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Après une petite déception à la lecture de la nouvelle l'Affaire Charles Dexter Ward il y a quelques temps, j'ai cette fois-ci été happée par les quatre autres nouvelles qui composent ce recueil. Je garde un vague souvenir de celles d'Edgar Allan Poe, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire la comparaison.
Lovecraft maîtrise parfaitement l'art d'inculquer l'épouvante, l'angoisse, la terreur dans le coeur du lecteur par des procédés qu'il réutilise d'une nouvelle à l'autre, visibles, et qui pourtant fonctionnent à tout coup: le narrateur est généralement une personne qui se dit scientifique et pragmatique, qui se retrouve, pourtant, face à quelque chose de surnaturel et monstrueux qu'il ne peut expliquer tout en ne pouvant nier son existence. Résumer les quatre nouvelles ne serviraient pas à grand chose car cela se réduirait à des explications palichotes de ces récits qui, une fois sous la plume de Lovecraft, prennent une dimension à la fois fantastique et cauchemardesque.
J'ai parfois pensé à certains romans de Stephen King, d'ailleurs fan du maître de l'épouvante; il y a en effet du connu dans ces nouvelles qui s'expliquent sans aucun doute par son influence auprès de nombreux auteurs. Il a en tout cas une plume remarquablement envoûtante et habile qui m'a redonné le goût de le lire.
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Michel Houellebecq : les plus cons lui tapent sur la gueule, c'est sans doute qu'il vaut quelque chose. Vous, vous le savez bien. Vous savez qu'il deviendra un homme légendaire dont on enseignera peut-être les textes, dans un avenir compromis. Il est grand temps de vous abreuver à ses passions littéraires. Commençons aujourd'hui par H. P. Lovecraft.

Lovecraft pense que la vie, c'est un genre d'erreur. Non content de l'affirmer, d'ailleurs, il propose une solution pour mettre fin au désespoir tout aussi dégoûtant que suscite cette erreur : reconnaître l'existence d'une autre vie, à notre portée inaccessible, et bien pire encore que celle que nous connaissons. « Il existe, à la lisière de la vie, des horreurs que nous ne soupçonnons pas. de temps à autre, un homme à la curiosité funeste les amène à notre portée. »


Dans son essai sur H. P. Lovecraft (les initiales du cher défunt laissent flotter derrière elles l'impression vague d'un prototype cybernétique précoce), Michel Houellebecq exalte si bien l'homme et l'écrivain qu'on se demande pourquoi nous n'avons pas lu plus rapidement ses nouvelles. le passage à l'acte, comme bien souvent, déçoit : Lovecraft est franchement emmerdant. Dans le métro, on finit par écouter les conversations au lieu de se concentrer sur le livre. Pourtant, dans le métro comme ailleurs, les bouches ne sont pas là pour la conversation, ce qui n'a rien de franchement hilarant. Si Lovecraft vient d'ailleurs, mieux vaut ne pas y aller.


Qu'y peut-on si Lovecraft connaît l'ailleurs ? Là-bas sans doute on ne lit pas comme ici. Faut pas lire Lovecraft comme on nous a appris à lire, en partant du début jusqu'à la fin, en essayant de s'intéresser à la possibilité d'existence d'une chronologie ou d'une intrigue. Cela ne vaut rien. Il faut revenir sur les nouvelles de Lovecraft par ennui, un soir un peu glauque et seul, au moment où la lecture semble être l'activité la moins laborieuse à laquelle on peut se livrer (ce qui ne veut pas dire qu'on se met toujours à la lecture avec plaisir, loin de là). Prenez une page au hasard et si vous avez un peu de chance, ce qui peut arriver même aux pires d'entre vous, vous tomberez peut-être sur un de ces passages étrangers, pas tout à fait normal et sincèrement désolé de ne pas l'être : « […] je sentis que, sans le moindre doute, je contemplais un visage derrière lequel se trouvait un esprit actif d'un ordre supérieur » ; « Tu as été mon seul ami sur cette planète, la seule âme qui m'ait deviné et recherché dans la répugnante dépouille gisant sur cette couche » ; « Ils avaient vu, entendu ou senti une chose interdite aux humains, et ils ne pouvaient l'oublier. Tous gardèrent un sceau de silence sur les lèvres » ; « Les commerçants parlaient des commandes bizarres qui leur étaient faites par le métis portugais, en particulier des quantités invraisemblables de viande et de sang frais fournies par deux bouchers » ; « Tel son portrait maudit, un an auparavant, Joseph Curwen gisait sur le sol sous la forme d'une mince couche de fine poussière d'un gris bleuâtre ». Puisque H. P. Lovecraft fréquentait peu la gente humaine, on imagine aisément qu'il constitue sa principale source d'inspiration. Bukowski écrivait « on s'imagine toujours qu'un solitaire n'a pas toute sa tête, et peut-être n'est-ce pas à tort ? ». Si c'était seulement sa tête que Lovecraft avait perdu, il aurait pu nous divertir, mais la perte semble avoir ravagé des régions bien supérieures. Dieu, permet-nous de comprendre Lovecraft si nous le méritons.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Toujours de bonnes nouvelles et des moments agréables à la lecture, même si Lovecraft utilise toujours les mêmes leviers pour nous tenir en haleine et nous faire un peu peur… ou plutôt nous transporter dans les esprits de ceux qui ont peur !
On y aborde inlassablement la folie, la frontière entre le sain et le malsain, entre la réalité et le rêve. Des zones cachées dans les maisons, des visions ou des bruits, des cris. La peur, la terreur des protagonistes. Pas forcément la nôtre mais celle des anciens nous suffit bien.

J'ai lu la version avec cette couverture représentant un monstre dont dardent deux rayons des yeux. Acheté en 1994 au Virgin Megastore des Champs Elysées, dans la regrettée collection Présence du Futur.

Il n'y a que quatre nouvelles et un court roman. Les nouvelles sont toujours bonnes, cf. ma chronique sur Dagon, recueil que je recommande.

L'affaire Charles Dexter Ward est hélas un roman à l'action trop délayée. On y raconte une affaire et une enquête sur plusieurs générations et les suppositions et considérations plombent pas mal l'ambiance. C'est untel qui raconte ce qu'on a dit d'untel. On assiste rarement aux faits, les mêmes ficelles - qui passent bien dans les nouvelles - sont à la peine dans un format long.
Et l'on revient toujours à la même chose : prise de possession d'un corps par un humain - ou esprit - monstrueux afin d'assurer sa pérennité, peur indescriptible, maisons à secrets, zones enfouies, personnes sacrifiées, horreurs sans nom, signes écrits terrifiants, fureur des éléments, voix d'outre-tombe. La narration pâtit d'énormément de lenteurs pour quelques morceaux de bravoure éclatants.

J'ai établi la liste de tous les écrits de Lovecraft en les pointant. J'en ai lu 34 sur 110 environ. Il est donc possible de lire l'intégralité de son oeuvre. J'aimerais m'initier à Cthulhu… SI vous recevez ce message et n'avez plus de nouvelles de moi, brûlez tout et ne cherchez plus à rien savoir.
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Dans ce livre, cinq nouvelles de H.P. Lovecraft (Par-delà le mur du sommeil ; Les rats dans les murs ; le monstre sur le seuil ; Celui qui hantait les ténèbres ; L'affaire Charles D'extérieur Ward) de longueurs et d'intérêt variables sur « les horreurs interdites et séculaires qui suppurent encore aujourd'hui dans des coins perdus, entretenues par quelques prêtres monstrueux ».
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Par delà le mur du sommeil, recueil de 5 nouvelles, regroupe la nouvelle éponyme, puis Les rats dans les murs, le monstre sur le seuil, celui qui hantait les ténèbres et L'affaire Dexter Ward.
La première nous parle de Slater, habité par une double personnalité durant son sommeil. La seconde évoque Walter de la Poeur, en 1923, au prieuré d'Aixham, qui décide de rénover le domaine en mémoire de ses ancêtres. Mais il ne réveille pas que les souvenirs desdits ancêtres. Dans la troisième, Un homme narre la raison pour laquelle il a assassiné son ami Edward Derby La quatrième nous entraîne avec Robert Blake, jeune écrivain envoûté par l'église de Providence. Pourquoi les oiseaux ont-ils aussi peur d'approcher du clocher de la vieille église ? Nous finissons par l'Affaire Charles Dexter Ward, que tout le monde connaît, je présume.
Pour résumer, un excellent recueil où l'écriture gothique de Lovecraft sévit à nouveau, pour nous donner le grand frisson. L'horreur est palpable, un livre qu'on n'oublie pas de sitôt.
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5 nouvelles riches en révélation quant au mythe dont une très longue l'affaire Charles Dexter Ward...on y retrouve le style de l'auteur dans la description de l'indescriptible, de l'horreur "indicible" (mot très cher à l'auteur)...je me suis plu à lire certaines nouvelles faisant référence à d'autres soit par des personnages, soit par des lieux ou encore des évènements, ce qui permet d'établir une cohérence certaine dans tous les sujets abordés....L'auteur abreuve sa mythologie de façon remarquable et nourrit ses récits de manière à nous affamer encore plus...je reproche simplement le fait que ces nouvelles sont pratiquement toutes construites de la même manière et en lire plusieurs à la suite peut s'avérer vite pompeux....même si leur contenu est un véritable régal....
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En Résumé : Voilà un recueil de cinq nouvelles qui m'a fait passé un bon moment de lecture bien flippant. Des histoires souvent sombres, froides et angoissantes qui font monter la pression au fil des pages. Alors bien sûr elles ne sont pas toutes au même niveau, je n'ai pas du tout accroché à la première et la troisième m'a paru un petit ton en dessous mais au final ce livre m'a fait frissonner. Par contre le style de l'auteur est spécial, on accroche ou pas, et je dois dire que j'accroche bien.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Selon S.T. Joshi, la nouvelle Par-delà le Mur du Sommeil (Beyond the Wall of Sleep,Pine Copes 1919, Weird Tales 1938) aurait été inspirée à Lovecraft par la lecture d'un article du New York Tribune concernant les populations des Montagnes Catskill dans l'état de New-York. Il s'agit du récit d'un jeune homme (non nommé) qui travaille dans un hôpital psychiatrique dans lequel va être interné, suite à un meurtre, un certain Joe Slater, paysan demeuré de la région des Catskill. Celui-ci est atteint de violences crises de démence, dont il ressort en décrivant une entité flamboyante vivant aux confins de l'espace et dont il désire se venger.
Le narrateur apporte un engin qu'il a mis au point, sorte de capteur psychique, pour tenter de pénétrer les visions du patient. En février 1901, une entité supérieure prend possession de son corps et révèle au narrateur qu'ils sont tous deux des « frères de lumière », que Slater va bientôt mourir et qu'il va pouvoir affronter son « oppresseur », Algol , l'étoile du démon.
Slater meurt en effet dans la nuit, et le narrateur apprend que le 22 février 1901, une nouvelle étoile a été découverte à proximité d'Algol, a brillé de façon très intense pendant deux semaines, puis semble avoir pratiquement disparu.
Il ne s'agit pas à proprement parler d'une histoire relevant du « Mythe », même si la nouvelle a été reprise dans le recueil Bragelone (Tome 2, 2015). A noter un premier « manifeste du rêve » dès les premières lignes du texte, thématique que nous retrouverons tout au long de l'oeuvre :
Je me suis souvent demandé si la majeure partie des hommes ne prend jamais le temps de réfléchir à la signification formidable de certains rêves, et du monde obscur auquel ils appartiennent. Sans doute nos visions nocturnes ne sont-elles, pour la plupart, qu'un faible et imaginaire reflet de ce qui nous est arrivé à l'état de veille (n'en déplaise à Freud avec son symbolisme puéril) ; néanmoins, il en est d'autres dont le caractère irréel ne permet aucune interprétation banale, dont l'effet impressionnant et un peu inquiétant suggère la possibilité de brefs aperçus d'une sphère d'existence mentale tout aussi importante que la vie physique, et pourtant séparée d'elle par une barrière presque infranchissable.


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Le troisième et dernier livre de Lovecraft que je lirais. J'ai (enfin) fini ce recueil de nouvelles qui m'a paru infiniment long. Ni la SF ni la Fantasy de H.P Lovecraft n'auront réussi à me convaincre.

Son style d'écriture est vraiment lourd. Pour être honnête, il m'a épuisé. A la fin je ne faisais plus que tiquer sur le champ lexical du gothique et uniquement sur ce point.
" L'effroyable, l'épouvantable, l'horrible, l'infernale, la mystérieuse... " pour décrire une porte, un couloir ou un vieux bouquin, c'est vraiment trop.

Il cherche tellement à créer une atmosphère sinistre qu'il en met plus qu'il n'en faut. Si en plus de ça il en rajoute une couche avec le Necronomicon de ce bon vieil Abdul, l'arabe fou, j'arrive vite à saturation.
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Une superbe nouvelle qui me fait penser à la connexion des âmes en général que celles-ci soient incarnées ou désincarnées. Cette nouvelle me fait penser aux prémices de la TCH (transcommunication hypnotique) qui permet d'appréhender les entités sur tous les plans : cosmiques, divines, défuntes, etc. en étant en état de conscience modifiée dûe à l'hypnose. Il avait une sacrée avance, visionnaire et incroyable Lovecraft.
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