Être atteint de tuberculose au milieu de la vie, c’est comme se rendre en ville pour faire des tas de courses urgentes et passer sous un autobus. Lorsqu’on reprend connaissance, on ne se rappelle même plus où on allait. On ne songe plus qu’à sa jambe qui fait mal, à son échine meurtrie, à ce que l’on aura pour le déjeuner, à sa voisine de chambre.
La lèpre est une affreuse maladie. On n’en guérit jamais. Tous ceux qui l’ont en meurent !
Ça me crève le cœur quand je pense comme j’étais impatiente d’entrer ici. J’avais lu trop de bouquins et je me figurais que tous les sanas ressemblaient à ceux des Alpes suisses. Quelle rigolade ! La seule chose qui fasse penser aux glaciers et aux neiges éternelles, ici, c’est l’attitude des infirmières.
Si, à l’endroit de la piqûre, le bras enfle et vire au rouge dans les quelques jours qui suivent, la réaction est positive ; dans le cas contraire, elle est négative. J’ajoutai que, dans la proportion de quatre-vingts pour cent environ, les adultes accusent une réaction positive, mais que cela ne signifie pas que l’on soit atteint de tuberculose active. Cela prouve simplement qu’à un stade quelconque de sa vie, on a eu une forme de tuberculose et que l’on doit se soumettre à un examen radiologique. Tout le monde se réjouit vivement de ce bon prétexte pour sécher l’école ou le bureau.
Interdit aux patients de lire. Interdit aux patients d’écrire. Interdit aux patients de parler. Interdit aux patients de rire. Interdit aux patients de chanter. Interdit aux patients de s’agiter. Interdit aux patients de tendre le bras pour prendre quelque chose. Les patients doivent avant tout se détendre. Les patients doivent avant tout…
Looking for Betty MacDonald: The Egg, the Plague, Mrs. Piggle-Wiggle, and I