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3,6

sur 208 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mon avis est mitigé.
Certes, l'ambiance, le décor des rues de Pointe-Noire sont bien rendus. La description est toute sensorielle, du goût des plats de Maman Pauline aux bruits de la rue, à l'odeur du quartier. J'ai bien apprécié cette plongée dans la ville et dans le quotidien du jeune Michel.
Michel, le Narrateur, a cependant une voix singulière, qui m'a dérangée par moments, car pas assez - ou trop - caractérisée. Ainsi, on peut comprendre que c'est un jeune adolescent, collégien ou lycéen ; cependant, il parle parfois comme un petit enfant, puisque la satisfaction de ses besoins primaires est centrale chez lui : manger, dormir, regarder les filles, jouer avec son chien. Il paraît à première vue naïf, ignorant de ce qui se passe autour de lui ; mais en réalité, il a une certaine opinion politique, son père écoutant des radios étrangères et lui expliquant les choses. Cette naïveté n'est donc que feinte, Michel ne pleure pas véritablement la mort du camarade président, il feint de le faire, en cherchant à paraître le mieux habillé, allant même jusqu'à porter une chemise avec son portrait. Il a donc un regard critique et distancié. Je regrette que l'ironie, voire le cynisme peut-être, ne soient qu'effleurés, Michel aurait été plus intéressant en étant plus complexe, en montrant clairement ce qu'il pense. de plus, les réflexions sont trop didactiques, à visée pédagogique même : même si on ne connaît pas bien comme moi le contexte politique du pays, ni le président au pouvoir et les circonstances de sa mort, l'écriture cherche à tout nous expliquer, mais lourdement j'ai trouvé.
Autre reproche pour moi, le roman finit de façon assez abrupte, je n'ai pas senti la tension dans les dernières pages, le dilemme de Michel n'est pas assez creusé - alors qu'on aurait pu avoir une belle situation de dilemme cornélien, la famille ou la vérité.
J'aurai préféré finalement lire le roman de Michel, ses rencontres avec ses amis, sa famille, son quartier, plutôt qu'un roman qui mélange trop d'éléments si divers, en manquant de subtilité selon moi.
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Mabanckou nous fait partager un épisode de son enfance à Pointe Noire, capitale économique du Congo. Avec une multitude d'anecdotes, il nous raconte la vie de collégien de Michel (son double romanesque) et celle du quartier Voungou où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger.

La routine est rompue avec l'assassinat du président Marien Ngouabi en mars 1977, ce qui donne l'occasion de retracer l'histoire des décolonisations et des espoirs des différentes révolutions « démocratiques » qui se sont transformées en dictatures. le roman s'insère dans cette trame historique car le Capitaine Kimbouala-Nkaya, collaborateur du Président tué lui aussi lors du coup d'État, est un « frère » de Maman Pauline. La rivalité politique s'accompagne d'une lutte tribale où l'opposition Nordistes-Sudistes prime sur tout et Pauline devient un héros de tragédie grecque.

J'aime la langue riche et colorée de Mabanckou mais le style de ce roman est presque trop sage. le thème historique, très embrouillé, finit par prendre le pas et gâcher le romanesque de ce livre.
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Le petit Michel, qui a quand même déjà treize, vit à Pointe-Noire, au Congo Brazza, avec Maman Pauline qui fait le commerce des bananes, et Papa Roger, qui travaille dans un hôtel et aime beaucoup, lorsqu'il est à la maison, écouter la radio, la Voix de la Révolution Congolaise. Et justement, la période est propice à une information politique d'actualité très riche. Non pas que Mboua Mabé, le chien de Michel, soit parti et reste introuvable, non pas qu'il se fasse gronder quand il rentre des commissions sans la monnaie adéquate, mais parce que le camarade président Marien Ngouabi, le chef de la révolution socialiste congolaise a été assassiné. Entre rumeurs, mensonges, deuil feint ou véritable, meurtres collatéraux, les trois jours qui vont suivre seront vécus par le garçon comme une période délicate, floue, mais bien dramatique.

Il y a bien sûr l'écriture aisée d'Alain Mabanckou pour donner vie aux pensées, souvenirs, regards, d'un enfant. Un regard naïf mais sensible, observateur et parfois malicieux. Mais il y a surtout un contexte historique politique très lourd, qui va resserrer ses serres autour de cette famille assez paisible, si ce ne sont les exaspérations de Maman Pauline lorsqu'on ne montre pas assez d'intérêt pour sa cuisine. Des journées que le lecteur va vivre entre les discours de la radio et des oncles de Michel, des discussions à n'en plus finir sur ce qui se trame entre forces au pouvoir, destituées, influences françaises, camarade de la révolution socialiste etc etc

[…….]
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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A travers les yeux te le récit de Michel, garçons de 13 ans, l'auteur nous raconte l'histoire de l'Afrique post-coloniale, entre souvenirs personnels et imagination, fiction et réalité fortement imbriquée. Un récit qui m'a tout d'abord enchanté puis ennuyé tant je me suis senti perdue parmi tous les personnages et la confusion des aléas politiques des pays concernés.
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Un livre attachant dans lequel on s,imagine en Afrique avec maman Pauline. On a l'impression dêtre dans un conte africain même si l'histoire relate des évènements sociaux et politiques importants. Tout est tendresse, émotion , humour, poésie. Très touchant
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J'ai eu du mal à finir ce livre, pourtant bien noté. Un enfant raconte avec ses mots la vision de sa vie au sein de sa famille et de son village au moment d un coup d état. J'ai trouvé l histoire laborieuse à lire. le style est particulier.
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A vrai dire, la quatrième de couverture est un brin trompeuse. Elle nous promet une fresque de la décolonisation et l'on suit surtout les déambulations d'un enfant et jeune adolescent dans les ruelles de Pointe Noire, ville tentaculaire du Congo de son enfance. Et de son retour, une fois adulte, dans cette même ville.

Il est notifié Roman sur la couverture et j'ai un peu du mal à le croire. L'inspiration autobiographique en imprègne franchement les paragraphes, chaque page.

Cette enfance africaine et le retour de l'écrivain reconnu, de l'homme qui a réussi, sont les médias de Alain Mabanckou pour partir de l'anecdotique familial, de la spiritualité locale pour nous parler du fracas de la décolonisation, des errements dictatoriaux des potentats qui ont suivi et de leur doxa marxiste catastrophique. J'ai lu que LE MANIFESTE des pères Engels et Marx fut même l'une des sources d'inspiration de ces CIGOGNES. Cela ne m'a pas sauté aux yeux.

Le pari n'est pas réussi pour parler franchement. Parfois trop allusif, rarement plus direct, LES CIGOGNES SONT IMMORTELLES ne dépassent pas du cadre stricto intime pour déboucher sur quelque chose d'universel.

Néanmoins, ce livre n'est pas désagréable, loin de là. La plume précise, empathique de Mabanckou fait merveille et transpire par moments les regrets d'occasions manquées, toujours sans se départir de cette distance, cette nuance ironique, sans verser dans le panégyrique de "l'Afrique éternelle", sans en nier la beauté ni les travers ni les effets pervers d'une décolonisation qui perpétue une dépendance toujours présente. Et s'il se cantonne au petit bout de la lorgnette, la vue est belle.

Immortelles ces cigognes ? Non, peut-être pas. Mais elles volent droit et juste. C'est déjà ça.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Alain Mabanckou situe son livre en mars 1977 lorsque le "camarade président Marien Ngouabi", le chef de la révolution socialiste congolaise, a été assassiné.
C'est Michel qui raconte les 3 jours qui ont suivi et les répercutions sur les membres de sa famille.
La radio quant à elle relate les faits.
C'est un roman agréable à lire qui mêle informations, événements familiaux et anecdotes humoristiques de l'auteur.

Si j'ai bien apprécié l'humour, au fil des pages, j'ai trouvé que l'érudition de Michel 'collait' mal au portrait de cet enfant de 13 ans. Un grand paragraphe nous parle de Chirac… L'analyse politique du Congo n'est pas approfondie comme l'indique la 4eme de couverture.
Pour moi, ce n'est pas le meilleur roman d'Alain Mabanckou.

Quelques réflexions de Michel :
- Une radio ne doit pas mentir, surtout si elle a coûté très cher et que les piles sont encore neuves.
- La sagesse nous apprend que lorsqu'on coupe les oreilles,le cou devrait s'inquiéter.

NB : Roman lu en 2019
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Lecture agréable.

Mais cette petit rengaine que je n'arrive pas à stopper...
Difficile pour moi de ne pas voir dans ce livre une reprise (en moins bien ...) de Petit Pays de Gaël Faye.

Choisir un narrateur enfant pour tenter de recréer le cocktail gagnant de Petit Pays : brutalité de l'histoire / insouciance de la jeunesse.

Bien sûr ce n'est pas le même livre, et j'ai été très heureux d'en apprendre un peu plus sur l'histoire politique récente d'un autre pays d'Afrique, le Congo-Brazzaville, et de partager, à travers Michel, l'intimité de souvenirs sans doute personnels de l'auteur.

Mais, et c'est en cela que je trouve Petit Pays mieux réalisé, je n'ai pas trouvé le même équilibre entre histoire nationale et histoire individuelle du jeune protagoniste.
J'ai fini le livre avec la désagréable sensation qu'il s'agissait d'un personnage prétexte.
L'histoire de Michel n'est jamais le coeur du livre. Ce que l'auteur souhaite réellement nous raconter, et c'est tout à son honneur, c'est l'histoire du Congo-Brazzaville. Mais du coup, Michel est presque superflu dans ce roman.
Dommage.
Mais j'essaierai un autre roman d'A. Mabanckou. le style est là.
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Sentiment partagé entre le plaisir à être plongé dans la réalité de cette Afrique post coloniale vu à travers les yeux de Michel et l'ennui par des passages que j'ai trouvé longs et inutiles.
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