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EAN : 9782081329959
300 pages
Flammarion (24/09/2014)
3.19/5   26 notes
Résumé :
Au XXIe siècle, François Ier apparaît comme le père de la Renaissance française, l'ami de Léonard de Vinci, le bâtisseur de Chambord et de Fontainebleau, le vainqueur de Marignan, l'allié de Soliman contre l'ennemi juré du royaume, Charles Quint. Mais ces traits saillants ne sont-ils pas l'arbre qui cache une forêt bien plus complexe ? Dans cet essai biographique d'un genre nouveau, Franck Ferrand dépasse l'image d'Épinal et nous dépeint ce roi sous les traits d'un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
François Ier , le Roi de la Renaissance française, occupe une place de choix dans l'Histoire de France. Peut-être est-il surestimé ? C'est ce que pense Franck Ferrand qui se livre à une véritable politique de démolition (bien qu'il s'en défende). C'est pourquoi, je n'ai pas apprécié cet essai. Chaque homme a sa part d'ombre et de lumière, c'est ce qui est intéressant dans les biographies. Ici le portrait est uniquement à charge. La seule "qualité" que l'auteur concède à François Ier est sa prestance physique, qualité qui n'en est pas vraiment une car il n'y est pour rien et surtout parce que finalement elle le dessert : il était le jouet des femmes et comme, selon l'auteur, il manquait d'intelligence et de la plus élémentaire psychologie, il jouait de ses attraits devant ses adversaires, Henri VIII et Charles Quint en particulier, ce qui attisait jalousie et rancoeurs alors que sa diplomatie était déjà aventureuse.
Enfant gâté, adulé par sa mère Louise de Savoie (à qui on doit selon Ferrand toutes les belles choses accomplies durant la première partie de son règne) et par sa soeur Marguerite d'Angoulême, intellectuelle brillante qui s'est toujours effacée devant son frère, il n''était pas un visionnaire mais prisonnier de ses impulsions.
François était présomptueux, borné, mené par ses obsessions (le Milanais en particulier), jaloux de ses prérogatives, cruel, traître, inconstant, ingrat, dépourvu de culture et de sens politique, il a exercé une féroce censure qui contredit sa réputation d'amoureux des lettres. Il a fait torturer ses adversaires, exercé une répression des plus féroces contre les Vaudois. Certes mais peut-on juger de la tolérance au XVI ème siècle ? Bref la complexité des personnages qu'essaient de traduire tant d'auteurs de biographies est absente ici. Un essai biographique qui manque quelque peu de nuances.
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Ce portait de François 1er se veut à contre-courant de l'imagerie traditionnelle, qui fait de ce Valois-Angoulême un grand roi chevaleresque amenant la Renaissance en France.
Franck Ferrand rappelle qu'il fut mené tout à la fois par un rêve de conquête en Italie, constant durant tout son règne, rêve coûteux et dramatique, amenant des défaites terribles comme celle de Pavie en 1524, et par les femmes de sa vie.
Sa mère, Louise de Savoie, tout d'abord, bien plus politique que lui, moins impulsive, mais accaparant tous les rouages du pouvoir autour de sa personne. C'est elle qui assurera la régence pendant l'emprisonnement de son fils chéri en Espagne après Pavie. Sa soeur aussi, Marguerite, toute dévouée à son frère, dont elle ira négocier la libération en Espagne auprès de Charles Quint. Ses maîtresses enfin, d'abord Françoise de Foix, comtesse de Châteaubriant, puis Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes. le roi courrait les femmes et céda à toutes les demandes de ses maîtresses, qui furent les premières de l'Histoire de France à avoir un statut à la Cour.
Ce roi vaniteux était prêt à s'allier à l'Empire ottoman, juste pour affaiblir son ennemi Charles Quint. Il a touché le fond, lorsque pour prix de sa liberté, il a consenti de laisser ses enfants en échange en otage en Espagne, tout en sachant qu'il n'honorerait pas le traité signé. Peu surprenant alors que son second fils Henri, n'ait fini par préférer à ce père peu aimant celle qu'il l'a éduqué, Diane de Poitiers.
L'art italien est certes venu en France à la suite de ses conquêtes, à commencer par Léonard de Vinci, pourtant le roi est-il le vrai responsable de cette ouverture artistique ? Il a surtout cherché à diffuser sa légende de roi chevalier.
Quant à l'idée qu'il aurait permis une certaine liberté de diffusion au protestantisme, il s'avère au contraire qu'il fut des plus réactionnaires sur le plan religieux, par calcul politique.
Lorsque sur chaque critère historique on le compare à son grand rival Charles Quint, il est difficile de trouver une raison logique d'admirer ce roi, certes flamboyant, mais bien peu avisé politiquement.
Franck Ferrand fait donc oeuvre utile en déplaçant l'imagerie de François 1er de la légende, reconstruite après coup, à une réalité bien plus limitée.
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J'ai lu ce livre un mois après celui de Max Gallo sorti récemment, et l'erreur que j'ai faite ça a été de ne pas les lire à la suite. En effet je pense que la comparaison entre les deux aurait été amusante, mais bon tant pis.

Ce que je peux néanmoins dire sur ces deux livres c'est que Franck Ferrand, va aller à l'inverse du livre de Max Gallo. Vous prenez le livre de Max Gallo, c'est énormément de louanges qui sont chantés sur François 1er, pour Max Gallo il est clairement un chevalier, un amateur d'art…

Ben pour Franck Ferrand ce n'est carrément pas ça, et il va passer 235 pages à le démontrer. A démonter ce mythe, qui selon lui, n'a pas lieu d'être et pourrait être attribué à d'autres rois de France comme Louis XVI, Charles V, Henri IV…

Alors ne connaissant pas la vie de François 1er sur le bout des doigts, je ne peux pas dire que Franck Ferrand a raison sur tout, mais c'est vrai que si on cherche un peu on ne peut pas donner tort à l'auteur. D'ailleurs ce comportement que Franck Ferrand reproche, on peut déjà le déduire nous-même en lisant le livre de Max Gallo. En effet dans ce dernier on remarque très aisément que ce roi était sous influence féminine, arriviste, magouilleur (trait qui ressort beaucoup avec l'alliance de Soliman) et avait quelques obsessions pour ennemis (le milanais par exemple, c'est d'ailleurs l'obsession qui m'avait le plus frappée).

Mais il faut dire que là Franck Ferrand va plus loin encore, en démystifiant ouvertement ce roi, ses actions et ses légendes. Ici, la légende du chevalier Bayard n'est qu'une légende ; le roi débonnaire n'est qu'un monstre qui a rétabli des sévices archaïques, une sorte d'inquisition contre les vaudois (c'est drôle comme mes lectures se suivent, les vaudois j'en ai entendu parler dans le livre sur les hérétiques au moyen-âge il n'y a pas longtemps) et envoyé à la mort des innocents comme Montecuculli ; le roi amoureux des lettres n'est qu'un roi qui a durci la censure ; le roi de France n'a pas été un roi de France et a gouverné via la vision des femmes qui l'entouraient, surtout par celle de sa mère Louise de Savoie (la fameuse régente noire à qui quand même Franck Ferrand admet des qualités gouvernementales malgré ses défauts). Bref, tout ça pour dire que l'auteur va dresser un portrait peu flatteur de ce roi, à qui la légende n'a donné surtout que des bons côtés.

Maintenant ce que je reproche un peu à ce bouquin, c'est qu'il fait des parallèles un peu abusés, par exemple un moment, Franck Ferrand cite Ivan le Terrible -presque contemporain de François 1er- en sous entendant que François 1er ne valait guère mieux que ce tsar de Russie. Moi perso ça me choque un peu, François 1er étant un ange à côté. Ensuite autre point un peu dérangeant c'est que Franck Ferrand critique l'homme, mais il n'en fait pas un homme pour autant je trouve. Là où Max Gallo est arrivé à donner un côté humain à ce roi, par exemple sur le sujet de la détention de ces enfants en Espagne, Ferrand le lui enlève, en en faisant un "festoyeur" un peu badin pressé de s'amuser et d'oublier ses fils, du coup c'est vrai que c'est un peu dérangeant à lire. Je ne dis pas que c'est faux, mais ça dérange.

Cela dit malgré cela c'est un livre intéressant à lire, car par le biais de François 1er (qui est le sujet de ce livre) on découvre un peu plus ce règne, et par conséquent on voit les erreurs qui ont pu être commise, comme par exemple le fait qu'il ait fait construire des châteaux hors de prix alors que le pays était exsangue par des années de guerre et j'en passe, les jalousies et les envies qui ont poussé à certaines actions (je pense à la duchesse de Pisseleu notamment), les vrais raisons de certaines ordonnances, la réalité de certaines légendes…

Au final c'était une lecture très intéressante, et connaissant le sérieux de ce journaliste et historien je pense qu'on peut prendre sans risque ce livre au sérieux, mais voilà en tant que lectrice lambda et n'ayant pas trop la possibilité de creuser ce que l'auteur avance – à moins de lire 100 livres – je vais seulement dire que c'est un livre à lire, et qui à l'approche du 500ème anniversaire de l'accession au trône de François 1er, a son importance.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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En ce moment, je parle de Renaissance avec mes élèves et forcément, on aborde le règne de François 1er.

Au début, j'ai trouvé intéressant que l'auteur contredise le portrait habituel de ce roi mais au fil de ma lecture, j'ai eu la sensation qu'il en faisait trop. Je ne remets absolument pas en question la véracité de ses propos mais je trouve que c'est un peu facile de critiquer les décisions de quelqu'un quand on a plusieurs siècles de recul. Et des réflexions comme "il aurait dû abdiquer après la défaite de Pavie, ça aurait fait moins de malheur" sont déplacées car on n'en sait rien. Et autant l'auteur critique fortement François 1er, autant il adule certains autres : Charles Quint et Louise de Savoie pour n'en citer que deux. Alors que si François 1er n'a jamais été capable de prendre seul une décision et d'agir pour le bien du royaume, c'est peut être justement parce que sa mère l'avait élevé dans ce sens là.

Dans ce livre, rien ne vient contrebalancer les critiques. Et parfois, on ajoute aux reproches des choses dont François 1er n'est pas responsable. Ce n'est pas lui qui a mal interprété sa volonté de faire du français la langue officielle... Alors certes, il a fait des erreurs mais ce livre frôle l'acharnement. Il manque clairement une partie qui nuancerait le portrait de ce François 1er. Que François 1er ait fait décorer ses châteaux pour lui, qu'il ait ruiné la France de l'époque, qu'il ait instauré les pires principes de la monarchie, ça ne change rien à l'héritage qu'il a laissé.

C'est aussi un peu difficile à lire, les phrases sont longues et les noms propres sont nombreux et s'enchainent. Si vous n'êtes pas bien au courant des gens et des événements de l'époque, vous êtes vite perdus. Et puis petite remarque personnelle totalement subjective : je n'apprécie pas qu'un auteur se fasse sa propre pub avec si peu de subtilité (il fait plusieurs fois référence à ses émissions et à ses autres livres).

Je n'ai pas détesté ce livre et n'ai pas eu de mal à le finir mais les portraits aussi orientés ont tendance à me déplaire.
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Lecture rapide et agréable, qui permet aux non-spécialistes d'en savoir plus sur le personnage de François 1er. J'ai apprécié le style simple et accessible, ainsi que l'effort fait par l'auteur pour limiter le récit aux moments clés, sans se perdre dans les détails. Quelques sources primaires et travaux d'historiens sont cités et intégrés de manière fluide dans le récit, par contre aucune note de bas de page ni d'annexe bibliographique qui permettent de retrouver ces sources.

Je suis globalement un peu déçue, et je trouve le prix de la version Kindle excessif (14 EUR ; pour ce genre de livres 9-10 EUR m'aurait paru un prix plus correct). Il n'y a aucune carte, or une carte de France et/ou de l'Europe à l'époque de François 1er aurait été très utile pour mieux se repérer et situer par exemple les principales batailles (Marignan, Pavie...).

L'approche n'est pas très objective tout le récit vise à soutenir la thèse d'un "mauvais roi", mais c'est un livre à thèse et de vulgarisation, pas un véritable travail d'historien, dont on ne peut pas vraiment en faire le reproche à Franck Ferrand. Malgré tout certaines allusions historiques ne sont pas explicitées, donc la dimension didactique n'est pas toujours évidente. Je cherche encore et toujours un "Peter Acroyd" français qui raconte l'histoire comme un roman sans trop tomber dans la simplification/vulgarisation.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Que les choses soient claires : mon intention, en brossant ce portrait-vérité, n'est pas de souiller la mémoire d'un des souverains les plus appréciés de l'histoire de France. Je voudrais seulement débarrasser son image de tous les ajouts, de toutes les surcharges qu'on y a mis. J'aimerais, en reprenant, un à un, les principaux épisodes de ce règne, montrer François tel qu'il était, non tel qu'on voudrait qu'il fût. Autrement dit, mon ambition est de faire entendre, au sein d'un prévisible concert de louanges, quelques notes discordantes, certes, mais vraies. Ce faisant, j'aurai le sentiment de rendre justice à tous ceux – ils sont innombrables – qui ont eu à pâtir de ses fautes, et hommage à d'autres rois de France, mieux propres à recevoir selon moi le titre de grand : par exemple Charles V, Louis XII, Henri IV ou encore Louis XVI – mais oui.
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Le connétable blêmit, hésita ; puis la mort dans l'âme, il s'acquitta de cette tâche honteuse, prit la petite mariée dans ses bras et la força de s'approcher du mari dont elle ne voulait pas... Après quoi, il quitta la Cour, pour ne plus jamais y reparaître du vivant de François 1er. Le maréchal - connétable, grand maître de France, avait fait le choix de ne plus servir un tyran assez vil, assez bas pour proférer de tels ordres.
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....Pour se donner le sentiment d'agir François Ier commit alors une quatrième erreur, incidente si l'on veut : Celle de s'affaiblir en envoyant plusieurs milliers d'homme sous les ordres du duc d'Albany, attaquer Naples !....
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Pas un jour ne se passe sans qu'hommage ne soit rendu à François 1er, d'avoir imposé la langue française dans les actes officiels.
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Vidéo de Franck Ferrand
Le 7.04.19, Franck Ferrand évoquait Chaval dans une émission consacrée à Sempé, dans "Vivement Dimanch"e (France 2).
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