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Paul Veyne (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070344833
480 pages
Gallimard (14/06/2007)
3.86/5   133 notes
Résumé :
Après que le duc eut occupé la Romagne, il trouva que le pays était plein de larcins, de brigandages et d'abus de toutes sortes : il pensa qu'il était nécessaire pour le réduire en paix de lui donner un bon gouvernement.

À quoi il proposa messire Rémy d'Orque, homme cruel et expéditif. Celui-ci en peu de temps remit le pays en tranquillité et union.

Mais ensuite Borgia, estimant qu'une si excessive autorité n'était plus de saison, vou... >Voir plus
Que lire après Le Prince (suivi de) Extraits des Oeuvres politiques et d'un choix des Lettres familièresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ecrit en 1513, pendant que Machiavel est en exil intérieur, le livre sera dédicacé et offert à Laurent II de Médicis, sans doute dans l'espoir d'un retour en grâce, et dans les fonctions diplomatiques. L'ouvrage ne paraîtra toutefois pour la première fois qu'en 1532, cinq ans après la mort de l'auteur. Il va très vite être considéré comme une oeuvre essentielle, fondatrice des sciences politiques modernes.

Relativement bref (une centaine de pages) l'ouvrage présente en 26 chapitres l'art de bien gouverner, en s'appuyant sur des exemples tirés de l'histoire romaine et de l'histoire récente de l'Italie. C'est que le but du livre, en fin de compte, tel qu'il est évoqué à la fin de l'ouvrage, est d'inspirer un souverain à sauver l'Italie. le pays, partagé en divers états, est la scène et la victime d'affrontements des puissances européennes : le roi de France, d'Espagne, l'empereur d'Allemagne viennent prétendre à la souveraineté de telle ou telle partie de son territoire. Machiavel a pu observer de près les forces en jeu lorsqu'il était au service de Florence dans les services diplomatiques, sa réflexion se veut pragmatique et se base sur l'observation des pratiques réelles de son temps.

L'ouvrage sépare clairement la politique de la morale. Il s'agit d'une véritable rupture conceptuelle avec les valeurs chevaleresques adossées au christianisme. le contrôle de la monarchie ne se fondait pas jusque là sur des institutions assurant un partage du pouvoir mais sur des principes moraux supposés limiter le pouvoir dévolu à un seul homme, principes fondés en grande partie sur la religion. Machiavel estime que cet ordre qui fondait la politique sur la morale chrétienne, s'est défait sous ses yeux avec la chute de Florence, dominée par une « barbare tyrannie ». Il s'agit donc de poser un ordre sur de nouvelles bases.

Machiavel délaisse donc l'idéal pour s'en tenir aux nécessités du réel. Mais il ne s'agit pour autant de cautionner tous les comportements immoraux. La raison d'être du politique, est d'assurer la stabilité d'une organisation collective, seule à même de permettre le bien commun. Les hommes étant ce qu'ils sont, c'est à dire privilégiant leur propre intérêt égoïste à court terme, la société étant traversée par des tensions issues d'intérêts antagonistes, il est nécessaire d'avoir une autorité qui transcende tous ces intérêts particuliers pour assurer le fonctionnement efficient de l'état et sa sauvegarde. le pouvoir peut s'exercer de différentes façons, par la force (Machiavel écrit dans un pays subissant des guerres sans fin), par la ruse, mais aussi par la loi.

Un autre aspect important du livre me semble l'opposition entre la Virtu, et la Fortuna. La Virtu est la qualité principale du prince, qui plus que la vertu, est la capacité à répondre aux défis des temps dans lequel il lui est donné de vivre, ses capacités d'adaptation pourrait-on dire, de faire les bons choix et de définir la stratégie la plus adéquate pour les mener à bien. La Fortuna, c'est ce que l'homme ne maîtrise pas, ce qu'il subit. Mais l'homme a les capacités de résister, de par sa Virtu vaincre la Fortuna, de marquer sa place dans l'histoire par ses qualités, de dépasser la fatalité et le hasard.

A lire et à relire.
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Les écrits de Machiavel lui ont valu de féroces inimités. Avec la particularité, remarquable, que cette hostilité s'est perpétuée à travers les siècles jusqu'à aujourd'hui. Ses ennemis ont même réussi à imposer dans le vocabulaire le terme "machiavélique" comme synonyme de : perfidie, traîtrise, manque de scrupule. A travers cette fallacieuse utilisation de son nom, Machiavel se trouve donc doté d'une fort mauvaise réputation dans l'histoire; privilège que seul Le Marquis de Sade partage avec lui pour des raisons toutes aussi abusives et mensongères. Mais qui sont donc ces ennemis si acharnés et que l'on retrouve en presque toutes les époques depuis la publication de ces écrits? C'est bien entendu en lisant Machiavel, avec l'attention qu'il mérite, que l'on trouve la réponse. Car l'on constate alors que Machiavel y décrivit avec un goût de la vérité et une extraordinaire lucidité l'ignominie du pouvoir et de la domination, de ses représentants de toutes catégories et de tout temps; leurs moeurs, leurs manières d'agir, leurs crimes. C'est ce dévoilement radical de l'infamie des puissants qui ne lui a pas été pardonné. C'est pourquoi il se trouve encore aujourd'hui des gens se prétendant historien attribuant aux "idées de Machiavel" la responsabilité de ce qui n'est rien d'autre que la pratique de leurs maîtres et l'évidence de leur propre servitude.
-Le personnage
Car il faut comprendre que Machiavel du fait des circonstances de l'époque, n'aurait tout simplement pas eu la moindre possibilité de faire paraitre un livre "contestataire". Mais il lui brulait de mettre en lumière ce qu'il avait compris des moeurs de la domination (de par son emploi, il était extrêmement bien informé et il n'avait pas les yeux dans sa poche). Il choisit donc la seule voie qui lui était possible en rédigeant son livre sous la forme d'un ouvrage pour l'édification des princes et en le dédiant aux Médicis (la famille dominante de Florence).
Ce qui lui permit de tout dire. Mais ce n'était bien sur pas aux princes qu'il s'adressait en vérité, mais au contraire à tous ceux qui pourraient estimer que ces logiques politiques là devaient cesser, n'étaient pas tolérables. Dans le Prince, l'on ne trouve donc pas des "conseils" mais la mise en lumière des pratiques courantes de la domination, de ce qui se faisait partout alors en Italie (et ailleurs aussi) dans les nombreuse principautés.
Aucun cynisme donc chez Machiavel, mais au contraire une très sérieuse prise de risque !
Par chance, le Médicis qui reçut l'ouvrage, soi-disant en hommage, reçut le même jour en cadeau une meute de chiens de chasse qui monopolisèrent toute son attention et abandonna le livre dans un coin. C'est ainsi que "Le Prince" put commencer sa brillante carrière. Il y a différentes manières de dire le vrai; il faut aussi espérer des lecteurs qui en trouvent l'usage. Peu de temps après La Boétie écrivit son "De la servitude volontaire" qui ne parut que 20 ans après sa mort, et fort discrètement.
-Le contexte
Machiavel vivait à Florence qui était, somme toute, une petite entité menacée constamment par des ennemis diverses. Il y a chez lui un profond attachement à sa ville qui se trouvait également être à l'époque l'un des principaux centre culturel de l'Europe. Cet attachement n'est pas une forme de nationalisme mais au contraire un sens du commun, de l'appartenance à un tout. A cela, on peut rajouter une forte conscience du devenir historique, des changements possibles. Tout démontre que Machiavel n'était pas un ambitieux, tout au moins dans le sens mesquin et égotiste que l'on donne à ce terme aujourd'hui. Seule la possibilité d'agir lui importe; il est un citoyen à part entière, dans un sens que la médiocrité de notre époque rend difficile à saisir.
C'est au moment où Florence est une république qu'il déploie pleinement son activité. Il écrit seulement quand il n'y a rien de mieux à faire, quand il est maintenu à l'écart. Car son intelligence inquiète les médiocres qui pour cette raison le maintiennent dans des postes secondaires.
Il faut donc aussi envisager le Prince comme un agir, lié à des circonstances particulières (les Médicis sont au pouvoir) mais qui espère bien viser au-delà historiquement.
Quelles sont les possibilités d'une époque ? de quelle manière agir à un moment donné en prenant en compte l'ensemble des circonstances présentes ? Tout en sachant que l'on pouvait fort bien finir égorgé au coin d'une rue si quelque potentat vous trouvait trop encombrant ou trop clairvoyant. La publication anonyme d'un ouvrage comme le Prince n'était à mon avis ni possible, ni adéquate ; car Machiavel vise sciemment au-delà de lui-même. Ce n'est donc qu'en lui donnant cette forme qu'il pouvait alors le pousser comme nouveau pion dans l'histoire même.
Avec le Discours sur la première décade de Tite-Live, le ton sera tout différent, le désir d'agir sur son temps tout similaire.
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L'édition de 1980 et Paul Veyne

Cette édition date de 1980. Paul Veyne, historien alors déjà âgé, dans une préface de trente pages situe Machiavel. Il s'agit d'un historien professeur de Michel Foucault, aux idées proches d'Althusser. Paul Veyne situe le fond d'idée chez l'historien antique Polybe. Pour la portée de la pensée politique, il préfère au Prince, un auteur plus novateur, La Boétie, très humaniste jeune auteur de "La servitude volontaire" écrit 35 ans après, qui contraste dans le sens, avec le Prince. Les voeux de Machiavel à la fin du Prince puis au cours de l'essai suivant sur Tite-Live, en appellent à travers les enseignements oubliés du passé, à la République antique romaine et ses lois équilibrées, son système d'expression et de règlement des conflits et de réactivité aux pressions extérieures. Il s'agit bien là d'une forme démocratique.
Le texte suit la présentation des passages significatifs d'autres textes de Machiavel, jalonnant sa carrière. La pensée politique de la fin des années 1970 est celle d'une culture française regardant là un autre dans le passé, et cherchant à en contourner le reflet baroque. Les références en sont un modèle de société orienté contre l'écueil des nationalismes et loin des conservatismes politiques, alors désuets. C'est le monde de la chanson de Lanzmann et Dutronc, "l'Opportuniste", où la collaboration, sourdement présente à la pensée, avait affaire à une mémoire vive et déjà désabusée. Enfin, les notes traduisent quelques passages en latin et précisent les acteurs De La Renaissance italienne dont il est question au fil du volume.
Nous apprenons que Machiavel a su transposer une première carrière diplomatique et politique au domaine artistique des lettres. Une culture musicale a dû l'aider à développer le sens de quelques grâces. Dans ses écrits politiques, le style de Machiavel me rappelle quelques lettres du sophiste Isocrate, qui faisait école quand Platon fonda l'Académie à Athènes. le genre épistolaire marque tous les textes politiques. Il dicte la concision et la brièveté.
Le texte est estimé en 1980, quand la culture française dispensait les lueurs finissantes de son zénith. Ceux qui lisaient cette édition sont aujourd'hui proches de quitter la vie active. C'était un monde extérieur avec un tiers-monde idéalisé. Il se trouve que le discours dominant est aujourd'hui idéologiquement aux antipodes. Nous aurions, édité au XXIème siècle, une présentation beaucoup plus valorisée de la place de Machiavel dans la pensée politique, où l'on voit que l'époque transforme le regard, et combien un auteur peut servir successivement l'idéologie dominante de chaque époque.
La problématique développée par Machiavel en 1500, apparaissait en 1980 comme la recherche embryonnaire de la Nation, menant à des idéologies fascistes. Les années mille neuf-cent soixante-dix connaissaient des tentatives pour envisager un avenir meilleur et mieux partagé, il se maintenait au pouvoir une génération vieillissante, la jeunesse était au contraire laissée en marge et pleine de contradictions. La pensée de gauche essayait de faire correspondre une jeunesse cultivée avec un monde laborieux. Depuis, la classe moyenne s'est lentement effondrée, la classe laborieuse a été éparpillée. Nous n'avons plus les mêmes repères ni la même grille de lecture.
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Niccolo Machiavelli écrit le prince en 1513. Jusqu'en 1512, en tant que secrétaire de la seconde chancellerie, chargé des affaires étrangères de la république florentine, il accomplit des missions diplomatiques en Italie et en France. En 1512, après le retour des Médicis à Florence, il est injustement accusé d'avoir conjuré contre eux, est emprisonné et torturé. Libéré un mois plus tard, il se retire dans la campagne toscane où il rédige le prince. Il le dédicace à Laurent de Médicis le jeune, nouveau chef du gouvernement de Florence, auprès de qui il convoite une charge de conseiller.
Machiavel a mis à profit ses années d'expérience et d'observation de vie politique et diplomatique pour écrire un traité sur ce que doit être l'art de gouverner. Il émaille sa démonstration d'exemples tirés de l'histoire contemporaine - César Borgia revient sans cesse, il semble être la figure même du prince -, de l'histoire antique, de la mythologie ou de la bible, faisant de constants allers et retours entre théorie et pratique. Il s'intéresse aux systèmes monarchiques (les principats), et se propose d'étudier « de quelles espèces ils sont, comment ils s'acquièrent, comment ils se maintiennent, pourquoi ils se perdent » (lettre du 10 décembre 1513 à Francesco Vettori).
L'auteur a donné son nom à une doctrine à forte connotation péjorative, le machiavélisme. Définition du Robert : art de gouverner efficacement sans préoccupation morale quant aux moyens. le mot charrie avec lui les notions de ruse, de perfidie, de cynisme. Qu'on en juge : un prince doit toujours s'exercer à la guerre, y compris en temps de paix ; des vices et des vertus communément admis chez les hommes, il ne doit garder que ceux qui lui sont utiles pour garder son Etat ; il doit être avare de sa fortune et de celle de ses sujets, mais généreux avec celle des autres ; il vaut mieux être craint qu'aimé, ne pas redouter d'être cruel mais fuir le mépris et la haine; il ne faut pas toucher au bien et aux femmes de ses sujets, mais plutôt leur ôter la vie lorsqu'on veut les punir ; il n'est pas nécessaire pour le prince de tenir sa parole si cela doit se retourner contre lui ; etc. En somme, le prince doit savoir être lion et renard : « renard pour connaître les filets, et lion pour effrayer les loups ». Savoir user de la carotte et du bâton.
De tout cela il ressort une vision très négative des rapports humains. Certes le prince doit avoir pour but le bien-être de son peuple, encourager la vertu et se donner en exemple, mais les hommes étant méchants par nature, et cherchant toujours à contester son pouvoir, il lui faut savoir biaiser pour le conserver. « Paraître enclin à la pitié, fidèle, humain, intègre, religieux, et l'être ; mais avoir l'esprit ainsi fait que, lorsqu'il faut ne pas l'être, tu puisses et tu saches devenir le contraire », dit Machiavel en interpellant le prince.
On peut voir ce livre comme la mise à nu de l'action politique, dépouillée des oripeaux moraux qui masquent sa vraie nature. Machiavel fait la lumière sur la réalité de l'exercice du pouvoir, fait avant tout d'opportunisme et de calcul. Mais c'est aussi une adresse au nouveau dirigeant de Florence, une sorte de mode d'emploi pour surmonter la crise que connaît alors la république. Et tout en se posant humblement en conseiller adoptant le point de vue du peuple, il tente de redorer son blason auprès des puissants. Machiavélique, Machiavel ?


Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Ouvrage fondamental de la pensée occidentale, pour celui qui veut faire ses Humanités.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
tous les hommes louent le passé et blâment le présent, et souvent sans raison. Ils sont tellement férus de ce qui a existé autrefois, que non seulement ils vantent les temps qu'ils ne connaissent que par les écrivains du passé, mais que, devenus vieux, on les entend prôner encore ce qu'ils se souviennent d'avoir vu dans leur jeunesse.
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Il faut donc être renard pour connaître les pièges et lion pour effrayer les loups.
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Pour expliquer ce que j’entends par gentilhomme, je dirai qu'on appelle ainsi tous ceux qui vivent sans rien faire, du produit de leurs possessions, et qui ne s'adonnent ni à l'agriculture, ni à aucun autre métier ou profession. De tels hommes sont dangereux dans toute république et dans tout État.Plus dangereux encore sont ceux qui, outre leurs possessions en terres, ont encore des châteaux où ils commandent et des sujets qui leur obéissent.
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Et comme il y a des cerveaux de trois espèces, les uns qui entendent les choses d'eux-mêmes, les autres quand elles leur sont enseignées, les troisièmes qui ni par eux-mêmes ni par enseignement d'autrui ne comprennent rien à rien, et comme la première espèce est excellente, la seconde excellente, le troisième inutile…Et comme il y a des cerveaux de trois espèces, les uns qui entendent les choses d'eux-mêmes, les autres quand elles leur sont enseignées, les troisièmes qui ni par eux-mêmes ni par enseignement d'autrui ne comprennent rien à rien, et comme la première espèce est excellente, la seconde excellente, le troisième inutile…
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Il faut donc être renard pour connaître les pièges et lion pour effrayer les loups
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Videos de Nicolas Machiavel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Machiavel
Émission “Une vie une oeuvre” dirigée par Martin Quenehen. “Nicolas Machiavel, storico, comico e tragico” : première diffusion sur France Culture le 10 avril 2008 (rediffusée le 31 janvier 2015). L'auteur du “Prince” n'est pas le cynique que dépeint sa légende noire. Il fut plutôt un homme libre et un fervent républicain, au sourire en biais... Peinture : Cristofano Dell'altissimo, “Portrait de Nicholas Machiavel”. Par Simone Douek. Réalisation : Dominique Costa. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France. 1ère diffusion : 10/04/2008. “Historien, comique et tragique” : c'est ainsi que se désigne lui-même Machiavel, en signant une lettre adressée à son ami Guichardin à propos des événements de 1525, et des temps troublés où Charles Quint assure sa mainmise sur la péninsule italienne. Historien, il n'a cessé de l'être, depuis les années où, nommé secrétaire à la chancellerie florentine, il effectue des missions diplomatiques à l'extérieur : il scrute alors la vie politique de Florence et des pays où il se rend, il l'analyse, il l'écrit, éclairé par la lecture des Anciens. Et ce, jusqu'à la fin de sa vie, puisque toute son œuvre est générée par ses activités politiques qui suscitent chez lui discours, commentaires, réflexions, pour aboutir à ce dernier grand texte, commandé par Jules de Médicis devenu le pape Clément VII, que sont les Histoires florentines où il traite de l'histoire toute contemporaine de Florence. Comique, celui qui écrit aussi des pièces de théâtre dont la plus connue, “La Mandragore”, retrouve, à travers le rire et les personnages créés, des échos de la politique et de la vie publique dont il ne peut jamais vraiment s'éloigner. Tragique, comme sa description de la réalité des hommes, comme le destin et les qualités qu'il prête au Prince, qui “ne peut fuir le renom d'être cruel”. Et ce froid réalisme politique a engendré le mot “machiavélique”, quand il faudrait plutôt expliquer ce que “machiavélien” veut dire. Avec : Corrado Vivanti, auteur de “Machiavel ou les temps de la politique” (éd. Desjonquères) Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traducteurs du “De principatibus, Le Prince” (éd. PUF) Françoise Decroisette, professeur de littérature italienne, spécialiste du théâtre italien, traductrice Myriam Revault d'Allonnes, professeur des universités à l'EPHE, auteur de “Doit-on moraliser la politique ?” (éd. Bayard)
Thème(s) : Arts & Spectacles| Politique| Renaissance| Nicolas Machiavel
Source : France Culture
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