Le Prince (suivi de) Extraits des Oeuvres politiques et d'un choix des Lettres familières

Rome et Sparte furent longtemps en armes et en liberté. Les Suisses sont très armés et très libres.

Depuis le haut Moyen Age et même le Bas-Empire romain, le sentiment populaire distinguait des ethnies (gauloise, italienne, germanique...) qui différaient par la langue, le vêtement,les coutumes; ces distinctions ne coïncidaient que par hasard avec les frontières des ÉTATS et elles existaient surtout aux yeux des classes inférieurs (les classes fortunées dédaignaient volontiers ces préjugés ethniques). Notre patriotisme à nous naîtra lorsque, sous le nom de nations, les frontières politiques tendront à coïncider avec celles des ethnies et de leur préjugés; car les différentes ethnies se haïssaient ou se méprisaient entre elles.

(Paul Veyne, préface)

[...] c'est la liberté au sens antique du mot: la collectivité est libre, non les individus, et une oligarchie portera le nom de République ,si elle n'est pas soumise à un maître.

(Paul Veyne, préface)

Moïse n'est plus un prophète, il ne mène plus les juifs vers la Terre promise; ce n'est pas non plus un chef charismatique: ce fut un prince qui sut acquérir une principauté grâce à sa VIRTÙ, chose bien plus malaisée que de conserver un pouvoir héréditaire.

(Chapitre VI; Discours sur la décade de Tite-Live , III)