Je connaissais
Noces indiennes de
Sharon Maas pour le retrouver régulièrement dans les listes de livres en rapport avec l'Inde. Mais j'avoue que j'avais un a priori négatif sur ce livre, et, si je ne l'avais pas trouvé dans une boîte à livres, je ne l'aurais sans doute jamais commandé chez mon libraire ... et je serais du coup passée à côté d'un excellent livre.
Car je m'imaginais
Noces indiennes - dont je trouvais le titre un peu gnangnan - comme un énième livre autour des mariages forcés en Inde, une histoire bourrée d'amours contrariées, dégoulinante de mélo, écoeurante à force d'accumulation de clichés et de poncifs sur la société indienne.
Mais
Noces indiennes est très loin de tout ça, même si effectivement il y est question de mariages et d'amours contrariées.
Les trois premiers chapitres, très courts, nous présentent les trois principaux protagonistes de ce roman dont on ne voit pas trop comment il pourrait y avoir un lien entre eux, puisque le premier décrit un petit garçon de 4 ans au Tamil Nadu (état du sud de l'Inde) en 1947, le deuxième une petite fille d'à peu près le même âge, en 1956, en Guyane britannique (Amérique du Sud, état qui prendra ensuite le nom de Guyana), et le troisième, une petite fille à peine plus âgée, en 1921, à Madras.
L'immense talent de
Sharon Maas est de nous conter l'histoire de ces trois personnages dont on finit par s'apercevoir, mais pas avant d'arriver au dernier quart du livre, qu'ils ont en fait des liens communs.
Noces indiennes est un roman passionnant, plein de rebondissements et de retournements de situations. A côté des relations, déjà bien connues, entre Anglais et Indiens, dans l'Inde d'avant l'indépendance, j'ai appris à découvrir celles entre Afro-descendants et Indiens dans la Guyane britannique du milieu du XXè siècle. J'y ai retrouvé une histoire parallèle à celle des Afro-descendants et des Indo-descendants dans la Guadeloupe de la même époque, dont on retrouve encore des traces dans les attitudes et les modes de pensée d'aujourd'hui.
Noces indiennes est un très bon roman, qui garantit un excellent moment d'évasion et de dépaysement. Je le recommande tout particulièrement - comme je l'ai fait déjà pour Les collines du Tigre ou Taaj - à ceux qui, comme moi, n'aiment pas ce que l'on appelle communément "les romans d'amour". Mais, vous l'aurez compris,
Noces indiennes est beaucoup plus que ça.