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Déclinaison d'une généalogie du début du 19è siècle à nos jours, à travers huit personnages plus ou moins apparentés et pourtant si différents dans leur histoire.


Celui qui découvrira à son retour d'un voyage aux Etats-Unis qu'il n'a pas d'existence légale, faute d'avoir été déclaré à la naissance, et dont la forme de l'expression exprime bien le chaos intérieur d'un homme pris dans une tempête existentielle, ouvre le bal. Même s'il ne s'agit pas de liens du sang, il côtoiera de près le père des frères lumières, les inventeurs du cinématographe.
Puis d'alliance en naissances impromptues , les années s'écouleront sur un fond d'Histoire mouvementée.

De portrait en portrait, apparaissent ainsi de beaux profils de femmes indépendantes et rebelles, rejetant le moule de conformité qu'on tente de leur imposer.

On saisit aussi la fragilité de ces destins, ballotés au gré d'événements qui les dépassent et de hasard rarement heureux.

L'écriture, qui flirte avec l'exercice de style, s'adaptant à la personnalité de chaque personnage, permet d'éviter la monotonie.

Merci à lecteurs.com et aux éditions de la Contre-allée

192 pages Contre-Allée 18 Août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Suivre les mouvements d'un fleuve afin de mieux comprendre ceux des humains.

L'autrice, Sophie G. Lucas, est une poétesse française née à Saint-Nazaire mais vivant actuellement à Nantes. Elle ne voit paraitre son premier livre qu'après sa quarantaine. Elle était inconnue pour moi. On lui reconnait un regard social et documenté, qualité que j'ai approchées dans Mississippi.
Je vais essayer de trouver le livre « Se recoudre à la terre » ou « Neige blanche », ce recueil de poèmes pour lequel elle a été lauréate du Prix de Poésie de la ville d'Angers en 2007, et qui est dit autobiographique et parlant de la mort de son père.
La « Collection La Sentinelle, une attention particulière aux histoires et parcours singuliers de gens, lieux, mouvements sociaux et culturels » a très bien choisi en éditant ce livre pour illustrer des vies qui resteraient sinon plus facilement dans l'ombre.

L'image qu'elle suit dans ce récit est celle d'un fleuve avec ses mouvements, ses assèchements ou ses débordements, ses pérégrinations assimilées aux vécus générationnels. Elle essaie de calquer ses mouvements sur ceux des vies humaines en traversant le temps et les frontières.
L'histoire est difficile à résumer, même difficilement descriptible. C'est une espèce de « picorage » de vies humaines picorées au gré des choix de l'autrice. Je dis picoré car elle ne fait que s'approcher sous forme d'arrêts sur image sur des vies à un temps T.
Pour lier tout cela elle utilise une écriture qu'elle a certainement voulue proche de la poésie. C'est déroutant puisqu'on s'attend à un roman qui serait une fresque s'étalant de 1839 à nos jours. On ne suit pas à proprement parler une lignée familiale : on picore des moments forts de l'Histoire au travers d'émotions et sentiments de vies humaines individuellement observées.
L'image du fleuve calqué sur un arbre généalogique n'est pas si nette, mais on peut la retrouver si l'on cherche bien, si notre lecture se fait dans le calme, lentement, sans excès de jugement.

Les personnages et les temps forts.
On commence par un couple de parents nés en 1800 qui ont trois enfants dont une fille Françoise. le graphique de la lignée est présenté au tout début du livre. Vite on arrive à Impatient ce personnage dont le texte dit ; « Il est anguleux, furieux. Il n'a pas été déclaré, un oubli, une erreur ? On ne saura pas ». Il dit de lui «  Je ne suis peut-être pas dans ce registre, mais j'ai mille vies en moi ». Ce fils de franc-comtois arrive dans les plaines du Mississippi, « pour une terre, pour de l'or ».
Le lecteur passe ainsi de personnage en personnage de la lignée choisie par Sophie G.Lucas.
Alexis, Marie puis Edouard pour illustrer la révolution et « la foule tombée en silence ». Marthe en 1914 qui ne sait pas encore que c'est la grande guerre puisqu'elle-même vit la guerre de son corps, et pour laquelle il est question d'accouchement à l'hôpital et plus à domicile. Elie et la ruralité du siècle dernier. On en 1946 à Dakar, puis très vite on est en 1998 et enfin en 2006 aux côtés d'Odessa.

Citation pour mettre en scène l'écriture de l'autrice :
1967 : « L'homme en guerre crache du feu de son corps, on n'était pas sensé faire la guerre, pas à nos âges, pas à cette époque, yéyé et rock n'roll, ce n'était pas la promesse de nos ainés, l'homme en guerre a ravalé sa colère, a fait la guerre, enfin ce n'était pas la guerre disait-on là-haut, mais le maintien de l'ordre, ce n'était pas la guerre dans nos propres territoires, car c'était chez nous, l'homme en guerre ne faisait pas la guerre alors, , il pacifiait, , c'étaient des opérations de pacification, on gardait un col, on gardait une ferme, on fouillait des villages, et puis on tuait, bien sur on était tués aussi, on raflait, , on contrôlait, … ».
Ou encore : « c'était comme un fleuve en nous qui nous reliait, de génération en génération, de région en région, ça nous forgeait, et parfois ça débordait, et parfois ça soulevait… »

Merci aux Editions La Contre Allée et à lecteurs.com de m'avoir permis de découvrir cet éditeur et cet auteur.
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Tab'arnaque ! On m'avait vendu ça comme une grande fresque familiale traversée par le bouillonnement du fleuve Mississippi. Je me voyais déjà dans une saga à la Cent ans de solitude dont Tom Sayer serait un des personnages, un récit americain porté par les doubles voix de Steinbeck et d'Isabel Allende. Que dalle ! Déjà quand je l'ai reçu (merci Babelio et les Éditions de la Contre-allée !) et que j'ai vu que ça faisait moins de 200 pages, je me suis dit C'est pas possible; y a un loup quelque part. On m'avait dit que l'écriture était hyper originale et poétique. En fait non, on dirait que l'autrice a jeté sur le papier des mots clés comme quand je commence un cours par un nuage mots sauf que, dans mes classes, après qu'on a posé les hypothèse dans le nuage de mots, il y a un cours. Là non, y a rien; le livre est fini. C'est un brouillon qui coûte 18 euros et heureusement que je ne les ai pas déboursés. Chaque chapitre raconte un instant de vie d'un membre de la famille. Et puis on passe au suivant. Il n'y a donc aucun suspens, juste une logorrhée désagréable censée incarner le flot du fleuve (180 pages de métaphore filée, c'est long.) 180 pages de mots et de parenthèses mais aussi de clichés: les femmes y sont toujours fortes, libres, debout, en feu, sorcières (ah, c'est tellement à la mode d'être sorcière !)
Malgré tous ces défauts, j'ai adoré 2 chapitres: celui du récit de l'aventure industrielle des Frères Lumière (enfin, sur 10 pages) et celui de l'accouchement d'une fille-mere à l'hôpital de Port-Royal. A part ça, quel ennuiiii ! Les 180 pages les plus longues du monde.
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De 1839 à 2006. D'Impatient Lansard le vigneron à Odessa la photographe. de la Haute-Saône à La Nouvelle Orléans en passant par Paris et New-york. de la Commune à l'ouragan Katrina en passant par la première Guerre Mondiale et la colonisation. Sophie G. Lucas déploie une destinée familiale sur plus de cent soixante ans. D'une période à l'autre, d'un lieu à l'autre, elle parcourt l'arbre généalogique comme on descend un fleuve au cours tumultueux.
« La Geste des ordinaires ». Ce sous-titre résume à merveille l'enchevêtrement de ces destins individuels dans la grande Histoire collective du monde, un monde où les aspirations à l'émancipation se heurtent, quelles que soient les époques, à d'insurmontables obstacles.
Un premier roman culotté. Culotté parce qu'il ne va pas vers la facilité. Les voix qui s'expriment dans chaque chapitre ont toutes un timbre différent, on navigue entre des récits à la première et à la troisième personne, le rythme change sans cesse, déstabilise parfois, l'usage excessif des parenthèses agace souvent mais participe à cette forme d'exigence dans l'écriture qui ne sonne jamais artificiellement. Sophie G. Lucas ne se regarde pas écrire, elle ne donne pas dans l'emphase, dans la démonstration littéraire sans âme. Exigeant mais accessible, son texte est une grande réussite, de celles qui lancent une carrière d'écrivain sur les meilleurs rails possibles.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Une histoire de famille captivante, sur presque 200 ans, qui traverse les grands évènements de l'Histoire de France. Les personnages, de pères en fils, de mères en filles, sont des petites gens, de la campagne, de la ville ou même des colonies, animés d'un feu qui leur donne l'énergie de chercher toujours mieux, toujours plus. Comme portés par la violence et la force d'un fleuve américain, connu de leur aïeul, ils suivent inlassablement leur «rêve mississippien».

Chaque vie est un roman à lui tout seul et je me suis passionnée pour cette famille dans laquelle les destins se croisent et se ressemblent.

La langue très poétique de Sophie G.Lucas donne l'impression de lire un long poème en prose ou bien de parler un langage inconnu. Si je me suis habituée au style à la fois complexe et naturel, il a fini par me lasser et les efforts que j'ai dû faire pour ne pas perdre le fil, ont nuit à l'intérêt que je portais au départ pour ce « cadavre exquis familial ».

Ne serait-ce son style, j'aurais aimé suivre plus longtemps chacun des personnages et je garde un sentiment d'inachevé en refermant ce livre.

Un roman puissant qui ne se lit pas facilement et qui perd un peu de son intensité sur la fin. Mais quand un arbre généalogique devient un fleuve, il faut juste se laisser entraîner par le courant et profiter de l'émotion d'un texte si poétique.
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Premier roman d'une autrice française, Mississippi raconte l'histoire d'une famille originaire d'Ormoy en Haute-Saône entre1839 et 2006,
.Le récit s'articule selon la période, le lieu de vie des membres de cette famille du terroir bourguignon ou de « pièces rapportées » comme on dit.

L'un d'entre eux, il y a très longtemps est parti aux États-Unis et en est revenu la tête pleine de rêves d'un paradis perdu, en partie rêvé. C'est ce mythe du bonheur à aller chercher « ailleurs » qui nourrit les espoirs de la famille. L'idée n'est pas originale, pas plus que celle de tenter de retracer par le récit ce qui fait l'identité d'une famille. Une généalogie par la restitution de l'expérience.

Plus originale est la forme, la scansion des phrases, hors de toute syntaxe classique, nourrie d'un vocabulaire tout droit sorti de l'imaginaire de celui qui parle. On lit les phrases et, comme en arrière-plan, on entend la voix, une voix, ou plusieurs, qui scandent des mots, des bribes de phrases, des images surgissent, des émotions, le Mississippi, symbole d'une vie ailleurs, surgit et nourrit des mots nouveaux, totalement inventés, qui ne déroutent ni ne choquent, parfaitement compréhensibles.

Insidieusement, une voix se glisse entre les mots et à son tour prononce la langue française réinventée, malgré moi je l'entends, je la reconnais, ce timbre si particulier, cette scansion tour à tour hachée, indignée, presque en colère, et puis rêveuse, envolée dans l'imaginaire...Je ne sais pourquoi, c'est un slam que j'entends, c'est la voix d'Abdel-Malik, et peut-être par moments, plus grave, plus profonde, celle de Grand Corps malade.

Une expérience de lecture intéressante, à faire par moments à voix haute si l'on peut.
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Bon, alors : une fois n'est pas coutume. Je suis complètement passée à côté de ce récit. Rien à voir avec la qualité de l'intrigue … Sophie G. Lucas décrit assez clairement les divers faits – et protagonistes – qui traversent trois siècles (de la fin du XIXème au début du XXIème …) N'y voir aucune critique sur ses talents d'écrivaine, donc !

J'ai tout d'abord cru (j'avais d'ailleurs adoré un autre roman, d'un autre auteur, et dont le titre était « Mississippi solo » …) que j'étais partie aux États-Unis : dès les premières lignes j'ai pu réaliser que nous étions en France.

Mais voilà, je n'ai pas du tout accroché au rythme stylistique (trop dense) qui m'a donné la sensation – durant la lecture – de perdre mon souffle ! Qui m'épuisait au point d'avoir du mal à passer d'une période à une autre … Je n'ai (hélas !) pas ressenti d'émotion durant la lecture de la poétesse … Quand bien même ce texte entre dans la catégorie de la simple prose, plutôt que dans celle de la versification … J'ai eu l'impression continue d'entendre une voix qui me récitait une fable ou une odyssée, sans jamais se poser …

Loin de moi la moindre intention de dévaloriser ce (court) roman : ce n'est juste pas ma « cup of tea » !
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impossible d'entrer dans cette écriture, trop travaillée, littéraire ?! que je ressens comme artificielle. lourde voire pénible..
en plus la mise en page est dense et compacte ce qui n'aide pas non plus la lecture où rien n'est aéré .. du coup je ne me suis pas attardée très longtemps ni plus que ça effectivement mais vu le nombre de pépites qui attendent sur les rayons ça n'est pas bien possible autrement
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Fabuleux, un havre où chaque degré est une aube nouvelle.
« Mississippi » « La Geste des Ordinaires » fleuve littéraire fascinant, qui traverse les époques, et dont le halo souverain est résurgence.
Ce kaléidoscope est d'une force rare, d'une beauté inouïe. On retient entre nos mains cette généalogie spéculative. L'acuité des existences et ces êtres qui gravitent dans les pages intenses et puissantes.
Fleuve dont le reflet approuve la trame intrinsèque.
Sophie G. Lucas tisse les fils et nous écoutons le charme des phrases. Ces vies qui ne sont plus anonymes mais que les ombres infinies tourmentent encore inlassablement.
De 1839 à 2006, le flambeau passe de main en main.
« Mississippi » emblème et sceau, endurance et bravoure, tristesse et attachement. L'écriture coopère au rythme du temps.
L'histoire dans la grande, on aime d'emblée ce chant d'une langue aux multiples éclats de réel.
Les personnages comme des héros sidérants d'humanité, de ténacité et de fraternité.
L'évidence des liens, et l'obsession cardinale d'inclure le fleuve sur leurs coeurs.
L'incipit comme un tremblement d'eau glacée, paysan du monde, un homme debout, qu'on aime de toutes nos forces.
À quoi ça ressemble un homme du XIXe siècle ? Comment ça bouge dans son corps ? Comment ça épouse le paysage ?
Impatient, c'est son prénom, majuscule qui tient en main le fil d'Ariane d'un livre beau à couper le souffle. le premier du nom, lui, l'anonyme, herbe fauché. L'attente du regain. « Impatient Lansard, militaire et fils de vignerons ». le mal aimé, le prénom (le vrai), noyé dans le Mississippi. Jusqu'au jour de rédemption. Pas maintenant, pas tout de suite. Des fiançailles en advenir avec le pardon. Retrouver son prénom aux yeux de la loi.
« Es-tu satisfait Impatient. Impatient prend la lumière, la voix de Julien dans le dos. Merci, et s'en va, sort, fuit presque, le fourmillement de la ville de Vesoul encore sous ses pieds, quand les autres, ses compagnons étaient heureux de revenir au village après témoignage, comme quelque chose de perdu là-bas ».
On avance méandre après méandre, subrepticement, siècle de labeur, de sueur, et « un cours d'eau sur la peau de son visage ».
L'osmose d'un tableau frémissant, où les années content les turbulences, les efforts pour vaincre la pauvreté et s'émanciper. La dignité comme la grâce spéculative d'un fleuve-vie.
1868, voici donc les pages à apprendre par coeur. Fleuve-mère qui cherche l'enfant. On observe l'essentiel et le brûlant, le passage de l'initiation pour ce petit garçon. La fusion des évènements, des images, scène au ralenti. Edouard qui s'échappe, l'oisillon qui apprend, « né de la foule ». Relire alors ce chapitre, coopérer avec cette mère, Marie, qui devine l'heure où le fleuve vient d'happer son fils.
Le livre est ainsi. Vibrant, essentiel, Mississippi, le guide, entre champs, chemins et ténacité.
2006 Odessa.
« Après ça, Odessa changea de vie. Après ça, fit cabane et terre quelque part dans les marais ».
Écrire Odessa, contemporaine, altruiste, dévoreuse d'humanisme. La Louisiane gémellaire du Mississippi. La Louisiane est apeurée, fleuve qui charrie la boue et les corps engloutis.
Odessa, parabole vive, « communauté dansante entre le Mississippi et le lac Pontchartrain, Indiens, Noirs, Rois, Reines, Confréries, Tribus, Foule, Gens. Odessa ne reconnaît pas ceux et celles photographiés ».
« Mississippi » on a tous en nous quelque chose, du Mississippi. Les faillites humaines, les folies des hommes, Katrina, l'ouragan qui signe le temps passé, meurtri, et le présent, la lassitude des révoltes, ce qui déborde. le désastre des inégalités. le monde ici présent, est le recueil des vies. Des théologales échappées pour vaincre l'adversité. L'humanité des hôtes des pages carillonne comme un chant entendu et compris, en haute montagne .
« Mississippi », un pur chef-d'oeuvre. La traduction d'un fleuve mappemonde, littéralement grandiose. le triomphe des destinées singulières. À noter une première de couverture explicite et douce, illustrée par Renaud Buénerd, à la fois fleuve et arbre généalogique.
Publié par les majeures Éditions La Contre Allée .
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C'est à travers plusieurs générations, à travers le temps et ses événements historiques, à travers différents espaces géographiques, que l'autrice nous livre ici une fresque familiale intime car en partie personnelle. Son but ? Essayer de comprendre ce que nos ancêtres peuvent nous transmettre et s'il est possible, dans certains cas de figure, de s'en émanciper.

Les premières pages ont été un peu compliquées à lire au prime abord, car l'écriture tient ses lecteurs en haleine : avec très peu de points et des phrases longues, on cherche à épouser les pensées complexes d'un personnage qui l'est tout autant. Mais par la suite, bien que les chapitres gardent toujours cette quête d'écriture poétique, on gagne en lisibilité à mesure que le ton change en fonction du narrateur, pour donner à lire leur pensée propre ainsi que leur personnalité. Chaque portrait est différent, soigné, surtout quand il est question des femmes de cette famille, où on valorise leur force, leur rébellion. le lecteur est régulièrement invité à assembler les morceaux de puzzle de cette généalogie, tandis qu'il croise des personnages déjà évoqués dans des chapitres précédents, pour comprendre la portée de chaque histoire et leurs répercussions sur ceux qui suivent. D'ailleurs, j'ai souvent eu cette impression de photographies prises de chaque individu, qui les figerait temporairement dans un instant décrit, permettant de mieux les comprendre. En bref, au niveau de la construction narrative, il y a ce petit quelque chose qui rend la lecture addictive, qui captive. L'écriture de l'autrice y participe aussi grandement : on joue avec les sonorités, avec les mots et leur sens, ce qui fait de ce texte un récit vivant, propices à des représentations ou à des lectures oralisées. Tous ces éléments permettent, au bout du compte, d'aborder des thématiques fortes et pas toujours très simples à traiter (émancipation, famille, guerre, violences faites aux Hommes, quête de soi-même…), sans qu'on ait le sentiment que la lecture soit soudainement « plombée », perde en rythme. Enfin, l'image de ce fleuve qui revient régulièrement est à la fois bien trouvée et hautement symbolique : à l'image d'un cours d'eau, la famille suit son chemin, se sépare au gré des événements, connaît des périodes plus compliquées, mais sans pouvoir arrêter sa course, soumise à celle du temps.
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