Une BD qui allie l'intérêt des poèmes érotiques (dont plusieurs m'ont franchement parus très bon et dont j'ai scrupuleusement noté les auteurs) tandis que les auteurs illustrent les textes. Ca part un peu en tout sens, puisque les auteurs ont une contrainte de pages et le fait de devoir illustrer un texte qui s'illustre souvent déjà bien par lui-même.
Comment souvent dans ces recueils, je trouve qu'on flotte dans un entre-deux qui ne me satisfait pas : des belles illustrations, une galerie de talents de toute sorte qu'on peut découvrir, mais aussi un intérêt émoussé. Les poèmes sont sympas et plusieurs d'entre eux m'ont accrochés l'oreille (je lis les poèmes à voix haute pour bien les apprécier) mais je vois assez mal l'intérêt de certaines illustrations, pas toujours en accord avec le poème d'ailleurs. C'est presque plus du figuratif, avec des nues et du sexe, sans forcément de liens clairs.
Au final, la lecture n'est pas passionnante et vaut plus comme catalogue découverte d'artistes (dont certains qu'on ne présente plus) et comme initiation aux poètes érotiques, dont le talent est agréable. Maintenant, l'aurais je acheté pour autant ? Sans doute pas.
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Artiste multiforme, Jacques Loustal est notamment connu pour ses carnets de voyages, genre qu'il pratique depuis plus de quarante années. Cette pratique du dessin d'observation, sur le vif, n'est d'ailleurs pas étrangère à celle de la bande dessinée, les images faites en situation pouvant ensuite être utilisés comme socle d'un récit (« L'Homme de sable, avec Philippe Paringaux, Métal Hurlant, 1981). En compagnie Laurent Lolmède confrère ayant également pratiqué le carnet de voyages, on reviend dans cette rencontre du SoBD 2023 sur cette façon de dessiner… et de faire des livres. « Je faisais un dessin comme quelqu'un pouvait se mettre au coin d'une rue et fumer une cigarette », explique ici Loustal pour exprimer ce qui l'intéresse dans le dessin sur carnet. Pour lui, le voyage est eu coeur de cette activité graphique. Moins pour Lolmède, qui se définit plus comme un promeneur, un dessinateur de campagne. Pour ce dernier, le carnet de voyage est un objet à part entière, qui peut s'apparenter à un fanzine, tandis que Loustal évoque le plaisir fétichiste du carnet vierge, du livre blanc qu'il s'agit de peupler en toute liberté, l'exercice autorisant le dessinateur à choisir les outils qui lui conviennent. Evoquant le dessin-récit, qui condense en une seule image une scène qui peut être éclatée et s'étaler sur un certain temps, Laurent Lolmède rappelle que le B.A. BA du dessin, pour Lolmède, c'est de faire comprendre ce que le dessinateur voit. Les intervenants s'accordent sur le fait que le carnet de voyage est devenu un genre littéraire dessinée à part entière. le dessin sur le vif est un pratique très spécifique, qui rejoint également le reportage dessiné. La rencontre, qui s'est tenue le dimanche 2 décembre 2023, est animée par Frédéric Michel.
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