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3,83

sur 442 notes
Il y a longtemps déjà j'avais lu la chose des ténèbres de Lovecraft. J'en gardais le souvenir d'une atmosphère angoissante et fantastique. Mais c'est plus récemment en lisant la chute de la maison Usher que l'envie de relire Lovecraft s'est manifestée pour revivre ces ambiances inquiétantes et surréalistes.
En la matière, "chuchotements dans la nuit" n'est pas décevant. Lovecraft nous plonge d'emblée dans le doute et l'inquiétude en mettant en scène un expert passionné de légendes, mais qui reste sceptique quant a leur véracité. Pas de surprise, le cadre est posé on se doute qu'il va bien devoir revoir ses positions rapidement.

Cet homme entretient des correspondances avec le témoin de phénomènes tout à fait étranges qui fait le lien avec les écrits de notre narrateur. Ces échanges s'accélèrent. Les coïncidences avec les légendes sont si troublantes qu'elles ne peuvent être mises de côté. On sent l'observateur des faits se rapprocher peu à peu de ces phénomènes comme un papillon attiré par la lumière. Il identifie des êtres vivants venants d'ailleurs et fait part dans ses courriers de ses angoisses d'être découvert et de sa mise en danger directe. Il n'a de cesse d'écrire à notre expert de bien se tenir à l'écart tout en lui envoyant des indices de plus en plus flagrants et inquiétants sur les phénomènes observés.
Comment se tenir éloigné dans ces conditions? comment ne pas vouloir faire le long voyage qui mènera sur les lieux et comment ne pas vouloir s'assurer par soit même de la réalité des faits?

Lovecraft tient le lecteur, il le promène et entretient une tension progressive en mêlant mystère, phénomènes étranges, personnages énigmatiques, paysages décousus sur une trame fantastique efficace. A la lecture de cette nouvelle on comprend que Lovecraft soit fréquemment désigné comme un des maitre du genre!
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NOUVELLE SF / HORREUR.
https://www.youtube.com/watch?v=VZl9jVp_7EA&t=27s
HPL est décidément à lui tout seul un pont entre la SF et l'Horreur, qui ici prend la forme d'un récit épistolaire écrit en 1930… En effet les folkloriste Albert Wilmarth universitaire du Massachusetts n'est pas d'accord avec Henry Akeley l'érudit du Vermont à propos d'étranges cadavres emportés par de violentes inondations :
– pour l'universitaire urbain, il s'agit de résurgence de superstitions païenne d'origine amérindiennes ou européennes, les légendes rurales anciennes se transformant en légendes urbaines modernes…
– pour l'érudit campagnard, il s'agit d'une preuve de l'existence d'une colonie extraterrestre dans la chaîne montagneuse des Appalaches !

Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas fou à lier, mais celui-ci est calme et posé, courtois et cultivé, et c'est le plus sérieusement du monde qu'il étaye sa théorie avec une argumentation issu d'un travail de moine cistercien. Quand arrive par la poste photographies, enregistrements sonores et mystérieux artefact d'origine non humaine celui-ci se met carrément à douter… L'un et l'autre en savent déjà trop, et les aliens qui ne veulent pas que leur existence soient révélée passent à l'action : lettres et colis semblent mystérieusement interceptés, et Henry Akeley se met à relater comment sa résidence isolée se retrouve en état de siège… le jour il se repose, se ravitaille et se prépare, et la nuit il combat pied à pied avec les créatures d'outre-monde et leurs agents humains : entre lui et un funeste destin ne se dresse que son chenil de chiens de garde constamment renouvelé à la plus grande consternations des habitants qui se demandent pourquoi chaque soir on les entends hurler à la mort entre deux coups de fusils… Puis silence radio… Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas mort quand il reçoit une ultime lettre…


Les scientifiques découvrent Pluton, et le narrateur sait que la guerre avec les habitants de l'astre infernal a déjà commencé : il sait car il a vu ! le récit a très bien vieilli, et il aurait pu parfaitement constituer un bon pitch pour les séries télévisées "Au-delà du réel", "La Quatrième Dimension", "Les Envahisseurs ou X-Files" (d'ailleurs je crois que cela a été fait par chacune d'entre elle : il n'y a pas de mal à se faire du bien hein), et il est charnière dans le mesure où il pioche chez Arthur Marhen, Robert W. Chambers, et Lord Dunsany, et qu'il a inspiré Fritz Leiber, Brian Lumley et Caitlín R. Kiernan qui l'ont intégré dans leur propre mythologie. Albert Wilmarth aurait ainsi crée une fondation destiné à protéger humiliation des Grands Anciens et leurs séides humains et non-humains : nous basculons dans le monde des chasseurs d'horreurs, dignes héritiers du vénérable professeur van Helsing !
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Sommes-nous réellement seuls dans l'univers ? Bon d'accord, pas besoin de lire du Lovecraft pour s'en persuader mais bon, cela fait toujours du bien car ce dernier a le don pour transformer les choses, qui peuvent paraître évidentes pour certains et en laisser méditatifs d'autres, en des événements effrayants, bien que ces derniers ne nous paraissent absolument pas réels. C'est le propre du fantastique d'ailleurs et tout lecteur averti sait à l'avance qu'en se plongeant dans une telle lecture, il ne pourra que découvrir des scènes d'épouvante et d'horreur...mais c'est bien pour cela qu'on l'aime.

Ici, le lecteur fait la connaissance de deux personnages phares dans ce roman : Albert N. Wilmarth et Henry Wentworth Akeley. le premier, brillant professeur de littérature et passionné par tout ce qui relève de l'étrange est un beau jour contacté par courrier par celui, que l'auteur appellera tout simplement Akeley, pour des raisons qui ne peuvent qu'attirer son attention. En effet, Akeley est persuadé d'avoir affaire à des créatures mystérieuses et inconnues en ce monde. S'ensuivra entre ces deux hommes une longue correspondance avant que notre héros se rende sur place et puisse constater ces étranges spécimens par ses propres yeux. Cependant, à savoir s'il s'agit d'êtres pacifistes ou non, et surtout si celui avec lequel il a correspondu uniquement par courrier, n'est tout simplement pas un vieux fou, tout cela, Wentworth l'ignore encore...tout comme le lecteur d'ailleurs !

Aussi, si vous avez envie de vous plonger pour quelques heures au coeur de l'angoisse, je ne peux que vous recommander cette lecture ! Un ouvrage court, bien écrit (même si il y a parfois quelques longueurs, d'où le fait que je n'ai pas mis la note maximum à ce livre) mais qui nous fait frissonner néanmoins ! A découvrir !
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Ca faisait des années que mon conjoint me mettait la pression pour que je lise du Lovecraft, et bien sûr, dans ces cas-là, je résistais tout autant! Mais voilà, une nouvelle édition était proposée bien en vue dans ma bibliothèque, un court roman, celui-ci.
Les premières pages m'ont fait penser aux textes fantastiques De Maupassant, ce qui m'a bien plu. L'intrigue est bien amenée, le texte très bien construit et l'écriture soigneuse. le récit distille quelques instants de frissons ou d'horreur, mais ça reste soft. Cependant, la deuxième moitié et les réflexions naïves du personnage principal m'ont fait m'interroger sur ce degré de naïveté des premiers lecteurs de Lovecraft dans les années 30. Difficile aujourd'hui, avec tous les films vus et livres lus sur le genre, d'adhérer au personnage! Enfin, j'ai été gênée, parfois, par la traduction très emberlificotée par moments (c'est une nouvelle traduction!), les tournures de phrases, la syntaxe de certains passages... j'ai eu mal pour le traducteur...!
Une lecture plaisante au final et je compte maintenant bientôt m'attauer au plus classique L'Affaire Charles Dexter Ward!
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Oh là, là... première intrusion dans le monde de Lovecraft, et quel monde !!! Je ne saurais dire si j'ai vraiment tout compris, parce qu'il y a beaucoup (je crois) de référence vers d'autres bouquins, thèmes, objets, mythes associés à son oeuvre, Mais je ne crois pas être passé à côté de l'essentiel... C'est à dire à une ambiance plutôt glauque, envahissante et sombre... Des créatures mythiques et fantastiques, des légendes, du folklore, un brin d'extra-terrestre (ou beaucoup), des machines dignes des scientifiques les plus fous ! Tout ça, condensé en quelques 120 pages... ça décoiffe !!! J'ai cru perdre moi aussi la tête un moment, devenir folle, mais tout fini par s'imbriquer, par s'amalgamer, et ça donne une finale qui glace le sang !!! Et si c'était vrai.... En tous cas, une réussite que ce premier essai, et ça me donne envie de la suite. Je vais très certainement lire du Lovecraft à nouveau dans très bientôt !
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Un excellent récit. Je ne reviendrai pas sur la maîtrise de l'horreur par Lovecraft en général. Ce qui m'a le plus plus, outre l'introduction des Mi-Gos, est le fait qu'une bonne partie du récit est un échange de lettres postales entre deux personnages. L'horreur arrive à atteindre des sommets rien que par cet échange, le climat d'angoisse est à son paroxysme ! Cela tient du génie ! On regrettera toutefois une fin un peu prévisible selon les standards d'aujourd'hui.
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Il s'agissait de mon premier Lovecraft et pour le coup, je ne pense pas que ça soit l'oeuvre idéale pour débuter. Je n'ai pas spécialement accroché et j'en suis la première déçue, car je pensais adorer cet auteur incontournable de l'imaginaire.

S'il y a bien une chose qui a retenu mon attention, c'est la plume de Lovecraft, je l'ai beaucoup aimée, c'était très agréable à lire. La narration sous forme de correspondance et l'absence de dialogue ne m'a pas dérangée, tout du moins au départ. Elle permet de créer une ambiance particulière tout en contextualisant le récit et les évènements, en somme, c'était plutôt prometteur comme avant-goût.

En revanche, j'ai vite déchanté, la narration m'est apparue trop théorique. J'avais la sensation que l'auteur voulait nous démontrer toute l'étendue de son univers et la cohésion entre ses idées, au détriment de la fluidité du récit, mais aussi de l'ambiance qui se veut horrifique et angoissante. Parfois il vaut mieux disséminer les informations aux lecteurs de manière progressive pour que ça soit plus digeste et intéressant. À titre d'exemple, j'ai le souvenir d'un interminable monologue d'Henry Akeley au moment où le dénouement commence à se profiler, ça n'avait rien de réaliste. Nul ne fait de tels discours durant des pages lorsqu'il raconte quelque chose à une autre personne. Ça me détachait de l'histoire, je trouvais ça long et rébarbatif, ce qui est plutôt curieux étant donné que la nouvelle est courte. J'ai également eu beaucoup de mal avec les personnages, il est impossible de s'attacher à eux puisque rien n'est fait pour que ça soit le cas. L'auteur se focalise sur son ambiance et sur les créatures, ce qui compte c'est le procédé qui mène à sa fin, en soit, les personnages sont là dans l'unique but de lui permettre de raconter son histoire. On sent bien qu'il n'y aucune volonté à ce que l'on s'y attache. Je conçois que cela puisse plaire, mais pour ma part, j'ai besoin de m'attacher ou à minima de ressentir quelque chose envers les personnages pour être investie dans l'histoire. Ici, je suis restée parfaitement hermétique à leurs péripéties, je ne craignais pas pour leur vie, en fait, ça ne me faisait ni chaud ni froid. L'ambiance horrifique est alors retombée comme un soufflé puisque je n'étais pas impliquée dans leurs aventures. Quant aux créatures, elles ne m'ont pas vraiment effrayée, mais pour le coup c'est plutôt la faute à notre époque. Ce genre a beaucoup évolué, il est donc difficile de surprendre les lecteurs et lectrices qui ont l'habitude de lire ou visionner des films horrifiques. Cela dit, je n'ai aucun doute quant à l'aspect innovant que ça a pu avoir à l'époque.

Pour finir, comme je le disais au début de cette chronique, je pense qu'il ne s'agissait pas de du livre idéal pour découvrir Lovecraft. En effet, de nombreuses références sont faites à des mythes et créatures issus de ses autres oeuvres et j'étais bien incapable de savourer les références qu'il y faisait. Ça ne contribuait qu'à amplifier cette sensation de « trop d'informations théoriques ». de toute évidence, même si je comprends ce qui a pu plaire, ça n'a pas été une lecture concluante pour moi. Cela n'empêche que je ne resterai pas sur un tel échec, je m'y réessaierai avec une autre de ses oeuvres, si vous avez des conseils à ce propos, je suis tout ouïe !
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Après bientôt une demi-douzaine d'essais pour la plupart totalement infructueux, cette novella est la première de Lovecraft à laquelle j'accroche vraiment. Je n'y ai pas retrouvé toutes les ankyloses de style qui m'ont tant rebuté dans La maison de la sorcière, dans La cité sans nom, et dans une moindre mesure dans l'Appel de Cthulu.
Cette histoire de monstres extraterrestres dont on a aperçu des cadavres dans une rivière après des inondations dans le Vermont est bien menée de bout en bout, et l'atmosphère (toujours le point fort du reclus de Providence) est désespérément sombre et glauque.
N'y cherchez pas le moindre suspense, par contre. Non seulement on sait déjà que le narrateur s'en sort puisqu'il rapporte des faits passés (avec quelques facilités d'ailleurs, comme les courriers dont il se souvient à la virgule près alors qu'il les a irrémédiablement perdus), mais en plus, l'histoire est à peu près cousue de fil blanc et on devine très tôt comment cela va se terminer.
Nonobstant, cette lecture vaut le coup, ne serait-ce que pour l'ambiance.
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Encore une fois, l'écoute d'un excellent podcast de France-Culture m'a rappelé de belles lectures, parmi les textes fondateurs de la littérature fantastique et d'horreur du XXème siècle…
En 1930, dans Chuchotements dans la nuit, Lovecraft nous raconte une histoire d'invasion extraterrestre et fortifie les bases d'un genre qui lui doit beaucoup. Je ne me souvenais pas de cette nouvelle ou, du moins, n'en avais pas gardé de souvenirs précis et, en même temps, j'éprouvais à l'écoute un sentiment de redécouverte.

Un récit à la première personne qui met le narrateur, Albert Wilmarth, un jeune professeur de littérature, à la fois au plus près de l'action et suffisamment à distance des évènements pour qu'il soit en mesure de les relater…
Une correspondance entre Albert Wilmarth et Henry Akeley, propriétaire d'une ferme isolée dans le Vermont…
Après que de terribles inondations aient fait dériver d'étrangers « choses » roses au fil de l'eau, le fermier est assiégé par des entités venues d'un ailleurs librement inspiré de la récente découverte de Pluton…

Dans une belle montée en puissance, le rationalisme pur et dur de Willmarth est progressivement ébranlé, au fur et à mesure qu'Akeley lui fait parvenir des photos, des enregistrements, des preuves des évènements dont il est le témoin. Il finira par se rendre sur place et affronter les aliens.
Ce récit contient de nombreux ressorts utilisés dans les récits d'invasions extraterrestres depuis le lieu isolé, la prise de contrôle des corps et des esprits, les technologies avant-gardistes…
La tension est savamment orchestrée. Ici, ce sont d'abord les moyens de communication entre les deux personnages qui rythment le récit car une lettre n'a pas le même effet qu'un télégramme ou un coup de téléphone ; puis, le voyage lui-même prend une valeur évocatrice au fil des moyens de transports empruntés, train, voiture, etc… le dénouement est à la fois spectaculaire et ouvert sur tout un faisceau d'interprétations.

J'ai découvert Lovecraft adolescente et je suis toujours émerveillée par le pouvoir de suggestion de son écriture.

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Prenez un phénomène climatique peu ordinaire, une poignée de témoins oculaires à la langue bien pendue et à l'imagination débordante, mélangez le tout avec un professeur d'université spécialiste de folklore, et vous obtiendrez une histoire sympathique.
Maintenant, laissez ce mélange reposer entre les mains du maître H.P. Lovecraft et vous verrez naître un récit magistral au cours duquel l'intrigue monte en puissance au fur et à mesure que les preuves s'accumulent et que la tension grandit pour aboutir à un final en apothéose au cours duquel toutes les pièces du puzzle s'agencent parfaitement.

Plusieurs spécificités de "Celui qui chuchotait dans les ténèbres" donnent au récit une grande singularité et en font une pièce à mon avis incontournable des écrits de H.P. Lovecraft.
Tout d'abord, au-delà de l'apparente banalité de la situation de départ — un professeur d'université spécialiste de folklore qui s'intéresse au Nécronomicon et autres textes occultes, il doit y en avoir une bonne centaine si on en faisait le cumulé — , il convient de mentionner le style épistolaire de la communication entre les deux principaux protagonistes qui apporte grandement à l'ambiance oppressante du récit ; les lettres qui se croisent, le style d'un auteur qui le trahit, une erreur de typographie dans un télégramme etc..
Ensuite, une mention spéciale pour la race stellaire crabo-fongico-végétale dotée de capacités communicationnelles hors du commun et de talents en chirurgie qui feraient pâlir de jalousie les plus précis des robots-chirurgiens.
Enfin, nous retiendrons surtout le dernier chapitre du récit, pinacle de l'intrigue, et cette dernière phrase, ces derniers mots qui, tout en éclairant d'un coup d'un seul l'ensemble de l’œuvre et la hissant au rang de chef d’œuvre, frustrent le lecteur qui ne sait plus qu'en penser et se fera un plaisir de la relire sous un jour nouveau.

[Edit au 15/03/18] Et voilà, c'est fait, je l'ai relu. Et, comme prévu, sous un jour nouveau. Sans trop en dévoiler, je peux dire que le texte prend réellement une autre direction lors d'un seconde lecture.
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