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3,37

sur 414 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Petit Piment",est un roman court qui se lit d 'une traite tellement il accroche le lecteur une fois la lecture entamée .Le récit se situe à Pointe-Noire , une ville chère à son auteur , Alain Mabanckou .Il raconte l 'histoire d'un jeune orphelin Petit Piment dont la vie n 'est pas facile et ne ressemble pas à celle des enfants de son âge .Il effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l 'autorité d 'un prélat , Dieudonné Ngoulmoumako .Ce dernier est un personnage peu recommandable tellement corrompu et abusif .Avec le commandant Marien Ngouabi , le pays connaîtra l 'ère socialiste car le chef bien-aimé est d 'obédience communiste .Petit Piment avec quelques amis prennent la poudre d 'escampette 'aventure commence .Petit Piment trouve refuge chez Maman Fiat 500 et ses dix filles , la vie semble lui sourire dans la gaieté de cette maison pas si close que ça , où il rend aux pensionnaires toutes sortes de services .Mais le maire zélé de Pointe-Noire décide d 'une intervention énergique pour éradiquer la prostitution .
C'en est trop .Petit-Piment perd la
tête mais pas le nord : il sait qu 'il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin et sa quiétude .
Un beau roman drôle , cocasse , envoûtant et sur le plan de l 'écriture Alain Mabanckou nous ne déçoit rarement .


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Les désarrois de l'orphelin Toku Misa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko, plus simplement Moise, alias Petit Piment.
Alain Mabanckou le sorcier s'amuse, et derrière les rires, les danses des pygmées rythmées par le prêtre Zaïrois Papa Moupelo visitant l'orphelinat tous les samedis, il nous fait partager la fièvre qui enflamme les petits, leur fait oublier les punitions, les sévices corporels : en un mot ils retrouvent, en plus de la Bible, leurs racines, le bercement du chant des griots, la transe du saut de la grenouille qui « exigeait une souplesse de félin, une rapidité d'écureuil pourchassé par un boa, et surtout ce déhanché remarquable …. »

Non seulement ce prêtre leur fait chanter des stances traduites en lingala par les missionnaires européens, dans lesquelles leurs croyances, leurs légendes, leurs contes sont recueillies, mais surtout « cet homme plein de bonté nous vendait l'Espérance au prix le plus abordable parce qu'il était persuadé que sa mission était de sauver les âmes, toutes les âmes de cette institution. »


Le lingala n'est pas la seule langue, et les habitants de Pointe-Noire pas tous de la même ethnie : ils se reconnaissent par leur gastronomie (un peu comme nous les français connus des anglais comme mangeurs de grenouilles et d'escargots), les uns mangeant des chenilles, de la viande de requin, du chien ou du crocodile. C'est un monde écartelé entre les ethnies, les rivalités politiques, la haine des Ponténégrins ( habitants de Pointe-Noire) pour le Zaïre.
Le tout pimenté par la manière de voir le monde truculente et bon enfant du Petit Piment, racontant avec ses mots la classique guerre entre nordistes et sudistes.

Car justement, le nouveau directeur de l'orphelinat est sudiste, et donne dans la révolution, s'attaquant à « l'impérialisme et ses valets locaux ». Humour de Mabanckou, quand on sait combien ces mots ont été dits et répétés parmi l'intelligentsia africaine dans les années 60. La Révolution vue par un enfant ! Lui même quand il fait une bêtise a peur d'être qualifié de « petit valet local de l'impérialisme » !

Dans le monde intérieur de Moise, s'entremêlent le pharaon Egyptien, bête noire des Hébreux, Robin des bois, Alcatraz, le trafic des compteurs d'eau et d'électricité, que chacun s'arrange pour ne pas payer, les partis politiques, avec leurs mots d'ordre avant chaque élection, et aussi, l'importance de la culture africaine : la force de la sorcellerie des jumeaux, et la déesse ancestrale Mami Wata, puissance de l'eau, mi femme mi poisson, les uns comme l'autre aussi féroces et craints que révérés en Afrique de l'ouest.

Sans doute pour provoquer, Mabanckou plagie sciemment ou cite intelligemment ( ainsi qu'il le fait dans Verre Cassé, voir l'excellente liste d' andras):
« on ne nait pas pute, on le devient », Quand Moise mange, il « ne sait pas séparer le bon grain de l'ivraie ». Les chats n'ont apparemment pas lu la fable du rat des villes et du rat des champs, beaucoup plus peinards et loin des Bembés qui les chassent pour les manger. Lorsqu'il a un champ d'épinards, il essaie de copier le fameux geste auguste du semeur, et voudrais aussi aller cracher sur la tombe de celle qui l'a abandonnée.

Rabelesque, ironique, rendant bien le foisonnement de la vie africaine, dramatique, comme toute vie, où la sorcellerie est bien présente, la folie aussi, sûrement plus vivante que la vie occidentale, plus juteuse, plus colorée, plus tendre aussi bien que vue par un des plus pauvres, honnête quant aux misères de sa société, et aux misères de ce petit Moise. Grand livre.
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Avec "Petit piment", Alain Mabanckou nous emmène au Congo dans les années 60 - 70.

Le narrateur est prénommé : Tokumiza Nzambe po Mose Yamoyindo abotami namboka ya Bakoko qui signifie en lingala "Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres" . Ce prénom lui a été donné par Papa Moupelo , le prêtre de l'orphelinat de Loango. Moïse comme tout le monde l'appellera, nous décrit son enfance dans cet orphelinat , avec Bonaventure, son meilleur ami. Mais Papa Moupelo, le prêtre dont tous les enfants attendaient l'arrivée chaque week-end ne viendra plus et Moïse devra devenir un pionnier de la révolution socialiste.
Les jumeaux Songi-Songi et Tala-Tala, les frères terreurs de Loango, à qui Moïse devra son surnom de Petit Piment, l'entraîneront dans leur évasion vers Pointe Noire. L'aventure le conduira notamment chez Maman Fiat 500 et ses 10 filles...
C'est un récit palpitant qui nous fait découvrir la société congolaise avec entre autres la corruption, les conflits ethniques, la pauvreté, la condition des femmes.
"Petit Piment", paru en 2015, est un roman passionnant et très instructif.
J'ai découvert avec cette lecture un auteur de grand talent que je recommande fortement !

Je remercie infiniment Lecteurs.com pour m'avoir fait gagner ce livre et permis de combler une lacune.
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Lire Alain Mabanckou est un délice et je regrette d'avoir tant tardé à le faire… Petit Piment m'a permis de réparer cette négligence et je me suis régalé.

Au fil de son récit toujours prenant, très bien écrit avec un humour bien présent, l'auteur, au travers des souvenirs de son héros, nous emmène à Loango, au Congo, dans un orphelinat. Papa Moupelo, le prêtre qui venait chaque semaine apporter un peu d'air frais aux jeunes pensionnaires, l'avait baptisé Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko, un long patronyme signifiant : « Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre de ses ancêtres. » Pas étonnant que tout le monde l'appelle Moïse avant que le surnom qui sert de titre au livre, ne lui soit attribué.
Papa Moupelo est tout l'opposé du directeur de l'orphelinat, Dieudonné Ngoulmoumako. L'un n'est que tolérance, absolution et rédemption alors que l'autre est fourbe et méprisant. Pour les Ponténégrins, les habitants de Pointe-Noire, cet orphelinat est une prison, dans ce coin perdu de la région de Kouilou.
Le jeune Moïse n'a qu'un véritable ami, Bonaventure Kokolo, si bavard qu'on l'appelait « mange-coton ». Ils ont 13 ans tous les deux mais leur vie change subitement lorsque leur pays se lance dans la Révolution socialiste, sous la direction du Parti Congolais du Travail.
Le directeur fait tout pour coller au changement et favorise ses neveux alors que la conséquence directe de ce bouleversement est la disparition de Papa Moupelo. le jeune Moïse en est bouleversé.
Avec beaucoup d'humour, le narrateur montre toutes les incongruités qui découlent des nouvelles options prises mais lui s'adapte bien.
Le livre foisonne d'anecdotes, d'histoires qui feraient pleurer si elles n'étaient pas racontées avec humour. La vie change lorsque les jumeaux Songi-Songi et Tala-Tala qui ont 4 ans de plus, débarquent et s'imposent aussitôt. Comme ils ont maltraité son meilleur ami, Moïse se venge en saupoudrant leur nourriture de piment ce qui lui valut son surnom.
Ces deux gaillards vont grandement influencer notre garçon qui subit alors un second gros traumatisme avec le licenciement de Sabine Niangui qui était comme une mère pour lui, la mère qu'il aurait voulu avoir.
Ayant suivi la fugue des jumeaux, Moïse change de vie en se retrouvant à Pointe-Noire et il vit dans la rue. Il fait partie des « Moustiques du Grand Marché » qui sont délogés et doivent se réfugier sur la Côte Sauvage. Pour échapper à cette bande, il se lie avec Maman Fiat 500 et à ses filles « les bordèles » mais ce sera son troisième traumatisme lorsque le maire, François Makélé, lance l'opération « Pointe-Noire sans putes zaïroises ».
La disparition de celle qui avait redonné sens à sa vie, avec un logement et un travail perturbe définitivement l'esprit de Moïse qui se réfugie dans la lecture et le jardinage. L'auteur nous gratifie de scènes désopilantes lors des séances avec le Dr Kilalou, un neuropsychologue.

Les choses se gâtent de plus en plus. Un guérisseur ne peut rien pour lui jusqu'à ce que Moïse achète un couteau Victorinox à Ahmed XVI, un marchand marocain…


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Non loin de Pointe Noire (Congo), Moïse, jeune orphelin au nom imprononçable et affublé du surnom de « Petit Piment », a été recueilli à la naissance dans un orphelinat dirigé par l'autoritaire et très corrompu Dieudonné Ngoulmoumako qui a engagé ses nombreux cousins pour faire office de « surveillants de couloir ». Avec son unique ami, Bonaventure Kokolo, fils naturel et abandonné d'un fonctionnaire du service des eaux, ses rares plaisirs sont les leçons de catéchisme atypique pour ne pas dire loufoque de l'aumônier Papa Moupelo. Mais un jour, celui-ci disparaît mystérieusement alors que la « révolution socialiste » commence à bouleverser le pays. Une section de jeunes pionniers de la Révolution est même créée dans l'orphelinat...
« Petit Piment » est à la fois un roman social et un témoignage sur la vie des orphelins du Congo, enfants abandonnés car souvent fruits d'amours illicites qui sont élevés durement, « à la chicote » et qui, quelquefois, deviennent enfants des rues avant de terminer leur vie comme SDF ou comme handicapés mentaux. La composition du livre est assez particulière. Il démarre sur un ton détaché, truculent et même picaresque et finit par un drame qui semble aussi surprenant qu'inattendu. le lecteur qui s'est pris d'empathie et de compassion pour le petit héros se retrouve obligé de reconsidérer son jugement, déçu qu'il est de l'absence de happy end. Mais cette petite ombre au tableau mise à part, il en reste un ouvrage délicieux qui se dévore plus qu'il ne se lit tant la plume d'Alain Mabanckou est légère et élégante et tant ses personnages sont originaux, attachants et pleins d'humanité. Quelle merveilleuse plongée sans concession dans la réalité du Congo ! Avec une grande lucidité et une belle honnêteté, l'auteur ne craint pas d'énoncer des vérités qui dérangent comme le fait que l'esclavage était présent en terre africaine bien avant l'arrivée des Blancs ou que toute la politique actuelle du pays est conditionnée par les pesanteurs tribales et ethniques. Un roman passionnant à ne pas manquer.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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Comment parler de la politique sans en avoir l'air ?
En utilisant le prisme de personnages de fiction dans une oeuvre romanesque pour parler de la réalité. Ces personnages sont riches en couleur et nous apportent différentes visions du Congo.
La lucidité du gamin Bonaventure, qui attend qu'un avion se pose dans la cour de l'orphelinat pour venir le chercher. La naïveté de Moïse-au-nom-à-rallonge, qui va fuir le lieu où il a été abandonné pour tenter sa chance à Pointe-Noire, et que l'on suit de ses treize à quarante ans. Maman Fiat 500 qui nous parle d'une certaine migration entre le Zaïre et le Congo, et donc aussi de la politique mise en place. Sans oublier les dirigeants de l'orphelinat à travers lesquels nous goûtons au discours de la révolution socialiste.
D'ailleurs, en lien avec ces derniers personnages, on se rend vite compte à la lecture de ce roman que le langage joue un rôle important. Il est présenté pour nous faire comprendre qu'il est un outil de domination. La révolution socialiste impose un certain langage. En dehors de l'outil politique, il est aussi le vecteur de la charge culturelle de l'auteur que le lecteur cerne ainsi par le biais des personnages. La langue est toujours imagée, les noms des personnages sont des images très parlantes. Partir d'un personnage donne donc plus d'ampleur et de profondeur, ce sont les petites histoires de chacun qui permettent de mieux cerner la grande Histoire du Congo. Car ce sont tous ces personnages secondaires (si, Petit Piment en est un) qui mettent en valeur le personnage principal de ce roman, le Congo. Autant de visions que de personnages qui permettent de reconstituer une partie du puzzle de cette Histoire.
Alors, une oeuvre romanesque, Petit Piment ?
Peut-être, mais en tout cas une lecture captivante.
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📌J’ai lu, j’écris, je dis…

Je viens de terminer l’histoire de « Petit Piment » et il m’a fait vivre de nombreuses aventures et mésaventures.

Je n’avais jamais lu de livre de Alain Mabanckou.

Alors que j’avançais en terre africaine, Pointe-Noire pour ne pas la nommer, par la voix de son écriture, j’entendais presque celle de Marcel Pagnol à Marseille ou dans ses collines.

Certes, les paysages et les péripéties des personnages des deux écrivains ne se comparent pas, pourtant, au fil des pages, j’écoutais ce parler presque identique, avec parfois quelques éclats de rire qui m’échappaient et s’envolaient deci-delà.

« Petit Piment », orphelin de son état, va devoir affronter les petits et grands « diables » que nous avons tous croisés au moins une fois au détour de notre enfance. Que ce soit à l’école, puis, plus grand, dans la vie. La sensibilité et la fragilité construisent et déconstruisent, nous ne sommes pas tous fait du même bois, Petit Piment finit par en « perdre le nord » ou plutôt, devrais-je dire « le sud ».

Qu’ai-je pu bien penser de ce livre ?

Il faut d’abord que je souligne qu'en tant que lectrice, je suis comme une vieille torpédo au démarrage (sourire), il me faut toujours un peu plus de temps comparé à d'autres lecteurophages pour vraiment entrer dans l’histoire.

Avec celui-ci, je suis allée plus rapidement car l’écriture est belle. Bien qu’ils soient peu nombreux, j’ai eu du mal avec les passages où l’auteur parle politique. Et j’ai définitivement renoncé à enregistrer les noms et prénoms à rallonge que seul un africain peut arriver à garder en mémoire. Ne serait-ce que celui de Petit Piment « Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko » soit en français « Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres »…

Si vous voulez passer un agréable moment, avoir un aparté avec l’enfance, lisez ce livre, il est extra !
Lien : http://jelisjedis.canalblog...
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Je ne me lasse pas de la légèreté, l'humour et l'imagination d'Alain Mabanckou.
Ce roman-ci en est un de ceux que je préfèrerai, derrière "verre cassé", bien sûr qui lui avait valu d'être propulsé dans la célébrité.
Une vision de l'enfance, et de l'adolescence qui fait même penser parfois à Romain Gary dans la vie devant soi.
Un grand romancier congolais.
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Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko s'appellera finalement et heureusement Petit Piment. Un enfant orphelin de Loango au Congo aspiré par la spirale chaotique de Pointe-Noire.

L'écriture de Alain Mabanckou est rythmée, drôle (comique de répétition) et les aventures du héros, souvent inattendues, le mot est faible. On en oublie presque á quel point l'histoire de Petit Piment est absurde et triste. Tout paraît surréaliste, on se demande jusqu'oú ira Alain Mabanckou et l'on espère que tout cela n'est que fiction.

La seule solution possible aux abus de pouvoir en série, aux changements politiques sans transition et sans réelle pensée politique, á la corruption systémique (dés la page 15), á l'application aveugle de règles dictées par une autorité chancelante, au culte de la personnalité érigé comme nouvelle religion, á la religion, aux guerres ethniques fratricides… la seule solution semble la folie.

C'est un livre d'un congolais très européen finalement, on y croise Brassens, Schwartz-Bart, Robin des bois...
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Si vous aimez les contes, vous allez vous régaler. Quelle merveille que ce conte africain écrit par Alain Mabanckou ! J'ai envie de commencer ma chronique par un extrait.
« Jusqu'à cette année où la Révolution nous était tombée dessus comme une pluie que même nos féticheurs les plus glorifiés n'avaient vue venir, je croyais que l'orphelinat de Loango n'était pas une institution pour les enfants mineurs sans parents, ou maltraités, ou encore nés de familles en difficultés, mais plutôt une école pour surdoués. »
L'histoire se passe en République Populaire du Congo, dans les années 1970, à l'époque de la révolution socialiste ; de nombreux coups d'état ont ébranlé le pays dans ces années-là, avec pour conséquence un appauvrissement global de la population et de nombreux abandons d'enfants. Bonaventure et Petit Piment, deux orphelins recueillis à l'orphelinat de Loango, sont les meilleurs amis du monde. le premier est sage et tranquille, le deuxième plus violent et décidé à se battre pour obtenir une place de choix parmi les adolescents. C'est lui qui raconte cette histoire truculente où pauvreté, alcool et délinquance se mêlent aux imbroglios d'ethnies, au fétichisme et à l'humanisme qui éclatent à toutes les pages.
Un deuxième extrait :
« Tout le personnel de la cantine – quatre femmes et deux hommes – avait été viré, remplacé par des Bembés ou des Lari et autres ethnies du Sud qui n'avaient aucune expérience et servaient aux enfants les plats de leur région comme la viande de chat pour les Bembés, les chenilles pour les Lari ou encore du requin pour les Vili. »
Alain Mabanckou dresse un portrait haut en couleur de son pays d'origine. Il dépeint une pluralité ethnique telle au sein de la population, que toute recherche de cohésion semble impossible : comment unifier un pays lorsque les différences culturelles s'étendent jusqu'à l'assiette ? La jeunesse vit dans la rue, vole et survit au prix de bagarres et luttes de clans permanentes. Nombreux sont les indicateurs de déclenchement de guerres civiles réunis dans ce roman. Un moyen pour Alain Mabanckou d'alerter les communautés internationales sur les paramètres à suivre si l'on veut les empêcher ?
Sans les vieux sages qu'il a également intégrés dans son histoire, ce roman ne possèderait pas l'âme et la saveur de l'Afrique traditionnelle. Régalez-vous avec l'histoire du Vieux Koukouba gardien de la morgue. Ou encore avec celle de Ngampika le guérisseur. Les désordres extérieurs semblent ne pas avoir d'impact eux.
Petit Piment a un côté profondément africain. En même temps, le déroulement du récit suit une logique à l'occidentale. Influence de la modernisation du Congo ou des lieux de vie Mabanckou depuis ses 22 ans ?
Lien : http://akarinthi.com/mes-cou..
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