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EAN : 9782824609690
480 pages
City Editions (19/04/2017)
4.05/5   46 notes
Résumé :
Ce livre est paru en 2014 sous le titre 'La fabrica'.

Né dans une famille miséreuse, Blaise est vendu par son père alors qu'il n'est encore qu'un enfant. Dans l'atelier d'un peintre, il perfectionne son art du dessin et rêve de devenir un grand artiste. Mais en 1539, la Renaissance a beau étendre ses lumières sur la France, elle éclaire difficilement ceux qui, comme lui, sont issus de la fange des ruelles. Les hasards de la vie font qu'il est contrain... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Une imagination romanesque. Parfois nous oublions cette qualité littéraire. Qu'est ce qui « fabrique » un roman ? Ne dit-on pas sur le ton du reproche «  arrête d'en faire tout un roman »...Arrête d'imaginer, arrête de chevaucher à travers les praires ouvertes de ton esprit… Arrête de combler le vide, de composer une musique. Mais quoi de plus intéressant, de plus captivant, de plus envoûtant parfois que de, précisémen,t 'en faire ...tout un roman.
Le point de départ de ce roman ? Justement une pièce manquante au puzzle de l'histoire. Une place restée vide qui toutefois n'empêche pas de contempler une oeuvre dans sa totalité...qui nous en donne l'illusion . A tel point que notre esprit englobe le vide faisant partie intégrante de l'ensemble. Et pourtant, ce petit espace devient pour celle douée de cette imagination romanesque, l'auteure, un grain de sable qui ne cesse de lui rappeler que le vide appelle la lumière. Comme devant un trou de serrure, l'esprit devant la réalité demande la vérité. « Oculus veritas »...L'oeil de la vérité, le savoir par les sens. La Renaissance porte en ses lettres son élan. Re-naître. Re -naître à la réalité par la vérité des sens. Il faut chercher la clé...
De ce que l'on voit, de ce que l'on touche,perçoit, observe. Remettre en question, douter, s'interroger, comprendre, prouver, démontrer, tener, expérimenter,..oser, voilà de nouvelles clés.
Le savoir ne se contente plus de croire, il faut que la réalité devienne vérité. Re-naisance, recherche, quête, humanisme, la science et l'art s'entrelacent, s'interrogent, se découvrent et se nourrissent l'un l'autre. le corps et l'âme. La nudité s'explore, se dévoile, les sens deviennent les pédagogues de la pensée. Mais tout n'est pas si simple, tout n'est pas acquis. Privilèges, obscurantisme, pouvoirs, la société de la Renaissance n'était pas pleine de richesses pour les « sans nom ». Tout était à conquérir. Il faudrait bien plus qu'un siècle pour tenter d'y parvenir. Les « sans nom », voilà encore une image lacunaire..Ceux que l'on ne nomme pas, qu'on ne voit pas, ceux que l'on chasse de la réalité, ceux dont l'absence laisse sous entendre malgré tout la part manquante de la vérité.
Cette époque où l'habit faisait déjà le moine , et faire baisser les yeux des démunis. La Renaissance connaissait certaines lumières et des ombres sévères. Ainsi Les Lois Somptuaires imposaient elles le respect du code vestimentaire de son rang. Point de velours pour le laboureur. On comprend mieux certaine passion, certains engouements, certains principes qui ont traversés les siècles et uniformisent nos sociétés….
( lisons Montaigne : « La façon dequoy nos loix essayent à régler les foles et vaines despences des tables et vestements, semble estre contraire à sa fin. le vray moyen, ce seroit d'engendrer aux hommes le mespris de l'or et de la soye, comme des choses vaines et inutiles; et nous leur augmentons l'honneur et le prix, qui est une bien inepte façon pour en dégouster les hommes; car dire ainsi, qu'il n'y aura que les Princes qui mangent du turbot et qui puissent porter du velours et de la tresse d'or, et l'interdire au peuple, qu'est-ce autre chose que mettre en credit ces choses là, et faire croistre l'envie à chascun d'en user. »)… Mais ceci serait à lui seul l'objet de tout un roman.
Revenons à «  L'anatomiste » .. La pièce manquante pour l'auteure ici quelle est-elle ? : l'identité de l'artiste qui illustra le plus grand traité d'anatomie humaine : de humanis corpororis fabrica libri septrem. (La Structure du Corps Humain) plus connu sous le nom de la Fabrica, rédigé par l'un des plus grands anatomistes de l'histoire, édité en sept tomes en 1543, par André Vésale.
Qui donc est l'auteur de ces planches ? de ces dessins, de ces gravures ? Quelle fut l'histoire de cet artiste et pourquoi son nom ne fut-il jamais dévoilé ? Quel est cet inconnu ? A travers l'histoire de Blaise et Marie Ursule nous traversons un pan de l'histoire des sciences et de l' Art de l'Europe en cette première moitié du 16e siècle.
Un temps différent du nôtre mais où la liberté était déjà la soeur du courage.
Nous voici donc sur les traces et les pans de l'histoire. ...Un roman qui se lit d'un trait, un plaisir de lecture.

Astrid Shriqui Garain
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J'ai terminé ce roman hier soir, et j'ai décidé de m'accorder une nuit avant de rédiger cette critique.
Quelques heures nécessaires à mon esprit pour s'imprégner de cette histoire et la commenter avec recul.
Car j'étais bien incapable, après avoir lu la dernière phrase, en refermant ce livre, d'argumenter de manière constructive tant j'étais secoué.
L'anatomiste n'est pas du tout un roman à suspens. Ici, pas de meurtres sanglants, pas d'enquête, pas d'indices qui pleuvent à chaque chapitre et abreuvent le lecteur impatient de découvrir la vérité.
Pas d'ambigüité non plus au niveau des personnages. On sait qui sont les bons et qui sont les méchants, avec cependant des nuances parsemées dans le caractère des protagonistes. Ils sont loin d'être lisses et caricaturaux.
Difficile pour moi de donner un style précis à ce roman. Etant à la fois un récit historique, d'aventure et d'amour, L'anatomiste est aussi la reproduction fidèle et documentée de la façon dont vivait les gens, riches ou miséreux, au temps de la Renaissance, période dont on garde souvent une image noble (grâce aux découvertes scientifiques et aux créations artistiques notamment), mais dont on oublie les petites gens.
Marilyne Fortin a construit son oeuvre autour de faits réels et surtout autour du traité anatomique " de humani corporis fabrica ", qu'elle a découvert durant ses études universitaires, et dont l'auteur des illustrations demeure anonyme.
Elle a donc imaginé le parcours qu'aurait pu avoir cet artiste. Marilyne Fortin lui a donné vie, âme et corps par le personnage de Blaise, enfant misérable vendu par ses parents à un peintre qui le formera à son art, puis exploité par un chirurgien sans scrupule.
Blaise est un jeune garçon abîmé par la vie, dont le premier malheur est d'être né pauvre. Mal-aimé, exploité, méprisé… Mais plutôt que de s'effondrer face aux épreuves, il se renforce.
Il se renferme dans son mutisme que l'on prend pour de la crétinerie, il apaise ses tourments par la contemplation de choses douces et simples de la vie, il fait de son talent pour le dessin un outil précieux à qu'il doit préserver, convaincu qu'il n'a pas d'autre talent que celui-là…
Blaise est un personnage totalement atypique et attachant, chargé d'émotions, pas seulement négatives. C'est un personnage à qui l'on refuse l'amour mais qui aime mieux que les autres. Parce qu'il est pur, il aime d'un amour véritable, cristallin.
Il aimera Marie-Ursule, cette jeune femme que la vie n'a pas épargnée non plus.
Prostituée par obligation dès l'âge de 12 ans, elle ne connaît de l'amour que l'aspect vicié, charnel et sans sentiments. Habituée à ce qu'on l'on convoite son corps comme un produit destiné à satisfaire une envie impérieuse, elle trouvera dans le regard de Blaise la pureté et l'innocence qu'elle n'a jamais vu dans aucun regard.
Au travers des autres critiques, je m'aperçois que c'est davantage l'aspect historique qui est loué dans l'oeuvre de Marilyne Fortin. S'il est vrai que le fond documentaire est solide, que le mélange entre l'art, la science et la médecine est très habile, ce n'est pas ce qui m'a le plus charmé.
Les séances de dissection anatomique, bien que décrites efficacement, sont parfois répétitives.
Le roman manque un peu d'action. Je reconnais avoir trouvé un début d'ennui, passée la moitié du livre, l'histoire commençant à stagner. Heureusement, les événements viennent relancer l'intrigue à point nommé.
Le style de l'auteure est très narratif. Les chapitres sont longs, il y a très peu de dialogues, beaucoup de descriptions.
Il est probable que cela m'a aidé à me plonger dans l'univers que Marilyne Fortin a choisi, mais cela engendre aussi une forme de ronronnement intempestif. Rien qui ne puisse, heureusement, complètement ternir la qualité artistique du livre.
L'aspect historique et le cadre de vie des nécessiteux dans ce contexte sont donc très bien relatés, mais c'est surtout la relation de Blaise et Marie-Ursule qui m'a envouté.
C'est avec subtilité et élégance que leurs sentiments prennent vie. J'ai eu la sensation que tout le reste n'avait été imaginé que pour servir l'intrigue amoureuse des deux personnages.
Plus j'avançais dans l'histoire et plus j'étais touché par l'émotion, jusqu'à être littéralement pris aux tripes dans les dernières pages du récit.
Hier soir, j'avais un noeud dans le ventre et une boule dans la gorge en achevant ma lecture. Il m'a fallu sortir prendre l'air et marcher un peu pour dégager le trop plein d'émotions.
Paradoxalement, je ne peux pas dire que le livre est un réel coup de coeur. Si l'ensemble du livre est d'une qualité indéniablement excellente, ce n'est que vers la fin que j'ai totalement été submergé…
Cependant mon avis peut toujours changer avec le recul.
Quoiqu'il en soit, je ne regrette pas d'avoir choisi de lire ce livre d'une auteure trop méconnue.
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L'anatomiste est un roman peu commun, difficile à classer dans une case préformée.

Historique ... parce qu'il est basé sur des circonstances réelles, les dissections de cadavres pour établir l'anatomie du corps humain mal connue au 16ème siècle.

Aventure ... parce que le personnage principal, Blaise, mal-aimé, exploité, méprisé n'a de cesse de vouloir s'extirper de sa condition miséreuse pour poursuivre son rêve.

Amour ... parce que, malgré les conditions de vie exécrables, deux êtres abîmés par la vie vont découvrir un attachement inattendu et sincère l'un pour l'autre.

Après avoir découvert le traité anatomique "De humani corporis fabrica" de André Vesale lors de recherches étayant sa thèse en Histoire, Maryline Fortin a été frappée par la précision et la beauté des illustrations anatomiques provenant d'un artiste anonyme. Elle s'est imaginé la vie de ce dessinateur le plaçant dans les bas-fonds d'un Paris crasseux et insécure.

Les personnages peuplant les pages de ce roman sont loin d'être lisses et caricaturaux bien que l'on ait aucun doute sur l'identité des "bons" et des "méchants". Blaise est un dessinateur qui ignore l'étendue de son talent. Les épreuves, vécues depuis sa petite enfance, l'ont rendu méfiant et pour se protéger il s'est enfermé dans un mutisme obstiné. Mais c'est une âme pure, bouleversé par la beauté que la nature offre à ses yeux admiratifs.

Ce n'est pas un coup de coeur mais une découverte surprenante que ce roman inventif qui célèbre le mariage de l'art, la science et la médecine. le style de l'auteure très narratif nous embarque dans les ruelles sombres et tortueuses du quartier des Halles, au Cimetière des Innocents, lieu de sépulture propice à la "chasse aux cadavres", ainsi qu'aux séances d'anatomie publiques, dissections de l'époque. Avec une précision saisissante, rien ne nous est épargné; ni les odeurs nauséabondes et putrides; ni les couleurs sanguinolentes et verdâtres. du cagibi où se déroulent les séances illicites au sordide taudis de la prêteuse sur gages, le réalisme est remarquable.

Et pourtant, le plus grand frisson est provoqué par l'amour pur et cristallin de deux loqueteux, issus de la fange, Blaise et Marie-Ursule, une prostituée poussée dans les bras de clients dès son jeune âge par sa mère adoptive afin d'améliorer l'ordinaire!

Maryline Fortin réussit à maintenir son lecteur attentif malgré la parcimonie de dialogues, la répétition des présentations d'écorchés ... etc. Combien de possibilités un prétendu crétin scribouilleur et déterreur de macchabées dans des charniers avait de tisser un lien sincère avec une catin de la fange qui ne connaît que le commerce vicié de son corps? Pourtant l'alchimie entre ces deux êtres totalement différents va fonctionner. Leur relation subtile et élégante va leur servir de pilier solide pour satisfaire leur besoin de s'enraciner de façon honorable dans la société.

Pendant toute la lecture du roman, La Renaissance résonne à l'écho de nos livres d'Histoire avec François 1er, ses châteaux, sa cour; période noble, riche en découvertes avec son nouveau mode de vie, ses ors et ses multiples découvertes en art et en sciences, où plane l'esprit du célébrissime Léonard de Vinci. Ce récit met en avant, les oubliés de l'Histoire, les gens du peuple vivant dans le dénuement le plus total dans les bas-fonds de la capitale et d'ailleurs, acculés aux besognes peu ragoûtantes pour survivre. Pages après pages, on voit la société qui, petit à petit, émerge de la noirceur médiévale.

En achevant la lecture, il m'a été difficile de démêler l'écheveau des émotions suscitées par cette aventure si singulière, peu commune et certainement inoubliable. Avec du recul, j'arriverai probablement à être plus critique mais ce roman sera un de ceux dont je me souviendrai longtemps, c'est certain!
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C'est au cours de ses études que Marilyne Fortin a découvert de Humani Corporis Fabrica (1543), un traité anatomique aussi innovateur que déterminant pour son époque, principalement grâce aux magnifiques gravures qui l'illustrent. Fascinée par le mystère entourant l'artiste derrière cette oeuvre grandiose qui, jusqu'à ce jour, demeure inconnu, l'auteure a habilement entrelacé ses connaissances de l'art, de la science et de la vie parisienne du XVIème siècle pour parvenir à un dosage parfait entre les faits attestés et la fiction pure ! L'anatomiste est un roman historique inventif et éclairé qui a remporté, et on le comprend, un très grand succès notamment au Québec où il a été finaliste du prestigieux Prix du Gouverneur Général.

Magnifiquement documenté, solidement construit et animé de personnages marginaux mais attachants, L'anatomiste est un roman historique d'une incontestable originalité, qui célèbre l'heureux mariage de la science et de l'art.

L'auteure a dû fouiller pour en savoir plus sur le Paris de l'époque et conditions de vie des gens pauvres, et ainsi témoigner de leurs réalités. Cette incursion au coeur du Paris de la Renaissance est passionnante et particulièrement réussie. Marilyne Fortin n'hésite pas à entraîner son lecteur à sillonner les ruelles sombres du quartier des Halles ainsi que le cimetière des Saints-Innocents, un lieu de sépulture particulièrement propice à la «chasse aux cadavres»...

Bien entendu, on pourra s'étonner (ou même s'indigner) de ce que la langue de l'auteure soit si crue, notamment lorsqu'elle relate les séances de dissection auxquelles Blaise assiste !

«Se saisissant d'un scalpel, Ulbert incisa le cuir chevelu fraîchement rasé en suivant les contours de la tête. Soulevant ensuite la peau en quatre sections comme de vulgaires morceaux d'étoffe, il écorcha le crâne avec des gestes précis et étudiés. Ce faisant, il se trouva à exposer directement l'os du crâne. Abruptement saisi par le blanc spectral de l'os mis à nu et le rouge ferreux de la peau arrachée, Blaise eut une vive réaction à la vue du contraste violent de ces deux couleurs qui se jouxtaient.»

Il est vrai que ses descriptions donnent parfois le frisson mais c'est ce réalisme remarquable, cette sorte d'esthétique des bas-fonds, qui apporte à ce roman social un vernis de réel, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler le célèbre feuilleton d'Eugène Sue, Les mystères de Paris.

«Les robes d'occasion étaient de jolies choses, mais elles empestaient la plupart du temps. Leurs coquettes propriétaires les portaient et reportaient sans cesse, puisque leur garde-robe, règle générale, se composait de fort peu de morceaux. L'exception, bien entendu, était ces femmes de la haute noblesse qui pouvaient se permettre l'achat de plusieurs toilettes par année, le luxe de vêtements parfumés. Toutefois, celles-là comme les autres moins fortunées ne lavaient jamais leurs jolies tenues de peur d'en voir les couleurs s'affadir. du coup, les fournitures qui parvenaient dans l'échoppe de la veuve Lefebvre portaient l'odeur d'années de sueur et de relents de nourriture accumulées.»

Tout en s'appuyant sur une solide documentation, qui pourtant jamais n'entame la fluidité de son intrigue, Marilyne Fortin réussit le pari de transporter littéralement le lecteur dans les tourments d'une société émergeant lentement de sa noirceur médiévale. de théâtres d'anatomie publique au cagibi de dissection illicite, en passant par la sordide maison de chambre de la prêteuse sur gages, rien ne manque pour immerger le lecteur dans des lieux et une époque que Marilyne Fortin a su matérialiser et reconstituer avec justesse. L'anatomiste a décidément tout du roman historique modèle ! On aimerait vraiment pouvoir lire davantage de romans historiques de cette trempe !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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J'ai bien aimé les pérégrinations du petit Blaise qui deviendra grand. Né d'une famille miséreuse dans les tourments de la Renaissance, Blaise possède un talent unique pour faire de magnifiques dessins.
Son talent hors du commun, par l'imagination de l'auteure, Marilyne Fortin, l'amènera à participer malgré lui au chef-d'oeuvre: de Humani Corporis Fabrica (1543), un traité anatomique aussi innovateur que déterminant pour son époque.
Biaise est vendu par son père alors qu'il n'est encore qu'un enfant. Les hasards de la vie le conduisent à travailler pour un chirurgien peu recommandable qui impose à Biaise toujours plus de séances de dissections de cadavres et l'oblige à une quête effrénée pour dénicher des corps dans les cimetières de Paris. Blaise fait alors la rencontre de Marie-Ursule, une énigmatique prostituée. Il fera tout pour s'en approcher et son âme d'artiste renaît à son contact. Cette portion du roman, plus fleur bleue, fait le lien avec les rencontres finales de Blaise avec le grand maître italien qu'est Titien et le célèbre anatomiste André Vésale (Andreas Vesalius). Ce roman est bien calibré, instructif et suscite l'intérêt envers le traité d'anatomie. On voit bien que le balbutiement de médecine d'époque avait tout à gagner avec une série d'images qui permit de voir et de comprendre pour la première fois la véritable architecture du corps humain. Belle imagination de l'auteure pour recréer une Renaissance plutôt morbide mais fondatrice de l'anatomie moderne.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans sa vie d'avant, elle avait toujours agi selon la volonté d'un autre. Avec Blaise, elle tenait à ce que ce soit différent. Au contraire de toutes ces bêtes qui ne lui avaient inspiré que de la froideur, du mépris ou de la pitié, elle voulait le désirer tant que ça en soit insupportable. Elle voulait que cet attrait immense l'habite à un point tel qu'il puisse faire la différence, le moment venu, entre ce qu'elle ressentait jadis en tant que fille commune et ce qu'elle éprouverait bientôt en tant que femme ordinaire qui aime et se laisse aimer.
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L'aimerait-il dans la réalité aussi fort que dans les fantaisies qu'il entretenait à son sujet depuis si longtemps ? Était-il prêt à la découvrir heureuse et sereine auprès d'un autre, à essuyer un rejet, ou à la découvrir disposée envers lui, mais vieille, fanée, amère ? Pourrait-il supporter de revenir bredouille ou coupé de sa plus grande source d'inspiration ?
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Elle avait été un boulet pour sa mère et elle ne supporterait plus jamais de l'être pour quelqu'un d'autre. En contemplant son compagnon, elle pensa avec une pointe au cœur à tout ce qu'il était pour elle. Fallait-il qu'elle soit folle pour songer à l'abandonner ? Triste, mais résolue, elle continua de regarder la route qui s'étendait devant elle. Son chemin était là, quelque part. Elle ne devait pas le manquer.
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Pour lui, il n'y avait pas de physiques laids, seulement des beautés qui entraient dans l'une ou l'autre de ses catégories: les beautés classiques dont les proportions et les caractéristiques correspondaient aux canons édictés de la société, puis les beautés atypiques, celles que l'on oubliait de remarquer ou qu'au contraire on remarquait trop cruellement.
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