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sur 442 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a longtemps déjà j'avais lu la chose des ténèbres de Lovecraft. J'en gardais le souvenir d'une atmosphère angoissante et fantastique. Mais c'est plus récemment en lisant la chute de la maison Usher que l'envie de relire Lovecraft s'est manifestée pour revivre ces ambiances inquiétantes et surréalistes.
En la matière, "chuchotements dans la nuit" n'est pas décevant. Lovecraft nous plonge d'emblée dans le doute et l'inquiétude en mettant en scène un expert passionné de légendes, mais qui reste sceptique quant a leur véracité. Pas de surprise, le cadre est posé on se doute qu'il va bien devoir revoir ses positions rapidement.

Cet homme entretient des correspondances avec le témoin de phénomènes tout à fait étranges qui fait le lien avec les écrits de notre narrateur. Ces échanges s'accélèrent. Les coïncidences avec les légendes sont si troublantes qu'elles ne peuvent être mises de côté. On sent l'observateur des faits se rapprocher peu à peu de ces phénomènes comme un papillon attiré par la lumière. Il identifie des êtres vivants venants d'ailleurs et fait part dans ses courriers de ses angoisses d'être découvert et de sa mise en danger directe. Il n'a de cesse d'écrire à notre expert de bien se tenir à l'écart tout en lui envoyant des indices de plus en plus flagrants et inquiétants sur les phénomènes observés.
Comment se tenir éloigné dans ces conditions? comment ne pas vouloir faire le long voyage qui mènera sur les lieux et comment ne pas vouloir s'assurer par soit même de la réalité des faits?

Lovecraft tient le lecteur, il le promène et entretient une tension progressive en mêlant mystère, phénomènes étranges, personnages énigmatiques, paysages décousus sur une trame fantastique efficace. A la lecture de cette nouvelle on comprend que Lovecraft soit fréquemment désigné comme un des maitre du genre!
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Encore une fois, l'écoute d'un excellent podcast de France-Culture m'a rappelé de belles lectures, parmi les textes fondateurs de la littérature fantastique et d'horreur du XXème siècle…
En 1930, dans Chuchotements dans la nuit, Lovecraft nous raconte une histoire d'invasion extraterrestre et fortifie les bases d'un genre qui lui doit beaucoup. Je ne me souvenais pas de cette nouvelle ou, du moins, n'en avais pas gardé de souvenirs précis et, en même temps, j'éprouvais à l'écoute un sentiment de redécouverte.

Un récit à la première personne qui met le narrateur, Albert Wilmarth, un jeune professeur de littérature, à la fois au plus près de l'action et suffisamment à distance des évènements pour qu'il soit en mesure de les relater…
Une correspondance entre Albert Wilmarth et Henry Akeley, propriétaire d'une ferme isolée dans le Vermont…
Après que de terribles inondations aient fait dériver d'étrangers « choses » roses au fil de l'eau, le fermier est assiégé par des entités venues d'un ailleurs librement inspiré de la récente découverte de Pluton…

Dans une belle montée en puissance, le rationalisme pur et dur de Willmarth est progressivement ébranlé, au fur et à mesure qu'Akeley lui fait parvenir des photos, des enregistrements, des preuves des évènements dont il est le témoin. Il finira par se rendre sur place et affronter les aliens.
Ce récit contient de nombreux ressorts utilisés dans les récits d'invasions extraterrestres depuis le lieu isolé, la prise de contrôle des corps et des esprits, les technologies avant-gardistes…
La tension est savamment orchestrée. Ici, ce sont d'abord les moyens de communication entre les deux personnages qui rythment le récit car une lettre n'a pas le même effet qu'un télégramme ou un coup de téléphone ; puis, le voyage lui-même prend une valeur évocatrice au fil des moyens de transports empruntés, train, voiture, etc… le dénouement est à la fois spectaculaire et ouvert sur tout un faisceau d'interprétations.

J'ai découvert Lovecraft adolescente et je suis toujours émerveillée par le pouvoir de suggestion de son écriture.

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Prenez un phénomène climatique peu ordinaire, une poignée de témoins oculaires à la langue bien pendue et à l'imagination débordante, mélangez le tout avec un professeur d'université spécialiste de folklore, et vous obtiendrez une histoire sympathique.
Maintenant, laissez ce mélange reposer entre les mains du maître H.P. Lovecraft et vous verrez naître un récit magistral au cours duquel l'intrigue monte en puissance au fur et à mesure que les preuves s'accumulent et que la tension grandit pour aboutir à un final en apothéose au cours duquel toutes les pièces du puzzle s'agencent parfaitement.

Plusieurs spécificités de "Celui qui chuchotait dans les ténèbres" donnent au récit une grande singularité et en font une pièce à mon avis incontournable des écrits de H.P. Lovecraft.
Tout d'abord, au-delà de l'apparente banalité de la situation de départ — un professeur d'université spécialiste de folklore qui s'intéresse au Nécronomicon et autres textes occultes, il doit y en avoir une bonne centaine si on en faisait le cumulé — , il convient de mentionner le style épistolaire de la communication entre les deux principaux protagonistes qui apporte grandement à l'ambiance oppressante du récit ; les lettres qui se croisent, le style d'un auteur qui le trahit, une erreur de typographie dans un télégramme etc..
Ensuite, une mention spéciale pour la race stellaire crabo-fongico-végétale dotée de capacités communicationnelles hors du commun et de talents en chirurgie qui feraient pâlir de jalousie les plus précis des robots-chirurgiens.
Enfin, nous retiendrons surtout le dernier chapitre du récit, pinacle de l'intrigue, et cette dernière phrase, ces derniers mots qui, tout en éclairant d'un coup d'un seul l'ensemble de l’œuvre et la hissant au rang de chef d’œuvre, frustrent le lecteur qui ne sait plus qu'en penser et se fera un plaisir de la relire sous un jour nouveau.

[Edit au 15/03/18] Et voilà, c'est fait, je l'ai relu. Et, comme prévu, sous un jour nouveau. Sans trop en dévoiler, je peux dire que le texte prend réellement une autre direction lors d'un seconde lecture.
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H.P. Lovecraft est sûrement le maître incontesté de l'horreur. Dans cette courte nouvelle, nous suivons une correspondance entre un éminent professeur de littérature Wilmarth et un intellectuel du nom de Henry W. Akeley. Suite à des inondations, d'étranges rumeurs se forment suite à des témoignages de gens qui auraient cru apercevoir dans le cours de la rivière d'étranges créatures. Cependant, Wilmarth est un homme pragmatique et cartésien, il connaît le folklore de la région et les mythes et coutumes sur le bout des doigts. Pourtant, les échanges épistolaires avec le prétendu Henry vont lui faire remettre en question toutes ses suppositions. Des créatures qui rampent à côté de sa ferme, des chiens qui aboient après la nuit tombée, des traces de pas qui n'ont rien d'humain, d'étranges bourdonnements qui prennent la voix d'humain. Tout dans cette petite nouvelle nous montre le génie et la patte de cet auteur, tout en finesse et en suspens.
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Lovecraft ne change pas une recette qui gagne. Toutes ses histoires ont en point commun le même début: un homme de lettres, de préférence athée, est mêlé dans une relation avec quelqu'un qui prétend être le témoin d'événements surnaturels.

Néanmoins, Lovecraft brille toujours autant avec ses récit implicites d'autant plus effrayant que notre imagination se retrouve plongé dans un effort titanesque afin de nous retranscrire les visions dudit témoin.

Celui qui chuchotait dans les ténèbres ne déroge pas à la règle: peu d'explicite pour un maximum de terreur.
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Je ne sais pas dans quelle mesure il y a un genre "horreur" ou "angoisse" en littérature. Ne suis pas fan de Stephen King par exemple. J'ai beaucoup aimé cette longue histoire qui mêle habilement enquête et suspense. Au-delà de ça, il y a un style Lovecraft, une façon de poser l'ambiance, mais aussi de nous faire entrer dans la folie, la paranoïa, le doute... Ce n'est pas tant l'histoire qui m'a intéressé (après tout, au XXIe siècle, nous sommes habitués), mais cette façon de construire l'idée que le plus important est caché et doit demeurer ainsi. Trop souvent, on veut nous montrer des monstres sanguinaires, des fantômes, etc. on fait dans le clinquant, avec de grosses ficelles. Ici, c'est sobre et pourtant rythmé comme peu savent le faire dans ce genre ou d'autre.
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Cette nouvelle est le coeur du monde de Lovecraft. Je pense qu'il faut la voir comme un carrefour qui va relier plusieurs embranchements. Et si le lecteur ne comprend pas cette nouvelle je doute qu'il comprenne tout son monde. Cette nouvelle est superbement riche en bestioles : Yuggoth et son fungi qui collectionne les cerveaux pour les emmener dans le vide intersidéral, Yog-sothoth, Tsathoggua, Nyarlathotep avec sa pierre noire : son trapézoèdre apporté sur terre. Prodigieux récit avec des citations magnifiques et une vue d'ensemble des êtres qui peuplent l'astral très aiguisée.
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Tout commence avec un échange épistolaire de longue durée, chose jusque là inédite dans l'univers de Lovecraft, lui qui préfère d'ordinaire un dialogue à sens unique avec le lecteur. Ici donc, un échange entre deux hommes, mais surtout une tension grimpante et étouffante, attisée par l'apparition confirmée d'entités surnaturelles infâmes se terrant dans le creux des ténèbres.

Avançant à tâtons, observant avec une curiosité morbide notre société, elles semblent pourtant devenir de plus en plus violentes dans leur actions, pénétrant notre intimité, enlevant des personnes, sans que jamais nous ne sachions ce qu'elles sont devenues.

Avec une poésie bienvenue, Lovecraft explore la peur enfantine qu'est celle des ténèbres, pour en sortir les monstres qui y attendaient depuis des lustres. Mais cette découverte est, une nouvelle fois, une véritable boîte de Pandore pour l'esprit humain, dont on aurait préféré conserver les cloisonnements. La paranoïa s'installe progressivement dans le récit, jusqu'à un final insoutenable, ou l'entièreté du panthéon Lovecraftien s'invite discrètement au passage, délivrant des réponses que l'on aurait préféré garder sous scellée
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Une nouvelle angoissante (issue de "La couleur tombée du ciel") faite de voix inquiétantes, de mystérieuses empreintes et d'étranges créatures.
Réalité romanesque, rêve terrifiant, élucubration d'un fou ? En tout cas, une imagination débordante et surtout une écriture extraordinaire qui m'a littéralement plongée dans l'histoire, ses sensations, son contexte, ses bruits et ses angoisses.
Lovecraft nous amène également à nous interroger sur la peur de la différence et les premières impressions face à notre ignorance de l'Altérité.
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