Elégies et sonnets

Cette poésie de la fin du Moyen-Age n'est vraiment pas facile d'accès. Pourtant elle dégage une force immense et entraînante. L'amour y est omniprésent et amène autant de joie (quand l'Aimé est proche) que de souffrances infinies (lorsque l'Il est absent). Les mots de Louise Labé sont à lire à haute voix, le vieux français se rendant plus accessible ainsi.
Au final, j'ai été heureuse de cette découverte même s'il me faudrait bien du temps pour relire ces vers et les apprécier à leur juste valeur.

L'édition que j'ai lue compte une mise en contexte de Tancrède de Visan, au sujet de la Renaissance lyonnaise, et de la Belle Cordière. C'est un parfum de la Renaissance que l'on sent lorsqu'on lit cette oeuvre mince, mais belle. Assez complexe du fait de l'orthographe, elle se lit lentement. L'adresse à Mademoiselle Clémence de Bourges est un écrit à thèse, les trois élégies et les vingt-quatre sonnets en décasyllabe sont délicieux et doux-amers à lire. J'ai eu du mal avec le décasyllabe au début, m'accommodant mieux de l'alexandrin ou de l'octosyllabe, mais c'est purement personnel. Les dieux et déesses antiques apparaissent tout au long de l'oeuvre, et je me fis la réflexion, guidée par la préface de Tancrède de Visan, qu'Amour semble ici une religion, avec ses mythes, ses antiennes et ses rituels.

A oeuvre brève, critique brève, j'ajouterais cependant qu'en dépit de sa complexité, ces écrits me donnèrent envie de découvrir le dialogue entre la Folie et l'Amour, de Labé également.

J'ai découvert la Belle Cordière en même temps que Baudelaire, avec un professeur de français en 4ème. Je suis tombée amoureuse de ses mots et de ses vers. le "vieux françois" m'a accroché et j'ai adoré ça !

Les textes sont souvent fleur bleue, mais pour l'époque qu'une femme fasse partie des érudits était déjà beaucoup...