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Citations sur Le Prince (suivi de) Extraits des Oeuvres politiques .. (34)

tous les hommes louent le passé et blâment le présent, et souvent sans raison. Ils sont tellement férus de ce qui a existé autrefois, que non seulement ils vantent les temps qu'ils ne connaissent que par les écrivains du passé, mais que, devenus vieux, on les entend prôner encore ce qu'ils se souviennent d'avoir vu dans leur jeunesse. Leur opinion est le plus souvent erronée, et pour diverses raisons.

Discours sur la première décade de Tite-Liv
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[...] ces républiques qui ont gardé intact leur régime politique ne souffrent pas qu'aucun citoyen vive chez elles en gentilhomme, ou le soit; elles ont soin de maintenir au contraire la plus parfaite égalité, et ce sont les ennemies irréconciliables des seigneurs qui habitent leur pays; et si par hasard quelqu'un d'eux tombe entre leurs mains, elle le font périr sans pitié. Pour expliquer ce que j’entends pas gentilhomme, je dirai qu'on appelle ainsi tous ceux qui vivent sans rien faire, du produit de leurs possessions, et qui ne s'adonnent ni à l'agriculture, ni à aucun autre métier ou profession. De tels hommes sont dangereux dans toute république et dans tout État.Plus dangereux encore sont ceux qui, outre leurs possessions en terres, ont encore des châteaux où ils commandent et des sujets qui leur obéissent. Le royaume de Naples, le territoire de Rome, la Romagne et la Lombardie fourmillent de ces deux espèces d'hommes; aussi jamais république, jaimais État libre ne s'est formé dans ces provinces, peuplées de ces ennemis naturels de toute police raisonnable. Il serait impossible même d'y établir une république. Le seul moyen d'y faire régner quelque ordre serait d'y introduire la royauté. En effet, dans les pays où la corruption est si forte que les lois ne peuvent l'arrêter, il faut y établir en même temps une force majeur, c'est-à-dire une main royale qui puisse brider l'ambition d'une noblesse corrompue.

Discours sur la première décade de Tite-Liv
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[...] le peu de relation de ces peuples avec leurs voisins; ceux-ci ne vont point chez les Allemands; les Allemands ne vont point chez les étrangers, contents qu'ils sont des biens dont ils jouissent dans leur pays, des aliments qu'il produit et des laines de leurs troupeaux. Ce défaut de relations les a préservés de toute corruption. Ils n'ont pu prendre les mœurs ni des Français, ni des Espagnols, ni des Italiens, toutes nations infiniment corrompues.

discours sur la première décade de Tite-Liv
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Néanmoins, le prince doit se faire craindre en sorte que, s'il n’acquiert point l'amitié, pour le moins il évite l'inimitié; car il peut très bien obtenir tous les deux ensemble: être craint et n'être point haï; ce qui adviendra toujours s'il s'abstient de prendre les biens et richesses de ses concitoyens et sujets, et leurs femmes. Et quand bien même il devrait procéder contre le sang de quelqu'un, il ne doit pas le faire sans justification convenable ni cause manifeste; mais surtout il ne doit pas toucher au bien d'autrui, car les hommes oublient plus vite la mort de leur père que la perte de leur patrimoine.
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Mais comment un prince pourra-t-il connaître son ministre ? Voici un moyen qui jamais n'est en défaut. Quand tu vois un ministre penser plus à soi qu'à toi et qu'en tous ses maniements et affaires il regarde à son profit, ce ministre ne vaudra jamais rien et tu ne dois point t'y fier;car celui qui gouverne et tient en sa main tout l’État d'un prince ne dois jamais penser à soi, mais toujours à son maître, et jamais entretenir le prince de chose qui ne touche pas à ses affaires. Et d'autre part le prince,pour maintenir son ministre en ce bon chemin, doit penser à lui, l'honorer et l'enrichir, le faire son obligé, et lui donner honneur et richesses qu'il lui donnera ne lui en fassent point désirer de plus considérables, tandis que les hautes charges qu'il exercera lui feront craindre les changements de régime. Quand donc les ministres, et les princes à l'égard des ministres, sont ainsi faits, ils se peuvent fier l'un à l'autre; autrement cela finira toujours mal ou pour l'un ou pour l'autre.
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Je crois aussi qu'il vaut mieux être hardi que prudent, car la fortune est femme, et il est nécessaire, pour la tenir soumise, de la battre et de la maltraiter.
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Et quand bien même il devrait procéder contre le sang de quelqu'un, il ne doit pas le faire sans justification convenable ni cause manifeste; mais surtout il ne doit pas toucher au bien d'autrui, car les hommes oublient plus vite la mort de leur père que la perte de leur patrimoine.
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Ceux qui sont préposés à la garde de la liberté d'un pays ne peuvent être revêtus d'une autorité plus utile, plus nécessaire même que celle qui leur donne le pouvoir d'accuser les citoyens devant le peuple, devant un conseil, un magistrat, et cela, à l'occasion de toute atteinte portée à l'Etat.
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Il me paraît donc que ces principes, en rendant les peuples plus débiles, les ont disposés à être plus facilement la proie des méchants. Ceux-ci ont vu qu'ils pouvaient tyranniser sans crainte des hommes qui, pour aller en paradis, sont plus disposés à recevoir leurs coups qu'à les rendre. Mais si ce monde est efféminé, si le ciel paraît désarmé, n'en accusons que la lâcheté de ceux qui ont interprété notre religion selon la paresse et non selon la virtù. S'ils avaient considéré que cette religion nous permet d'exalter et de défendre la patrie, ils auraient vu qu'elle nous ordonne d'aimer cette patrie, de l'honorer, et de nous rendre capables de la défendre.Ces fausses interprétations, et notre mauvaise éducation, font qu'on voit aujourd'hui bien moins de républiques qu'on n'en voyait autrefois, et que les peuples par conséquent, ont moins d'amour pour la liberté.
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Quand David offrit à Saül d'aller combattre Goliath, le Philistin qui le défiait, Saül, pour lui donner courage, l'arma de ses armes; David aussitôt qu'il les eut endossés, les refusa, disant qu'avec elles il ne pouvait être bien assuré de lui-même et qu'il voulait donc aller à la rencontre de son ennemi avec sa fronde et son couteau.
En conclusion, les armes d'autrui ou te tombent du dos, ou t'accablent, ou t'étouffent.
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