, à la fois chasseur et victime , impliqué bien malgré lui dans une histoire de terrorisme international et de cul torride - puisqu'il faut dire les choses comme elles sont.
Petrescu, c'est un type qui essaie de rester normal dans un monde qui disjoncte . Un mec qui a bâti sa carrière sur les ruines fumantes du KGB, qui cherche à rencontrer des femmes pour égayer un peu ses journées d'interrogatoires, et qui se paie un chawarma à midi.
Banal ? Pas tant que ça. Parce que dans le kiosque qui vend des chawarmas (excellents) officie un Afghan impassible, qui ressemble à Ben Laden (mince !) , qui s'appelle Oussama (haha !) , et qui pourrait fort être l'ennemi numéro Un en personne. du moins , c'est ce qu'espèrent les services secrets, qui voient là l'occasion de briller à la face du monde ... et d'empocher l'aide financière des Nations-Unies.
Alors quand le trancheur de concombres se fait trancher à son tour, tout bascule...
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La seule zone lumineuse de sa mémoire, c’était un séjour de deux ans à Londres, où Édouard avait eu l’intention d’apprendre les bottes secrètes de James Bond. Hélas, les collègues anglais ne prêtèrent aucune attention à l’homme en imperméable crotté venu d’un pays obscur (ils ne cessaient de confondre Malte et la Moldavie). En deux années, Édouard n’apprit qu’une seule chose : comment bien faire infuser le thé.
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Quand le Premier ministre de Turquie est venu en visite ici, la police locale a décidé de virer les Kurdes de Chisinau. Eh ben, on nous a tous envoyés en province pendant deux semaines. Impossible de leur faire entendre qu’un Kurde et un Syrien, ou un Soudanais, par exemple, appartiennent à des pays et des peuples différents.
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-Braves gens, clochards ! j'ai à vous annonce rune nouvelle qui va chambouler vos cœurs et toute votre vie:
des voix s'élevèrent de la foule:
-Ils suppriment les bouteilles en verre ?
-ils vont enfin réparer la conduite de chauffage à l'aéroport ?
-Les chiens ont la tuberculose et on ne peut plus les manger ?
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Sa nomination au commissariat n°134 n’avait toujours pas débarrassé Sergueï de son habitude de se vêtir avec soin, en civil, de se raser de près et d’embaumer une agréable eau de Cologne. Car même exilé dans ce trou, il espérait ne pas se déconsidérer et, tôt ou tard, atteindre le but principal de son existence, à savoir devenir d’abord ministre de l’Intérieur, puis président. Bien évidemment, pour que sa carrière prenne la trajectoire ascendante voulue, Sergueï aurait pu tout simplement se faire muter au commissariat de Bendery – projet pour lequel des parents plutôt influents l’auraient aidé. La ville transnistrienne de Bendery ne reconnaissait pas la police moldave, mais après le cessez-le-feu, les représentants des forces de l’ordre n’en furent pas expulsés pour autant, si bien que servir dans un commissariat local pendant une année ou deux vous garantissait un avancement et une réputation de héros. À cette époque cependant, Petrescu était à l’évidence toujours influencé par certaines pages de Rue de la sardine, de Steinbeck (son écrivain préféré) : le jeune lieutenant pensait qu’il serait en mesure d’introduire des améliorations dans l’univers de ce quartier, qu’il saurait démontrer à ces alcooliques nécessiteux et misérables qu’un homme en uniforme pouvait être un protecteur et pas seulement un ennemi. Mais à présent, il était clair que l’atmosphère ne se prêtait plus à un tel optimisme.
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– Réponds, salopard, où t’as foutu le magnétophone ?
Le petit homme basané en pantalon crasseux, dont la couleur n’était identifiable qu’à une inscription – « Green jeans » – au niveau de l’aine, poussa un gémissement plaintif. Quant au lieutenant Petrescu, entré au service de la police deux ans plus tôt, il essayait de comprendre : éprouvait-il de la pitié pour ce type ? Petrescu n’avait aucune certitude en la matière. D’un côté, il comprenait que le suspect – c’est-à-dire le type en question – était davantage tourmenté par sa gueule de bois que par la perspective d’un châtiment sous forme de privation de liberté pour un certain nombre d’années ; d’un autre côté, Petrescu était effrayé par la possibilité de devenir le même monstre inhumain que ses collègues au poste, dont il lui semblait parfois qu’ils pourraient dérouiller leur propre mère sans même ciller.
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Video de Vladimir Lortchenkov (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vladimir Lortchenkov
Vladimir LORTCHENKOV - Des mille et une façons de quitter la Moldavie .A l'occasion de la première édition du salon Russkaya Literatura qui s'est tenue les 7-8-9 novembre à l'Espace des Blancs Manteaux à Paris, rencontre avec Vladimir LORTCHENKOV, auteur de "Des mille et une façons de quitter la Moldavie" aux éditions Mirobole. http://www.mollat.com/livres/vladimir-lortchenkov-des-mille-une-facons-quitter-moldavie-9791092145212.html Notes de Musique : ?I've Been Waiting For You? (by Silence Is Sexy). Free Music Archive.
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