C'est un livre carnivore sur le dégoût de vivre, de survivre plutôt, la rage de fuir, la haine de l'autorité, l'aversion pour les juges, l'exécration des bien-pensants, des «pourceaux domestiqués» et des «réciteurs d'amen».
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- Mais comment faites-vous ?
- J'en ai tellement descendus pendant la guerre...
- De quoi ? Des renards ?
- Mais non, des hommes ! Et pan, pan ! Je vise juste, vous savez !
Avril n'était pas assez fleuri pour égayer son cœur. Tous les avrils et tous les mais avaient été trop saccagés au fond de lui pour qu'ils pussent renaître. Il marchait ramassé, prêt à charger, comme une bête.
Daniel parut ne pas entendre. Il tendit cinq cents francs et regarda s'éloigner cet homme bien mis, qui avait raison, qui n'avait jamais tort probablement. Il était seul. La vie ne déposait en lui que des cadavres.
Ils surent vite deviner au bruit des branchages fracassés, à son galop précipité, la charge d'un sanglier solitaire ou la fuite de la laie entraînant une portée de marcassins. Daniel aimait ces bruits nocturnes. Ce sanglier qui fonçait, c'était lui-même. Il avait déserté le monde des pourceaux domestiqués.