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EAN : 9782879297569
192 pages
Editions de l'Olivier (17/08/2017)
2.62/5   39 notes
Résumé :
Gustavo « Grandroute » Sanchez sait imiter à la perfection Janis Joplin quand il a trop bu. Il sait également déchiffrer les dictons des gâteaux chinois, et même faire la planche. Mais Gustavo n’est pas une personne comme les autres, c’est le meilleur commissaire-priseur du monde. Et il ambitionne de réaliser son plus grand coup : se faire extraire toutes les dents et les vendre en les faisant passer pour les restes d’« infâmes personnages » tels que Plato... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Gustavo Sanchez Sanchez, dit « Grandroute », autoproclamé meilleur commissaire-priseur du monde.raconte aux pauvres lecteurs que nous sommes comment il est venu à exercer ce métier et comment il a abouti à un morceau de bravoure totale à savoir la vente aux enchères de ses propres dents, qu'il fait passer pour des dents d'illustres grands hommes.Il se fait retirer r toutes ses dents pour les mettre aux enchères en faisant croire qu'elles appartiennent à différentes figures historiques, de Platon à Virginia Woolf.

Farce complètement farfelue et rocambolesque autour d'un personnage qu'il est tout autant, ce texte écrit par une jeune romancière mexicaine vivant à New York n'est jamais linéaire et facile à appréhender.

Un style et un projet aussi atypique que cynique et drôle, qui pourra dérouter un lecteur peu habitué à ce genre de littérature.

A l'origine, comme Valéria Luiselli l'explique dans une post face, cette histoire une commande pour une exposition et a fini par devenir une réflexion le sens et la valeur des objets, et plus profondément l'attachement sentimental aux objets quotidiens. de même on apprend que le livre a largement évolué entre la première parution ( édition en espagnol) et les suivantes ( édition en anglais), la romancière ayant utilisé des éléments qu'on lui a donné au gré de rencontres et ateliers pour faire évaluer certains de ses personnages et même construire des arbres généalogiques dans le roman, qui n'existaient pas à l'origine.

Cette réflexion, qu'on peut voir comme une critique de l'art contemporain, rend, une fois qu'on a pris connaissance de ses éléments, la fantaisie de départ plus profonde et moins gratuite que prévu et font de cette histoire de mes dents un objet aussi déroutant que prenant et certainement l'un des OLNI ( objets littéraires non identifiés) les plus marquants de cette rentrée littéraire 2017 .

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Roman qui se veut résolument original dans sa structure, sa présentation et son histoire. Je m'y étais plongée sur conseil de ma libraire et vu la référence à Vila-Matas (encore lui !) au quatrième de couverture.

C'est largement trop déjanté pour moi, je n'ai pas ris ni même souri, mais j'ai apprécié cette recherche de style pour sortir des sentiers battus. J'aime tellement peu les romans construits avec algorithmes ou lorsque l'on sent les études à l'américaine de "creative writing" dans la trame convenue de beaucoup trop de romans aujourd'hui que je souligne grandement ce genre de tentatives.
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Voilà un livre atypique et farfelu, pas désagréable mais qui laisse un goût pour le moins étrange.

On suit les aventures de Grandroute. Celui-ci est atteint de collectionnite aigüe depuis l'enfance (ongles, pailles, tout y passe) et souffre d'un complexe concernant ses dents. Il se découvre sur le tard une passion pour la vente aux enchères et devient commissaire-priseur. Il invente des méthodes de vente originales et il décide un jour de vendre ses propres dents en les faisant passer pour celles de personnages célèbres.

Si j'ai trouvé ce début assez amusant bien que déroutant, j'ai nagé dans la perplexité par la suite. C'est une plongée dans l'absurde le plus total. J'ai hésité entre un rire franchement nerveux et une envie d'envoyer le livre en l'air en hurlant au foutage de gueule. le récit tourne à l'exercice de style, sûrement brillant mais très agaçant. Cela devient une succession de digressions, un étalage de références littéraires, d'extraits de textes, de mots en chinois, latin ou russe et de phrases sans queue ni tête qui semblent tout droit sorties d'un cadavre exquis.

Je suis têtue, j'ai continué à lire pour voir jusqu'où tout ça pouvait bien aller. Et voilà que la dernière partie et la postface apportent un nouvel éclairage sur tout le récit ! L'ensemble prend alors un tour beaucoup plus ironique et devient une réflexion sur l'intérêt qu'on porte aux objets, à la valeur qu'on leur accorde en fonction des histoires qu'on nous raconte sur ces objets et qui influencent nos perceptions. On découvre alors une mise en abyme du récit puisque, de la même manière, on porte un regard différent sur le texte après avoir lu les histoires qui l'entourent. Que ce soit une oeuvre d'art ou ce livre, le sens qu'on lui donne dépend de ce qu'on nous en raconte et c'est plus l'esprit de l'oeuvre que l'oeuvre elle-même qu'on achète ou qu'on lit. Car, en fait, le réel ne nous suffit pas, personne ne s'en contente et nous aimons tous qu'on nous raconte des histoires.

Ce texte a donc finalement une démarche assez intéressante. Il semble placer la littérature dans l'art contemporain et donne l'impression de mettre le lecteur au coeur d'une expérience. Je dois dire que je ne sais pas encore vraiment ce que j'en pense. En tout cas, il ne laisse pas indifférent.
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Ce livre est né de la commande véridique d'une entreprise de jus de fruits, le groupe Jumex qui finance parallèlement à son activité commerciale une galerie d'art du même nom installée dans une banlieue déshéritée de Mexico. L'auteur, Valeria Luiselli, a créé son personnage, Grandroute, avec la collaboration d'employés de l'usine réunis hebdomadairement dans un atelier de lecture improvisé. La progression de son histoire a tenu compte des réactions de ces ouvriers-lecteurs au fur et à mesure que des épisodes du roman leur étaient livrés. Grandroute, le héros, après avoir végété de nombreuses années dans un emploi de gardien de sécurité, est soudain devenu commissaire priseur après avoir effectué un stage aux Etats Unis. Mais un commissaire priseur d'un genre particulier. En effet il collectionne les objets les plus hétéroclites, dont certains proviennent même d'une décharge privée, et les revend aux enchères en attribuant leur possession à des auteurs célèbres de la littérature mondiale, tels que Unamuno, Virginia Woolf et bien d'autres. Il crée à leur propos des anecdotes qui stimulent l'imagination du public des salles de vente et parvient à amasser une fortune considérable. Cela va-t-il durer, et dans quelles aventures cocasses notre personnage va-t-il s'embarquer ?
Ce roman ressemble à une parabole : le post-capitalisme ne finit-il pas par vendre du vent, et ne devrait-il pas tout aussi bien se reconvertir dans les productions immatérielles que constituent les belles histoires ? L'histoire m'a d'abord déconcertée, mais elle ne manque ni d'intérêt, ni d'originalité. Elle est même furieusement inventive quant au fond et à la forme : elle s'apparente dans le domaine de la littérature à ce qu'est la performance dans celui de l'art.
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Ce court livre a été écrit environ 5 ans avant le fabuleuse ‘Archive des enfants perdus', et on peut dire qu'il s'agit d'un livre expérimental à bien des égards. Dans sa postface, Luiselli explique que c'est le fruit d'une interaction avec un club de lecture de travailleurs mexicains. Il peut être préférable de le savoir avant de commencer la littérature. Car le livre lui-même a ainsi pris la forme d'une installation, après les sculptures qui sont devenues à la mode au XXe siècle et qui tentent de combler le fossé entre les histoires et la matière. Luiselli semble essayer quelque chose de similaire avec un livre plein de références métafictionnelles, mais qui donne en même temps l'impression que tout cela n'est qu'un jeu.

Le roman est basé sur la curieuse vie de Gustave Sanchez Sanchez, surnommé Grandroute ; curieuse vie en effet, du moins dans les premiers chapitres, où l'on entend Gustave interpréter un monologue grandiose et raconter l'improbable histoire de sa vie. Ses dents tordues y jouent un rôle symbolique et matériel important. Comme je l'ai mentionné, Gustave est vantard, un peu intello (avec une accumulation de clins d'oeil aux grands de la littérature et de la philosophie) et dans l'ensemble plutôt espiègle, à la fois dans le sens charmant et répugnant (y compris un biopic de Luiselli elle-même).

À la fin, il y a un rebondissement un peu prévisible dans lequel on voit un autre narrateur éclairer la vie de Gustave d'un tout autre jour, qui s'avère beaucoup moins grandiose. Une dernière série de photos en noir et blanc (Sebald ?) et une chronologie tentent de donner à l'histoire de Sanchez une apparence pseudo-objective.
Comme mentionné, cela semble être une expérience d'écriture qui veut principalement raconter une histoire métafictionnelle, dans un sens postmoderne ; les nombreuses devises avant chaque chapitre portent presque toutes sur la relation problématique entre signe et signifié ; ça en dit assez. En même temps, Luiselli fait de son mieux pour percer le contenu intellectuel de son roman. Au moins pour moi, c'était amusant et intrigant au début, mais après un certain temps, la magie s'est dissipée.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
11 septembre 2017
Déjà traduit dans une vingtaine de langues, un roman complètement farfelu qui nous fera parfois sourire de toutes nos dents.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Je suis Gustavo Sanchez Sanchez, ai-je dit. Je suis le seul, l'unique Grandroute. Et je suis mes dents. Elles peuvent vous paraitre jaunies, et certes, pas de première fraicheur, mais je peux vous l'assurer: ces dents ont jadis appartenu à Marilyn Monroe, qu'il est inutile de présenter. Si vous les voulez, il faudra que vous me preniez avec. Je n'ai pas fourni plus d'amples explication. Qui ouvre les enchères, ai je demandé sur un ton calme , tranquille, croisant les yeux de Siddahrata, fixés sur moi.
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Je suis le meilleur commissaire-priseur au monde, mais personne ne le sait parce que je suis un homme du genre discret. Je m’appelle Gustavo Sánchez Sánchez, toutefois les gens m’appellent Grandroute, avec affection, je crois. Après deux rhums, je suis capable d’imiter Janis Joplin. Je sais interpréter les devises des fortune cookies chinois. Je peux faire tenir un œuf droit, comme Christophe Colomb dans l’anecdote fameuse. Je sais compter jusqu’à huit en japonais : ichi , ni , san , shi , go , roku , shichi , hachi . Je sais faire la planche.
Voici l’histoire de mes dents et mon traité sur les objets de collection et la valeur changeante des choses.
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Les jours suivants ont été déconcertants et difficiles, et je préfère ne pas en parler. J'ai suivi une thérapie de groupe. J'ai regardé la Formule 1 à la télé. J'ai envisagé le catholicisme. J'étais perdu comme une hirondelle en Antarctique, comme dit Napoléon.
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Je lui ai expliqué que ce que je voulais dire c’est que je pourrais raconter des histoires dont le degré de déviation par rapport à la section conique des objets relatifs serait supérieur à zéro. En d’autres termes, comme le grand Quintilien l’avait formulé jadis, je pouvais rétablir la valeur d’un objet par le truchement d’un « élégant dépassement de la vérité ».
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Pendant un certain temps, j'ai tenu le coup, comme dit Napoléon, tel le bois vert qui refuse de brûler, l'arbre qui ne prend pas racine.
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